♫ C’est drôle, c’est la première fois que je faisais ça. Me tenir là devant les bornes où d’autres personnes patientaient en attendant que les premiers passagers sortent de « la Zone » comme je l’appelais – là où on récupère les bagages-. Je me balançais d’avant en arrière avec mes mains dans les poches tout en observant les gens autour de moi. Il y avait de tout, même des types à lunettes qui tenaient des pancartes avec des noms dessus. C’était leur métier, de faire ça ? « Ouais, je suis teneur de pancarte professionnel dans les aéroports, ça paye pas trop bien mais on voit du monde ». Cette réflexion me fit rire et tourner la tête de la fille à côté de moi dans ma direction par la même occasion. Je l’ignorais totalement, d’autant plus que la porte coulissante s’ouvrit pour la première fois afin de laisser sortir le premier passager. C’est à ce moment là que je me rendis compte que j’étais vraiment impatient de revoir Katniss après son petit voyage improvisé, et cela me poussa a me déplacer le long des bornes jusqu’à l’endroit qui n’était plus balisé tout en gardant mon attention sur les personnes qui arrivaient. C’était pratique d’avoir une petit amie rousse, sur le coup. Même avec un seul œil, je pouvais toujours la repérer plus facilement, comme ça.

Retour au pays. Je piaffais d’impatience dans l’avion, limite en faisant des bonds comme un enfant parce que j’allais bientôt retrouver Liam. Quand l’avion fut stoppé, je descendis accompagnée de mon amie pour repasser au terminal et reprendre nos valises. Ça fait toujours bizarre comment je me sens. Surtout que j’étais certaine de commencer à avoir des sentiments pour mon petit ami. On s’attache vite à ces petites bêtes. Enfin, ce n’est pas une bête, sauf au lit mais je me comprends. Lunettes de vue sur le nez, je sortis mon papier pour passer au contrôle des billets quand tout d’un coup, un courant d’air, le fit s’envoler sur les valises du tourniquet. « Avances sans moi, dis-je à Imo, je reviens. » Je montais sur le truc des bagages pour marcher avant de récupérer mon papier et de le tendre à un agent de sécurité toujours présente sur le truc. Au moins, Liam me verra arriver de loin. Je cherche ma valise du regard quand je vois un mec sur le point de partir avec. « Hé toiii, hurlais-je, pose un doigt sur cette valise et j’te le coupe pour te le faire manger en salade, en guise de garniture. » Je feule avant de récupérer mon bien et de tomber à la renverse par terre. Maladroite moi ? Jamais.

♫ Imogen passe, je la salue et lui demande ce qui se passe là derrière. Apparemment, Katniss avait un petit souci de valise. Pourquoi est-ce que ça ne m'étonnait qu'à moitié? La plupart des trucs bizarres avaient tendance à lui retomber dessus sans qu’on puisse vraiment expliquer pourquoi de manière rationnelle. Alors que je croisais les bras en soupirant, une voix s’éleva d’entre toutes, aussi charmante et délicate qu’un charretier. « Hé toiii! pose un doigt sur cette valise et j’te le coupe pour te le faire manger en salade, en guise de garniture. » Ahhhh, bah voila !

Je m’approchais de la porte pour jeter un coup d’œil à ce qui se passait et vis la jeune femme étalée par terre. Face à un spectacle pareil, ce fut plus fort que moi ; j’éclatais de rire. « Comment t’as fais pour rester en vie jusqu’à maintenant ?! »

Les gens sont tous tellement cons. Je papillonne du regard tandis que je vois le monde qu’il y a. Moi pas aimer gens. Moi vouloir mon petit ami. Oké, je pense comme un macaque mais… il me manque. Alors, je pars chercher ma valise sur le tourniquet avant d’agresser un pauvre mec qui a surement du confondre avec sa valise. Mais je ne suis pas miss sympathie et je veux ma… enfin… mon nounours. Mon chat quoi. Alors je lui arrache ma valise pour finir sur le sol avant de relever le regard et de tomber sur mon mec. « Comment j’ai faiiiiit ? J’saiiis pas… Surement parce que je suis bandante et du coup, Dieu a décidé de me laisser dans la nature. » Je me remets debout avant de lui faire face passant une main dans ma lourde chevelure rousse que je rejette en arrière. « Monsieur Stark, ravie de vous revoir. »

♫ Je l'écoute me répondre, un grand sourire aux lèvres « Merci seigneur, amen ! » Ah c'est bon, j'étais d'extrême bonne humeur depuis quelques secondes. Quel puissant remède pouvait être une personne qu'on appréciait. Katniss reprit la parole, mais pour ma part je restais simplement à la regarder avec mes grands yeux jusqu'à ce qu'elle ait fini et qu'un léger silence s'installe. Je ne me fis plus attendre après ça pour passer mes bras dans son dos et la soulever littéralement pour la serrer contre moi d'un air très enthousiaste et absolument pas dérangé par le fait qu'il y avait des gens autour de nous. « Nyoooooooohohoon, tu m’as manqué toi » Je la relâchais tout de même avant de l'étouffer et tendis une main pour qu'elle me refile l'un des bagages de son choix. Non pas que c'était pour être galant, mais elle risquait de se faire mal. Je plaisante.

« Le seigneur n’a rien à voir là-dedans, remercie ma mère si j’suis bonne. » Je lui fais un grand sourire avant de me retrouver attirer contre lui en poussant un petit gémissement au point de finir étouffer. Il est malade. Mon mec est un malade. Et il a des muscles d’acier. Mais quelle perverse je fais. Je resserre alors mon étreinte autour de lui avant d’enfouir ma tête dans son cou. « Tu m’as manqué aussi, dis-je simplement. » Puis, il se détacha de moi et je fis une mine boudeuse tandis qu’il tendait la main pour prendre un de mes bagages. Je lui tendis la valise avant de m’approcher de lui sur la pointe des pieds – réellement sur la pointe – pour déposer mes lèvres sur les siennes dans un baiser assez doux – bizarre – avant de m’écarter. « Dormir sans toi, c’est bizarre. Enfin… le lit était tout vide d’un coup. » C’est dingue comment on peut rapidement devenir accro à quelqu’un. Surtout avec un nounours comme lui.

♫ Sa remarque concernant sa mère me fit rigoler un peu. En effet, c'était bien joué pour le coup, j'avais de la chance qu'une fille aussi canon que Katniss s'intéresse d'elle-même à moi. Rien que pour ça, ça valait la peine de faire durer notre relation au maximum... mais le physique n'était qu'un détail parmi tant d'autres.

Je baissais la tête dans sa direction lorsqu'elle vint m'embrasser, puis écoutais attentivement ce qu'elle me disait. Le lit vide, bizarre? Alors je n'étais pas le seul qui avait ressenti du manque, hein? C'est toujours comme ça dans les débuts de relation, de toute manière... t'as envie d'être H24 avec l'autre personne, elle te manque tout le temps, et puis petit à petit, t'arrives à te distancer un minimum. Mais n'importe qui de normalement constitué devait passer par cette phase là, je pense. Parce que bon, si dès le début tu continues à vivre ta vie dans ton coin, c'est que t'en as rien à battre de la gueule de l'autre, non? Je pense que la qualité de l'attachement avait beaucoup d'influence sur celle du détachement par la suite.

« Mon chien m'a pas suffit en tout cas. »

Je retins un autre rire et lui pris la main et commençais à m'avancer dans l'aéroport. C'était tellement agréable d'avoir quelqu'un à côté de toi comme ça, aussi bête que ça pouvait paraître de dire ça, j'étais trop fier, surtout quand je voyais des gens se déplacer seuls.

« Ça s'est bien passé le voyage? T'as faim? »

Quand Liam se mit à rire, je souris par automatisme. C’est étrange la manière dont je me suis attachée à lui, comment les choses se sont déroulées, moi qui n’aimais personne. Il faut croire qu’il a quelque chose de spéciale ou alors c’est sa normalité qui m’a séduite. Le fait que pour une fois, j’étais auprès de quelqu’un de rassurant, de normal, de bien en somme. De séduisant aussi. Pas touche, à moi. Bon, je suis un petit peu trop possessive. Je le regarde avant de l’embrasser doucement. Un peu comme une enfant parce que je n’ai pas l’habitude d’être avec quelqu’un. Je suis plutôt solitaire comme nana. Je ne couche même pas à droite et à gauche. Bon, je me suis adonnée aux plaisirs de la chair à Roland Garros pendant la première semaine mais ce n’était pas pareil. Maintenant que je connaissais Liam, j’étais fidèle. Il faut dire que bon, ma sexualité était étrange. Rares sont les hommes qui ont réussi à me doucher sexuellement. Je suis active que quand quelqu’un me plait réellement. Ou quand j’ai beaucoup d’alcool dans le sang.

Je minaude quand il me dit que son chien ne lui a pas suffi. Je manque d’éclater de rire. « Encore heureux, tu ne fais pas dans la zoophilie, sinon je me serai sentie trop mal. Ne t’inquiètes pas mon petit chat, je reste jusqu’à fin juillet. Tu pourras me câliner et me faire à manger autant que tu veux. Enfin, si me voir ne te saoule pas trop… Hum. » Faites qu’il ne regarde pas le foot, faites qu’il ne regarde pas le foot. Enfin, j’avais vu qu’il partait à Wimbledon à la fin du mois mais comme je serai en réunion pour décider du programme de la saison à venir parce que je suis étoile et donc je peux aider à choisir les ballets. Hum, j’avais bien quelques idées. Depuis le temps que je voulais danser sur leBoléro. Enfin, on verra ça plus tard. Je reporte mon attention sur lui quand il parle de manger. « J’ai dormi. En même temps, j’ai fait la fête et j’suis naaaaaze. Et j’ai faim. Hmm… Mangeeeer. » Je pense décidément qu’à la bouffe.