Tu jettes un dernier coup d’œil à ta tenue, ça ira, pas besoin de te changer une énième fois. Tu te remets un peu de gloss sur tes lèvres et te voilà prête. Il va pas tarder. T'as pas arrêté de penser au déroulement de cette soirée, si tu aurais assez le courage de faire ce que t'avais prévu. Tu t'es foutu dans une situation assez complexe, t'as jamais fait ça auparavant. Tout est en place, enfin, t'as pas vraiment besoin de grand chose, juste une chaise en plein milieu du salon. Carmen et la petite ne sont pas là, tout devrait donc bien se passer. Tu rejoins la cuisine où tu te sers un nouveau verre d'alcool, ça fait passer ton stress et puis, tu te lâchera plus facilement. La dernière fois que t'as osé boire, c'était à la soirée universitaire. Le soir même où Sidoine avait dit qu'il te considérait simplement comme sa sœur. Tu te fais un mal de chien à essayer de lui montrer que tu peux être bien plus que ça. T'as jamais voulu être considéré comme sa sœur. T'as toujours voulu être plus, dés la première fois. T'entends le bruit des clefs dans le verrou, la porte qui s'ouvre et qui se referme aussitôt. Il est là, c'est le moment. Tu hésites, tu te dis qu'il te reste toujours la possibilité de sortir par la fenêtre, incognito. Mais non, tu avales cul sec ton verre, ça t'arrache la gorge et tu te mets à tousser. T'as pas une bonne descente, tu le sais bien. Arrivé dans le salon, tu le vois face à toi. T'as ce sourire niais qui s'affiche automatiquement sur ton visage. T'es contente de le voir, pourtant tu dis rien, tu partages pas ta joie. T'as d'autres plans sur le moment. « Viens t'asseoir. », tu dis en posant tes mains sur le dos de la chaise. T'essayes de prendre un air convaincant, mais t'as l'impression d'être ridicule, pourtant tu le montres pas. Paraît que la meilleure façon de convaincre quelqu'un, c'est de lui faire croire qu'on y croit.

Enfin de retour de ton voyage avec ton frère, c’était cool mais long. C’est plus ton truc de te retrouver perdu au milieu de nulle-part, dans une caravane avec quelqu’un qui était aussi présent qu’un fantôme. Bref, t’étais heureux de rentrer, enfin. Bon, c’est vrai que ça t’avait fait du bien quand même, être loin de sf et de toutes ses emmerdes, de tes soi-disant potes et d’Appoline. Bordel, cette histoire commençait à sérieusement te prendre la tête. Mais bon, tu sais toujours pas ce que tu veux, t’amuser c’est sûr et certain, t’as pas envie de choses compliquées, de toute quand ça arrive, tu fais une pirouette, une blague et puis bam, tu te casses. Ton sac, sur l’épaule t’entres dans l’immeuble, tu checkes un peu ton portable, message de ton futur boss. Tu commences lundi à 10h et pas de retard…ouais, pas de retard, ça va être chaud cette histoire, ça intérêt d’être un minimum intéressant. T’entres finalement dans ton appart et tu tombes sur Appoline…habillée bizarrement. Enfin, t’as pas de mal à reconnaitre le délire mais t’aurais jamais pensé que c’était son délire à elle. Tu peux pas t’empêcher de lui rendre son sourire et tu te demandes ce qu’elle fout fagotée comme ça. Pas le temps de lui poser la question qu’elle t’ordonne de t’asseoir. Bon, si elle veut jouer, allons-y. Tu jettes ton sac et vas t’asseoir sur la chaise, petit sourire aux lèvres. « Et maintenant ? » tu sais pas vraiment ce qu’elle attend de toi, ce que tu dois faire, où ça vous mener tout ça.

T'as la boule au ventre, t'es pas à l'aise dans ta tenue et tu pourrais être certaine que ça se sent. Les nuisettes, c'est vraiment pas ton truc. Pourtant, paraît que beaucoup de femmes dorment avec ça. Trop gênant à ton goût, ton short et ton débardeur te manquent déjà. Mais c'est moins sexy, alors t'iras pas te plaindre. Il est à présent dos à toi, assis sur la chaise. Tu fermes les yeux, t'inspire un bon coup avant d'expirer. Tu peux plus faire de pas en arrière de toute façon maintenant, il est là. Alors tu te dois de faire les choses bien, sinon, tu te prendras la plus grosse honte de toute ta vie. Il a l'air de se montrer coopératif, c'est déjà ça. Tu le contournes avant de prendre place sur ses cuisses, face à lui. « Tu dois te laisser faire, sans me toucher une seule fois avec tes mains. », tu le regardes sérieusement, faisant tomber ses bras le long de la chaise. Au départ, t'étais partie pour l'attacher. Mais finalement, ça peut être plus marrant sans le faire. « Si tu viens à me toucher... tu perds. », tu gardes le même air sérieux sur ton visage alors que tu poses une de tes mains sur sa joue. Tu peux pas t'empêcher de loucher quelques secondes sur ses lèvres, t'as l'impression qu'elles t'appellent. Tu te reprends aussitôt, tu plonges à nouveau ton regard dans le siens, « T'es d'accord ? »

Ouais, bon, tu t’y attendais vraiment à ça. ‘fin, c’est pas l’genre d’Appoline de faire ce genre de trucs non ? Tu la connais plus timide, réservée, qui demande l’autorisation pour tout et n’importe quoi. Tu te demandes ce qui lui est arrivé là, ce qu’elle a bu ou fumé, enfin, d’où ça vient ce changement ? Mais tu dis rien, elle s’est donnée beaucoup de mal apparemment et tu te demandes jusqu’où elle peut aller, jusqu’où elle va tenir. T’es curieux et puis, t’es un mec si une meuf veut prendre soin de toi dans cette tenue, tu vas dire non, hein. Autant profiter de ce que tu peux avoir. Là, elle vient s’asseoir sur tes jambes, tu la regardes faire te demandant où elle veut t’emmener, ‘fin arrête, tu décides d’arrêter de te poser des questions, t’as dit que tu profitais, c’est tout. « D’accord… » tu dis seulement, tu dis pas plus, t’attends comme un ptit chien devant son maître qui doit lui donner une friandise ou un os à ronger. Tu la regardes, elle a sûre d’elle, enfin un peu. « Et je perds quoi exactement ? » Bon t’es quand même curieux, tu la laisses faire les règles mais tu veux en savoir plus sur ce qui t’attend, que tu sois quand même au courant des modalités. « Et si j’gagne, je gagne quoi exactement ? »

Il t'interroge, t'y prêtes pas attention. T'es trop focalisé sur toi, ce que tu vas devoir faire. Tu respires naturellement, tu dois surtout pas t’emballer. T'as confiance en toi, du moins t'essayes de t'en convaincre, alors t'as aucune raison de perdre le contrôle sur toi même. « Tu poses trop de question. », tu lâches, le regard coincé dans le siens. Tu fais mine d'avoir le contrôle, de gérer la situation, mais dans ton corps tout entier c'est Bagdad. Tout ce mélange, tes envies, tes pensées. Plus les minutes s'écoulent et plus t'as l'impression d'aller contre tes valeurs, mais tu tiens pas compte de ce que tu penses. Après tout, depuis que t'as connu Sidoine, t'as toujours essayé d'aller plus loin dans ce que tu es vraiment. Tu sais pas expliquer pourquoi, c'est comme ça. Il te donnait envie d'être une autre toi, d'être la meilleure version de toi, si on peut dire ça comme ça. Tu poses tes lèvres sur les siennes, t'as l'impression d'avoir un lâché de papillon dans ton ventre à chaque fois que ça se produit. Tu l'embrasses avec douceur, parce que c'est ton truc à toi ça, t'as les mains scotché à ses joues. Tu profites un maximum de ce baiser. Tu lui dirais bien sur le moment qu'il t'a manqué, mais tu peux pas, ça gâcherait tout. Et puis Sidoine... T'oses jamais lui dire ça face à face, t'as l'impression que les preuves d'affections, c'est pas son truc. Après quelques longues secondes, tu finis par t'éloigner de Sidoine avant de te poster debout face à lui. Lentement, tu retires ta nuisette avant de la faire tomber au sol, petit à petit tu te sens plus à l'aise. C'est bizarre, moins t'as de vêtement et mieux ça va.

C’est la première fois que tu la vois comme ça, aussi sûre d’elle. Elle a l’air de savoir ce qu’elle veut, ce qu’elle veut que tu fasses, ce qu’elle attend de toi. En gros que tu la fermes et que tu te soumettes. Ca te déplait pas, t’as toujours mené la danse avec elle donc c’est pas désagréable de la laisser faire et puis t’as envie de voir jusqu’où elle va aller. Ce que tu vas gagner, les sensations que ça va provoquer chez toi. Ouais, ça te plait un max. Elle pose ses lèvres sur les tiennes, machinalement t’as envie de poser tes mains sur sa chute de reins mais tu fais rien, t’es un joueur toi aussi. Et pire t’aimes pas perdre, elle a donné ses règles, tu vas les respecter parce que non, t’es pas un loser. Tu profites au max de son baiser, un peu trop peut-être parce que quand elle arrête t’as une sensation de manque. T’arrives pas à l’expliquer mais t’aurais bien voulu que ça dure encore mais tu montres rien. Tu l’observes juste en silence, t’attends de voir ce qu’elle a prévu d’autre, ce qui t’attend. Et bordel t’es pas déçu, voilà qu’elle te tape un strip-tease en plein milieu du salon. Tu la regardes, t’arrives pas à détourner les yeux, tu sais que t’as l’air con, en chien, peut-être un peu et tu la mates encore et encore. Pas le droit de toucher, sauf avec les yeux alors tu perds rien du spectacle. Bordel, elle te fait un max d’effet l’innocente. « Tu veux m’buter… » ça t’échappe mais merde c’est vrai. Tu peux même pas toucher.

Tu te retrouves uniquement avec ton ensemble sous vêtement que t'avais acheté la veille. Rouge, la vendeuse t'avait dit que c'était la couleur du désir. Tu l'avais acheté, sans rien dire. Tu te souviens que tes joues devaient être aussi rouge que l'ensemble, t'étais trop gênée de lui avoir demandé conseil. Mais au moins, maintenant tu savais ce qui plaît ou pas. Tu l'entends s'exprimer alors qu'il quitte pas son regard de toi, ça te donne envie de sourire mais tu restes impassible. Faut surtout pas que tu sois distraite par tes états d'âmes maintenant. Tu te rassis sur ses cuisses tout en replaçant tes cheveux d'un seul côté, puis tu remontes lentement son t-shirt avant de le lui enlever. Tu fais ensuite glisser tes mains le long de son torse, tu fais jouer le bout de tes doigts sur ses tablettes sans trop t'y attarder. Tu passes tes mains dans ton dos, dégrafant ton soutien gorge que tu laisses glisser le long de tes bras avant de le laisser poser au sol. Tu colles ta poitrine contre son torse avant de venir embrasser du bout des lèvres son cou, une main positionné derrière sa nuque.