| Dim 26 Avr - 1:50 | |
| Tu t'tiens debout près du feu rouge, tu trocs tes baskets confortables pour des escarpins qui l'sont moins. Malgré l'froid qui arrive doucement, tu retires ton manteau. Tu dois montrer la marchandise pour attirer les acheteurs, c'est ce qu'ils te répètent toujours. Alors plus tu montreras de la chair, des formes, plus tu t'feras de l'argent. Tu commences ta soirée de boulot comme ça, alors que tu peux pas t'empêcher de penser à Khloe que t'as laissé à Utz. T'sais bien que rien n'peut lui arriver, quand t'as quitté la maison elle était déjà au lit. Et puis tu vas pas mentir, Utz s'en occupe bien d'elle, sûrement mieux que toi d'ailleurs. Mais tu peux pas arrêter de t'inquiéter pour ta petite soeur, et dans l'fond, ça te fou les nerfs de devoir faire la pute quand tu sais qu'elle est chez toi. Mais tu dois l'faire, l'argent tombe toujours pas du ciel aux dernières nouvelles. T'as besoin de bosser pour vivre et pour envoyer de l'argent à ton père. Alors même si en ce moment, ça te plaît pas, tu dis rien et tu fais ton boulot. Tu marches sur le trottoir, tu rigoles d'temps en temps avec les filles avec qui tu travailles. Ça fait un moment que t'es ici, alors tu commences à toutes bien les connaître et en dehors de votre boulot, ça t'fait toujours plaisir de parler avec ces filles, elles sont toutes un peu comme toi. Une voiture s'arrête devant toi, ça signifie que les affaires commence alors tu reprends ton sérieux. La fenêtre se baisse alors que tu t'avances pour voir le mec. - T'as besoin de quoi ?, que tu lui dis, déjà prête à lui faire une liste des tarifs que l'patron te donne. |
|
| Lun 4 Mai - 16:20 | |
| Tu humes ce nouveau parfum que tu viens d'acheter. Un parfum de femme. Une odeur qui ressemble fortement à celle de l'unique femme que tu as toujours désiré, cherché sans trop vouloir la trouver. Tu t'imprègnes des souvenirs, des images qui s'échappent de ta mémoire. Tout ceci te désespère, t'enchaîne toujours un peu plus à ce passé, où elle a pu t'envoûter sans que tu la connaisses. L'inspiration semble te quitter peu à peu, elle s'estompe comme cette odeur qui perd de son intensité, se transformant en caresse pour tes narines. Tu te lasses de ta propre routine. Tu as besoin de te libérer, de voguer vers de nouveaux horizons.
Tu pénètres dans cet habitacle, qui est le tien mais dont tu as du mal à t'habituer. Tu parcoures les rues de San Francisco, tu ne t'es même pas rendu compte qu'il faisait aussi tard, aussi sombre. Cette ambiance te rend plus serein. Tu remarques ces femmes, exhibant leurs courbes, leur vulgarité qui pourrait en répugner plus d'un semble t'intriguer. Tu t'arrêtes face à l'une d'elles, tu ne veux plus continuer de désirer si ardemment cette femme à qui tu n'as jamais vraiment adressé la parole, tu veux expérimenter quelque chose, palper ce semblant de réalité du doigt. Tu baisses la vitre de ta voiture, tu n'oses pas vraiment la regarder. Tu daignes finalement poser tes yeux sur elle, après plusieurs secondes passées à te préparer psychologiquement pour le faire. Te raclant la gorge, tu lui souris un peu nerveusement.
- J'aimerais.. passer la nuit avec vous. |
|