Profitant de la bonne température, Lera décida de sortir ce soir en compagnie d’Elijah. Le moins que l’on pouvait dire c’était que les sorties de son fils se faisait rare, ou bien l’amenait-elle parfois sur la plage pour admirer le couché de soleil puis ils faisaient une petite balade alors que la nuit tombait peu à peu. C’était son moment préféré, il n’y avait que peu de monde et le silence était si saisissant qu’elle se sentait une autre femme. Son enfant parfaitement installé dans sa poussette –elle vérifia à trois fois les lanières-, elle partit pour l’ascenseur. Cela ne pourrait que leur faire du bien de sortir un peu, surtout à Lera. En effet, la jeune femme se retrouvait de plus en plus tentée de reprendre ses anciennes habitudes. Maintenant qu’elle vivait complètement seule et que sa meilleure amie était partie, à comprendre qu’il n’y avait plus personne pour lui asséner le pied au cul régulier, elle se sentait de plus en plus dériver. Elle ne savait pas qu’elle était aussi dépendante d’eux et pourtant…Elle avait failli craquer plus d’une fois mais était parvenue à résister, jusqu’à maintenant. En outre, de la poudre trainait encore dans son tiroir de sous-vêtement sans qu’elle ait la force de tout balancer dans les toilettes. Alors elle l’observait souvent, d’ailleurs elle l’avait fait avant de prendre la décision de profiter un peu des festivités mises en place par la ville. Elle avait longuement contemplé le sachet, attendant un signe, une réponse, quelque chose qui lui montrerait la voie à suivre. Elle était partagée entre les voix qui se livraient combat dans son esprit, l’une lui disait d’en prendre, après tout un rail qu’est-ce que ça changerait ? Un seul rail et elle irait mieux. Ce ne serait pas assez pour que son comportement change négativement mais ça la calmerait, elle se sentirait mieux. Et l’autre l’intimait de jeter le tout ou bien de refermer le tiroir. A ce moment même, Elijah se mit à pleurer. C’est un signe s’était-elle dit en refermant le tiroir avant de se précipiter auprès de la personne qui comptait le plus pour elle. Les rues étaient illuminées et surtout bondées, mais heureusement, il était toujours possible de se frayer un chemin parmi les passants. La blonde prit tout son temps pour progresser afin qu’elle et son fils puissent profiter le spectacle qu’on leur offrait de bon cœur.
Tout en offrant un grand sourire et un petit signe de main à la jeune femme qui s’éloignait maintenant pour aller rejoindre ses amies, je pris le temps de siroter à la paille une nouvelle gorgée de coca cola. J’avais rencontré Emily il y a maintenant deux semaines et même si j’évitais d’en parler autour de moi pour ne pas devoir supporter les commentaires lourds ainsi que les questions de mes aînés à longueur de journée, je pense que je l’aimais vraiment bien, cette fille. Gentille, plutôt mignonne, pas stupide mais suffisamment naïve quand même pour que je puisse avoir l’air intelligent à côté d’elle. Wow wow wow, je vous vois venir, là ! Je suis pas macho ! J’apprécie juste pas qu’on me reprenne quand je pose une théorie et d’autant plus quand ça vient des nanas, parce qu’elles ont tendance à vraiment vouloir passer pour des guerrières « girl power », quand ça leur arrive. Hah… les jeunes d’aujourd’hui ne sont plus ces belles fleurs fragiles qu’elles étaient dans le temps…
J’ai dix-neuf ans… et alors ? Me regardez pas comme ça ! Les années 90, c’était quelque chose, ça, ouaip. Pokémon, l’époque des bons dessins-animés sur cartoon network, tout ça…
Bref, maintenant que je me retrouvais seul dans la foule, j’allais en profiter pour faire un peu le tour du festival. Il faisait beau et le gens semblaient de bonne humeur (si on écartait les pauvres enfants rendus malheureux par leurs parents qui refusaient de leur acheter une énième glace), ce qui me donnait l’envie de me faire plein d’amis d’un coup. J’avais toujours été du genre sociable et la timidité n’était pas vraiment l’adjectif qui me définissait le mieux, d’où le fait que c’était souvent moi qui prenait l’initiative d’aller vers les gens quand on était perdus, lors des vacances en famille. Et la barrière de la langue ? Oh, pas grave, on avait toujours deux mains pour s’expliquer les directions, n’est-ce pas ? Non, vraiment… j’aimais le contact, j’aimais la proximité avec d’autres humains et j’avais de la peine à rester seul trop longtemps, juste à cause de ça.
C’est donc en me baladant un peu que j’ai finis par apercevoir un visage familier. Enfin… tout est relatif, mais il me semble que la fille en question était une amie de Julie avec qui j’avais eu quelques brefs échanges et ce simple fait suffisait à me donner un grand feu vert pour l’aborder. C’est juste dommage qu’elle soit blonde, parce qu’elle était plutôt jolie dans son genre. Non… mais voila, j’ai un truc contre les blondes, je sais pas… ça doit être un complexe vis-à-vis de mes propres cheveux. Enfin bref, c’est comme ça que je me suis planté en face de la poussette derrière laquelle euh… Lisa ? Lena ? - un truc court avec « L » au début - se tenait. « Hey, salut ! » Un sourire, un coup d’œil sur la tête du bébé, et puis je reposais mes yeux clairs sur ceux de la jeune femme. « T’es toute seule ? Il fait pas trop chaud pour le petit ? » Je repris une petite gorgée de ma boisson, puis souris à nouveau jusqu’à dévoiler mes dents cette fois-ci. « Ca fait un bail que j’t’ai pas vue avec ma sœur, t’as la forme ? »
S’il fallait définir Quinn en quelques phrases, il semblait évident que ce garçon ne faisait pas partie de la catégorie des gens qui cachaient leur douleur derrière des masques de bienséance. La spontanéité et l’authenticité qui se dégageaient d’ailleurs de lui en faisaient un livre ouvert et écartaient toute nécessité d’interprétation dans ses attitudes. Ainsi, s’il en venait à être triste ou pensif, vous le sauriez immédiatement… mais pour l’heure, l’air joyeux sur son visage exprimait tout le contraire.
Il y a des jours comme aujourd'hui où tu te lèves du bon pied. Le soleil brille, les oiseaux chantent, ton enfant n'a pas bronché de la nuit, tu trouves jolie en t'observant dans le miroir, tu attends la nourrice et tu quittes ton appartement. Tu as l'impression que les visages que tu croises sont tous heureux, et tu as même l'impression que c'est ton cas. Tu te sens légère et tu aurais presque envie de chanter même si tu n'es pas douée. Tu arrives à ton boulot pile poil à l'heure comme d'habitude, tu croises ton collègue Kylian Maslof médecin légiste qui tire la gueule et que tu présentes le nouveau corps. Ton visage se décompose comme est le macchabée devant toi.
Après une journée à essayer de 'restaurer' un corps comme on restaure une vieille pierre de château, j'avais envie de repos et surtout de détente. J'avais faim et mon estomac l'affirma avec un borborygme. Je regardais Eireen, qui allongée sur mon lit agitait ses petits bras dodus en l'air. Il allait falloir que je la sorte pour aller faire deux trois courses. Vivement qu'elle se garde toute seule. Je lui mis une petite robe fleurie et un petit bandana dans les cheveux. Toujours faire attention à l'apparence. Même si c'était pour sortir cinq minutes, je l'habillais joliment. La prochaine étape était la plus dure: ouvrir la poussette. Après dix bonnes minutes de galère comme à chaque fois, le bébé trouva sa place dans cette poussette qui lui donnait un air de petite crevette. Encore heureux que mon immeuble possédait un ascenseur.
Je faillis prendre une syncope en voyant tout ce monde dans les rues de San Francisco. Trop de monde. Je n'aimais pas du tout ça et pourtant j'essayais tant bien que de mal de me faire un chemin avec la poussette. A un certain moment, je crus voir Lera non loin de moi. Elle discutait avec un blond qui ne me disait rien. Lorsque la jeune maman croisa mon regard, je lui fis un petit signe de main timide.
Trop de gens. Ca en devenait perturbant. J'aimais bien lorsque les villes étaient bien peuplées mais là, vraiment, la foule était dérangeante. De plus, il faisait terriblement chaud. Je m'étais habitué à la chaleur californienne, étant donné que j'y vivais depuis quelques années maintenant, toutefois, avec toute cette population présente en ville, c'était désagréable. Mais bon, j'avais décidé de faire un effort pour profiter des festivités organisées par la ville. J'étais accompagné de Plum, fort heureusement, seul, je me serais rapidement ennuyé. Puis même, c'était pas mon délire de me promener pour croiser des gens ou je ne sais quoi. J'en avais rien à foutre. Vraiment. Je préférais encore passer toute mon après-midi avec Plum, chez elle ou bien dans une piscine, loin de cette chaleur étouffante. Bref, nous nous promenions donc depuis une dizaine de minutes, dans les rues où étaient proposées diverses animations, main dans la main, lorsque je remarquai la présence d'une personne qui m'était familière. En fait, j'en reconnus même deux. Une brune et une poussette. Une blonde avec une poussette. Il n'existait qu'un seul duo dans mes connaissances qui ressemblait à celui-ci. D'ailleurs, l'un des bébés qui se trouvait dans la poussette était ma filleule. Je dis alors à Plum que je voulais aller à la rencontre de Jules. Lera n'était pas très loin d'elle, mais, évidemment, je me devais d'aller voir en premier lieu la femme que j'avais fait accoucher. Drôle de souvenir tiens. « Hey Jules. Salut Eireen. Vous allez bien ? » Arrivé tout près de Juliet, je lui fis la bise, en souriant, puis me mis à contempler le bébé dans la poussette. Elle était vraiment mignonne quand même. Rien à voir avec ce à quoi elle ressemblait lorsque je l'ai sortie du vagin de sa mère... Enfin, bref. Vu que je n'avais encore jamais présenté ma petite-amie à la brune, j'en profitais pour leur faire les présentations officielles. Plum ignorait évidemment mes aventures d'un soir avec Juliet, j'allais donc omettre ce léger détail dans les présentations. « Juliet, je te présente Plum, ma petite-amie. Plum, je te présente Juliet, la mère de ma filleule. » Voilà, c'était bien comme ça. N'entrons pas dans les détails. Je jetai un coup d'oeil vers Lera, un blond l'accompagnait. J'ignorais de qui il s'agissait, il était bien plus jeune qu'elle, j'espérais juste qu'elle ne devenait pas cougar. Haha. Je me retournai vers la jolie brune. « Tu allais rejoindre Lera ? Eireen aura la chance d'avoir pour une fois son parrain et sa marraine réunis, tiens. » Ce qui était vrai. Jamais, jusqu'à maintenant, nous étions ensemble avec le bébé. Un comble, lorsque l'on était sa marraine et son parrain. M'enfin bon. Plum semblait ravie de voir Eireen. Oh non. Pas qu'elle m'avoue vouloir avoir un gosse ce soir, pitié non. Je souris alors, très légèrement en regardant Plum s'extasier sur la petite. Fait chier, j'étais dans la merde.
Main accrochée à celle de son amoureux, Plum regardait les décorations avec des yeux brillants d’admiration. Tout était tellement beau, la ville avait un super travail ! Et puis, elle se tenait à côté du plus bel homme des environs, qu’elle aimait et qu’il l’aimait en retour, que pouvait-elle espérer d’autre ? Son regard papillonnait d’une animation à l’autre. A droite un peintre, à gauche un jouer d’instrument exotique qu’elle n’avait jamais aperçu, devant un spectacle de marionnettes, elle ne savait où donner la tête. C’était tellement génial de voir tant de vie, tant de beauté qu’elle ne cessait d’indiquer à Keith de jeter un coup d’œil par ci par là à la manière d’un enfant qui ouvre enfin ses cadeaux au matin de noël. « C’est tellement beau ! » s’extasia-t-elle. Tout était parfait. Tout simplement parfait ! Son petit-ami. Des rues illuminées. Des gens talentueux. Elle ne pouvait rêver mieux. Soudain Keith sembla reconnaître une connaissance et heureuse de rencontrer enfin des gens proches de son amoureux, la jeune femme ne rechigna pas à l’idée d’aller les rejoindre, après tout ils auraient tout le temps pour se promener. « Je suis ravie de te rencontrer Jules ! » Lança-t-elle avec entrain tendant la main dans la direction de la jeune femme « Je peux te tutoyer au moins ? » s’enquit-elle soudain, après tout elle venait de la rencontrer et le vouvoiement était de rigueur, elle ne se connaissait pas, n’avaient aucun lien. Seigneur, elle se trouvait d’une incroyable impolitesse. Elle espérait sincèrement que cela ne froisserait pas Jules, bien qu’elle comprenne. Puis attirée par la petite créature dans sa poussette, elle se baissa, prenant la main de la petite-fille. « Bonjour toi, qu’est-ce que tu es mignonnes ! » Un immense sourire fendit son visage tandis qu’elle s’amusait avec la dénommée Eireen « Je suis contente de te rencontrer enfin, j’ai tellement entendu parler de toi » Elle était des plus adorables avec ses yeux grands ouverts sur elle, souriant aussi. « Elle est magnifique ! » complimenta-t-elle la mère même si son attention était portée sur Eireen. Elle, aussi, rêvait d’avoir son enfant à elle, peut-être même deux. Quoique trois, c’était un chiffre parfait. Elle se voyait mariée, vivant dans une maison en banlieue, s’occupant de sa progéniture tandis que son mari allait au travail, mari qui avait d’ailleurs les traits de Keith. Même durant leur première relation, violemment avortée, elle avait toujours vu en lui le père de ses enfants. Bon, il était certes trop tôt pour avoir des idées arrêtées à ce sujet mais elle savait que Keith et elle, étaient destinés, le fait qu’ils se soient retrouvés ici et se soient mis ensemble en étaient une preuve évidente non ? Elle détourna son attention, à regret, de la petite créature pour s’intéresser aux adultes. Lera ? Ce prénom lui disait vaguement quelque chose. Elle suivit les regards du duo et put apercevoir une blonde à poussette et un blond plus jeune qu’elle reconnut immédiatement. « Quinn ! » cria-t-elle en lui faisant un signe de la main, plus que contente de tomber sur lui ici.
Un festival. Je me serais bien évitée d'aller à ce genre d'endroit bondé de gosses et de parents niais, de jeunes adolescents pré-pubères s'apprêtant peut-être à vivre leur première fois dans un petit coin discret, sûrement emportés par cette "bonne" ambiance. J'aurais préféré être dans un lounge entrain de siroter un bon cocktail fait maison. Ou simplement chez moi, à me faire masser et oublier tout le stress du travail. Bien évidemment, qui dit lieu public, dit faire semblant. Encore et toujours. Bien que ça ne me réussissait pas tellement depuis cette fichue gossip girl, qui s'amuse à ruiner tous mes efforts. J'avais invité mes collègues à venir chez moi, toujours pour la préparation de mon émission prévue en septembre. Nous avons discuté du thème, la décoration du studio etc. J'étais exténuée, mais j'avais quand même eu le courage d'appeler ma chère mère, histoire de voir si elle allait bien, elle était bien l'une des rares à me comprendre. Etant ma génitrice, ceci était tout à fait logique. Après avoir finis la réunion improvisée dans mon domicile, je les saluais chacun, un large sourire aux lèvres. Je me dirigeais ensuite vers la salle de bain. Environ une heure et demie après, j'étais prête à sortir et aller à ce fameux festival. Je fis appel à mon chauffeur, qui m'ouvrit rapidement la portière pour que je puisse monter dans ma belle hummer noire. J'arrivais enfin à destination, vêtue d'un slim noir moulant et d'une chemise en soie blanche. Les cheveux lâchés et très légèrement ondulés, et mes talons hauts, noires et mon sac Chanel. Je regardais un peu partout, avant d'apercevoir des têtes toutes aussi familières les unes que les autres. Je soupirais un petit moment, avant de sourire et de me diriger vers eux. J'aperçu tout d'abord ma femme Lera, avec son bébé Elijah. Je lui fis un signe de la main, élargissant un peu plus mon sourire. " Honey, je suis contente de te voir ici. " Je lui fis la bise, avant de me pencher vers Elijah. " ah, il grandit si vite ! " J'hésitais à le toucher, les bébés sont tellement imprévisibles après tout. Je le regardais tout de même de la façon la plus niaise qui soit, histoire de montrer mon attachement aux enfants. Je tournais ensuite mon regard vers les autres, y compris Jules, Quinn, Keith et sa chère dulcinée Plum. Je me devais bien entendu de les saluer tous. " Et de vous voir aussi bien entendu. J'espère que tout le monde va bien? " Maintenant toujours mon beau sourire. Hypocrite ou sincère.. va savoir. Je suis tellement habituée à confondre les deux.
L’attention de Lera avait été attirée par un spectacle de marionnettes qu’elle avait trouvé intéressant et plutôt divertissant, Elijah était également de cet avis puisqu’il souriait et émettait de légers bruits témoignant de son amusement. C’était une histoire d’amour, ayant pour principaux protagonistes une princesse, un prince et des dragons. L’équipe classique qui malgré les années ne semblait prendre aucune ride. Dans l’absolu, cela ne lui disait rien mais ayant toujours eu un attrait pour les marionnettes et ce depuis toute petite, elle n’avait pu résister. Alors qu’elle s’apprêtait à continuer sa balade, elle fut interrompue par une voix masculine qui ne lui était pas inconnue. Un blond apparut alors dans son champ de vision, le frère de Julie. « Hey, je vois que tu es aussi de sortie ! » Elle se souvenait qu’à leur première rencontre, elle avait d’abord eu affaire à une fille et cette impression ne l’avait pas quitté depuis même si son amie lui avait assuré qu’il s’agissait bel et bien de son petit-frère et non de sa sœur. Cela dit, il n’en restait pas moins mignon. « Tu plaisantes, il s’amuse comme un petit diable » Un petit rire alors qu’elle jetait instinctivement un regard protecteur sur son fils, qui, d’ailleurs dévisageait…le petit-frère de Julie dont elle ne se souvenait plus du prénom. Tout ce dont elle se rappelait c’était qu’il l’avait fait quelque peu sourire, car il témoignait de l’ambiguïté du genre du jeune homme. « Je vais bien, merci et toi alors ? D’ailleurs ça fait un moment que je n’ai pas eu des nouvelles de ta sœur, elle va bien ? » Voyant apparaître Jules dans son champ de vision, elle fit signe à cette dernière de se rapprocher, mais elle fut rejointe par Keith et sa blonde de copine dont Lera ne se souvenait pas non plus du prénom, un truc plutôt ridicule se souvenait-elle qui en disait long sur ses capacités mentales. Plum ! Voilà comment elle se nommait. Soyons sérieux, quels parents auraient l’idée de nommer leur enfant de cette manière ? Il ne fallait vraiment pas les aimer mais curieusement, cela lui allait plutôt bien. Mignon, d’une certaine manière et elle était plutôt mignonne dans son genre. Pauvre petite. Cette dernière appela le nouveau compagnon de Lera qui se tourna dans sa direction, un sourire aux lèvres avant que la joyeuse compagnie ne les rejoigne. Joyeuse, tout était relatif. Lorsque Lera et Keith se retrouvaient dans le même endroit, cela ne présageait rien de bon, d’autant plus que la blonde ne cautionnait pas le double-jeu auquel se livrait impunément le mafieux. En tant que femme, elle condamnait ses actes. « Salut ! » Salua-t-elle Jules avec un sourire sincère, offrant un ironique au connard et à son imbécile heureuse qui lui servait de copine. Plum ne remarqua rien mais Lera savait qu’il n’en serait pas de même pour le brun. Ils se connaissaient et se reconnaissaient entre eux. Un jour tu te feras baiser Keith. Voilà ce que signifiait son regard. Tu ne l’emporteras pas au Paradis. « Alors, Keith, on ne fait pas les présentations ? » demanda-t-elle avec une curiosité feinte. « Présente-moi donc à ta délicieuse amie ? » Elle n’avait pu s’empêcher de le provoquer, comme d’habitude, tentant cependant de sauver les apparences par un ton aimable bien que tenté d’ironie, directement destiné à Keith. Que l’on ne se méprenne, elle n’avait rien à reprocher à Plum, au fond, elle se fichait pas mal d’elle. « A propos, Quinn voici Jules, Keith et sa copine que tu sembles déjà connaître » déclara-t-elle en désignant chacun à son tour « Jules, Keith, voici Quinn, le frère de Julie » Alors qu’elle s’apprêtait à reprendre la parole, elle fut intérompue par une tornade blonde qu’elle ne connaissait que trop bien puisqu’il s’agissait de sa femme. Décidément, toutes les blondes étaient de sortie ce soir. « Oh, chérie, je ne m’attendais pas à te voir ici » s’exclame Lera lorsque la bise fut faite. Elle s’amusa quelques secondes avec Elijah alors que Lera retenait de soupirer. Son hypocrisie avec les autres, elle n’en avait rien à battre, mais quand ça touchait son enfant, c’était comme si l’on la touchait directement, cependant elle ne dit rien. « Je vais bien et toi alors ? Comment ça se passe la préparation de ton émission ? » Cette soirée promettait d’être riche en rebondissements, Narcissa, Keith et Plum au même endroit. Lera ne savait pas si elle devait paniquer ou bien en rire.