Appel entrant.

J'arrivais toujours pas à m'y faire à ce qu'il s'était passé. Elle était morte. Je ne reverrais plus jamais son sourire, son visage. Je ne pourrais plus jamais la prendre dans mes bras, la taquiner. Rien. C'était le néant total dans mon coeur. J'avais l'impression d'avoir perdu une partie de moi-même. Tout semblait s'être arrêté en un moment. Sierra. Reviens. T'avais pas le droit de partir comme ça. T'avais pas le droit de nous abandonner. Je laisse échapper un sanglot. Pour la première, je pleure. Je suis vide de l'intérieure. Mon téléphone sonne. J'ai même pas envie de raccrocher. Je ne regarde même pas qui m'a appelé. Deux minutes plus tard, un message. J'ai reçu un message vocal. Lera. Qu'est-ce qu'elle voulait? Si elle voulait encore se foutre de ma gueule avec sa putain de blague pourri de l'autre jour, ce n'était vraiment pas le moment. J'écoute. Sa voix me rassure bizarrement. Peut-être qu'elle n'était pas si sans coeur que cela. Je la rappelle.

Quelques instants plus tard mon portable sonne, surprise je décrochai en voyant la personne qui m’appelait. Je me demandais bien pourquoi. « Allô ? » Je marquai une pause, ne sachant que dire. « Hadryin… » J’inspirai profondément. « Comment vas-tu ? » Question conne…mais c’était la seule chose qui me vint à l’esprit.

Hadryin & Lera

Elle décroche. Sa voix résonne dans le combiné. Je suis incapable de dire quoique ce soit. Qu'est-ce qu'on peut bien dire quand on a le coeur déchiré de l'intérieur? Je veux tellement qu'elle revienne? je veux tellement la prendre dans mes bras. Je n'ai même pas pu lui dire adieu. Elle est partit. Comme ça. Sans rien. Je laisse échapper un sanglot. Je me montre faible. En fait, j'en ai rien à faire. Je ne sais même pas pourquoi je l'ai appelé. Je suis juste perdu. « elle….elle…est partie… » J'arrive toujours pas à réaliser ce qu'il s'était passé. j'imagine son corps inanimé dans ce vieux bâtiment, sans vie.

Je n’avais jamais su quoi faire quand les gens pleuraient et Hadryin n’était même pas un ami. Je ne savais que faire. Quoi lui dire qui pourrait alléger sa peine. Etant moi-même passé par-là il y a bon nombres d’années, je savais pertinemment que les phrases toutes faites n’avaient aucun effet. « Je sais…Je sais… » Murmurai-je d’une voix douce. « Je suis là, laisse-toi aller…» Je ne savais pas pourquoi j’avais dit ça, mais cela était sortit naturellement et j’étais la mieux placée que pleurer faisait du bien, momentanément du moins. Je m'en voulais de ne pouvoir faire plus pour lui. Vraiment.

Hadryin & Lera

Je n'arrive plus à retenir les larmes. J'ai beau les essuyer, elles continuent à couler. Pour la première, je pleure. J'ai toujours voulu être le mec plein de joie, qui n'arrête pas de connerie. Seulement, je n'avais jamais perdue qui m'était proche. Certes mes parents, mais cela n'était pas la même chose. Sierra était ma meilleure amie, la fille que j'adorais appeler "maman" pour la taquiner, et maintenant, elle ne faisait plus partie de mon monde. Je laisse échapper un long sourire. Les mots de Lera me réconfortent. Bizarrement. Nous ne sommes mêmes pas proches, peut-être que j'ai besoin d'entendre une voix, une vois qui ne veut rien dire. « Pourquoi elle…? Dit-moi.. » Il y avait tant de questions qui se mélangeaient dans ma tête. Des questions qui n'auront jamais de réponses. Et il y avait surtout une question à la quelle je n'aurais jamais de réponses. Drogues. Le mots résonnait dans ma tête comme un écho incessant. je croyais qu'elle avait arrêté avec cette connerie.

Et voilà qu’il me posait la question que j’aurais préféré éviter. La question que l’on se posait lorsque l’on perdait une personne importante à nos yeux. La question que je me suis posée lorsque mon père était soi-disant mort en héros à la guerre. Personne n’avait pu me répondre. Et je ne le pouvais pas non plus pour Hadryin et je m’en voulais terriblement. « Je suis désolée Had… » Je ne savais quoi dire de plus. « Il vaut mieux que tu ne te poses pas trop ce genre de question… bien que ce soit inévitable. » C’était vrai. On voulait toujours comprendre, constamment.

Hadryin & Lera

Elle a raison. Je ne devrais pas me poser ce genre de question. Mais ça fait tellement mal. Je n'ai jamais perdu quelqu'un dans ma vie, quelqu'un qui m'importait et pour la première fois, il y avait tout un vide. J'étais adossé contre la porte de sa chambre. Je n'osais même pas pénétré pour ranger ses affaies. Je savais qu'un jour, nous devrions le faire. Il fallait vider la chambre. Seulement, je voulais repousser ce moment au plus tard. Laisser les choses inchangées. J'espérais tellement qu'elle ouvre la porte en ce moment-même et que je tombe en arrière, éclatant de rire. Cependant, cela ne se reproduira plus jamais. Je n'entendrai plus jamais son petit rire. J'essayai de me reprendre. « C'est tellement injuste...elle ne mérite pas la mort.. »

Je souris. Non pas que ce qu’il venait de dire était drôle, pas du tout même mais cela me renvoyait des années en arrière. Qui à la mort d’une personne de proche n’avait pas eu une telle pensée ? « Je sais Hadryin, je sais. » Je comprenais ce qu’il ressentait et m’en voulait cependant de ne pouvoir lui venir en aide. Je savais pertinemment que les mots étaient inutiles dans ce genre de situation, de même que l’isolement même c’était la solution que l’on avait tendance à choisir. « Ecoute, ne reste pas dans ton coin à broyer du noir, même si c’est alléchant, pour ce soir va voir une ou un ami et passe une soirée avec. Enfin, la solitude n’est pas la solution bien qu’elle soit vraiment tentante. » Je ne pouvais faire plus et regrettai quelque peu de n’être plus à San Francisco.

Hadryin & Lera

Je renifle doucement et chassant mes larmes de mes yeux. Elle avait raison. Je ne devrais pas me renfermer sur moi. je devrais sortir, voir des gens, mais j'en ai absolument aucune envie. J'ai même pas la force d'aller voir mes clientes. Depuis hier, je refuse tout appel. Je n'ai pas la tête à ça. Je ne vois pas comment je pourrais faire pour donner du plaisir à des femmes alors que moi je n'arrive même pas à sourire. Je passe ma main dans mes cheveux. « J'ai pas envie de voir du monde...je veux la revoir..la prendre dans mes bras...entendre son rire... »

Hadryin & Lera

Un nouveau sanglot s'échappe des mes lèvres. J'ai beau vouloir essayer de ne pas déprimer. j'y arrive pas. Sierra était la fille dont j'étais le plus proche. Ma soeur était en pleine période d'examen, et je ne voulais absolument pas la déranger. De toute façon, on ne se parlait même plus temps que ça. Je crois que le fait d'avoir disparu longtemps n'a pas porté bénéfice à notre relation. Je regarde le plafond, tentant de respirer calmement. « Elle était la personne la plus proche que j'ai ici... »

Hadryin & Lera

Frankie, proche? J'ai presque envie de rire. ouais on est proche. On est amis. Ancien collègue. Puis elle était enceinte et je ne voulais vraiment pas la déranger. Mon ami alcool me tiendrait compagnie ce soir. Je ne voyais rien d 'autre de toute façon. Puis je voulais être seule, je voulais me souvenir de chaque moment passé avec elle. Je voulais garder ses souvenirs à jamais dans ma mémoire. « Pas tant que ça...on est juste des anciens collègues... » Je ne préférai pas en dire plus. Elle avait pas besoin de savoir que j'étais un prostitué.

j'hoche la tete. Oui, j'ai envie d'etre seule. Mais d'un cote, la voix de Lera me rassure. Je me sens moins seule. Le vide disparait peu a peu. Je sens que des la connexion va couper le vide va revenir. Je ne dis rien. Un silence s'installe. Il y a juste le bruit de mes sanglots et de nos respirations respectives. « lera... » j'interrompt le silence dans lequel nous etions plongés. « ...merci.... »

Hadryin & Lera

Le ligne s'éteint. Un silence remplit le couloir. Le vide. Je laisse mon téléphone tomber par terre. Ma tête tombe en avant. Je me met une boule remontant mes jambes contre mon torse. Sierra. Les larmes recommencent à couler. j'arrive pas à les arrêter. J'étais anéanti. J'avais l'impression qu'un monde venait de s'écrouler et le silence laissé par Lera n'aider en rien ma situation.