Cela faisait maintenant pas mal de temps que Destiny avait quitté la villa d'Alamo Square. Nous avions finit de repeindre chaque pièce de la gigantesque demeure, engagé un nouveau jardinier pour l'immense jardin, et acheté de nouveaux meubles pour embellir encore un peu plus cette sublime maison. C'était moi qui m'était occupée de la décoration, Tiny choisissant l'emplacement des meubles et répartissant les pièces. Mais elle était partie. Elle m'avait laissé la maison, embarquant quelques meubles, ce qui était normal. Je n'avais rien changé depuis. Tout me convenait comme ça, j'y était habituée en quelques sortes, et surtout, cela me rappelait ma meilleure amie.
J'adorais cette maison. Le quartier, l'architecture, le terrain, les fleurs, les pièces, l'ambiance qui l'entourait et l'habitait... Tout dans cette énorme villa me donnait envie d'y rester encore et encore. C'est d'ailleurs pour ça que j'avais établie mon cabinet de tatouages dans l'une des pièces du rez-de-chaussé. C'est la seule chose que j'avais transformé depuis le départ de Destiny. Je pouvais crier aussi fort que je le voulait, courir partout, faire ce que je voulais, personne ne m'entendait ni ne me voyait. La piscine que Tiny avait fait construire était magnifique et je pouvais m'y baigner n'importe quand. Et que dire du jacuzzi et du sauna... C'était une maison de rêve, digne de figurer dans les plus beaux magazines immobiliers. Mais il y avait quelque chose qui me dérangeait, qui me gênait. Pas dans la construction en elle-même, non. Pas non plus dans son emplacement: le voisinage était génial. Mais j'étais seule. Trop seule. C'est vrai que je n'avais pas eu de petit copain depuis un bon bout de temps maintenant, et le départ de mon amie avait laissé une grosse place vide entre ces murs. Alors j'avais beau m'amuser comme une folle à courir après mes petits bouledogues nains qui prenaient un malin plaisir à se cacher, je n'en restais pas moins seule, toute seule.
Et puis le destin en à voulut autrement. Alors que j'étais dans une période affreusement déprimante à cause d'une sale maladie, je suis tombée sur Mia. Mia, c'est une amie formidable. Je suis d'ailleurs la "marraine" de sa petite Amélia. Il se trouve que je devais également être sa demoiselle d'honneur. Sauf que son mariage s'est terminé avant même de commencer. Et c'est là qu'elle me parla de la recherche d'un logement. Directement, je lui proposais de venir vivre chez moi. J'aurais ma filleule, l'une de mes plus chères amies, et une colocataire d'un seule coup. Je ne serais plus seule, la maison ne serait plus vide. Et j'allais vivre des moments encore plus formidables.
C'est elle que j'attendais à ce moment-là, assise dans un canapé en cuir dans le grand salon. J'avais tellement hâte que je sautillais partout. Soudain, la sonnette retentit.