Je finis le meeting avec les gars, on boit un café et ça y est je peux y aller. Dire que j’ai des journées bien remplies serait un doux euphémisme, j’enchaîne entre les cours, mon boulot, les recherches additionnelles nécessaires en politiques et en droit et maintenant je dois aller donner des cours à Adaya. Cette dernière partie sera sûrement la plus agréable, après tout, il n’y a rien de mieux que d’être en compagnie d’une jolie fille, à lui parler des trucs qu’elle aurait dû mal à comprendre. A vrai dire, peut-être que sa demande de cours est juste un moyen pour elle de m’inviter chez elle, dans son lit, en fait, j’en suis même sûr. Elle doit être le genre timide qui passe par des entourloupes pour se faire comprendre et elle est bien tombée, je suis tout à fait apte à le comprendre, finalement, les femmes ne sont pas aussi compliquées qu’on le dit. Il suffit de les observer un peu, d’analyser et bam, l’affaire est dans la boîte. En plus, ça fait un moment que je n’ai pas été proche d’une fille, entre mon boulot, l’harcèlement continuelle de la fille de mon boss et mon séjour à l’hosto, peu de temps pour penser à Sidou Junior, il est temps que ça change. Je frappe à la porte d’Adaya et j’attends un peu.

Journée de boulot finit, enfin. Tu commences à saturer, t'as besoin de nouveauté. Le changement ne te fera pas de mal, t'en es certaine. Mais dans l'fond, tu sais très bien que tu trouveras pas mieux payé. ça te fou les boules de savoir que certains se tournent les pouces et gagnent un salaire de malade, alors que toi, t'enchaînes tes journées sans vraiment te reposer. T'aimerais bien être à leurs places, par moment. Rien qu'une journée. À peine arrivé à ton appart, tu te dépêche d'aller enfiler une tenue un peu plus potable pour enfin dire adieu à ta tenue de travaille, du moins jusqu'au lendemain. T'as à peine le temps d'aller manger un truc qu'on vient toquer à ta porte. Tu soupires en rangeant ta boîte de cornichon dans le frigo, allant après quelques secondes ouvrir la porte. C'est là que tu découvres Sidoine derrière, tu peux pas t'empêcher de sourire. « Monsieur politique ! », tu te mets sur le côté pour pouvoir lui laisser accès à l'intérieur, « Entre, je t'en pris. ». Une fois entré, tu refermes la porte derrière lui avant de regagner le salon. « Je pensais pas te voir si rapidement. C'est l'envie de m'apprendre la politique ou mon lit qui t'a le plus tenté ? », la situation te fait rire. Tu connais ses motivations, du moins, tu les imagines facilement. Il est pas là pour les cours, du moins, c'est qu'une excuse. Et si il viendrait à prétendre le contrairement, tu ne le croirais même pas une fraction de seconde. Mais toi, ça te dérange pas. T'aimes bien le voir s'acharner à la tâche de cette façon.

« Pas monsieur politique, monsieur le professeur ! » je la corrige avec un sourire. Ouais bon, c’est vrai que ça commence doucement à ressembler à une entrée en matière d’un film porno, bon j’espère que la suite sera tout aussi bonne, hein. Ca l’air de fonctionné dans ces films, oui, bon, je sais que ce ne sont que des films mais puisque ça l’air d’aller dans cette voie peut-être que la suite le sera également ? « Bon je t’autorises à ajouter super sexy après professeur » je lui fais un clin d’œil avant d’entrer dans son appart. Bon bien sûr, j’en profite pour regarder un peu partout, parce que c’est la première fois que je viens ici et je suis curieux de voir comment c’est décoré et tout ce genre de truc, bon j’avoue que ce qui m’intéresse c’est son tiroir à sous-vêtements, on ne peut m’en vouloir, je ne suis qu’un homme et tout homme digne de ce nom sait ce qu’on ressent à la vue de superbes sous-vêtements sur un beau corps et le beau corps je sais qu’elle a déjà. Mais bon, j’imagine que ce sera pas pour ce soir, à moins que je fasse genre je me suis perdu en cherchant les toilettes, mais c’est pas crédible, y a pas assez d’espace pour se perdre ici. Nous verrons bien ça au moment venu. « Disons les deux, mais je dois avouer que j’ai une grande passion pour les lits, d’ailleurs si on commençait par là ? Je veux tester la marchandise avant au cas où tu dormes sur un tapis et que t’aies voulu me tromper » Bah quoi, je n’ai rien à perdre, autant tenter, hein. Pour montrer ma bonne foi je montre mes livres de politiques « Tu peux constater que j’ai rempli ma part du marché »

Pas une, pas deux. Il entre directement dans le vive du sujet et tu peux pas t'empêcher de rire quand tu l'entends déballer ses arguments. Ce mec n'en perd pas une et ça t'amuses tellement. « Bien sûr, ça va de soit monsieur le professeur super sexy... C'est bien ce que je devais dire ? », tu souris, légèrement moqueuse alors qu'il te montre les bouquins qu'il a apporté. T’acquisse alors d'un signe de tête avant de te diriger vers ta chambre pour lui montrer que tu as bel et bien un lit. Avec un matelas et non pas un tapis, comme tout être humain par ailleurs. « Donc comme tu le vois, un matelas, un lit et une chambre. », tu désignes l'objet en question lorsque tu le cites avant de refermer aussitôt la porte avant qu'il n'ait le temps d'y entrer. « Tu pourrais t'allonger dessus uniquement lorsque j'aurais eu mes fameux cours. » Tu lèves le regard en sa direction - et c'est à ce moment précis que tu te rends compte à quel point tu es minuscule par rapport à lui -, lui prenant un bouquin des mains que tu ouvres tout en faisant semblant d'en lire le contenu. Tu tournes les pages dans le vide en regagnant le salon, à la recherche d'une image qui serait assez explicite pour toi. Ouais, pour le coup t'as vraiment un niveau de merde niveau politique. C'est limite si tu fais la différence entre les parties différents, « Moi je suis pour Obama. Et ça n'a aucun rapport avec sa couleur de peau, je précise ! »

« C’est bien, tu apprends vite » Je souris, amusé par la situation. Indirectement elle vient de dire que je suis sexy, bon, certes sous mes directives mais elle l’a reconnu et c’est assez pour moi. Et ouais, je sais que je suis sexy, y a qu’à voir comment mes camarades de classe me matent, enfin je parle des nanas et j’aime bien, je suis sûr que si un jour je suis absent, plusieurs d’entre elles se montreront gentilles et me fileront les cours que j’ai manqué, c’est un genre d’investissement, je fais un sourire, je me montre aimable, gentil, attentionné, pas trop quand même pour pas passer pour l’ami gay, je les séduis quoi et j’obtiens ce que je veux c’est simple. Elle m’entraîne vers sa chambre et je me dis ça y est, elle a pigé le message, on va commencer comme ça et puis ça ressemble bien à un film porno, bon professeur particulier c’est pas innovant mais c’est mieux que l’éternel livreur de pizza non ? Quoique flic ça aurait été pas mal, il faut que j’y pense bref, c’est pas le moment de penser aux prochaines fois. Elle présente sa chambre, je mate et quand je veux entrer, elle referme. Bon ce sera peut-être pas aussi facile que je l’aurais cru. « J’ai vu la marchandise, je dois la tester aussi, voir s’il est confortable et le reste » Je dis avec un air angélique sur le visage, innocent même en faisant mon sourire le plus mignon, qui sait, ça pourrait prendre, hein, qui ne tente rien n’a rien. « Bon, si tu veux, tu n’as pas intérêt de m’arnaquer ! » Je me rends finalement, de toute façon je n’ai pas dit mon dernier mot et je peux être patient…par moment. « Obama ?! » Je reprends, finalement ça va attendre longtemps de tester son lit. « Tu plaisantes j’espère ?! » Il faut que je me calme, je ne vais pas m’emporter immédiatement, pas du tout même mais c’est plus fort que moi, quand on parle politique, je suis opérationnel, plus que ça même. « Et si ça n’a rien à voir avec la couleur de peau, qu’est-ce que c’est ? »

Sa réaction lorsque tu évoques Obama t'étonne plus qu'autre chose. Bon, t'es pas casé niveau politique hein, si tu l'aimes bien, c'est pas pour son programme, que tu ne connais pas. C'est simplement parce que tu le trouves cool, mais vu la tête que tire Sidoine, ça doit pas être un bon président. « Quoi ? T'aimes pas Obama ? », question plutôt conne. Ça va de soit qu'il ne doit pas l'aimer des masses. « Bon, peut être un peu pour sa couleur. Mais il est fun, tu trouves pas ? », et toi, t'aimes bien les gens funs alors avoir un président pareille, ça t'éclate vraiment. Si ils pouvaient tous être comme ça, ça te plairait bien. Bon, tu ne serais plus pour qui voter... Mais là l'est pas la question actuelle. Tu t'installes tout en continuant de regarder un livre, enfin, disons que tu es surtout en train de déchiffrer le vocabulaire incompréhensible utilisé. Tu te demandes si Sidoine parle de la même façon au boulot, tu le vois tellement pas que ça te ferait mourir de rire. Il a pas l'air sérieux comme gars, enfin, tu serais à sa place, tu serais pareille. La vie au boulot doit pas être marrante, faut pas se mentir. Tu finis par fermer ton livre, le posant sur la table basse avant de replier tes jambes contre toi. « Bon, apprends moi les bonnes équipes et je ne voterais plus Obama, sauf si ils sont à dormir debout. », tu fais semblant de t'intéresser, de vouloir t'instruire alors que tu sais très bien que tu ressortiras pas plus callé en politique de votre pseudo cours. Mais parce qu'il s'est gentiment proposé à le faire et qu'il a subitement l'air passionné par ça, tu vas pas faire la fille qui s'en fiche. Ce serait mal polie et on t'a inculqué un minimum de savoir vivre.

Si je n’aime pas Obama ? Comment peut-on aimer un homme qui va jeter son pays dans la gueule du loup ? Il attire la haine sur le pays avec sa politique hasardeuse, ses promesses non tenues, ses projets de lois sociales qui affaiblissent encore plus le pays alors que celui-ci est affreusement endetté. Il envoie tout l’argent dans l’armée, envoyant de nombreux jeunes se battre dans une guerre qui ne nous regarde pas et pire qui aurait pu être évité s’il avait fait ce qui s’imposait au bon moment. Je sais que mon expression a soudainement changé, qu’elle est devenue nettement plus sérieuse, une expression que peu de personnes voient à part dans le cadre du boulot. Mais ça m’agace que l’on mette autant les pieds dans le plat et pire mentionner Obama suffit à m’énerver, ce mec qui nous propulse à pied joint dans le conflit plus encore dans le conflit avec Al-Qaïda, d’accord, il faut continuer la lutte anti-terroriste mais ce n’est pas une raison de mener une politique intérieure plus que médiocre à l’intérieur du pays, fermer Guantanamo et en libérer ses prisonniers, quelle idée ! « Tu qualifies un homme qui va libérer de dangereux criminels dans la nature de fun toi ? » Je sais qu’elle n’a rien fait elle, mais pour rester en bon terme avec moi, il vaut mieux éviter la politique, je ne suis pas encore parvenu à conserver mon masque sur ce sujet, malgré tous mes efforts. Je la regarde faire et ça m’agace encore plus, j’ai un masque depuis assez longtemps pour savoir quand les autres sont faux. J’ancre mon regard dans le tien « Faut pas être un génie pour savoir que t’en as rien à battre, je sais même pas pourquoi tu m’as fait venir ici, enfin vu la proposition je m’attendais pas des masses à ce qu’on bosse tu vois » En gros, on sait tous pourquoi je suis là, hein, j’esquisse quand même un sourire qui a l’air vrai, allez Sidoine le gentil et blagueur est de retour. « Si on allait plutôt tester ce lit ? » Grand sourire.

Bon, ok. Là tu viens de faire une gaffe. Ça t'apprendra à ouvrir la bouche alors que tu connais rien en politique. Mais bon, tu n'étais pas censée savoir qu'il le prendrait aussi mal. C'est que de la politique pour toi, rien de plus. Apparemment, le sujet est plus fâcheux quand on s'imagine futur président des USA. « Je le trouve fun en dehors de ce qu'il fait, c'est tout. », tu te sens obligé de te justifier sinon t'as l'impression qu'il va te prendre pour une tarée. Il te reproche ton indifférence au sujet, du moins c'est comme ça que tu le prends. Le tons qu'il utilise te plaît pas, il est trop sérieux à ton goût alors quand il change de sujet, tu te sens presque délivrée d'une discussion qui aurait mal tournée. « Tu connais le chemin maintenant. », tu vas remplir ta part du marché, il va tester ton lit comme il le dit si bien et puis, tout sera ok. Là encore, tu te demandes si il est au courant qu'il teste ton lit, et uniquement ton lit. Il a l'air tellement accroché à ça que t'es certaine qu'il a dû s'imaginer des scénarios, t'avais pourtant essayer d'être clair. Mais Sidoine reste Sidoine. Et au final, la situation t'amusera plus qu'autre chose. En moins de deux, tu te retrouves devant ta chambre et cette fois-ci, tu y entres. T'asseyant au bout du lit tout en regardant monsieur politique. « Je te donne l'autorisation de tester, profites en. », tu fais exprès de prononcer une phrase qui peut avoir un double sens, juste pour voir ce qu'il ferait, pour rire un bon coup. L'ambiance s'est assez refroidit pendant le sujet politique, t'as besoin de rire un bon coup.