♛ « I am in misery there aint no line that could comfort me oh yeah Why wont you answer me the silence is slowly killing me, Oh yeah Girl you really got me bad, you really got me bad I’m gonna get you back, I’m gonna get you back »

Spoiler:

Eanna & Genesis

Le soleil tape sur ma nuque et mon dos nu, réchauffant mon cœur et mes pensées si refroidies par une question ignoble posée sur formspring. Comment pouvait-on souhaiter ma mort et ce sans me connaître ? Remarque, je ne savais pas si la personne qui m’avait posé cette question me connaissait personnellement ou non. Quoi qu’il en soit, je ne pouvais pas nier que cela me touchait au plus profond. Cette personne m’avait blessé, ravivant de vieux souvenirs douloureux, et je la détestais pour ça. Je la détestais pour ce manque de respect. Je la détestais pour cette hargne qu’elle communiquait. Et d’ailleurs, d’où est-ce qu’elle savait que j’étais malade ? Personne, mis à part Elyes, n’avait été mis au courant. Je hais cette personne, sur formspring, pour essayer de rendre ça public, je la déteste du plus profond de mon cœur. Rien ne valait une bonne sortie pour se changer les idées, et la proposition d’aller boire un café de la part d’un ami tombait à pic. Je l’avais rencontré au centre de fitness, à la base il s’agissait d’un bon client qu’on m’avait confié volontiers car il semblait trop exigent. Il l’était avec les autres, moi aussi, mais j’éveillais chez lui une certaine confiance et une certaine douceur qui faisaient de nos séances une vraie partie de plaisir, et souvent un moment attendu dans la semaine lorsque le poids du travail se fait trop conséquent sur nos épaules, et que l’ennui s’installe.

Pour une fois, donc, nous nous rencontrions à l’extérieur de la salle de sport, et cela était loin de me déranger. J’avais besoin de me changer les esprits, et il était doué pour ce genre de choses. Ayant rendez-vous dans une brasserie, je m’habillais de manière décontractée, un short et un débardeur, et m’y rendait une petite moue fixée sur mon visage. Celle-ci s’effaça vite à la perspective de le rencontrer à nouveau et encore plus lorsque j’atteignis le lieu du rendez-vous. Le jeune homme m’attendait déjà, il était largement en avance, et je l’étais également car je ne souhaitais pas me présenter en retard. Je m’approchais doucement, ne cherchant pas à le surprendre et à l’effrayer, et me plaça à côté de la table, le saluant, en attendant patiemment qu’il me demande de m’asseoir. Il avait choisi de s’asseoir en terrasse, et j’étais satisfaite de son choix, le soleil étant de sortie. Je comptais en profiter, ainsi que de sa présence, et insistais pour payer la première tournée. Je ne prenais pas d’alcool, cela m’avait joué de trop mauvais tours ces temps-ci. Une discussion, animée et passionnante fut entamée, lorsqu’une légère agitation brisa notre calme paisible. Je me retournais et essayais de deviner ce qu’il se passait. Des paparazzis, étrange, quelqu’un de connu devait être dans le coin. Je sortais mon portable, prête à prendre ma propre photo de l’évènement, lorsque j’aperçus une silhouette familière. A cette surprise, je me retournais rapidement et priai mon interlocuteur de parler de je ne sais quoi, pourvu qu’il parle. Je tentais de me faire la plus discrète possible, mais mes tentatives furent vaines. Si je me cachais, c’était pour m’éloigner de son extravagance et de son caractère bien trempé, qu’elle ne chercha même pas à dissimuler. Elle tira une chaise vers elle, s’approcha de moi qui avais alors tourné la tête puisqu’il ne servait plus à rien de se cacher, étant démasquée, et posa presque ses lèvres sur les miennes. Je détournais le visage pour éviter ce baiser, retenais un énorme soupir, et tentais de garder mon sang-froid. Eanna, ou l’art de te pourrir la vie quand elle le désire.

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Eanna & Genesis

A peine était-elle arrivée et s’était-elle installée à mes côtés que je sentais la lassitude pointer le bout de son nez. Eanna était mon ex petite amie, et je me doutais bien que ses actions n’étaient pas dénuées de sens et visaient un but précis. Je ne savais ce qu’elle désirait réellement, au plus profond d’elle-même, mais je sentais la jalousie l’envahir comme une abeille sentirait une fleur à ses côtés. Au contraire de l’abeille, je ne souhaitais pas prendre parti et me laisser attirer par ma voisine. J’avais passé de superbes moments à ses côtés, et je n’ai jamais réellement su ce qu’elle m’avait reproché, mais quoi qu’il en soit notre séparation s’était faite de manière entendue et assez amicale. Personne n’avait cassé avec personne, il s’agissait d’un consentement mutuel. Ce consentement mutuel, parfois, je le remettais en question en le comparant avec l’attitude de la jeune blonde. En effet, malgré le fait qu’elle eut été d’accord avec la décision de se séparer, j’avais le sentiment qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de vouloir me le faire payer, volontairement ou non, en montrant à moi et à la planète entière ses excès de jalousie. Je crois d’ailleurs qu’il s’agissait, de mon côté, de la raison de notre rupture, sans compter sa célébrité qui gâchait littéralement notre vie de « couple ». On passait du bon temps ensemble, bien évidemment, mais l’agitation extrême et permanente des médias avaient fini par avoir raison de moi et de ma, disons-le, très courte patience en ce domaine.

Je rentrais dans une sorte de mutisme, partagée entre un sentiment de honte et de colère. Je n’arrivais pas à conserver une position stable, je n’avais pas à positionner la balance de manière à garder du sang-froid, ce qui expliquait mon silence et mes froides attentions envers Eanna. Quoi qu’il en soit, la situation était gênante. Si je ne parlais pas, mon interlocuteur de base trouverait la situation plus qu’étrange et finirait peut-être même par m’ignorer à tout jamais en rejetant mes appels et ne répondant pas à mes mails. Après tout, qui aurait envie de voir une fille qui n’a pas un environnement ni même des relations un minimum stables ? Eanna donnait une idée complètement folklore de ma vie. Je l’entendais essayer de parler à quelqu’un qu’elle ne connaissait même pas, elle essayait d’engager la conversation et peut-être même de sympathiser avec lui avant de balancer je ne sais quels propos à mon égard pouvant éviter une relation avec ce jeune homme. Qui sait, si elle n’en avait pas fait assez. L’impression qui se dégageait de tout ça était celle qu’Eanna n’en faisait jamais assez. Elle me demandait comment ça allait, d’un air frivole, tandis que je gardais cette expression faciale maussade, manifestant mon extrême irritation à son égard. Comment pouvait-elle faire ça ? Je savais que j’aurais tendance à lui répondre en haussant le ton, mais je ne voulais pas la satisfaire et paraître déraisonnable devant mon ami. « Bien » répondis-je brièvement et séchant, sans esquisser aucun sourire. Ce fût la dose de trop lorsque je vis les paparazzis s’approcher de nous, ayant manifestement comme but de lancer des potins sur Eanna, une fois de plus. Je retenais un vif soupir et tentais de rester maitresse de moi-même. Je demandais à mon ami de nous excuser, et attrapais vivement le poignet d’Eanna afin de me diriger dans les toilettes du bar. A ce moment, je la fusillais du regard. « Mais ça va pas, t’as pété un câble ou quoi ?! » hurlais-je presque, montrant à quel point son comportement m’énervait.

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