Tellement de putains de trucs se sont passés dans ta vie que tu ne sais même plus par où commencer, non en fait, ta tête s'est arrêté de réfléchir depuis un bon moment déjà, sinon tu ne te serais pas retrouvée en prison pour avoir fais des conneries dont tu n'avais même pas pris conscience. Tu as d'abord décidé sur un coup de tête (et parce que t'avais beaucoup de frics avec tous les trucs louches dans lesquels tu t'en impliqué à San Francisco), d'aller à Prague, juste après ton voyage à Dubaï. Tu as rencontré une fille pour compenser le manque d'Athena, en fait, tu te surprends à plutôt bien vivre ce chagrin, ça fait un bon moment de toute façon. Une jolie blonde, slave, vous avez passé de bons moments, mais tu as appris à ne pas trop t'attacher, c'est donc sans grande difficulté que tu es arrivée à partir avec Roman en Russie. Tu n'as pas pu rester sage très longtemps, voulant faire exactement pareil qu'à SF avec la prostitution en moins, tu n'as pas voulu trop risquer avec les russes, et de toute façon, y'a pas plus répugnant qu'un rapport avec le sexe opposé, que le fric qui t'intéresses vraiment. Tu as décidé de te procurer de la bonne marchandise d'un fournisseur que tu as connu y'a longtemps et que tu as rencontré à Moscou. JACKPOT, tu es arrivé à te faire quelques clients dans les boîtes, mais ça a pas duré très longtemps, vu que tu t'es bagarré avec une fille qui voulait tout prendre sans rien payer. Tu t'es bagarré avec elle, tu as été un peu trop loin, l'envoyant directement à l'hôpital... cette connasse t'as dénoncé, la police a débarqué et te voilà en prison, entrain d'attendre qu'on te fasse sortir. Que Roman te fasse sortir. Tu n'as même pas droit à cette fameuse tenue orange que tu as imaginé plusieurs fois, tu as juste tes vêtements que tu portais quand on t'a arrêté. Tu te sens sale, très sale, et tu as faim. Tu veux juste sortir de cet endroit de merde, et de ce pays dont tu ne comprends rien à la langue.
Elle échangea quelques mots avec les officiers, appuyant bien sur le nom de la personne qui l’envoyait, son regard se faisant dur et franc. Elle connaissait ces hommes en uniformes qui avaient une sale manie de mépriser les femmes, le sexe faible. Dans costard Giorgio Armani, ses lunettes Gucci en main, elle était d’une effarante autosuffisance. Ne jamais montrer sa peur, ne jamais se laisser marcher sur les pieds et plus que tout montrer qui commande. Elle. Voilà les règles que son grand-père lui avait inculquées. A nouveau, il la sortait encore de la merde, enfin cette fois il s’agissait plutôt d’un coup de main. Coup de main qui ne se faisait jamais sans contrepartie, vu qu’il avait acheté l’appartement à St Petersburg, sans doute s’attendait-il à ce qu’elle vienne y vivre dans les prochains mois, avec son petit-fils bien entendu. Au moins, qu’elle vienne souvent rendre visite pour des séjours de plus en plus longs jusqu’à ce qu’elle finisse par poser ses bagages pour toujours. Elle le connaissait trop. Il était de ces hommes qui ne faisaient jamais rien pour rien. Il y avait toujours une raison sous-adjacente comme le désir de la voir se rapprocher de sa famille et de pourquoi pas, participer plus activement dans le business familial. Il avait perdu sa fille, il n’allait tout de même pas laisser sa petite-fille s’échapper également. L’officier envoyé chercher la prisonnière revint finalement en compagnie d’une Gaia qui a l’air totalement épuisé. « T’as mauvaise mine » dit-elle en anglais en dévisageant son employé quelques secondes avant de s’intéresser à nouveau aux membres des forces de l’ordre avec qui elle s’entretint quelques secondes de plus en russe cette fois. « On y va » Elle conduisit Gaia jusqu’à la voiture luxueuse que son grand-père avait mis à sa disposition. « Le moins que l’on puisse dire c’est que tu ne fais pas les choses à moitié » Lera éclata de rire, tout aspect rigide ayant quitté son visage.
Tu fixes tes mains, tu les vois trembler, non pas parce que tu ressens de la peur à l'idée de te retrouver ici encore un jour de plus, mais surtout parce que tu as froid. Très froid. Tu regardes les autres filles présentes dans la cellule avec toi, des russes, tu ne comprends rien à ce qu'elles disent, elles parlent de toi mais tu t'en fiches. En fait si, tu n'as pas vraiment envie de te battre, tu te sens bien trop faible pour ça. Des gardes se pointent, entrent et t'emmènent avec eux. Tu ne fais que les suivre, Roman a sûrement réussi à te libérer. Les yeux ronds, tu regardes Lera, présente à la sortie, tu ne sais pas si tu dois rire ou pleurer, un sacré beau mélange d'émotions qui vient de t'envahir tout à coup. L'officier se retire. « T’as mauvaise mine » Enfin une phrase correcte en anglais que tu peux comprendre. Elle commence ensuite à parler avec les membres des forces de l'ordre. Tu la regardes faire, et l'admire discrètement. Tu te dis que tu dois être bénie des cieux pour avoir une amie comme elle. Elle t'embauche déjà comme mannequin de temps en temps, et là, elle débarque jusqu'en Russie pour sauver ta peau. « On y va » Tu la suis, tu n'as même pas vraiment eu le temps de t'exprimer. Elle t'emmène dans une voiture très luxueuse, tu n'y comprends rien du tout. C'est la fille cachée de Vladimir Poutine c'est ça? « Le moins que l’on puisse dire c’est que tu ne fais pas les choses à moitié » Cet expression super sérieuse venait de quitter son visage, ce qui te soulage complètement. « Je... crève... la daaaaalle » Tu ne penses même pas à la remercier en premier, ou à lui demander comment elle a fait, non non. Tu ne penses qu'à manger, te doucher et dormir. Tu te mets à l'aise, ressentant enfin un peu de confort. « Mais sérieux, comment t'as fais? Je pensais que j'allais jamais pouvoir sortir ! La bouffe était dégueulasse, et j'ai à peine dormi deux heures. T'es mon héroïne Lera ! » Tu te penches ensuite, scrutant l'intérieur de la voiture, à la recherche de quelque chose à manger. « Putain.. y'a rien à grignoter dans cette voiture bling bling? »