Les jours passaient et se ressemblaient. Aujourd’hui Lera s’était levée avec l’idée et l’envie de voir sa femme, celle qu’elle considérait et considère toujours comme sa sœur, quoique ce fût plus que cela. Non pas qu’elle n’en ait pas eu envie auparavant, bien au contraire. Cependant, quelque chose l’en empêchait. On aurait su dire de quoi il s’agissait exactement…peut-être la peur de se faire jeter sur les roses ou bien, pire, de faire face à l’état de santé de Narcissa qui aux derniers dires de Keith s’était plus ou moins tranquillisé, merci l’opération. La blonde n’avait certes pas été là, mais elle n’avait cessé de penser à tout ça, se tenant informée auprès du petit-ami de miss Sinclair…enfin peut-être était-il plus judicieux d’employer le terme ex-petit-ami.
Devant l’imposant bâtiment de l’hôpital, Lera prit une profonde inspiration. Elle n’aimait pas spécialement les hôpitaux dans un premier temps mais encore moins lorsqu’une personne qu’elle aimait le plus au monde s’y retrouvait dans un état critique. Elle passa la porte, se tenant fermement à son sac, comme si ce dernier lui aurait évité de s’écrouler au milieu du couloir. Tout ce blanc, c’était terrorisant. Elle avala à plusieurs reprises sa salive et humidifia ses lèvres. Un autre arrêt devant la porte de la chambre en question. Qu’allait-elle lui dire ? Qu’y avait-il à dire ? Les mots se perdaient et soudain l’envie de rebrousser chemin lui sembla plus qu’alléchante mais elle ne pouvait pas remettre cette confrontation à plus tard. Il se peut que Narcissa n’en ait plus pour longtemps. Une pause. Le vide. C’était la première fois qu’une telle pensée traversait son esprit. Elle n’avait jamais au grand jamais songé à cette possibilité. Narcissa lui avait toujours paru comme un rock, impossible à abattre, à l’épreuve des balles, qui se relevait toujours qu’importait la situation. Et elle y était toujours parvenue. Pourquoi cette fois serait-elle différente ?
Ce fut la peur au ventre qu’elle finit par pousser la porte. Cela ne se pouvait. Pourtant rien ne paraissait sur son visage. Elle était forte. Elle demeurait insondable. Très forte. Elle mit un moment avant de porter un regard sur son amie. Impossible. Un petit sourire apparut sur son visage.
« Bonjour Ivy »