La fin d'année approchait à grand pas. Qui dit fin d'année, dit vacances d'été, et qui dit vacances d'été dit préparation à l'entrée universitaire. Aujourd'hui, un évènement vint quelque peu chambouler le petit train train quotidien des lycéens, celui de la fameuse "capsule à remonter le temps". Le but de ce projet est de passer tour à tour devant une petite caméra et de parler de soit, dire tout ce qui nous passe par la tête, se présenter, raconter des petites anecdotes amusantes, tout. Allongée dans la cours du lycée, Ivy prenait un petit bain de soleil. Nous n'étions plus qu'à quelques jours de l'été. Elle parlait avec ses amis, riait aux éclats, on sentait la bonne humeur de cette dernière. La sonnerie mit fin à leur conversation, les forcant à regagner leur salle de classe pour débuter leur après-midi de cours. A peine venait-elle de s'installer à sa table, qu'on venait la chercher pour qu'elle passe au devant des caméras. Elle soupirait de soulagement, cela lui évitait d'assister au cours de philosophie. Ce n'est pas dur, ce cours était pour elle un véritable supplice, elle ne comprenait strictement rien. Pour elle, c'était du petit chinois, rien de plus. Elle rangeait ses affaires dans son sac, puis suivait le surveillant qui l'accompagnait jusque dans la petite salle dans laquelle se trouvait la caméra. La vidéo étant quelque chose de personnel, le surveillant expliquait à Ivy comment utiliser la caméra, où appuyer, puis il sortait de la pièce, la laissant seule. Elle posait son doigt sur le bouton play, hésitante, et finit par appuyer légèrement sur ce dernier, pour débuter la vidéo. « Bon sa y est, sa commence, alors, je m'appelle Ivy-Leah Goldsmith, mais je préfère que l'on m'appelle Ivy tout simplement. Mon père a choisi de m'appeler Ivy-Leah, pour la simple et bonne raison que Leah était le prénom de ma mère. Je vous vois venir, vous vous demandez surement pourquoi je parle de ma mère au passé, et bien je vais vous le dire. Il y a dix huit ans de ça, elle se rendait à l'hôpital pour me mettre au monde, seulement, sa grossesse ne fut pas sans difficulté, et malheureusement, lors de son accouchement, il y a eu quelques complications qui lui ôtèrent la vie. Je n'ai malheureusement pas eu la chance de connaître ma mère. D'après mon père s'était une femme forte, déterminée, brillante, talentueuse, et d'après ce qu'il me dit, je lui ressemble. Mon père me l'a déjà montré en photo, elle était tellement belle, j'aurais aimé la connaître mais parfois la vie ne nous fait pas de cadeau. En parlant de mon père, je dois avouer que j'ai la chance d'avoir un père comme le mien. Ca n'a pas toujours été facile pour lui. Il a dû apprendre à m'élever seul et le connaissant comme ma poche, je peux dire qu'il a dû carrément flipper rien qu'au fait de m'élever seul, et pourtant, il y est parvenu, et je dois le remercier pour tout ce qu'il a fait pour moi. A mes yeux, mon père c'est l'homme parfait, l'homme de ma vie. J'entretiens une relation très fusionnelle avec lui, je n'aurais même pas pensé que c'était possible d'avoir une relation aussi forte avec un parent, et d'autant plus avec un père, lorsque l'on est une fille, et pourtant, nous en sommes la preuve. Seulement, s'il y a bien une chose que je reproche à mon père, c'est de s'être marié avec Circé, cette femme... Clairement, je ne peux pas la voir en peinture, nous tâchons de nous supporter lorsque nous sommes en présence de mon père, pour ne pas lui infliger ça, car il ne le mérite pas. Mais par derrière je peux vous dire que ça y va, et que j'ai dix huit ans ou non, cela ne m'empêche pas de lui dire ce que je pense. Si seulement mon père pouvait se rendre compte qu'il mérite mieux et la quitter. Surtout que récemment Winona, la fille dont il est tombé éperdument amoureux après la mort de ma mère s'est réveillée de son profond coma. Je sais combien il a mal supporté le coma de cette dernière, alors pour moi, il serait logique qu'il retourne avec elle. De toutes les façons, je ne suis pas au bout de mes peines, et je ferais tout ce que je peux pour qu'il quitte cette sorcière, ou alors pour que ce soit elle qui le quitte. Qu'importe. Du moment qu'ils se séparent, moi ça me va. Enfin, assez parler de ma vie personnelle. Actuellement, je suis en dernière année au lycée, enfin, vous devez vous en douter puisque je me retrouve au devant de la caméra. J'espère vraiment obtenir mon diplôme en fin d'année, car j'ai un projet en tête. Celui d'aller dans une école spéciale pour les et de suivre des cours de stylisme, j'aimerais devenir une styliste mondialement connue à la Karl Lagarfield ou encore Jean Paul Gauthier. Bon... J'avoue j'ai peut être un peu trop d'ambition, mais j'aimerais vraiment être connue, que de grands mannequins portent mes créations, sa serait tellement bien. Je n'ai pas envie de dépendre de mon père pendant encore dix ans, il y a un moment où il faut savoir prendre son envole, et de mon côté, je ne demande qu'à devenir indépendante, mais je crois que mon père a du mal à me laisser quitter le nid familial. Je pense avoir dis l'essentiel sur moi, c'est pourquoi, je vais stopper la vidéo, rien ne sert de trop en dire, me connaissant, je vais finir par me répéter, et puis... » DRIIIIING. La sonnerie du lycée mettait fin au cours. Un large sourire se dessinait sur les lèvres d'Ivy qui réalisait que grâce à la vidéo, elle n'avait pas assisté à son cours de philosophie. « Si je peux me permettre, je tiens à vous remercier d'avoir eu la brillante idée de me faire passer à cette heure-ci, car grâce à vous, je n'ai pas eu a assister au cours le plus ennuyeux qui puisse exister, soit la philosophie. Et oui, il faut savoir que je ne déteste la philo. Sur ce, je file à mon prochain cours » A ces mots, la jeune fille appuyait sur le bouton stop, puis éteignait la caméra. Ainsi, elle quittait la petite pièce pour regagner son cours de littérature.