10 août 2014, 10h30, San Francisco International Airport.

Impatient et angoissé, je faisais les cents pas dans l'aéroport de San Francisco, regardant sans cesses le tableaux indiquant les différents vols de cette matinée. Paris, 12h. Enregistrement en cours. Je m'assaillais sur un des bancs, observant les gens autour de moi, à travers mes grosses lunettes fumées, les cheveux tirés en arrière. Je n'avais pas envie que l'on me reconnaisse. J'avais besoin de tranquillité, de m'éloigner de tout ça. De San Francisco, des États-Unis, du monde en général. Des problèmes financiers que j'avais, des petits cons de chez Universal qui me demandaient toujours plus pour ne pas qu'ils ne me fasse de procès, des rumeurs sur Yaël et moi. J'avais besoin d'air.

Plusieurs semaines auparavant, quand Yaël était à Bali, je lui avais proposé ce voyage, pour pouvoir pleinement profiter de lui pendant trois semaines, sans toute la pression de ne pas devoir se faire voir. Nous avions prévu d'aller sur mon bateau que j'avais en Corse, une île que j'affectionnais particulièrement pour sa tranquillité et son respect des valeurs. La bas, personne ne viendrait nous chercher d'ennuis. Mais fallait il encore faire ces douze heures de vol San-Francisco Paris, et les deux heures Paris - Ajaccio dans des rangées séparées. Personne ne devait nous voir ensembles. Il n'était pas prêt à assumer, il ne le serait peut être jamais, et malgré la bague que je portais à l'annulaire, je commençais à me résoudre au fait que je ne serai jamais rien d'autre que son amant, son amour secret que personne ne peut voir.