jé'tais du genre à m'emballer tout de suite. j'aurais pu partir sur un coup de tête si je m'étais écoutée. heureusement, j'étais avec quinn et je n'avais quand même pas le droit de l'abandonner. lui aussi comptait sur moi. est-ce qu'il n'y avait pas un peu trop de monde qui comptait sur moi ? aucune idée, mais sans doute assez pour que je perde mes repères. et le pire, assez pour dès que plus personne n'avait besoin de moi, j'étais totalement perdue... « s’il est à l’hôpital, c’est qu’on s’occupe de lui et qu’il est en sécurité. » me dit quinn après s'être accroupi devant moi, en me parlant de camil. oui, mais il n'était plus à l'hôpital, il était rentré et il avait certainement besoin que quelqu'un s'occupe de lui... oui, c'était même sans aucun doute. comment je pouvais être là à prendre des vacances et ne pas rentrer, il était mon meilleur ami, il comptait sur moi. je baissais la tête, muette. « je m’inquiète aussi pour lui, mais mag’, c’est un adulte… » pas forcément très convaincue, je hochais doucement la tête, toujours silencieuse. « tu vous rendras service ni à lui, ni à toi, si t’es toujours à deux doigts de prendre les clés de ta voiture pour filer à son secours dès qu’il se retrouve face à une difficulté. » je levais soudainement la tête et regardais quinn dans les yeux. jamais personne ne m'avait dit ça, pourtant c'était la vérité. mais jamais personne l'avait fait... « arrête de tout le temps penser à ce que veulent les autres ou à ce qu’ils ont besoin, t’es en train de t’effacer sans t’en rendre compte… je vais finir par plus te voir, à ce rythme ! te laisses pas avoir, s’il te plaît… t’es quelqu’un de génial et tu t’en rends même pas compte ! je supporterais pas de te voir crever de l’intérieur parce que t’auras pas pris le temps de savoir ce que tu veux et de faire des choix pour toi-même ! » j'étais assez stupéfaite. qui aurait pu croire que je me prendrais la vérité en pleine face comme ça. je ne savais pas comment réagir. je réalisais soudainement toute l'importance que je donnais à camil dans ma vie. mais même si j'entendais et comprenais ce que je me disais quinn, je savais que je ne pourrais pas changer mon comportement. camil était dans ma vie et je ne pouvais pas lui faire une plus petite place. « je t’aime mag’… toi aussi, t’as le droit de t’aimer un peu. » me dit-il finalement. je hochais la tête. « oui... » je soufflais doucement. bon, il n'avait pas tord. je ne pouvais pas abandonner mes vacances à la moindre petite chose, je ne pouvais pas accourir dès que camil avait besoin de quelque chose. « oui, t'as peut-être raison... je... » ne savais pas quoi dire. « on reste mais... » bien sur je voulais profiter de ces vacances avec quinn, lui comme moi les méritions amplement. « est-ce qu'on pourra juste... rentrer vendredi ? » demandais-je doucement.