Quel week-end. Que de disputes, que de découvertes... Des choses que je n'aurais préféré jamais savoir. Enfin si, je ne voulais pas non plus être avec un type qui me trompe. Ca m'avait fait mal... énormément de mal. J'avais misé tellement de confiance en Camil que j'étais tombée de bien haut. Il avait beau s'excuser, j'étais tellement blessée que je n'avais même pas réussi à l'écouter. C'était trop tôt. Enfin bref, week end pourri. Notre pause était terminée, parce qu'on avait en quelques sortes cassé. Même si je n'avais pas dit ça dans la règle, j'avais été claire. Et c'était justifiable. Et comme une mauvaise période ne termine pas aussi vite, j'avais oublié tout mon boulot chez Camil... Fallait vraiment que ça arrive maintenant, pile quand j'en avais besoin demain. Il m'avait dit qu'il me le rapporterait tard la nuit... D'ailleurs c'était la nuit. Et je ne dormais pas. Salon allumé, j'étais habillée en mode tenue de sport, en mode dimanche quoi. Télévision allumée, je mangeais un pot de nutella à grandes cuillères, regardant un film à l'eau de rose débile. Mon petit husky couché à mes côtés, je regardais l'heure sur la pendule : 3h34. Et demain je bossais. De toute façon je savais que je n'allais pas réussir à dormir si j'allais me coucher. Trop réfléchir, trop pleurer... Bref, je préférai être calée ici.

Je jette un regard à mon montre avec un soupire, tard. Très tard, du genre à avoir envie de se coucher, surtout quand on arrive et que à l'appartement tout le monde dort. Sauf Harvard, évidement. Ayant laissé Dante, Magda, Khan et toute la super clique à L.A, j'ai préféré rentrer en apprenant que Sierra avait des nausées, et aussi pour rendre le truc à Denver. Sinon, je serais bien jamais rentré mais bon. Posant mon sac dans le salon, je vais dans ma chambre voyant ma meilleure amie endormie dans mon lit l'air plutôt tranquille. J'allume une petite lumière cherchant un peu partout la pochette de Denver alors que je finis par la trouver sur mon bureau de boulot, la prenant donc et sortant laissant Sierra finir sa nuit. Prenant mes clefs de voiture, je me sors une clope, attrapant Harvard par une main alors que je finis par rejoindre ma voiture pour conduire jusqu'à l'immeuble de mon ancienne petite amie. Une boule dans l'estomac, je reste à fixer la route , écoutant à peine ma musique alors qu' Harvard est posé tranquillement sur le siège passager. Et je finis par m'arrêter observant l'immeuble de Denver avant de sortir un papier de ma poche et griffonner quatre cinq lettres sur le papier avant de le glisser dans sa pochette et de sortir pour le mettre dans sa boite aux lettres.... Et dix minutes après j'y suis encore galérant comme pas possible sans que ça veuille rentrer. Nice, vraiment... parfait. Soupirant en regardant l'heure je maudit cela un long moment avant d'appuyer sur le bouton d'appel de son appartement, tirant sur ma clope nerveusement.

A moitié avachée sur le canapé, je regardais les deux protagonistes se disputer sur un sujet plutôt... débile ? Étonnamment, ça me faisait penser à Camil et à moi. C'est dingue, on avait même pas duré un mois. Moi qui avais espéré que notre couple batte de l'aile... Je m'étais rarement aussi trompée. Bon sang, pourquoi il avait fait ça ? Je comprenais pas. Tous ces mensonges pour ça. J'avais vraiment été aveugle sur ce coup. L'amour rend aveugle, c'est tellement bien trouvé comme dicton. Je soupirais, trempant ma grosse cuillère dans le pot de nutella avant de le remettre dans ma bouche. Typique de la déprime ce truc. Mais ça marchait plutôt bien en fait. Je n'eus même pas le temps de capter qu'on sonnait, que Milky s'était levé derechef pour aller aboyer à la porte. Qui pouvais bien sonner à cette heure-ci ? Surtout que ça sonnait de la porte d'en bas. Me levant, au lieu d'aller directement prendre le téléphone qui donnait au bas de l'immeuble, je m'approchais de ma baie vitrée, tirant les rideaux pour voir... la voiture de Camil. Abandonnant le pot sur la table, un creux assez douloureux se fit sentir dans mon ventre. Hésitant un moment, je terminais par aller vers ma porte et a appuyé sur le bouton qui permettait d'ouvrir la porte principale. Pas besoin de demander qui c'était, je savais que c'était Camil. J'ouvris ensuite la porte de mon appartement, histoire qu'il ne sonne pas une nouvelle fois, avant de me retourner vers mon chien qui avait l'air tout excité de savoir qui allait venir : « Assis. » Il s'éxecuta, gardant le regard rivé sur la personne qui allait traverser l'entrée, prêt à lui sauter dessus. Quant à moi, je retournais ensuite m'asseoir sur mon canapé, un peu stressée.

Attendant près deux truc je regarde la porte vitré alors que d'un seul coup la porte s'ouvre sans un mot, fronçant un sourcils, je la pousse en me disant qu'elle devrait pas ouvrir comme ça à n'importe qui... Où alors elle sait que c'est moi. Expirant l'air de mes poumons, je jette ma clope plus loin avant de rentrer donc et je vais vers les escaliers que je grimpe doucement en silence. Mes nike abimé ne faisant aucun bruit à force, j'arrive à son étage alors que je ralentis le pas voyant sa porte à moitié entre ouverte. Ok, elle sait que c'est moi. Peut-être ma voiture en bas... Me mordant la lèvre j'arrive à hauteur de sa porte, donnant de léger coup à celle-ci en la poussant un peu faisant un pas dans sa maison... Alors que son chien de suite se met à aboyer et venir me sauter autour. Me penchant un peu pour caresser sa tête, je la cherche du regard la trouvant sur son canapé, droite comme un i. J'avale ma salive, tendu alors que je laisse son chien tranquille. Désolé... ça ne passait pas dans la boite aux lettre... Je dit alors, en montrant sa pochette.

Fixant un peu la télévision, sans vraiment regarder les images qui tournent, je patiente. Les secondes semblent longues... Ce n'est que quand mon chien commence à aboyer que je tourne la tête vers l'entrée pour y voir Camil en train de le caresser alors que mon petit husky lui fait sa fête. Même avec les animaux il avait un bon contact... Le voyant me chercher du regard, on termine par se croiser. Je le vois qu'il est tendu, et il est en droit de l'être. Comment débarquer chez son ex après une dispute et une fin de relation aussi... rapide et blessante. « Désolé... ça ne passait pas dans la boite aux lettre... » Sans blague. J'avais tellement envie de lui répliquer que c'est ce que je lui avais dit, mais je me retins. Ce n'était pas ça qui importait dans ce que je ressentais à l'instant précis. Restant aussi impassible, je terminais par me lever du canapé pour aller prendre ma pochette qu'il me tendait, la posant sur la table d'à côté. Puis il y avait quelque chose que j'avais envie de faire, qui me brûlait d'envie... Ma main partie toute seule sur sa joue, d'une manière sèche et rapide. Mais assez efficace pour qu'il comprenne que ma gifle n'était pas de la gnognotte. Replongeant mon regard dans le sien, je le fixai longuement, me forçant à ne pas craquer. Je restais silencieuse, j'étais plutôt curieuse de savoir ce qu'il allait me dire.

Aucune parole. Pas un seul mot ne vient briser le silence alors que je termine de lui dire pour sa pochette. Oui elle m'avait prévenu, mais de toute manière y'avait pas trop d'autre solution à avoir si elle l'a voulait pour demain matin. Enfin pour dans quelques heures maintenant. Moi non plus j'étais pas trop fan de venir ici alors qu'elle m'a très clairement dit qu'elle ne veut plus me voir. Si je suis d'accord avec ça ? Non bien sur que non, mais connaissant l'un et l'autre mes actes passé, je ne suis pas en position de vouloir quoi que ce soit. Juste lui laisser du temps, et espérer qu'à un moment elle me réadresse la parole et que je puisse tenter de me faire pardonner.
Elle se lève et vient récupérer sa pochette alors que je la lui laisse, sachant pas trop quoi faire d'autre. Tourner les talons de suite ? Pas le temps. Sa main claque sur ma joue avec une sacré puissance alors que l'ayant vraiment pas vu venir ça me fait tourner le visage par la force, une douleur assez brulante laissant place ensuite sur ma peau. Restant un moment immobile, je me mors la lèvre alors que je fixe le mur en face de mon visage finissant par de nouveau tourner la tête vers elle sans protester. Je le mérite amplement, croisant un instant son regard ma gorge s'assèche un temps. Je suis vraiment désolé denv'...

« Je suis vraiment désolé denv'... » Je ferme les yeux juste l'instant où il prononce ces mots, me forçant mentalement à ne pas craquer. J'avais craqué avec Julie, avec Jax... Je voulais pas craquer devant Camil. D'habitude j'étais la femme forte à qui rien ne faisait peur, qui n'avait limite aucune émotion. Mais c'était trop compliqué, c'était trop différent. Me mordant intérieurement la joue, je terminai par ouvrir à nouveau les yeux, tombant sur ceux de Camil qui me fixait avec cet air de chien battu. Ok, il avait l'air désolé. Et alors ? Ca changeait rien du tout à ce qu'il avait fait. Ca n'effaçait rien. Malheureusement. « Pourquoi...? » dis-je simplement un moment, avec ma voix déterminée quoiqu'un peu chevrotante. « Pourquoi est-ce que t'as fait ça ? » répétai-je, étant un peu plus précise. Allez Denver, big girls don't cry hein ? Ouais ouais...

Elle ferme les yeux et c'est comme si elle m'imposait de la fermer, alors que je ne rajoute rien restant debout face à elle comme un con. Un con, exactement se que je suis depuis un mois, à croire que j'essaye de tenter un records.Je finis par de nouveau recroiser son regard chocolat alors que je reste stoïque essayant de garder se que je ressens à l'intérieur de moi... Pourquoi...? Je sais déjà de quoi elle parle, et je baisse les yeux en silence incapable de soutenir son regard, m'en voulant beaucoup trop d'avoir agit de la sorte avec Sierra. Et de n'avoir cessé de lui répéter jours après jours qu'il n'y avait rien eut, que ça n'était que des conneries. Pourquoi est-ce que t'as fait ça ? J'avale ma salive restant un moment à regarder son chien plus bas. J'en sais rien... Et c'est la stricte vérité, maintenant je sais que ça c'est vraiment passé, je n'ai aucun mal à savoir dans quel état de perdition totale j'étais. Je relève la tête vers elle. J'étais défoncé... c'est pas une excuse, je suis bien trop habitué à l'être pour savoir que ce soir là je devais être en pleine possession de mes moyens bien que cruellement ralentis. La coke à tendance à me rendre paranoïaque... j'pensais que t'allais me lâcher après être au courant pour le bébé je suppose... Et puis... Je soupire légèrement. C'est compliqué entre Sierra et moi, j'ai du profiter de planer pour juste... aller au plus facile... Je sais pas, je m'en souviens pas denver.

« J'en sais rien... » Je me faisais violence pour ne rien dire. Je restais silencieuse, le fixant alors que lui cherchait à tout prix à éviter mon regard. Compréhensible vu comment il était en tord. Ca m'avait fait du bien de le gifler, même si ça ne libérait pas tout l'horrible poids que je ressentais depuis trois jours. Ah tiens, il tournait la tête vers moi maintenant. « J'étais défoncé... c'est pas une excuse, je suis bien trop habitué à l'être pour savoir que ce soir là je devais être en pleine possession de mes moyens bien que cruellement ralentis. La coke à tendance à me rendre paranoïaque... j'pensais que t'allais me lâcher après être au courant pour le bébé je suppose... Et puis... C'est compliqué entre Sierra et moi, j'ai du profiter de planer pour juste... aller au plus facile... Je sais pas, je m'en souviens pas denver. » « C'est compliqué... » murmurai-je comme en écho à sa phrase alors que je divaguais mon regard autre part que sur son visage. Je savais exactement ce que ça voulait dire. J'étais pas idiote. Les baisers n'étaient pas sans importance. Même s'il était à moitié défoncé quand il l'avait fait. Je me mordais la lèvre inférieure en reposant mon regard sur lui « Et toi qui m'avais assuré que tu ne l'aimais pas et que tu ne ferais rien avec elle... » ajoutai-je, blessée.

Je croise de nouveau son regard alors que je lis très clairement à quel point je la blesse avec toutes ces histoires. Je la laisse parler, ne voulant clairement pas la mettre en colère, ou la ramener, n'étant pas en position de faire cela. Et toi qui m'avais assuré que tu ne l'aimais pas et que tu ne ferais rien avec elle... Je soupire légèrement m'en voulant terriblement aussi pour cela. Pour lui avoir marteler ces mots énervé qu'elle ne les comprenne pas, alors que j'avais déjà filer avec Sierra l'embrasser sans m'en rappeler. Pathétique, voila se que tu es camil ! Je le pensais sincèrement à ce moment là.. Je répond lentement alors que je la fixe un moment. J'aime Sierra, d'une certaine manière ouais... je l'aime. Mais j'ai tiré un trait sur ce genre de sentiments y'a longtemps. J'ai été avec Alex alors que j'aurais pu tenter avec elle, puis j'ai été avec Charlotte... Et avec toi... Je crois que... coucher avec elle fait ressortir certaines trucs, à se dire qu'on pourrait être plus que des amis. Mais, Sierra et moi on sait que c'est faux, elle est la meilleure amie que j'ai.. et je pense que ça rend flou la limite entre mes sentiments et le reste... je pense aussi... que le fait qu'elle soit enceinte rend ça très compliqué... Mais je sais aussi que je suis amoureux de toi Denv'. T'es pas mon amie, je te veux pas en tant que meilleure pote avec qui je décide sur un coup de tête de m'envoyer en l'air... de vidéo une bouteille de tequila ou de faire une course de caddy... j'ai pas envie que tu sois ma pote. Je veux que tu sois avec moi. Bon je pense qu'avec autant de sincérité, j'ai le droit de me faire larguer une deuxième fois, haut les mains. Mais c'est dit. Je reprend la parole encore une fois . Je veux une deuxième chance, je veux te prouver que tu peux me faire confiance, que je peux agir mieux avec toi... et avec Sierra. Je sais que tu veux plus me voir, et qu'on est plus ensemble mais... c'est pas grave, j'men fou ça change rien pour moi.

« Je le pensais sincèrement à ce moment là.. » Facile à dire... « J'aime Sierra, d'une certaine manière ouais... je l'aime. Mais j'ai tiré un trait sur ce genre de sentiments y'a longtemps. J'ai été avec Alex alors que j'aurais pu tenter avec elle, puis j'ai été avec Charlotte... Et avec toi... Je crois que... coucher avec elle fait ressortir certaines trucs, à se dire qu'on pourrait être plus que des amis. Mais, Sierra et moi on sait que c'est faux, elle est la meilleure amie que j'ai.. et je pense que ça rend flou la limite entre mes sentiments et le reste... je pense aussi... que le fait qu'elle soit enceinte rend ça très compliqué... » Voilà qui était dit. Même si j'avais toujours été persuadée de cette chose, le fait de enfin l'entendre par la bouche de Camil me fit encore plus mal. Ca prouvait que c'était vrai, et que toutes les illusions que je m'étais faites en me disant que je me faisais sûrement des films étaient fausses. Bien sûr que c'était faux. Bien sûr que ça sautait aux yeux. A force de me dire tout ça, une boule s'était formée dans un coin de ma gorge. Mais ce n'était pas fini. « Mais je sais aussi que je suis amoureux de toi Denv'. T'es pas mon amie, je te veux pas en tant que meilleure pote avec qui je décide sur un coup de tête de m'envoyer en l'air... de vider une bouteille de tequila ou de faire une course de caddy... j'ai pas envie que tu sois ma pote. Je veux que tu sois avec moi. » Le regardant un moment, je terminai par baisser les yeux au sol, fixant mes chaussons. Le chien, assis à côté, nous regardait tour à tour. Et moi... je n'avais pas envie de tomber dans le panneau encore une fois... j'étais complètement perdue. « Je veux une deuxième chance, je veux te prouver que tu peux me faire confiance, que je peux agir mieux avec toi... et avec Sierra. Je sais que tu veux plus me voir, et qu'on est plus ensemble mais... c'est pas grave, j'men fou ça change rien pour moi. » De toute façon, il ne pouvait que prouver tout ça. Parce que là, c'était dur de reprendre confiance après tout ce qu'il avait fait. Je relevais la tête, soupirant légèrement. Mes yeux avaient légèrement brillé sous ses paroles. « Prouve moi que je peux te refaire confiance... et on verra. » dis-je d'une manière ferme sans pour autant paraître froide.

Dans la nuit, Elyes avait finalement abandonné son amie à sa déprime, après avoir fait ce qui était en son pouvoir pour lui remonter le moral et travaillant le lendemain, au même titre que la jeune femme, il avait pourtant préféré aller prendre soin de Jade qui dormait dans la pièce d’à côté. Depuis qu’il avait eu l’autorisation de la sortir de l’hôpital, il pensait le plus clair de son temps à la surveiller, afin de veiller à ce que son état ne s’empire pas. S’il ne s’agissait pas de Denver, d’un cas de force de majeur –car au grand jamais, la brune ne lui avait apparu si vulnérable et dieu seul savait à quel point, elle était fière et se défendait de ce fait de montrer tout signe de faiblesse devant les autres-, il serait resté chez lui…ce qu’il faisait très souvent ces dernières semaines sans le regretter. Jade passait avant tout, ce qui ne l’empêchait cependant pas de veiller au bon fonctionnement de son business mais la chose la plus admirable était qu’il avait mis un frein à sa vengeance. Chose incroyable lorsque l’on savait à quel point détruire celui qui lui avait volé ce qu’il avait de plus cher lui tenait à cœur. Jade le métamorphosait, littéralement, dire qu’il y a un an, il n’avait jamais pensé être père et était même prêt à pousser Genesis vers les voies de l’avortement, ses croyances, héritées de sa génitrice, l’en avaient empêché. Il était même allé à souhaiter qu’un accident survienne aux premières semaines de la semaine puis d’écographie en écographie, il avait fini par s’attacher à ce micro être humain qui grandissait doucement. Moins d’une heure plus tard, il fut réveillé par des échos de voix, alerté, il se redressa d’un coup afin de bien entendre et d’ainsi déterminer si oui ou non, quelqu’un était en danger. Machinalement, son bras s’était glissé sous son oreiller avant qu’il ne prenne conscience qu’il n’était pas chez lui et que par conséquent, son flingue était absent. Il patienta quelques instants dans le noir, une fois convaincu qu’ils n’allaient pas se faire tirer dessus, espérant que la tempête se calmerait. Il n’était pas vraiment ravi de son rôle d’espion, comportement qu’il avait toujours désapprouvé –lorsqu’il s’agissait de la vie privé, bien sûr. Plusieurs fois, il eut des éclats, et plusieurs fois Jade gémit, prête à ouvrir les yeux elle-aussi. Les médecins avaient été clairs à ce sujet, elle avait besoin de repos et de dormir qu’elle pouvait pour que son métabolisme récupère. Il se glissa hors des draps et rejoignit le couple au salon –uniquement vêtu d’un débardeur noir et d’un boxer de la même couleur. « Vous ne pouvez pas baisser d’un ton ? Il y en a qui essaie de dormir » lança-t-il d’une voix fatiguée mais tout de même sévère. « D’ailleurs il se passe quoi ici ? » Il détailla les deux jeunes gens, s’attardant plus que de raison sur le dénommé Camil. « Tu dois être Camil » Il s'agissait là d'une simple constatation, dénuée de tout jugement ou critique.

N'ayant plus accès à son regard un long moment j'essaye de savoir se qui peut bien lui passer part là tête bien que ça soit assez.. dur ?! Totalement. Je sais que ces paroles la blessent, mais elle a tellement voulu savoir la vérité sans que je puisse lui donner que maintenant, je me dis que je lui dois bien ça. Même si c'est finit. Je veux quand même le lui dire. Elle relève son regard et je la fixe. Prouve moi que je peux te refaire confiance... et on verra. La fixant en essayant de pas sourire tellement je suis rassuré , je hoche la tête cependant bien que... sérieusement je vois pas comment lui prouver. Je lui ai déjà dit mille fois que je la choisissais elle à Sierra...
Vous ne pouvez pas baisser d’un ton ? Il y en a qui essaie de dormir. D’ailleurs il se passe quoi ici ? Une voix interrompant mes pensées et ma future question, je tourne la tête vers un mec qui sort du couloir de Denver, à moitié à poil... Chez Denver. Chez a copine. Un mec à moitié à poil, en pleine nuit, chez elle. Bloqué sur le coup, je bug sur leur tenues respectives. Tu dois être Camil Ouais c'est ça connard. Soupirant avec un sourire dégouté, je ferme un instant les yeux. Oh god... Où comment se faire baiser en beauté. Passé pour le connard de service quand ta meuf agit de la sorte... Je recule en riant jaune, détachant mon regard de ce mec sans pouvoir regarder Denver tant je suis dégouté. Putain se que tu as été rapide... C'est donc pas qu'avec ton ex que t'as agis comme ça ! ... j'arrive pas à y croire. Secouant la tête en riant encore un peu dégouté, je tourne les talons dépassant Denver, mon regard passant à peine sur elle. Et toi qui me tapais toutes ces crises. Tu m'dégoutes. Je quitte son appartement, claquant la porte alors que je descend rapidement les escaliers sortant de son immeuble une puissante envie de gerber alors que je frapper dans une poubelle. Se faire entuber en beauté !!! Le ventre retourné, la gorge serrée, je me rend compte qu'ayant agit comme un connard, elle s'est sacrément vient vengé la garce.

Je ne pouvais pas le nier, je voulais vraiment être avec Camil. Mais je n'avais plus vraiment cette confiance, alors comment être avec quelqu'un en qui on peut douter à chaque instant ? J'avais besoin de voir avant ce qu'il pouvait être en mesure de faire pour que je reprenne confiance. Je savais déjà qu'il continuerait à voir Sierra, ça me faisait mal au coeur mais je ne pouvais pas lui interdire une telle chose, surtout qu'elle était enceinte. Ca ferait de moi la méchante et j'étais persuadée qu'il m'en voudrait. Donc on s'en voudrait tous les deux... enfin bref. « Vous ne pouvez pas baisser d’un ton ? Il y en a qui essaie de dormir.  D’ailleurs il se passe quoi ici ? » Le truc que j'avais un peu zapé, c'était qu'Elyes dormait dans la chambre d'à côté, avec sa fille. Chose qui me revint tout de suite en mémoire quand j'entendis sa voix parvenir jusqu'à nous. Me retournant vers lui, je me mordais la lèvre inférieure. « Tu dois être Camil » « Oh god... » Je n'ai même pas le temps de me retourner vers Camil, pensant déjà à ce qu'il est en train de penser. C'est vrai quoi, Elyes à moitié à poil chez moi, ça porte un peu à confusion. « Putain se que tu as été rapide... C'est donc pas qu'avec ton ex que t'as agis comme ça ! ... j'arrive pas à y croire. » Ouvrant à moitié ma bouche, fronçant les sourcils, je le regarde passer à côté de moi « Quoi ? Non mais Camil c'est pas ce que tu... » « Et toi qui me tapais toutes ces crises. Tu m'dégoutes. » « Camil attends ! » Bam. Porte claquée. Ca c'est fait. Ok, maintenant il croit que je me tape Elyes. S'il savait. Soupirant, passant une main sur mon visage, je termine par me retourner vers mon ami : « Super... » Je passe une main dans mes cheveux en essayant de souffler pour me calmer alors que j'ajoute à son attention « Désolée pour le bruit, il n'y en aura plus maintenant. » avant de passer à côté pour aller rejoindre ma chambre.

Elyes avait observé avec un intérêt non feint. Eh bien, il était plutôt satisfait de son statut de célibataire plus ou moins endurci, il n’avait pas à se soucier de ce genre de scènes. Et surtout, la jeunesse avait le don de rendre les choses plus intenses encore, on délaissait les réflexions au profit de l’action. Bon, certes, il était d’accord pour dire que cela prêtait à confusion de le trouver dans une telle tenue dans le salon de Denver, sans doute que lui-même à la place de Camil serait-il arrivé aux mêmes conclusions mais bordel, qu’est-ce que c’était chiant tout ça ! Voilà qu’il se retrouvait au cœur d’une tempête amoureuse. Il se gratta la tête en poussant un soupir épuisé. Il était bien trop tôt ou tard, tout dépendait le point de vu que l’on décidait d’adopter pour de telles crises et réflexions. Il avait assez donné en passant des heures à s’interroger sur sa relation avec Julie et surtout la fin de celle-ci. « Assied-toi, je vais nous servir à boire » il connaissait l’appartement comme sa poche et n’eut de ce fait pas de mal à trouver les alcools, ainsi que les verres avant de rejoindre la jeune femme sur le canapé, après avoir bien sûr veillé à ce que sa princesse ne se soit pas réveillée avec tout ça. Il leur servit et tendit à Denver sa boisson fétiche, silencieux, le regard perdu dans la pièce, l’observant de temps à autre, attendant qu’elle veuille lancer le dialogue si jamais elle en ressentait l’envie, auquel cas, il lui offrit son seul soutient physique.

Alors là, c'était la cerise sur le gâteau. J'allais m'en rappeler de ce week end. Je me serais même cru dans un téléfilm à l'eau de rose que je regardais avant que Camil débarque. Ca faisait bien scénario hollywoodien et une tonne de fois ce genre de scène était passée dans les écrans. Sauf que quand ça arrive dans la vie réelle, c'est moins marrant. Beaucoup moins même. « Assied-toi, je vais nous servir à boire » Je n'avais même pas fait un pas de plus qu'Elyes me prit par les sentiments. Je soupirais doucement, hochant positivement la tête avant de me résigner à aller m'asseoir une nouvelle fois sur le canapé, observant du coin de l'oeil mon ami qui allait se procurer lesdites boissons bienfaisantes. C'est vrai que ça me ferait du bien. Il me connaissait bien. Le voyant revenir j'attrapais un verre qu'il me tendait, en lui faisant un peu de place à côté de moi, alors que je remontais mes jambes sur le canapé, position indienne bien confortable. Buvant un peu de la boisson, un silence pas vraiment pesant s'installa entre nous. Je sentais le regard d'Elyes poser sur moi et je savais que c'était à moi de prendre la parole. « J'ai pas envie de t'embêter encore avec mes histoires, je l'ai déjà fait cet après-midi. » dis-je en haussant les épaules alors que je fixai mon verre avec un certain intérêt.

Elyes demeura silencieux comment à son habitude. Il n'était pas vraiment expert dans ce genre de situation et préférait le plus souvent s'y soustraire, ne pas voir une vie sociale et authentique développée n'était pas un hasard. Cela réduisait les chances pour ce genre de scénario se produisent. Bon dieu, il avait eu l'impression d'être dans une de ces séries typiquement américaines où les situations plus romcambolesques les unes que les autres s'enchaîchaient. Sérieusement...combien y avait-il de chance que Camil passe aujourd'hui alors qu'il y était ? Précisons qu'Elyes ne venait pas souvent chez son amie, encore moins ces derniers temps avec ce par quoi il était passé et la seule fois où il s'autorise une pause, le voilà entraîné dans une scène de ménage à laquelle il se serait bien gardé d'assister. M'enfin, maintenant, le mal était fait, il lui fallait donc désormais s'occuper du reste, à sa voir Denver. Il trempa ses lèvres dans son verre tout en écoutant la brune, légèrement songeur. Pas mécontent que sa relation avec la jolie Evans ne se soit écourtée pour éviter ce genre de chose, même si, en moins de cinq mois de relation, ils n'en étaient pas bien loin. "Ecoute, je suis là ce soir, autant en profiter non ?" dit-il simplement, cela pouvait paraitre brutal aux yeux des autres mais Elyes et Denver se connaissaient suffisamment pour ne plus s'en préoccuper, ils étaient comme ça, point. "Je pensais que t'allais lui courir après"

« Ecoute, je suis là ce soir, autant en profiter non ? » J'hochais la tête doucement, reposant mon regard sur mon verre. C'est vrai que ce n'était pas tous les jours que j'avais la chance d'avoir Elyes chez moi et dans les moments les plus... improbables. Même si on était tous les deux aussi solitaires et mystérieux, j'aimais bien me confier à lui, j'avais l'impression que c'était un des seuls qui pouvait me comprendre. « Je pensais que t'allais lui courir après » Me mordillant la lèvre inférieure, je terminai par soupirer, remontant mon regard sur celui d'Elyes qui me fixait, avec son air sérieux et calme qu'il avait tout le temps. J'aimais bien la maîtrise qu'il avait, dans n'importe quel moment, n'importe quel endroit. « Je le connais, il ne m'aurait pas laissé le temps d'expliquer. Ca n'aurait servi à rien... » Je soupirai une nouvelle fois, portant le verre à mes lèvres pour en boire une bonne et longue gorgée, faisant une petite grimace à la fin. « Je l'appellerai demain... » Je passais une main sur mon visage... « Tu penses que j'aurai dû lui courir après ? »

Elyes se gratta la tête, en grimaçant légèrement. Il n'était pas le mieux placé pour donner des conseils dans le domaine. Il était lui-même incapable d'avoir une conversation claire avec Julie, incapable de dire les mots qu'il aurait dû dire et qu'elle aurait souhaité entendre, alors le cas d'une tierce personne, il était encore plus inefficace. "Je ne sais pas, dans les films, c'est ce qu'ils font habituellement" il vida son verre d'un trait. Lui aussi aurait dû rattrapé Julie lorsqu'il en avait l'occasion. Certes, avait-elle mal agi, certes avait-elle bafoué tous ses principes avec cet avortement, mais n'avait-il pas bafoué les siens en tuant son père ? Celui-ci l'avait cherché, s'il n'avait pas été plus rapide, sans doute serait-ce lui qui serait présentement entrain de bouffer les pissenlits par la racine. Bref, il avait eu tort, sur certains points, elle, aussi. Il lui avait fallu des mois pour en arriver à cette conclusion, tout comme à la conclusion qu'ils n'avaient rien à faire ensemble. Leur différence d'âge leur jouera des tours dans le futur. Ajouté à cela, son existence de père célibataire rythmée par le danger. Il ne saurait lui offrir la stabilité qu'il méritait et puis, elle était jeune et jolie, elle n'aura pas de mal à se trouver quelqu'un. "Nous formons un sacré duo d'handicapé social et sentimental quand même" rit-il légèrement, avant de passer son bras autour des épaules de Denver et de l'attirer à lui.

« Je ne sais pas, dans les films, c'est ce qu'ils font habituellement. » J'eus un sourire bref, hilare. J'aurai même pu rire jaune sur le coup. Ouais les films... Et après quand je l'aurai rattrapé, il m'aurait gueulé dessus un bon coup puis m'aurait embrassé dans la foulée. Hors je savais très bien que ça ne se serait pas passé comme ça en réalité. Camil m'aurait bien engueulée et serait parti sans aucun remord, sans que je ne puisse avoir le temps de m'expliquer. M'expliquer à propos de quoi d'ailleurs ? Je n'avais strictement rien fait à part loger un ami et sa fille pour la nuit. C'était plutôt Camil qui devait continuer à s'expliquer sur ce qu'il avait fait avec sa supposée meilleure amie. Là, il inversait les rôles et ça l'arrangeait d'un côté j'avais l'impression. Bref, cette situation me saoulait, mais vraiment. « Nous formons un sacré duo d'handicapé social et sentimental quand même. » Là j'eus un sourire, mais un vrai. Je me sentis attrapée dans la poigne forte d'Elyes puis immédiatement attirée contre lui. Je posais ma tête sur son épaule en soupirant. « Carrément... ça m'étonnerait pas qu'on termine vieux et seuls avec plein de chats autour de nous. » répondis-je, rigolant à moitié. « Enfin toi je pense pas. Tu trouveras une belle fille. Ou Julie. »