Le soleil et les beaux jours refaisaient petit à petit surface sur la ville sanfranciscaine. La chaleur et l'éloignement de l'hiver faisaient du bon au coeur et me mettaient naturellement de meilleure humeur. Ce jour-là, la météo était plusque favorable pour les sorties et les flâneries dans les rues et quoi de mieux que de pouvoir profiter du soleil en extérieure lorsque ce dernier fait une si jolie apparition en ville. Je quittais par conséquent assez rapidement la maison , prenant le soin de prendre le strict nécessaire c'est à dire mon sac à main, mes clopes et des lunettes pour protéger mes yeux des rayons de l'astre de lumière . Je m'étais vêtue d'une tenue pour l'occasion : Tshirt imprimé , shorts en jean, et hauts talons compensés. Tenue assez banale mais qui concordait avec le beau temps. Ainsi je décidais d'aller faire le tour de quelques boutiques. Je ne manquais jamais l'occasion de faire des amplettes et ramasser quelques affaires à droite et à gauche pour me faire plaisir mais aussi pour mes proches que j'aimais bien chouchouter et couvrir de petites attentions. Le temps défila plus vite que prévu lorsque je le pensais dans les magasins. La fin d'après-midi se laissait doucement sentir, c'est pourquoi je m'en allais m'installer à la surface d'un bar paisible du coeur de la ville. J'étais chargée de sac mais entièrement satisfaite de tous mes achats. En terrasse, le serveur vint prendre ma commande: un whisky coca. Quelques secondes plus tard, il revint avec ma boisson. Je sirotais lentement le contenu de mon verre puis faisais défiler les contacts de mon téléphone. Je tombais sur le numéro de Capucine. Une très bonne rencontre que j'avais faite en France il y a des années. Nous avons repris contact ensemble depuis peu car j'ai appris qu'elle aussi été venu vivre dans le bel état californien et plus encore, à San Francisco même. J'ignorais la cause de notre éloignement mais j'espérais que l'on allait pouvoir rattrapper le temps perdu , qu'elle me parle de tout ce qui a bien pu se passer dans sa vie depuis l temps. Je lui envoyais donc un message , lui proposant de me rejoindre à ce fameux bar au coeur de SF. Je souhaitais la voir en toute amitié et ça me ferait vraiment plaisir de la voir ... En attendant sa réponse, j'allumais l'une de mes clopes à l'aide de mon briquet et observais attentivement , silencieusement les déplacements de la foule qui m'entourait .
« Ce sera tout pour aujourd'hui. », tu souris légèrement face à l'élève qui se trouver face à toi, puis tu ranges toutes tes affaires dans ton sac. Une fois finis, tu pars récupérer ta payes du jour avant de sortir de cette maison. Quittant le quartier dit bourgeois de San-Francisco pour rejoindre le quartier.. Pauvre ? Pas à ce point là, mais presque. La chaleur printanière se faisait rapidement une place, alors que l'hiver s'éloigner de plus en plus, à ton plus grand bonheur. Après tout, courir lorsqu'il faisait froid, c'était pas toujours fun. Tu retires alors ta veste, que tu ranges dans ton sac, alors que tu entends ton téléphone sonner. Un message. Tu t'interroges sur la personne qui avait bien put t'envoyer ce message, tu n'as pas l'habitude d'en recevoir énormément. Puis tu le prends en main, et découvre un message de Minnie, te demandant de la rejoindre dans un bar. Tu ne pouvais qu'accepter, de toute façon, tu n'avais rien à faire d'autre de ta fin d'après midi. Et puis, ça te changera du cours particulier que tu venais de donner.
Tu avais rencontré Minnie lors d'un casting pour une agence de mannequinat à Paris, et tu avais énormément sympathisé avec elle. Mais elle avait été prise, et pas toi. Vous avez donc perdu contacte au fil du temps, elle avait des occupations professionnel, et toi, tu cherchais justement des occupations professionnel. Vous avez toute les deux eu votre vie, chacune de votre côté. Cela fait peut de temps que vous avez reprit contacte via facebook. Minnie est à présent en californie, et à San-Francisco. Tout comme toi. Comme quoi, le destin fait bien les choses de temps en temps. Il ne faut pas dire le contraire, tu avais été choquée de la voir ici, le monde est si petit en fin de compte.
Tu marches alors d'un pas rapide jusqu'au centre commercial, où Minnie t'attendait. Tout en pensant un peu à ta vie aujourd'hui. Qu'allait-elle dire de toi en te voyant ? Tu avais vraiment changé depuis Paris. Tu n'étais plus la fille joyeuse que tu étais auparavant. Le visage devenue pâle à cause de ton anorexie et puis, tu avais presque perdu le sourire. Tu avais maigri, peut-être trop maigri. Non ça non, tu ne seras jamais assez maigre. Oui, tu n'étais bel et bien plus la petite parisienne sûre d'elle, qui se bat pour percer dans le mannequinat. C'était cet homme qui avait tout gâcher, celui que tu avais tué. Mais il n'y avait pas que lui, non. Il y avait la société aussi, elle t'avait détruit avec sa vision de la perfection féminine. C'était ça ton erreur, vouloir être parfaire, comme ses filles en couverture des magazines.
Sortant de tes pensées lorsque tu arrives devant le bar que Minnie t'avait désigné, tu la cherches rapidement du regard lorsque tu la vois assise à une table sur la terrasse. Tu te diriges alors en sa direction, lui adressant un sourire avant de t'asseoir face à elle après lui avoir fait la bise. « Comment vas-tu ? »
Lunettes de soleil sur le nez, je sirotais tranquillement à la terrasse d'un bar, une boisson fort rafraichissante. A mes pieds, une carpette entière de sac pleins d'achats en tout genre. Mes dépenses variaient du petit bikini de chez H&M à la toute dernière paire de Louboutin. Il est clair que ma carte bleue avaient plus que subie en cette belle journée. Mais après tout à quoi sert d'avoir de l'argent si ce n'est pour pas le dépenser, le laisser pourrir sur un compte en banque . Rien, oui strictement à rien ! Puis ça me faisait toujours plaisir d'acheter, on pourrait effectivement me surnommée acheteuse compulsive ! Je ris intérieurement de mes pensées absurdes et à la moitié de mon verre, je cherchais à contacter quelqu'un pour que cette personne me retrouve dans le bistrot. Mon attention se porta sur le numéro de Capucine. Une charmante jeune femme rencontrée quelques années plus tôt lors d'un casting en France. J'étais encore mannequin en ce temps. Je connaissais l'apogée de ma carrière et d'ailleurs je me rapelle avoir été prise pour ce casting. Ce n'était malheureusement pas le cas de la demoiselle avec qui je perdis ensuite tout contact. J'étais très portée sur ma carrière en ce temps, et une certaine nostalgie m'envahit en repensant à mon passé.Mais la vie est ainsi, le temps passe, les gens changent ...et c'est pour cette raison exactement que je proposais à la jeune femme de me rejoindre. Que le monde est petit ! Retrouver une vieille connaissance trois ans plus tard sur le sol américain .. Comme le hasard faisait bien les choses. Il fallait à tout prix que nous rattrapions le temps perdu. Je n'étais pas sûre de pouvoir reconnaitre la demoiselle parmis cette foule de passants. Puis une jolie blonde s'approcha de moi en souriant avant de me saluer et de me faire une bise. C'était bien elle, la Wertheimer. Je lui adressai un large sourire puis tentai de lui répondre en français malgré un léger accent américain mélé à mes origines ukrainienne qui perdurait dans mon élocution: « Bonjour ! Ça va très bien et toi ? »
Assise face à Minnie, tu remarquais qu'elle n'avait pas changé pour autant depuis que vous aviez perdu contact. Elle avait toujours cette assurance qui t'épatait, cette assurance que tu n'avais jamais eue. « bonjour ! Ça va très bien et toi ? », tu souris suite à ses mots. Enfin, tu souriais surtout en la voyant se donner du mal à parler français. La France est ton pays d'origine, ta langue maternelle est donc le français. Ça fait toujours plaisir de retrouver tes racines, mais cela te rappela par la même occasion ton mal du pays, le manque persistant de ta famille. Mais c'était trop tard, tu ne pouvais plus faire marcher arrière maintenant. Tu avais tellement fait de connerie en France, enfin, tu en avais fait seulement une. Mais elle dépassait tout ce qu'une personne pourrait faire de mal dans une vie. « Tu peux parler anglais tu sais, je maîtrise bien la langue maintenant... », tu laisses s'échapper un léger rire d'entre mes lèvres en la voyant se donner du mal à parler français. « Mais oui, je vais très bien aussi. », tu souris à nouveau en regardant la jeune femme face à toi. Puis tu poses ton sac sur le sol tout en appelant un serveur afin d'avoir une carte, pour prendre quelques choses.
La carte à la main, tu explores du regard tout ce qu'ils te proposaient à manger. Mais rien ne t'intéressé, tout était beaucoup trop calorique pour toi. Si tu t'autorisais un seul petit écart, tu risquerais de le regretter pendant des semaines, voir des mois. Et tu détestais avoir ce sentiment d'échec en toi, ce sentiment de faiblesse. Tu étais assez faible comme ça pour ajouter quelque chose sur tes épaules. Tu ne sais plus comment tu en sois arrivé là, toi qui aimais tellement manger avant. Tu poses alors la carte nonchalamment sur la table, ne trouvant pas ton bonheur. Tu rappelles le serveur, commandant simplement un verre d'eau. Tu poses par la suite ton regard sur Minnie, avant de reprendre la parole pour penser à autre chose. « Alors, tu es devenue quoi depuis tout ce temps ? »
Comme ça faisait drôle de me retrouver face à Capucine. Elle n'avais pas changé tant que ça, en apparence du moins. Toujours le même minois , des yeux d'un bleu magnifique et un air angélique. Pourtant depuis tout ce temps elle avait bien du changer. Etait-elle toujours autant porter sur le mannequinat et la mode ? Avait-elle passer d'autres castings pour des marques ? Telles étaient les questions qui trottaient dans ma tête mais que je n'osais pas encore lui lachait telles des bombes alors que ma vieille connaissance venait à peine de s'asseoir. Nous entammions tranquillement la discussion avant que la belle ne passe sa commande. Je tentais de répondare en français. La langue de Molière que j'adorais tant mais que je ne maîtrisais pas plus que ça malgré mes longues années passées sur ce splendide territoire. La blonde vit que je galérais un peu à sortir ces quelques mots dans sa langue maternelle et c'est pourquoi elle s'empressa de venir à mon secours : « Tu peux parler anglais tu sais, je maîtrise bien la langue maintenant... Mais oui, je vais très bien aussi.» Nous échangions un léger rire et j'avoue m'être sentie totalement idiote sur le moment mais qu'importe? Le ridicule ne tue pas ! Je fumais alors ma cigarette pour vite passer à autre chose tandis qu'elle commandait un simple verre d'eu. Surprise, je trouvais sa commande bizarre ? Pourquoi un simple verre d'eau quand la carte nous offrait 1001 propositions plus intéressantes ? Je n'allais pas insister et me contentais d'abandonner mon mégot dans le cendrier. « Alors, tu es devenue quoi depuis tout ce temps ? » me demanda-t-elle. Un léger flash-back te toute ma vie apparut dans mon esprit. QU'avais-je vraiment fait de ma vie ? Pas grand chose ! Je réfléchis donc à ce que je pourrais bien lui répondre pour ne pas donner l'impression d'être une râtée toxicomane à la vie pourrie. « Et bien je suis passée du coq à l'ane ! Finis les podiums et les défilés, aujourd'hui tu me retrouveras le soir dans les clubs : je suis devenue gogo ! Le mannequinat et tout ça ne me disait plus grand chose et toi, ce monde-là t'attire toujours ? » lui retournai-je en esquissant un léger sourire, assez naturellement.