Je souffle. "Explique moi alors, si c'est pas ça que tu veux, si tu ne veux vraiment pas coucher avec moi. 

Oh arrêtes un peu, avant t'étais là toujours en mode éclates... à rire de tout à rien prendre au sérieux. Et là juste parce que je te dis de venir passer la st valentin ici, de suite tu parles comme si ça sera la fin du monde de coucher avec moi.. je maugre en me mordant la peau du pouce déjà sur les nerfs. Toujours sur les nerfs, avec tout le monde, tout le temps.

Je reste silencieuse un instant, avant de sortir sous la couette pour m’asseoir en tailleur sur mon lit. Je n'ai pas envie de m'énerver, surtout pas avec lui. "Oui avant... Avant tu-sais-quoi ! Non ce n'est pas la fin du monde, mais pour être franche, je n'ai pas envie de recoucher avec toi. " 

Je rie, sans joie. quelle nouvelle, je m'en serais pas douté !

"Je ne dis pas ça pour t'embêter. Il s'est passé beaucoup trop de choses ces derniers mois et j'ai besoin de prendre du recul, de faire du vide, d'enterrer les démons du passé... " Je partais loin. Eureka ! "Tu sais à l'époque des Amérindiens, pour prouver qu'ils étaient des hommes adultes, les jeunes garçons partaient dans la montagne plusieurs jours pour se ressourcer, grandir, apprendre à survivre. C'est ça que je dois faire ! " J'étais vraiment sérieuse.

Je l'écoute buguant un moment avant de rire, moi ça m'amuse pas... pas du tout même de la sentir toujours s'éloigner encore plus de moi. ouais c'est ça, ba éclates bien dans ta forêt en solo !

J'étais fière de ma découverte. Je jetai le filtre du joint dans le cendrier par terre et entendis Camil se foutre plus ou moins de moi. "J'en ai besoin... On n'est pas fait pareil, on réagit pas de la même façon au deuil. Toi tu compenses en sautant tout ce qui bouge, mais moi le sexe ça ne m'aide pas complètement. Faut que je sorte, que je respire." 

je compense rien ! je vais très bien !

"Tu mens." 

non. et d'abord... t'en sais rien. tu m'vois jamais !

Le reproche. Je souris. "Tu me vois jamais non plus." 

c'est normal.... tu me donnes pas de nouvelles. ok on est deux.

"Et toi alors..." Soufflai-je.

ouais mais.... c'est moi. et je suis pas un exemple, tout le monde le sait...

"Et donc c'est normal que tu ne prennes pas de nouvelles ? C'est une raison valable ?" .