Tu traines comme a habitude dans les quartiers de San Francisco. Il etait tard, et tu n'etais que vetue d'une minuscule robe noire en dentelle. C'etait tes habits de travail. Normalement, tu ne portais pas cela, enfin si tu etais toujours perchée sur tes hauts talons. Ce soir, tu portais une paire de pumps de chez UNIF. T'etais deja dangereusement grande, mais la, on dirait que tu ressemblais plus a une succube qui n'attendait que de trouver sa prochaine proie. Peut-etre que tu en etais une, dans un autre monde. T'aimais les hommes, t'aimais satisfaire leur desir pour les rejeter par la suite. Tu leur sucais l'excitation et tu te regalais de leur argent par la suite. Comment dire que ca te faisait bien plaisir. Tu etais comme a ton habitude au coin d'une rue que tu savais bien frequente a cette heure. Tu finiras bien par trouver un client qui t'attirait, et qui voudrait bien payer ton tarif. Tu fumais ta clope, adosse contre le petit muret. Tu regardais les gens passer. Y avait vraiment rien ce soir, argh, que ca faisait chier. Heureusement qu'y avait tes clients habituels qui finiront bien par t'appeler. Ils etaient tellement tous désespéré dans leur minable vie. Soudain, y avait des types qui s'approchaient de toi. Tu les sentais pas trop. Avec les annees, tu avais appris a reconnaitre quand tu devrais t'en aller au lieu de rester, et eux, non, c'etait pas une bonne idee que tu restes la. Fallait mieux que tu partes de cet endroit. T'ecrasais ta clope avant de marcher dans la direction oppose. Chose bien debile, ils allaient te suivre, mais c'etait mieux que de directement marcher dans la gueule du loup. "Hey mam'zelle arrete toi un peu pour qu'on voit ton visage de beaute!" Tu deglutis. C'etait pas vrai. Pourquoi fallait que tout les soirs, tu te fasses aggresser ce soir? Tu ouvris alors ton sac a main, cherchant le pepper spray. Toute bonne pute en avait sur soit, mais non, toi t'en avais pas aujourd'hui. C'etait ton jour de malchance ou quoi? Puis, y avait quelqu'un devant toi. Tu t'arretais net. "Alors on croyait qu'on pouvait s'en aller comme ca." Il attrapa ton bras et t'essayais de te debattre. "mais lachez moi, putain. " Dis-tu d'un ton sec. T'esperais que quelqu'un arrive pour venir te sauver. Tu le sentais pas. Les types puaient l'alcool et etaient a fond braques. Sympa la situation la.

Vous savez ce sentiment de panique qu'on a, quand on sait quelque chose est vraiment entrain de tourner mal? Qu'on pense pouvoir s'en sortir, mais qu'en verite, on sait tres bien, qu'on est presque foutu. Ouais, bah c'est exactement ca que tu sentais en ce moment. Tu pouvais essayer de te debattre de l'emprise de ces trois types, mais contrairement a eux, toi t'etais toute maigre, et svelte. Eux etaient super baraqués. Ouais, a moins de leur foutre un coup de pieds avec tes talons bien placé, t'avais pas trop de chance de t'en defaire. En plus, vu comment il te tenait, tu savais meme pas vraiment lever un pied. Argh, t'aimais pas cette situation d'etre a la merci complete de 3 hommes qui n'avaient qu'une envie te sauter sans payer. Ok ta tenu etait vraiment legere mais y avait pas ecrit "a violer" sur ton front. Tu comprenais vraiment pas les mecs comme cela, qui feraient du mal de cette sorte a une fille, juste parce qu'elle etait bien foutue et en petite tenue. C'etait pas rare de voir des putes violées, parce que certaines personnes nous meprenaient comme de la marchandise qu'on pouvait user de toute maniere. Tu avais vu ce que ca faisait aux filles, et ca te degoutaient et te faisait de la peine. Tu comprenais vraiment pas ces gens.

Soudain, tu entendais quelqu'un qui gueulait un truc. Un signe de dieu? Non surement pas, tu croyais pas en ce genre de chose debile. Dieu ca existait pas. Ca devait juste etre quelqu'un qui etait arrivé au bon moment au bon endroit. Les 3 types degagerent rapidement. Tu pouvais verifier les degats a ton poignet. Completement recouvert de bleu. Super. Ca faisait super beau avec ta peau porcelaine. Ironie du jour bonjour. Le type qui t'avait sauvé s'approcha de toi, posant sa main sur ton epaule. Directement, tu la reposais. "Me touche pas." Lui lancais-tu d'une voix amer. On t'avait assez souillé pour aujourd'hui. Tu pourrais oublier de gagner de l'argent ce soir. Tu lui lancais un rapide coup d'oeil. Il portait un uniforme de pompier. Ah genial, fallait que tu tombes sur un gars des forces de l'ordre. T'allais te faire embarquer ou quoi si il decouvrait que t'etais une prosituée. T'aimais vraiment pas ca.

« Et merci c'est pour les chiens? » Tu lui lancais un regard noir. Qu'est-ce qu'il te voulait encore? Il pouvait pas te laisser seule, t'avais plus envie d'etre la dans cette petite rue et encore moins avec un type qui venait de l'ordre de la force. Peut-etre qu'il appellerait les flics et ils vont t'embarquer et la youpi quoi, tu risquerais de vraiment passer un sale quart d'heure avec ton pere. Quoi que, il s'en fichait surement de ce que tu trimballais ici, ca ne semblait pas vraiment le preoccuper que tu te vendais. Peut-etre que si tu te faisais arreter, ca marcherait? Il allait enfin t'ecouter et tu pourrais lui dire que tu ne voulais pas de ce mariage? Mouais, t'etais pas convaincu, vu comment l'autre petasse de sa femme le menait autour de son doigt. Elle voulait juste se debarasser de toi et de profiter de l'argent qu'il y aurait a cause de l'arrangement. T'sais pas comment il pouvait encore rester avec. Mais bref, tu ne voulais plus penser a eux. Tu ne repondis rien au pompier qui se trouvait devant toi. Il sortit une clope de sa poche. Il allait rester planter la combien de temps? Il avait pas du travail? Argh mais c'etait qui ce type? « Faudrait penser a s'habiller plus parce que là faut pas s'étonner si des gros pervers rappliquent. » Ouais bah ca ne le regardait pas. Tu viens croiser tes bras devant ta poitrine, comme pour te cacher. Tu deviais le regard. Si tu partais en mode voleuse, il allait surement te rattraper surtout que toi t'etais en talons 10 centimetres, que t'allais pas non super bien face a ce qu'il venait de se passer, et que lui, bah il etait bien plus grand et fort que toi. En gros, t'etais prise au piege. Tu pouvais sentir ses yeux sur toi. Vas-y regarde moi comme si j'etais un morceau de viande que tu pouvais devorer en un coup. Pensais-tu. Argh ca te saoulait. Tout les mecs te regardait comme ca, et pas que tes clients, non meme dans la rue, ils te regardaient comme si t'etais un objet qu'on pouvait avoir. Il n'y avait qu'une personne qui ne te regardait pas de la sorte, mais lui, lui c'etait different. « T'es une prostituée? » Daaah, ca lui avait pris combien de temps pour monter au cerveau? Ca se voyait non? Gosh les mecs sont cons parfois. "Bravo, t'es perspicace. Maintenant, tu peux me laisser toute seule, je sais me debrouiller." Ahaha le gros mensonge quoi. T'avais rien pour te proteger a part un simple briquet, ouais non, pas le top si tu te faisais encore agresser.

« Désolé je fréquente pas les putes. » Ah ca, suffisait de voir comment il te regardait pour voir qu'il savait pas ce que c'etait. Pourtant, c'etait pas bien compliqué de vous reconnaitre. Il venait de l'age prehistorique ou quoi. T'avais vraiment pas envie de lui parler. Tu voulais juste rentrer et ca le plus vite possible et sortir de cette ruelle lugubre. Il continuait de fumer sa clope. T'en avais envie d'une aussi, mais t'avas peur qu'une fois ton attention rivée sur ton sac, il te ferait quelque chose. Ouais ouais logique, il venait de te sauver d'un viol certains et toi tu croyais qu'il pourrait te faire quelque. C'etait un pompier. T'etais tombée bien bas pour le coup Tuula de penser cela. « Je peux pas te laisser comme ça. Je vais te raccompagner dans un endroit sûr. » Parce que ca existe un endroit sûr? Pas vraiment en fait. Tu te sentais prise au piege parce que tu ne pouvais pas l'echapper, t'allais devoir le laisser te raccompagner. Il s'avancait vers toi et automatiquement tu reculais. Tes bras t'entouraient toujours, formant une sorte de barriere imaginaire entre ton corps et l'homme. « Tu vis dans le coin ? Appartement ? Ou dans une maison close ? Euhm. » Il vient serieusement de te demander si tu vivais dans une maison close. Tu arquais un sourcil. T'avais une tete de vivre dans une maison close. C'etait un moyen gentil de dire prison a pute, et tu tenais trop a ta liberté pour aller dans ce genre d'endroit. "Non je vis dans un appartement a Pacific Heights. `je peux aller un taxi si c'est trop loin pour vous." Tu avais mis plus d'intonation sur le vous. Il voulait de la politesse, il en aurait alors. Tu vivais a l'autre bout de la ville donc, si il avait autre chose a faire, il pouvait tres gentiment te laisser rentrer en paix chez toi. Il allait te suivre jusque chez toi et puis quoi. Tu te faisais des films pour le coup, mais tu n'y pouvais rien. Tu avais ne savait pas qui etait ce type et les saint-maritain ca n'existait plus de vos jours.