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 JE SERAIII TON MEILLEUR AMIIIIIII ft. Elyes
i'll be fine once i'll get it, i'll be good

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William H. Weinmeister
William H. Weinmeister
all i care about is sex
AVATAR : Theo Hutchcraft
✱ QUARTIER : Richmond District
✱ COLOCATAIRES : Personne.
all i care about is sex
Dim 3 Fév - 0:38

Elyes, qu’est-ce qu’on allait faire d’Elyes ? Question récurrente dans la bouche de tous ses proches (en soit, pas tant de monde que ça, mais quand même)… j’avais eu plusieurs conversations avec Julie au sujet de l’amnésie de notre ami commun et chacune s’était terminée de la même manière que les autres : « il faut que tu fasses quelque chose ». Oui, mais quoi ? Je n’étais point neurologue ni autre spécialiste du cerveau humain… mais parce que j’avais le titre de médecin, on me pensait capable de plus que les autres. Non, il ne fallait pas croire ça… j’étais tout aussi désespéré que le reste de l’entourage de Sullivan à son sujet, j’étais peut-être même le plus désespéré de tous, en réalité. Mon sang-froid et mon apparente distanciation vis-à-vis de la situation actuelle ne traduisaient en rien ce à quoi je pensais vraiment depuis qu’il s’était réveillé sans le moindre souvenir. Mes sentiments étaient très difficiles à déloger, c’est correct. Pourtant, cela ne voulait pas dire que j’en étais dénué ou que j’accordais une importance moindre à tout ce qui ne concernait pas directement ma propre existence. Quoi que… je ne sais pas. Peut-être. Après tout, Elyes faisait partie de ma vie depuis plus de vingt ans, il n’était donc pas vraiment extérieur à celle-ci et je me voyais mal devoir continuer à lui parler comme à un simple d’esprit à qui je ne pouvais pas faire confiance alors qu’il était la seule personne avec qui je pouvais communiquer en temps normal. M’enfin… sa vie à lui devait être bien plus paisible sans ses souvenirs difficiles. Peut-être qu’il serait plus heureux comme ça.

Non. C’est Faux.

J’avais donné rendez-vous à mon ami aujourd’hui pour aller à La Nouvelle-Orléans afin d’assister à la finale du Superbowl, ce qui lui ferait immanquablement plaisir. Nous avons donc prit le taxi, puis l’avion tout en ayant des conversations peu approfondies sur différents sujets que je ne creusais jamais dans les détails malgré toutes les questions qu’il pouvait me poser lorsqu’il avait besoin d’éclaircir certaines choses. Je ne pouvais PAS lui faire confiance, pas dans cet état. Ca me tuait, vraiment, mais c’était comme ça et je comptais bien faire tout mon possible pour stimuler quelques neurones chez lui durant ce voyage à deux. Ca commencerait dès cet après-midi, lorsqu’on aurait mit les pieds à l’hôtel.

* * *

J’ouvris la porte de la petite suite et entrais dans la pièce principale le premier avant de déposer mon sac sur un fauteuil, puis me retournais vers mon camarade suite à un coup d’œil sur ma montre.

« On à trois heures… c’est plutôt large. »


Trois heures pour trouver de quoi réveiller Elyes de son état second qui me donnait envie de le gifler pour qu’il arrête d’être aussi mou et qu’il me sorte enfin une blague digne de « lui ».
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Anonymous
Invité
Invité
Dim 3 Fév - 11:51

Trois heures. Par reflexe, je jetai également un coup d’œil à ma montre qui confirma les dires de mon ami. Je devais avouer que j’avais quelque peu de mal à le considérer comme tel, néanmoins il me fallait reconnaître que sa présence ne m’était en aucun cas pesante, bien au contraire. Elle était presque…rassurante. Je doutai que cela fût le terme exact mais l’idée était là. Je sentais que je pouvais être naturel en sa présence, néanmoins quelque chose me retenait. Je n’aurais su y mettre le doigt. Contrairement aux autres, notamment Julie qui me livrait mon histoire sans retenue, avec les détails à clef, lui, demeurait plutôt discret là-dessus. Il répondait à mes nombreuses interrogations, bien sûr, pourtant, il ne fallait être devin pour comprendre que l’information qu’il voulait bien partager avec moi était dûment choisie, mûrement réfléchie auparavant. C’était plutôt curieux lorsque l’on y songeait. Être dépourvu de tout souvenir avait visiblement de néfastes conséquences sur la confiance que je pouvais accorder aux autres, qu’il eût s’agit ou non de mon meilleur ami…cette appellation avait-elle encore des raisons d’être ? Remettre en question une existence n’était guère chose facile mais j’avais plutôt intérêt à m’y accoutumer puisque mon état ne semblait pas vouloir s’améliorer. J’en venais même à me demander si je retrouverais ma mémoire un jour, dans le cas contraire, il me faudrait à coup sûr apprendre à mener la dure existence d’un disque dur remis à zéro. Certes, j’avais eu ces derniers jours quelques manifestations floues de mon existence d’antan mais cela était bien trop flou pour que je puisse m’estimer sur la voie de la guérison.

« Aurais-tu des idées de comment nous occuper durant ce laps de temps ? »

Disant cela, j’allais m’installer sur un fauteuil, il en fit de même. Ce n’était sûrement pas la première fois que nous allions en voyage, en plus de vingt-ans d’amitié, et peut-être avions-nous des rituels, des habitudes, des manières de faire qui, pour le moment, m’échappaient encore. Comme tout depuis mon séjour à l’hôpital dont la raison restait floue, et ce malgré les nombreuses explications de Julie, qui n’était pas plus éclairée que moi sur le sujet. Toutefois, je soupçonnais William d’être au courant au courant de tout ce qui me concernait de près ou de loin, du moins d’en connaître au moins les grandes lignes.

Je l’observai plus en détail, viellant tout de même à garder une certaine discrétion. Profil droit. Jambes croisées. Air songeur. Toujours vêtu d’un costard, dans les mêmes tons soit noir et blanc. Je ne me souvenais l’avoir déjà habillé autrement. Une coiffure toujours impeccable. Il semblait tellement…précieux. Tellement…princesse finit une voix dans ma tête. J’eus un petit sourire. Ce surnom lui allait plutôt bien, même très bien. Des flashs imprécis m’assaillirent, vestige de ma vie passé que je tentais par tous les moyens possibles de retrouver. Je fermai les yeux un instant. Ces bribes de souvenirs mettaient en scène William et moi-même dans une ambiance détendue dont le mot récurrent était son appellation. Il était donc au courant que je le nommais ainsi et cela ne semblait pas l’importuner outre mesure. Mon mal de crâne envolé, j’ancrai mon regard dans le sien.

« Alors Princesse, quel est le programme ? »

C’était sortit seul, de même que ce sourire que je plastronnais présentement. Ne dit-on pas que le naturel revient toujours au galop ?
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William H. Weinmeister
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all i care about is sex
Lun 4 Fév - 14:41



Time to wake up, my friend


Une fois que les affaires furent posées, j’allais donc m’asseoir, talonné par Elyes qui prit place sur le fauteuil d’en face. « Il » était là, je le sentais, mais impossible de le saisir. Je me doutais bien que mon ami avait de nombreuses questions sans réponses en tête et ce depuis des semaines, mais je n’étais pas certain que le mettre face aux faits allait le faire réagir comme il le fallait… cela n’empêchait cependant pas le fait qu’il restait une personne très intelligente et que malgré son amnésie, il agissait de façon tout à fait rationnelle. Par chance, je le sentais à l’aise en ma présence (ce qui n’était pas spécialement évident, puis-ce que j’étais… comme j’étais) et ce simple fait me rassurait un peu sur ses possibilités de « back-up » au niveau de la mémoire, ainsi que sur sa collaboration, au cas où quelque chose de dangereux s’approchait et que je devais le couvrir.

Se rappeler de son identité était une partie du travail, mais il n’y avait pas que ça. Pour un mr. tout le monde, je n’aurais pas fais de commentaire à ce sujet, mais lorsqu’on s’appelait Elyes, il y avait d’autres implications. Étant donné que le trentenaire avait infiltré un réseau mafieux, ses partenaires devaient pouvoir compter sur lui et sur son activité… or, s’il ne retrouvait pas toutes ses capacités rapidement, je craignais qu’on lui colle quelqu’un aux baskets pour le descendre, étant donné qu’il n’était plus fiable dans son état.

J’étais légèrement perdu dans mes pensées lorsque la voix de l’homme en face de moi m’interpella d’une façon qui me décocha un sourire amusé ainsi que le réflexe de sortir un étui en cuir de la poche intérieure de ma veste, une fois que j’eus enlevé cette dernière.

« J’y réfléchis encore, donc en attendant, prends-ça. »


Après avoir ouvert l’étui dont je sortis deux cigares déjà coupés, je lui en tendis un, puis tâta mon pantalon pour récupérer un zippo.

Un Zippo…

Lorsque l’objet fut dans ma main, une sorte de déclic se fit immédiatement dans mon esprit : elle était là, la solution ! Je connaissais le fonctionnement de mon ami sur le bout des doigts et s’il y a une chose face à laquelle il était incapable de se tenir tranquille, c’était bien la vue du feu. Je ne crois pas qu’une quelconque Julie ou dieu sait qui d’autre était au courant de la pyromanie d’Ely et c’était peut être pas plus mal quand on savait l’effet que le moindre petit brasier pouvait avoir sur lui. Pour ma part, je comprenais tout à fait son obsession, c’est quelque chose que j’avais en commun avec lui. Ce vice. Celui d’être tellement obnubilé par un besoin primaire de destruction qu’on ne pouvait pas trouver la paix avant d’avoir tout réduit en cendre, ou alors dans mon cas, en sang.

J’ai allumé le cigare de mon interlocuteur d’un geste machinal avant de faire pareil pour le mien, puis me suis immédiatement levé avec une lueur au fond du regard.

« Tu sais ce qui nous ferait du bien après ce trajet ? Sortir prendre l’air ! J’ai quelque chose à te montrer, en plus, tu vas pas être déçu. Je pense avoir trouvé un moyen de t’aider à te remémorer de certains trucs»

Je lui souris avec enthousiasme. Il fallait que ça marche. Si une mise à feu ne fonctionnait pas sur son système nerveux chamboulé, alors je ne savais pas ce qui pourrait autrement l’aider.

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Anonymous
Invité
Invité
Sam 23 Fév - 23:07


Il sourit au surnom par lequel je l’avais nommé, mon sourire s’agrandit par la même occasion. Je ne cessai de l’observer tandis qu’il réfléchissait à la suite des évènements. Il me tendit un cigare que j’acceptai sans broncher, apparemment j’étais un amateur de grand cru et de bons cigares. J’avais de bon goût en somme. Je le portai à ma bouche, quelques secondes plus tard mon meilleur ami me l’allumait. Un léger cliquetis se fit entendre et légère flammèche vacillante apparut. Je ne pus m’empêcher d’y mettre toute ma concentration, reléguant le reste, William, la chambre, ma mémoire, le Super Bowl au second plan. Plus rien ne semblait avoir une espèce d’importance face à cette légère flamme. Je me sentis soudain à la fois excité, non pas sexuellement, quoique cela était tout à faire comparable…en fait, c’était plus fort que le désir que l’on pourrait ressentir pour quelqu’un et avec qui l’on était sur le point de conclure. Et en tension. Je ne parvenais pas à rationnaliser ces ressentis, ni à la comprendre d’ailleurs. Comment ce feu de quelques secondes à peine avait-il pu me mettre dans des états pareils. Je me forçai à songer à autre chose, sans grand succès. Je détournai un instant le regard, mais cela se dirigea à nouveau vers l’objet de mes obsessions.

Heureusement pour moi, il me proposa d’aller faire un tour, m’aérer l’esprit me permettrait de me reprendre. Que diable m’arrivait-il ? J’essuyai les perles de sueur sur mon front d’un revers de la main. Je trépignai littéralement d’impatience sans réellement saisir de quoi il en retournait. J’avais les mains moites, un peu trop pour que cela fût normal. J’étais tellement dans mes pensées que les mots de William ne m’atteignirent pas. J’inspirai une grande goulée d’air frais alors que nous fûmes à l’extérieur. Rien n’y fit, je ne parvenais pas à me défaire de cette envie sans cesse croissante. Sans que je ne m’en rendisse compte, je tenais le zippo entre mes mains fébriles, je ne me souvenais pas de l’avoir demandé, ni quand mon ami me l’avait remis. Instinctivement, je l’ouvris. Ma gorge devint sèche. Le léger cliquetis. Mon cœur s’emballa. La flammèche apparut de nouveau. Un sourire. Les barrières sautèrent. Elyes n’était plus. La partie consciente dans tous les cas, il n’était désormais qu’un mécanisme sur pattes. Il se perdit dans la contemplation de la flamme. Plus rien n’existait, surtout pas les règles. Le désir de destruction, vermine tentatrice, revint frapper à sa porte. Il fallait que quelque chose soit réduit en cendres dans les plus brefs délais. Cela ne pouvait en être autrement et le black n’avait aucun contrôle là-dessus. C’était ainsi, point. De toute manière, dans son état actuel, il pouvait difficilement poser son véto, surtout que William ne l’en aurait pas empêché, quand bien même aurait-il essayé qu’il n’y serait pas parvenu. La bestialité à l’état pur, voilà un sentiment qu’il connaissait fort bien ; un sentiment qui ne pouvait être réprimé qu’en laissant libre cours à ses pulsions primaires.

Il referma le couvercle d’un geste bref avant de le rouvrir avec la même rapidité, fasciné tout en continuant en marcher, ignorant tout de sa destination. Être primitif, il n’était pas conscient de sa progression, ni de s’éloigner de la ville, tout comme il n’était plus conscient de la présence de son ami à ses côtés. Plus rien n’avait d’importance mise à part cette obsession. Il releva un instant son regard et celui-ci fut attiré par une vieille bâtisse aux allures abandonnées entière faite de bois. Il referma son joujou. Il avait trouvé le lieu idéal. Ce qui était bien c’était qu’elle était éloignée, en réalité, il se fichait pas mal de ça, il n’était plus qu’un animal uniquement animé par son instinct, ne prenant pas en compte les éventuelles conséquentes de son acte. Il n’avait aucun contrôle là-dessus et n’en avait jamais eu. Encore moins maintenant que sa mémoire lui faisait atrocement défaut. Une idée germa dans son esprit, c’était effrayant de constater à quelle rapidité son cerveau fonctionnait. Il lui fallait une bougie, un fil de laine et un bidon de d’essence, ingrédients indispensables pour son repas explosif qu’il pourrait se procurer partout sans que cela alertât qui que ce fût, de ça, encore une fois, il ne s’en souciait guère.

Il demanda, plutôt ordonna à son ami d’aller se procurer le dite bougie et le fil, tandis qu’il se rendait à la station essence la plus proche. Condiments volcaniques, obtenus, ils se retrouvèrent quarante-cinq minutes plus tard devant le lieu de sa renaissance. Dire qu’Elyes était réglé comme une horloge serait un doux euphémisme. Rituel auquel il n’avait dérogé, il n’eut pas besoin de préciser à William qu’il devait rester hors de la maison, et il entra installer son matériel. Eléments basiques, plan construit dans la précipitation mais tant que cela avait son effet, monsieur Sullivan était satisfait. Il dut néanmoins prendre son mal en patience, il était encore bien tôt, bien qu’il fût dans un état second, ses capacités de réflexions n’avaient jamais été aussi vives et chaque détail était vu avec soin. Ces quelques heures lui laissèrent donc de perfectionner la scène, à l’image de ces criminels qui passaient de long moment à observer leurs victimes, à fantasmer sur elles, à prendre soin d’elles, d’une manière appréciée par ces dernières ou non. C’était en quelque sorte son petit bébé, son œuvre d’art qu’il se devait de perfectionner de façon à la rendre attrayante pour le regard. Comme une femme qui était plus désirable une fois apprêtée et maquillée avec goût. C’était ce à quoi lui faisait penser le feu, une femme dont il se devait de prendre soin avec attention, veiller à ce qu’elle ne manquât de rien et fût fin prête pour sa sortie, sa libération. Veiller à ce qu’elle fût désirée et aimer comme il se devait. Même l’espace d’une nuit.

Il jeta un coup d’œil par la fenêtre défoncée, sans nul doute par des squatteurs et fut content de voir que le ciel s’était recouvert d’un manteau ténébreux. L’impatience le faisait trépigner, il avait plus que hâte de contempler sa dulcinée à l’œuvre. L’heure avait sonné. Il mit le feu à la mèche et sortit sans se hâter, sachant pertinemment qu’il avait le temps nécessaire pour cela et une fois à l’extérieur, il attendit que le spectacle commence, quelques mètres en retrait.

« 5…4…3…2…1… »

Comme convenu le feu se déclencha de la manière qu’il l’avait prévu. L’essence qui recouvrit les murs de bois alors que le bidon explosait ne tarda pas à y déclarer un incendie. Sa bien-aimée était d’une beauté saisissante. Elle l’attirait autant qu’elle le fascinait. Il avança de quelques pas, enivré par son éclat ardent. Un grand sourire vint se faire une place de choix sur son visage. Plus les flammes prenaient d’ampleur, plus il se sentait bien. Une chaleur réconfortante se propagea en lui et il ferma les yeux afin de l’accueillir comme il se devait. Dans son esprit apparurent différents visages qui tout d’abord inconnus, devinrent peu à peu familiers. Les morceaux défaillants de sa mémoire se remirent peu à peu ensemble au fur et à mesure que l’incendie se propageait, formant le puzzle qu’il avait vainement tenté de reconstituer ces dernières semaines. Alors que la maison tombait en ruine, Elyes, lui s’élevait, du moins les souvenirs scellés par son traumatisme refaisaient surface. Il ouvrit les yeux. Tel un phœnix qui renaissait de ses cendres, Elyes Daniels Shawn Sullivan était de retour et ça allait faire mal.

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Dim 10 Mar - 11:26



Time to wake up, my friend


J’avais donc laissé le zippo à Elyes au moment de sortir de l’hotel, remarquant que l’objet semblait fortement l’intéresser. Bon signe… je savais que même si mon ami me suivait, son attention était entièrement concentrée sur l’allume-feu, à présent. Intérieurement, cela me faisait sourire et m’apaisait grandement : tout allait bien se passer, on avait trouvé la solution. Le seul problème qu’il restait à régler, à présent, était de trouver quelque chose de combustible… ce qui n’était pas une si mince affaire que ça. Je décidais de nous faire prendre un taxi en demandant simplement au chauffeur de nous conduire à l’extérieur du centre-ville, jusqu’à arriver à un endroit qui me « parlait ». L’homme ne semblait pas vraiment comprendre pourquoi je lui avais demandé de faire ce chemin et de s’arrêter subitement au milieu de nulle part, mais il n’osa pas trop poser de questions. Il craignait sans doute d’avoir affaire à des mafieux, j’imagine…

Bien. J’avais repéré une vieille construction à quelques centaines de mètres d’ici et m’y dirigeais sans hésitations, avec Elyes toujours sur mes talons. Il n’avait pas levé la tête depuis tout à l’heure, ce qui m’intrigua sur les pensées qui pouvaient bien lui traverser l’esprit en ce moment. C’était tout de même impressionnant de voir à quel point une personne pouvait être obsédée par quelque chose… et lorsque je parle d’obsession, ce n’était pas à la légère. Lorsqu’on utilisait ce terme pour nous désigner, mon compagnon et moi, il s’agissait d’un réel fantasme qui devait être assouvi à n’importe quel prix, tant il nous tiraillait de l’intérieur et menaçait de nous consumer si l’on ne faisait pas quelque chose pour apaiser l’urgence de détruire qui s’insinuait dans nos veines.

Une fois devant la bâtisse, je m’arrêtais enfin, tournant ensuite le visage en direction de mon ami pour lui dire de lever les yeux.

Bam. L’effet fut immédiat. Je sentis la tension dans ma poitrine se relâcher dès l’instant où je vis l’expression fébrile dans le regard du trentenaire posté à mes côtés. À présent, il ne restait plus qu’à laisser la magie opérer. J’observais attentivement la minutie avec laquelle Elyes alla faire le tour des locaux pour visualiser la façon dont il allait s’y prendre pour allumer son incendie, restant pour ma part à l’extérieur de la maison et attendant qu’il revienne pour me donner ses instructions. J’avais l’impression de revenir quinze ans en arrière, rien n’avais vraiment changé depuis la première fois que j’avais assisté à son rituel et dans un sens... c’était assez touchant.

Finalement, il revint vers moi avec des instructions précises et nous partîmes chacun de notre côté, sans poser de questions.

* * *

Assit sur un rocher, j’observais les flammes lécher les murs de bois pour les noircit et les réduire peu à peu au néant. Quand on disait que le feu avait une capacité hypnotique, ce n’était pas pour rien. Mon attention restait captée par ce brasier dont je n’arrivais pas à détourner le regard. C’était beau, tout de même… et encore plus avec le contraste produit vis-à-vis du ciel.

Après environ un quart d’heure de spectacle, je me suis enfin relevé de mon poste, époussetant rapidement mon pantalon, puis m’approchant enfin d’Elyes que je sentais apaisé. Une fois à sa hauteur, je passais un bras autour de sa nuque et le tirais vers moi avec un sourire carnassier aux lèvres, tapotant sa poitrine de ma main libre, sans lâcher l’incendie du regard.

« Bon retour à la maison, frangin ! »


Fin du sujet


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