camil & charlotte, le 12 mai.

Je me levais péniblement de mon lit d’hôpital. J’avais toujours détesté les hôpitaux, mais c’était fois, ce n’était que ma faute si j’étais là. Harper m’avait donné un joint en quittant ma chambre cette nuit. Une fois debout, je fus prise de vertiges, je respirais calmement attendant que ma tête arrête de tourner. Puis je m’approchais de ma fenêtre que j’entrouvrais autant que je pouvais (on ne laissait pas les fenêtre s’ouvrirent dans les chambres des suicidaires, sait-on jamais). Je coinçais le joint entre mes lèvres et l’alluma. Je tirais une longue taffe. et ferma les yeux. C’était tellement bon. Une nouvelle taffe, encore une autre, puis une autre… jusqu’au bout. Je me sentais soudain légère et libérée de mes peurs. C’était la première fois depuis vendredi que je me sentais aussi bien. Que je me sentais aussi sereine.
Je sentais que mes jambes commençaient à faiblir. Depuis l’accident, je peinais à rester debout plus de quinze minutes… Je retournais m’allonger. Presque en même temps, la porte de ma chambre s’ouvrit. C’est Camil qui apparu… Je retenais mon souffle, il avait finalement été prévenu. Il entra dans ma chambre et vint s’asseoir à coté de moi. « Je suis désolée… Qui t’as prévenu ? »

camil & charlotte, le 12 mai.

Je crois que j’avais honte maintenant. Génial, après avoir eu envie de mourir, j’avais maintenant honte devant celui qui était mon petit ami. Honte parce que quoi qu’on puisse dire, il était lié à tout ce qui m’arrivait. Aujourd’hui, je pouvais commencer à pense que j’étais amoureuse de Camil, mais derrière lui il y avait toujours l’ombre d’Eliott et ça me tuait de torturer Camil de la sorte, quant bien même il ne se plaignait jamais de cette situation ; j’étais certaine qu’il en souffrait, presque autant que moi.

« Le caissier de starbucks… » souffla-t-il. Il m’en voulait, je le sentais et comment aurait-il pu en être autrement ? J’avais abandonné. « Gossip girl t’a foutu en spotted. » Merde. Je fermais les yeux et lâchais un soupir, Gossip Girl ne lâchait jamais l’affaire. Evidemment, je lui avais servi un potin sur un plateau d’argent… « Tu vas sortir quand ? » Je haussais les épaules. « On ne m’a pas dit… Visiblement, je suis pas prête de mettre un pied dehors… C’est le prix à payer quand on a voulu en finir, j’imagine. » soufflais, avec un faux rire.

« Ecoute, c’est pas ta faute… c’est moi. J’étais… un peu à bout. Carrément à bout. J’ai pas réfléchi. Mais je vais bien, je te promets. Je vais sortir bientôt. Et… ce sera de l’histoire ancienne ? » Qui j’essayais de convaincre comme ça ? Camil ou moi ?…

camil & charlotte, le 12 mai.

L’ambiance entre Camil et moi était tendue, mais c’était totalement de ma faute. C’était moi qui avait tenté de me suicidé. Est-ce qu’il pensait que je l’avais abandonné ? Ou que j’avais abandonné tout court ? Peut-être que c’était vrai, peut-être que j’avais abandonné. Toute cette pression sur mes épaules ces derniers temps… ça avait été beaucoup trop pour moi. Je n’avais pas réussi à encaisser.
Camil prit ma main et commença à jouer avec mes doigts, je le regardais faire. « Tu as pas à me convaincre Cha'... c'est pas moi que tu dois convaincre.
» Je hochais la tête. Je ne savais plus vers qui je devais me tourner. J’étais finalement toujours aussi perdue… « Pourquoi tu m'as pas appelé ?... Au lieu de faire ça, pourquoi tu m’en as pas parlé ? » Oui, pourquoi ? Je regardais par la fenêtre en réfléchissant. « J’y ai pas pensé… J’me suis dit que… ça dérangerait personne… » Je soupirais. « Ecoute, c’est vraiment pas de ta faute, j’ai déconné… désolée… »