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 "L'amour n'est pas seulement fait de caresses et de baisers, mais aussi de coups de bâton." - ELYES
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Julie R. Evans
Julie R. Evans
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Ven 16 Nov - 15:02

"L'amour n'est pas seulement fait de caresses et de baisers, mais aussi de coups de bâton." - ELYES 121116021417772034





Elyes&Julie


Endormie, je rêvais paisiblement d'un univers tout autre, à part entière qui me plaisait tant. Dans cette fantaisie se retrouvaient toutes ces choses que je voulais, réunies. Mon père, vivant, tous mes amis s'entendant à merveille, Elyes guéri... Dans ce rêve, je me sentais si bien que lorsque je me réveillai en sursaut au bruit de mon réveil-matin, je me sentais mal. Tellement mal que je pris du temps avant de sortir de mon lit. J'étais blasée. Toutes ces choses, je ne les aurai jamais. Mon père ne viendrait pas d'entre les morts et en ce qui concerne Elyes, je ne savais plus quoi penser. J'avais appris il y a bien des jours à cela que le jeune homme était dans le coma. Il s'était grièvement blessé suite à une violente altercation. Cela concernait ses affaires, son travail, son mode de vie. Il vivait ainsi depuis longtemps, je le savais. Et pourtant, quand j'appris que ses convictions les plus profondes, issues de son travail, avaient eu raison de lui, je lui en voulais tellement que je n'osais pas le voir à l'hôpital. Comment aurais-je réagi si je l'avais vu blessé, dans ce lit d'hôpital entre la vie et la mort ? Personne ne m'avait expliqué ce qu'il s'était passé. Une petite partie de moi ne voulais pas savoir. Moins j'en savais, mieux c'était. Toutefois, il fallait que je comprenne. En outre, je m'étais finalement rendue à l'hôpital le lendemain. Je me devais imposer un certain temps à y réfléchir, à m'y préparer. Je savais que je n'allais pas aimer ce que je verrai. J'avais fait la connaissance du meilleur ami à Elyes, William. Ce dernier avait assisté à chacune de mes visites, de sorte qu'il me surveille. Je n'étais pas un danger, bien au contraire, mais je comprenais son geste. je m'abstins donc de toute remarque et je me faisais à cette absence d'intimité. J'étais juste sidérée quand je le découvris. Couché. Sans bouger. Inconscient. C'était tout bonnement effrayant. Rapidement, des larmes avaient coulé. L'émotion. C'était dur de le voir dans cet état. Lui qui était d'habitude si fort et à mes yeux, le plus fort de tous. Malheureusement, quelqu'un s'était avéré être encore plus agressif que lui.

Aujourd'hui, je m'étais décidée à me rendre à nouveau à l'hôpital. Je me devais d'y aller, autrement, je ne supportais pas de rester dans mon coin. J'étais désemparée et dépitée, il ne m'était donc pas bon de rester seule. Ce jour-là, j'ignorais qu'enfin, une bonne nouvelle allait surgir, en ramenant une moins bonne. Comme toujours, j'entrais dans la chambre d'Elyes, en compagnie de William. Je m'avançais vers le lit et pris la main du blessé dans la mienne. Les contacts physiques étaient toujours important pour les personnes se trouvant dans le coma. J'avais espoir que ça l'aiderait à se réveiller. Puis, j'avais besoin de le toucher. Cette légère proximité me rassurait un peu, bien que j'avais encore du mal à me sentir bien et apaisée. Je regardais le jeune homme endormi et luttais pour que mes larmes ne coulent pas. Je ne devais plus me comporter ainsi, comme une pleurnicheuse. Il allait bien se réveiller... Il le devait. Et soudain, un petit mouvement au niveau de ma main vint me surprit. Il ne venait pas de ma main, mais de celle d'Ely.



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Anonymous
Invité
Invité
Ven 23 Nov - 11:50

MERDE.
J'ai supprimé cette réponse et je ne l'ai malheueusement pas enregistré sur mon ordi.
Putain, je suis blonde, c'pas possible.
Vraiment désolée...gad.

EDIT Mel : Espèce de gogoleuh, Je vais te tuer.
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Julie R. Evans
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Dim 25 Nov - 18:08

"L'amour n'est pas seulement fait de caresses et de baisers, mais aussi de coups de bâton." - ELYES 121116021417772034





Elyes&Julie


L'espoir que Elyes se réveille avait toujours été là, présent et s'imposait par rapport à ce doute, cette inquiétude. Je savais qu'il était capable de se réveiller, on parlait quand même d'Elyes là. Ce grand gaillard qui en avait vu de toutes les couleurs dans sa vie et qui s'était toujours battu. Pour tout. Alors, ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait quitter le monde des vivants. Au contraire, c'était même aujourd'hui qu'il marquait son retour. J'avais tant attendu ce moment, impatiemment, je m'étais presque préparée à " l'accueillir" en lui criant dessus pour avoir été aussi stupide de s'être retrouvé dans cette situation. Et bien sûr, je l'aurais peut-être embrassé si je le pouvais ou alors je l'aurais pris dans les bras, ou quelque chose de ce genre. Histoire de lui montrer que j'étais là et que je restais. Cependant, ça en était tout autre. Elyes s'était réveillé, avait ouvert les yeux et avait parlé. Mais ce qu'il prononça fit l'effet d'une bombe. Soudain, je le fixais avec de gros yeux, yeux remplis de larmes qui obstruaient presque ma vue. Il ne savait pas qui j'étais. Comment cela était-ce possible ? Se moquait-il de moi ? A vrai dire, j'attendais presque qu'il sourit et me dévoile que tout ça n'était qu'une blague. Mais quel patient à peine réveillé d'un coma pouvait bien être d'humeur à plaisanter ? A en juger par son visage, il semblait être à l'opposé d'adopter une attitude taquine. J'étais alors stupéfaite, n'osant plus bouger. Je savais bien que William allait ressurgir rapidement avec le reste du personnel médical - d'ailleurs lui non plus n'avait pas été reconnu par Elyes - et pourtant je restais interdite, essayant de réfléchir. Toutefois, je n'y arrivais pas. Il n'y avait en fait pas grand chose à comprendre. Elyes avait perdu la mémoire, voilà tout. Et je savais que je devais m'estimer heureuse qu'il soit en vie, sain et sauf, cependant je n'arrivais pas à me délecter de ce plaisir, de ce soulagement. Je tentai de me reprendre, en essayant de lui répondre. Je m'approchais alors un peu plus de lui et ouvrit la bouche sans être capable d'y sortir le moindre mot. Je restais bouche bée, confuse. Que devais-le lui répondre ? Que je suis la fille avec qui il a vécu une sorte d'histoire d'amour, que j'étais celle qui l'avait aidé à ne pas se retrouver en prison, celle qu'il avait sauvée, celle qui l'aimait éperdument ? Non, je ne pouvais pas. Notre relation était trop compliquée pour que je lui relate tous les faits maintenant. C'était trop brutal. De plus, il y avait tellement de choses à dire que je ne savais même pas par où commencer. Et il était aussi évident que certains éléments allaient passer sous la trappe, comme l'histoire de mon père ou de ses fausses fiançailles avec Narcissa. Pour cette dernière histoire, ce n'était pas à moi d'en parler. Elle m'exaspérait tant que je n'en serai même pas capable. Je soupirai même à l'idée d'y penser. Je ne comprenais toujours pas la raison pour laquelle ils s'étaient mis ensemble en clamant partout leurs sentiments. Ce n'était pas du tout Elyes. Il n'était pas comme ça, alors pourquoi se laissait-il fait, quel en était le but ? Je ne savais pas et je ne le saurai désormais peut-être plus jamais. Bref, je pris une profonde respiration et osai enfin lui révéler mon identité. « Je... Je suis... Julie. Nous nous connaissons depuis un bon bout de temps déjà et nous étions assez proches. » Je marquai une pause. Je détournai mon regard du sien pour contempler mes mains. Nerveuse, je jouais avec elles. Je ne savais plus comment continuer. Je me ressaisis et plantai mon regard dans celui d'Elyes. Il ne paraissait pas comprendre et semblait déboussolé. Normal. Même moi je l'étais en fait. « Nous étions intimes. » Je n'en dis pas plus, c'était suffisant. Maintenant, il avait l'air presque embarrassé. Embarrassé de ne pas reconnaitre quelqu'un avec qui il fut intime. J'essuyais mes yeux avec mes mains et eut un petit rictus. J'étais assise à côté de lui, sur son lit. Je ne savais même pas s'il était convenable que je reste ici. En fait, j'avais même envie de fuir, partir, c'était vraiment une mauvaise situation. « Tu ne te souviens de rien ? Rien à mon sujet ? Pourquoi tu es là, ce qui t'est arrivé ? Qui tu es ? » Je le questionnais pour essayer de le secouer un peu. Peut-être que de cette manière certains souvenirs referaient surface. En le regardant, j'avais tellement envie de le prendre dans mes bras, poser mes lèvres sur les siennes, mais je m'en abstins. Ce n'était pas du tout approprié. J'étais vraiment heureuse qu'il se soit réveillé mais là... Je n'arrivais pas à savourer cette victoire. A vrai dire, elle ne m'appartenait même pas en fait. C'était comme si le sort était contre nous, comme s'il ne voulait pas me donner Elyes, ou tout simplement me le rendre.



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Anonymous
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Ven 30 Nov - 0:33

    J’observai la jeune fille avec attention et silencieusement. Son visage expérimenta différentes expressions qui avaient toutes un point commun, la tristesse. Je ne m’étais donc pas fourvoyé, nous entretenions une relation très intime et importante, du moins pour elle au vu de les émotions dont elle fut traversée. Pour ma part je n’en savais rien. De toute manière, je n’avais plus connaissance de rien. Tout ce dont j’étais présentement capable c’était de m’interroger, de supposer, d’imaginer, d’émettre des théories incertaines. C’était réellement frustrant. Je ne supportais pas cela, surtout ce sentiment de vulnérabilité qui naissait au creux de mes reins. Il était inconcevable de mener une existence en doutant de tout. Vous êtes-vous déjà imaginés traversé une autoroute les yeux bandés, ignorant ce qui pouvait ou non vous arriver ? C’était à peu près ce que je vivais en ce moment et dans les prochains jours, semaines ou bien encore moins. Jusqu’à ce que je récupère mes souvenirs, chose que j’espérai se déroulait très rapidement.

    Des larmes dévalèrent ses joues et immédiatement je m’en voulus de ne pas me souvenir. Je me concentrai sur ses mots, sur son visage, sur ses lèvres, sur sa voix mais rien. Seulement un grand vide. Ce n’était pas de la mauvaise volonté, bien au contraire. La voir dans un tel état, tout en me sachant incapable de lui porter aide me fendit le cœur. A travers ses questions, je pouvais aisément saisir ses supplications. Elle me priait de me souvenir, de lui faire savoir que tout ceci n’était qu’une blague mais il n’en était malheureusement rien. J’étais le premier à vouloir récupérer cette vie qui m’avait été ravie en l’espace de quelques secondes.

    « Julie, c’est un très joli prénom. »

    Je marquai une pause, souriant. Je tentai ainsi d’amenuiser cette tension qui régnait en maître dans la pièce. Certes le sujet était grave, je n’avancerais point le contraire mais pour une raison qui m’était encore inconnue, je ne supportais pas de voir cette jeune fille pleurer. Nul doute que je tenais à elle et puis comme elle me l’avait elle-même confirmer, nous étions intimes mais jusqu’à quel point ? De simples amants, des petits-amis, fiancés ou mariés ?

    « J’aimerais vraiment vous fournir une réponse positive mais il n’en est rien, à mon plus grand dam. »

    Je le pensais. Dieu que j’aurais voulu la satisfaire, simplement pour apercevoir un autre type d’expression de sa part.

    « Tiens, d’ailleurs, comment je m’appelle ? Ce serait un bon début non ? »

    J’esquissai un sourire, en espérant qu’elle fasse de même. Je ne doutai point qu’elle fût jolie en souriant. Bien que je la connaisse pas ou plus, serait préférable, je savais que je ne m’avançais guère en affirmant que la tristesse ne lui seyait point. Elle me semblait faite pour la joie, le bonheur.

    « Quand vous disiez intime…que vouliez-vous dire exactement ? »

    J’étais curieux d’en savoir un peu plus sur elle, sur moi, sur ce qu’avait pu donner un potentiel nous.

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Julie R. Evans
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Lun 3 Déc - 0:29

"L'amour n'est pas seulement fait de caresses et de baisers, mais aussi de coups de bâton." - ELYES 121116021417772034





Elyes&Julie


C'était comme si je l'avais perdu. Perdu une partie de moi, perdu un bout de mon coeur. Elyes ne se souvenait ni de lui-même, ni de moi, ni de quoi que ce soit d'autre. J'étais tellement embarrassée et nerveuse. En fait, j'étais même contrariée et en colère contre lui. Pourtant, c'était stupide. Comment pouvais-je lui en vouloir ? Lui-même subissait cette amnésie sans grande volonté. Il avait certes sans doute cherché à se retrouver dans cette situation, toutefois non, je ne pouvais l'accabler de cette malheureuse conséquence de son accident. Et puis, après tout, je l'aimais, je ne pouvais lui en vouloir. Quant à lui, il semblait si innocent et si vulnérable. Je savais bien qu'il méprisait ce genre de sentiment où il apparait comme faible. Je voulais donc l'aider, pour qu'il se sente mieux. Je ne savais malheureusement pas comment m'y prendre. Anxieuse, je fuyais son regard lorsqu'il confia qu'il trouvait mon prénom joli. En fait, je rougis même. J'ignore pourquoi. Il m'avait auparavant fait bien d'autres compliment, pourquoi rougissais-je à celui-ci ? C'était comme si nous ne nous connaissions pas. Une certaine pudeur s'était malencontreusement installée entre nous. C'était tellement bizarre. Toute cette situation était étrange. « Merci. C'est gentil. » Je souris en le fixant cette fois-ci dans les yeux. Je fus charmée, comme à l'accoutumée, par son irrésistible sourire. J'étais conquise. A vrai dire, je semblais être une gamine, une jeune fille qui tombait amoureuse pour la première fois. Je ne sais pas ce qui m'arrivait et j'étais plutôt confuse. Je me levai donc, quittant le lit, en restant debout, mains croisées. Une nouvelle fois, j'eus les yeux tout mouillés, brillants. J'en étais lassée par toute cette humidité, je me séchais une bonne fois pour toute mes yeux à l'aide d'un mouchoir que je jetai par la suite dans la poubelle. Elyes était incapable de s'identifier. Et il était encore moins capable de raconter ce qui s'était produit avant l'accident. Le mystère allait demeurer encore assez longtemps, malheureusement. Je soupirai, encore déçue. Et là, il me questionna sur son prénom. C'est vrai que je n'avais même pas pensé à le lui dire. C'était encore une évidence pour moi qu'il connaisse son prénom, oubliant son amnésie. A son sourire, je me devais de lui répondre de la même sorte. Un grand sourire se dessina alors sur mon visage. Ravie de le voir ainsi, je me sentais soudainement mieux.
« Elyes. Tu t'appelles Elyes. Et j'aime aussi beaucoup ton prénom. » Ce qui était vrai. Je voulais lui rendre la pareille avec son compliment un peu plus tôt. Puis, il ramena le sujet sur ce que nous étions, à quel point nous fûmes intimes. A sa question, je levai les sourcils et ouvrit la bouche, sans pouvoir prononcer un mot. Notre relation était... sans nom, tellement l'originalité ou la complexité de celle-ci la rendait indescriptible. J'étais dans une bien mauvaise posture. Tout de notre relation à venir pouvait dépendre de ma réponse. Quoi qu'il en soit, je lui devais la vérité, peu importe ce qu'il en penserait par la suite, même si je craignais qu'il me repousse. « Nous sortions ensemble durant un moment, mais j'ai rompu. Et par la suite, je suis revenue, t'avouant que je ressentais quelque chose pour toi. Le problème était que... » Je marquais une pause, réfléchissant à ce que je devais dire et à ce que je devais omettre pour l'instant. « Nous avions eu quelques différends et en plus tu préférais m'éloigner de tes dangereuses activités. En gros, nous étions amants. Il nous est arrivé de coucher ensemble, bien que tu étais fiancé. Mais pour de faux. Fiancé pour de faux, pour je ne sais quelle raison. » Ca en faisait trop. Elyes allait sans doute ne pas tout comprendre et c'était totalement justifié. Je préférais éviter le sujet des fiançailles avec Narcissa toutefois, j'étais obligée de le mentionner pour mieux définir notre relation. D'un coup, je venais de penser à un détail qui me déstabilisait depuis tout à l'heure. Je me permis alors de corriger ce qui me gênait. « Au fait, tu peux me tutoyer. Déjà que c'est bizarre entre nous, alors s'il te plaît, tutoie-moi. » Je fis un mince sourire puis détourna mon regard de son merveilleux visage. Cette explication de notre relation me rappela bien des souvenirs de ces quatre derniers mois. Tous ses bons souvenirs me rendirent nostalgiques mais en même temps toute rouge en repensant en particulier aux fameuses nuits passées ensemble, torrides et si douces à la fois.



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Anonymous
Invité
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Jeu 6 Déc - 10:00

    Plus je détaillai la jeune femme en face de moi, plus mon sentiment de familiarité la concernant croissait. Je savais que je la connaissais, c’était une certitude mais encore une fois mon cerveau se refusait à toutes précisions concernant le lieu de notre rencontre, notre relation ou autres détails du même acabit. Dieu que c’était frustrant, je radotais là encore une fois mais je ne supportais que très peu le vide qui caractérisait aujourd’hui ma mémoire.

    Elyes. C’était donc ainsi que je m’appelais. C’était donc ainsi que ma mère avait décidé de me nommer. Prénom court et lyrique. Un prénom d’ange qui était en totale contradiction avec mes actions au vu de ce qu’elle me décrivait. Je semblais avoir une existante plutôt complexe et bien remplie. Faussement fiancé ? Dangereuses activités ? Que diable faisais-je de ma vie ? Avec de tels adjectifs, je doutais que cela fût conforme à ce que la loi attendait de ses citoyens. Faisais-je dans le trafic de drogue, de faux-billets ou pire d’être humains ? Ou bien encore étais-je de ceux que l’on rémunérait pour délester la terre d’un être humain ? Je n’osais pousser plus loin ma réflexion, la seule chose qui m’importait était que j’avais peut-être perdu la mémoire pour une raison. Néanmoins une question subsistait, comment en étais-je arrivé là ? Toujours autant d’interrogations qui ne semblaient pas être sur le point d’être résolues.

    « Je vois. »

    Je ne voyais quoi dire d’autre. J’aurais très pu l’interroger plus longuement sur ces fameuses activités mais je n’étais pas certain de vouloir à jamais lever le mystère sur ce sujet, après tout ne disait-on pas que l’ignorance était la condition nécessaire au bonheur des hommes ?

    « Pourquoi avez…as-tu rompu exactement et quels étaient ces différents ? »

    J’étais cependant curieux d’en savoir plus sur ce point. Etait-ce encore quelque chose liée à mes dites affaires ou ces faux fiançailles ou bien encore les deux ? Cela serait tout à fait compréhensible, quel être normalement constitué pourrait supporter et vivre avec une telle situation ?

    Soudain j’eus une idée.

    « M’autorises-tu à faire quelque chose ? »

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Julie R. Evans
Julie R. Evans
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Ven 7 Déc - 20:51

"L'amour n'est pas seulement fait de caresses et de baisers, mais aussi de coups de bâton." - ELYES 121116021417772034





Elyes&Julie


Le jeune homme paraissait assez passif, presque totalement neutre. Pourtant, je savais que ce n'était qu'une fausse impression. Le malheureux devait se poser moult questions à son sujet. Je ne pouvais tout lui rapporter étant donné que moi-même j'ignorai une grande partie de sa vie. Evidemment, il devait bien y avoir une raison à toute cette bataille qu'il menait quotidiennement, il était en quête de quelque chose qui m'échappait. Et maintenant, je pense qu'il est trop tard pour essayer de connaître cette raison. Tant pis, au moins on pourrait repartir de zéro, sur de bonnes bases. Cependant, Elyes peut-être ne voudrait-il plus de moi dans sa vie ? Après tout, c'était tous les événements survenus entre nous qui nous liaient si intensément... Dorénavant, je ne définissais qu'un bout de son passé, qu'un symbole de sa vie amoureuse. Déçue, je me résignai à accepter cette dure réalité. Et à contrecoeur, je m'éloignais encore plus de lui. Je me tenais cette fois-ci près de la porte, comme si j'allais m'enfuir, ce que j'étais incapable de faire. Lui-même aurait-il sans doute voulu s'évader de cette chambre et être seul pour faire face à son sort. Néanmoins, je pensais qu'il était préférable de ne pas le laisser seul aussitôt. C'était bien trop rapide, il venait à peine de comprendre ce qui lui arrivait, et encore. Je me devais de rester auprès de lui et je ne comptais pas l'abandonner. Cela aurait fait de moi une abominable personne n'est-ce pas ? Sur ce, je tentai de me rapprocher de lui pour prendre place sur une chaise, près du lit. Il souhaitait connaître les raisons pour lesquelles je l'avais laissé et quels étaient nos problèmes. Je ne savais pas quoi lui répondre. Il fallait que je lui parle de mon père, ce qui me déplaisait fortement. Je ne voulais pas faire l'impasse sur ce sujet indéfiniment mais là, c'était trop brutal pour le lui dévoiler. Si bien que je regardais dans le vide, en faisant la moue. « Eh bien, en fait, je... Tu as éliminé mon père, parce qu'il t'avait trahi. Vous travailliez ensemble. Et, tu m'avais une fois dit que c'était par légitime défense que tu as du le tuer. » Je finis cette phrase avec une voix brisée. A évoquer ce sujet, je me sentais mal, je n'avais pas envie de revenir là-dessus, cela me rendait complètement fautive par tous mes actes. C'était inévitablement gênant de lui avouer ça et je me sentais tellement coupable. Je ne souhaitais plus m'étaler sur ce sujet, je passais à la suite de sa question. « J'étais donc terriblement gênée par la situation et vraiment très confuse. C'est pourquoi j'ai préféré prendre mes distances, prendre mon temps et en plus, s'ajoutait à cela le fait que tu voulais m'écarter des dangers de ta vie. » Persuadée qu'il ne comprendrait pas du tout pourquoi de telles précautions, j'ajoutais avec un petit sourire. « Ne t'en fais pas, il ne m'est rien arrivé, et tu n'étais pas la cible de tous les brigands non plus, c'était juste une précaution, pour me mettre à l'écart des éventuels dangers. Bref... » Je passais la main dans mes cheveux, moi-même perdue. J'avais toujours trouvé cette excuse stupide et pourtant, il avait peut-être eu raison puisqu'il se retrouvait aujourd'hui dans un lit d'hôpital... Elyes me demanda par la suite si je l'autorisais à faire quelque chose. Curieuse, je hochais la tête. « Bien entendu. » Qu'allait-il faire ?



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Ven 4 Jan - 15:43

    Mon cerveau avait énormément de mal à assimiler toutes les informations qui s’échappaient de la bouche de la belle Julie. C’était bien trop de détails en une seule fois. Et quels détails ! Je ne parvenais pas à croire que j’aie été un tel homme. Sans doute l’étais-je toujours. C’était tout bonnement inconcevable ! Quel monstre étais-je ! Tuer…étrangement ce verbe m’était familier et j’étais certain que ce n’était pas la première fois que j’avais recours à un tel moyen, loin de là. D’ailleurs, mon indifférence face à cela m’en donnait confirmation. Certes avais-je perdu mes souvenirs, mais mon corps, lui, demeurait le même. Alors, lorsqu’elle parlât de son père que j’avais liquidé, ni plus, ni moins, mon rythme cardiaque demeura identique. Aucun changement intérieur. C’était… normal. C’était ce fait qui m’effrayait. Comment diable était-ce monnaie courante que de tuer des gens ? Son père qui plus est. Seigneur, Quel homme était-ce ? Je commençais à me demander si emprunter cette voie de la recherche de ma mémoire était une bonne idée.

    J’étais à mille lieues de la pièce pourtant sa voix me parvenait clairement. J’entendais tout ce qu’elle me disait. Elle avait eu des remords, qui n’en auraient pas eu à sa place ? Dans tout son discours, revenait inlassablement le mot danger. J’étais dangereux. Je fréquentais dangereux. Je baignais dans un milieu dangereux. J’étais en somme un danger sur pattes dont il valait mieux s’éloigner au plus vite, apparemment. J’essayais de me concentrer sur autre chose que son flot de paroles, sans succès. Soudain, un horrible mal de crâne m’atteignit. Une migraine aussi violente que dévastatrice. Je fermai les yeux un instant, grimaçant sans aucun doute. Dans mon esprit apparut un homme, que je connaissais sûrement au vu de son comportement. Il était en colère, haineux. Il chargea sur moi et nous fit basculer au sol, lui sur moi. Les coups pleuvaient, plus de mon côté que du sien, il était blessé et par conséquent affaibli. Je réussis à avoir le dessus et le fis basculer sous moi, ne cessant en aucun cas de lui assener de puissant coup. Puis, sans que je ne pus l’anticiper, il sortit un couteau que je n’avais pas vu et le planta férocement dans ma cuisse. Je lâchai un cri déchirant qui accentua mon mal de tête. Avant que je ne m’en rendisse compte, mes mains vinrent se poster sur mes tempes afin de faire taire cette douloureuse cacophonie.

    La douleur était telle que j’avais l’impression que mon corps n’était plus qu’un immense incendie. Respiration erratique, les souvenirs affluaient, en très grands nombres, imprécis et se chevauchant les uns les autres sans que je pus les retenir ni les comprendre. Ils étaient là, sans l’être. Je ne comprenais rien à ce que je voyais, comme s’il eût s’agit d’une séance de cinéma. Un peu trop déplaisante cependant. Le mal était en constante progression et je crus quelques instants que ma tête allait finir par éclater à cause de la trop grande pression qu’elle subissait. Le monde autour n’existait plus, ne comptait que mes fantômes qui voulaient se présenter à moi de gré ou de force. Je n’étais pas prêt et sans doute était-ce mon organisme qui tentait de m’en protéger en me faisant souffrir de la sorte. Je ne parvenais plus à aligner une pensée cohérente. Puis je sentis quelque chose s’enfoncer dans mon bras, une aiguille à en juger par la taille et ce fut la délivrance. Le silence total. Les spectres du passé furent mis en fuite. Un sommeil reposant.


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Julie R. Evans
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Dim 10 Fév - 23:36

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Elyes&Julie


Je ne comprenais pas tellement ce qui se passait. J'étais plus que perdue. Cependant, Elyes devait l'être bien plus que moi. Et pour lui, c'était pire. Je n'aurais pas aimé me retrouver dans sa situation. Tout oublier, même qui on est. Cela devait être frustrant. Je m'imaginais quelques secondes à sa place, sentant toute la gêne que l'on devait ressentir. Puis, j'étais face à lui en train de lui faire un récit bref de sa vie, en lui dévoilant des choses qui pouvaient choquer lorsqu'on était pas véritablement Elyes. Et je lui disais qui j'étais pour lui, avant tout ça. Comment pouvait-il comprendre de quoi je parlais. Peut-être même que je ne lui plaisais plus. En pensant à ça, je me sentais si triste. Je ne voulais pas qu'il me rejette à nouveau. Je ne voulais pas lui être indifférente. Je ne voulais pas qu'il m'oublie. Tant de choses que j'exigeais déjà de sa part, alors qu'il venait à peine de se réveiller. Toutefois, il fallait que je m'attende au pire. Les choses ne seraient plus comme avant, c'était certain. Nous allions découvrir tous deux un nouvel homme, bien différent du précédent. Peut-être que ce sera une bonne chose ? J'osais espérer que le meilleur resterait à venir, tout au fond de moi. Mais en vérité, j'étais assez dépitée. Tellement déçue. Peut-être que notre histoire se terminait sur cette rencontre plutôt étrange. Je ne lui en voulais pas, je ne pouvais pas. Et je savais très bien que je continuerai à l'aimer malgré son "nouveau-lui".

Alors que j'attendais qu'il fasse ce dont il m'en avait demandé l'autorisation, je fus une nouvelle fois saisie par la peur. En effet, Elyes recommençait à souffrir, sa tête lui faisait mal, son corps aussi. Je le regardais perdre connaissance petit à petit. Je ne savais pas quoi faire. J'étais apeurée, lui demandant ce qu'il avait. Il ne pouvait évidemment pas me répondre, ma question était stupide. Alors, je sortis de la pièce pour appeler des infirmiers ou médecins. Ou était William ? Heureusement, des infirmières ne tardèrent pas à venir s'occuper d'Elyes. Quelques secondes après, c'était au tour de William de venir. Tout le monde était autour du malade, tentant de le soulager. Je vis une infirmière lui introduire un produit inconnu via une seringue dans son organisme puis, tout se calma, il se calma. Il paraissait être soulagé, ses douleurs disparurent. J'étais maintenant moi-même apaisée. Néanmoins, je ne savais pas ce qu'il avait eu et si ce qui venait de se passer était grave. Je sortis de la pièce, à contrecœur, sous les instructions du personnel soignant. D'après ces derniers, c'était quelque chose de normal du à la fatigue et d'autres raisons que je ne comprenais pas. Ils me rassurèrent en m'assurant qu'il irait mieux et que sa mémoire pourrait revenir au fur et à mesure, ou pas. Effrayée, je l'observais depuis la vitre donnant sur sa chambre. Il avait l'air d'être tranquille, dormant paisiblement. J'ignorais ce que le futur allait nous réserver, je l'appréhendais, mais surtout j'avais peur pour Elyes. J'espérais que sa mémoire puisse revenir, il le fallait.




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"L'amour n'est pas seulement fait de caresses et de baisers, mais aussi de coups de bâton." - ELYES

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