J’avais passé une soirée un peu spéciale. Nous étions le dernier jour du mois de mai et comme prévu, pour l’anniversaire de ma meilleure amie, je lui avais offert une place pour voir Walk Off The Earth en concert. Avec moi en prime évidemment, quel intérêt d’y aller seule ! Sauf que cette meilleure amie -et également colocataire- avait pu constater la douceur de mon poing droit le week-end dernier (à cause de la drogue, mais chut on va dire que je suis juste devenue agoraphobe dans ce putain de centre commercial le temps d’un instant). Comme une moins que rien, je n’étais pas rentrée chez moi de la semaine, préférant me planquer dans l’atelier artistique de Gaïa. Comme une poule mouillée, j’avais laissé un message sur la boîte vocale de Julie au lieu d’aller voir directement en chair et en os. Après avoir stressée, après que mon autre colocataire se mette à me faire la morale –il m’a avoué avoir jeté mon sachet de C, retrouvé dans un coin- Julie a fini par m’envoyer un message hier soir merci Bon Dieu. Nous sommes donc parties ensemble pour ce concert, pour se détendre. Elle a enfermé sa colère, sa déception qu’elle avait vis-à-vis de moi le temps d’une soirée. A la fin, Julie s’était même mise à faire des blagues complétement nulles et moi comme je suis bon public, j’ai pris plaisir à rire. Cette nuit, je retournerais dormir chez moi et je savais que demain tout redeviendrait comme avant. Julie prendrait son rôle de maman pour gronder son enfant qui a fait une bêtise et, ce dernier s’excuserait une nouvelle fois, le regard au sol.

J’avais laissé Julie à l’appartement en lui annonçant que j’allais rendre visite à un ami. Un ami sans soucis, complétement clean, sans potentielles influences néfastes sur ma petite personne lol. Je me suis garée assez loin de son logement pour pouvoir prendre un peu l’air frais de cette nuit encore printanière. A cet instant, j’étais bonheur. Je sautillai dans les rues plutôt désertes, chantonnant les paroles des chansons qu’avait interprétées le groupe indie. Je revoyais Saul dans une semaine et ça, c’était une nouvelle qui ne faisait qu’agrandir mon sourire (débile) sur mes lèvres roses. J’ai promis à Timothée que je reviendrais chez lui ce soir. Je ne faisais jamais de promesses en l’air, c’est ainsi que non loin de vingt-trois heures, je me trouvais devant sa porte en train de frapper. Il m’ouvrit son chez lui et je pénétrai sa demeure, tout sourire. « Ami du soir, bonsoir. » J’ai posé mon sac à main, ma veste avant de me déchausser complétement, retirant même mes chaussettes. Le concert m’avait donné chaud. Je me suis mise à fixer Tim alors qu’il m’annonça d’une façon lente qu’il avait adopté un chat. J’adorais les animaux, surtout les félins. J’avais eu un chat, Salem, mais qui avait disparu il y a bien au moins deux ans. J’ai suivi le garçon en portant une attention particulière sur ses gestes flous et lents, comme la musique qui était en train de passer. Mon regard s’échoue un court instant sur la table basse du salon pour confirmer mes doutes, lorsque je vois cette boule de poil. Je lâche une exclamation de surprise, avant de me fondre sur le sofa délicatement, pour attraper la peluche vivante. « Elle est trop mignonne. » (Comme tous les bébés animaux). Je la lève un peu comme dans le Roi Lion pour découvrir son genre et je ne m’étais pas trompée. Je la force à s’installer sur mes cuisses en prenant garde parce que j’étais en short. « Tu l’as trouvé comment ? Elle a déjà un nom ? » Je demande à Tim, alors que mes doigts viennent caresser sa douce fourrure.