Est-ce que je devais y aller ? Ne pas y aller ? Est-ce que j’étais déjà prête à affronter une nouvelle fois Eliott ? La dernière fois c’était fini au beau milieu de la rue, il était parti alors qu’il venait de m’embrasser. Ce soir une nouvelle fois, il m’avait proposé de passer chez lui. Ça me faisait bizarre de me dire que j’allais retourner dans cet appartement où j’avais vécu avec lui. Et puis nous avions inévitablement fini par nous engueuler… C’était devenu un rite de passage. Si nous n’étions pas ensemble, nous n’arrivions pas à communiquer… Assise dans le canapé, je réfléchissais à ce que je devais faire… Avant de me lever d’un bond, il fallait que j’y aille. Je devais le faire, c’était indéniable. Je courais jusqu’à ma chambre, j’enfilais un jean noir et un débardeur gris, large. J’attrapais mes affaires et laissais un mot à mes colocataires avant de partir. Est-ce que j’avais pris la bonne décision ? Est-ce que c’était une bonne idée ? Tant pis, j’étais partie, je ne voulais pas faire machine arrière. Il voulait qu’on parle de ça, j’étais prête. Non c’était faux, je ne l’étais pas, pas du tout, mais je ne pouvais pas laisser passer cette chance. Peut-être que j’arriverai à le faire changer d’avis. J’avais peu de chances, mais je ne supportais plus cette situation entre nous. Ça me rongeait à l’intérieur. Je savais que je n’arriverai plus à avancer sans Eliott. Enfin, peut-être si au moins les choses étaient véritablement claires entre nous, c’était loin d’être le cas. Je fumais plusieurs cigarettes en marchant dans la nuit noire de San Francisco. Sans que je m’en aperçoive, il commença à pleuvoir. Plus je me rapprochais de l’appartement de mon ex-fiancé, plus j’angoissais. Plus je me rapprochais, plus j’étais trempée Arrivée devant l’immeuble, j’étais à deux doigts de faire demi-tour. Après tout notre conversation s’était – comme toujours – terminée en dispute, puis en rupture de communication. Mais j’étais là… Eliott ne savait pas que j’arrivais. Oui, il m’avait demandé de venir, mais j’avais presque refusé et puis il avait ravisé son offre. Pourtant j’étais là. Bien sur que j’étais là. Quoi qu’il arrive, j’étais toujours là. Il aurait pu me demander n’importe quoi, je l’aurais fait. Je me serais jetée d’un pont s’il le voulait. Du moment qu’il me pardonnait, du moment qu’il m’aimait. J’étais tellement prête à tout pour retrouver notre relation, pour reprendre notre histoire. Je montais les étages, cette sensation étrange de déjà-vu, un gout amer dans la bouche, revenir là après tout ce mois passé loin de cet endroit me laissait perplexe. Arrivée devant la porte, je restais impassible. Sonner, ne pas sonner ? Sans m’écouter, ma main frappa trois coups contre la porte. Je remarquais qu’à rester à attendre devant l’immeuble et j’étais complètement trempée. Super. Eliott m’ouvrit la porte. « Je suis là… »
La pluie s’abat sur San Francisco. C’est tellement rare dans ce genre de ville, de climat, que cela vaudrait bien une photo ou une jolie page de description sur Word, réservée à un éventuel écrit futur. Si je devais conformer mes émotions à un évènement climatique, alors il s’agirait bien de celui-là, ou d’un somptueux orage laissant éclater sa lumière pendant de brefs instants à travers la masse nuageuse qu’offre le ciel à nos misérables vies. Je me sens à la fois empli de tristesse, de désespoir et de colère, bien que cette-dernière domine les deux autres sentiments. En effet, Charlotte, mon ex-petite amie qui m’avait si lâchement abandonné à deux reprises, me courrait littéralement après, et j’avais promis à celle-ci de réfléchir à une hypothétique remise en couple. J’étais effrayé au plus haut point, au fond, car j’avais toujours peur qu’elle recommence et m’anéantisse une bonne fois pour toute cette fois. Et puis, il était clair que tout cela n’allait pas être au goût de tout le monde. Alors je devais peser le pour et le contre, chose que je faisais difficilement mais tant bien que mal, et prendre une décision posée. Cette décision, je l’avais prise après de longs jours de réflexion. J’avais tout pris en compte, enfin je le pensais sincèrement, et étais désormais prêt à faire part de ce que j’avais décidé d’entreprendre à Charlotte, en ce qui nous concerne. J’étais partagé entre la hâte de la voir, et la peur de retourner avec elle. Pourtant je ne pouvais pas constamment demeurer dans cet état d’esprit. Il était clair que j’aimais Charlotte, à un point inimaginable, et elle devait sûrement s’en rendre compte du mieux qu’elle le pouvait, et je savais également que les moments les plus heureux de ma vie, je les avais passés en sa compagnie, et les plus malheureux s’étaient déroulés lorsqu’elle avait disparu de mon existence, de mon champ de vue. Il devenait indéniable que la présence de Charlotte dans ma vie était nécessaire, qu’une relation posée, sereine, et sincère entre nous était la base de mon bonheur, bonheur dont j’avais tant rêvé pendant mon enfance.
Son absence devenait une réelle torture. Alors ce soir, j’avais décidé de l’inviter, de clarifier les choses en sa compagnie, et de lui faire part de ma décision tant attendue. Pourtant elle avait trouvé le moyen de me prendre la tête à un tel point que j’avais rétracté mon offre et m’étais emporté seul dans mon appartement, Julian n’étant pas là ce soir. Cette soirée s’achèvera donc sur un plateau télé, une bière, et c’est tout. Comment est-ce que Charlotte avait pu refuser la perche que je lui tendais si calmement ? Penser à cela m’énervait au plus haut point, je décidais donc de mettre cela de côté, me demandant tout de même si j’avais bien fait de prendre cette décision, et écoutais la pluie tomber de plus en plus. Affalé sur le canapé, une assiette et une bière à la main, vêtu d’un simple boxer, je me trouve surpris d’entendre quelqu’un frapper à ma porte. Je fronce les sourcils, curieux d’une visite à une telle heure et dans de telles circonstances climatiques, et fonce ouvrir la porte sans aucune gêne vis-à-vis de ma tenue. Charlotte. Je lui avais pourtant dit de ne pas venir. Je soupire bruyamment, exprimant mon mécontentement sans même m’exprimer sous forme de mots, et la laisse rentrer alors que je fonce dans ma chambre m’habiller de manière plus décente.
Je touchais le fond ces derniers jours. Depuis que j’avais quitté Elia. Pas parce que j’avais quitté Elia, mais parce que je n’avais pas réussi à retrouver Eliott. Je me sentais faible, je me sentais à l’agonie. Lui seul pouvait changer ça, mais il n’était vraisemblablement pas prêt à le faire. J’avais besoin de lui, j’avais besoin de sa présence, j’avais besoin de savoir qu’il était avec moi, qu’il était de mon coté et que je pouvais compter sur lui. Eliott avait été plus que mon petit-ami, il avait été mon meilleur ami, mon confident et j’avais toujours pu compter sur lui. Depuis que ce n’était plus le cas, j’étais en perdition. Eliott surpris m’ouvrit la porte. Il se décala silencieusement et je rentrais à sa suite. Non, ne recommence pas, ne refais pas comme l’autre soir, parle… Si tout recommençait comme l’autre soir, je ne le supporterai pas une nouvelle fois. C’était d’ailleurs pour ça que j’avais refusé de venir chez lui à la base. Parce que je ne voulais pas revivre ça, je ne voulais pas nous faire revivre ça. Nous étions tous les deux affaiblis et nous ne faisions rien d’autre que nous enfoncer encore plus à chaque fois qu’on se voyait. Pourquoi ? J’en avais pas la moindre idée… Avant que je puisse dire quoi que ce soit, il était parti. Je regardais autour de moi, tout avait changé ici et pourtant, rien n’avait changé. La décoration n’était plus la même, les meubles avaient bougés. Mais je nous revoyais, partout, Eliott et moi. Cet appartement dans lequel j’avais vécu à deux reprises. Cet appartement que j’avais partagé avec lui, quand tout allait bien. Je fis un tour sur moi-même et quand je revins à ma position initiale, Eliott était devant moi. Il s’était changé. A vrai dire, je n’avais même pas fait attention à la tenue qu’il portait, mais je voyais cependant qu’il s’était changé. Je ne souriais pas, j’en étais incapable. Je savais qu’il fallait que je m’excuse pour tout à l’heure, pour avoir refusé de venir ici, mais comment ? J’avais encore plus peur qu’avant-hier soir, lorsqu’il était saoul (même s’il prétendait le contraire) et qu’il voulait venir chez moi. J’avais eu peur qu’il ne vienne. Dans l’état où il était je refusais qu’il sorte de chez lui et je ne voulais pas qu’il vienne, que des choses se passent, seulement parce qu’il avait bu et qu’il n’avait pas conscience de ce qu’il faisait réellement. Une autre que moi en aurait surement profité, personnellement, je n’aurais pas pu faire ça. Mais j’étais plus terrifiée aujourd’hui qu’hier. J’avais peur du dénouement de cette soirée. Je ne supportais plus tout ça, j’étais essoufflée, j’étais épuisée, j’étais à bout. J’avais réussi à dormir quelques heures depuis la dernière fois que j’avais vu Eliott, mais ce n’était pas très concluant… Je regardais une nouvelle fois l’appartement, en me pinçant les lèvres pour ne pas craquer. Mais Eliott me connaissait et je savais qu’il le verrait. « Je sais pas comment tu fais pour vivre ici… J’y arriverai pas… Je nous vois partout. » soufflais-je. Mais je savais que ce n’était pas ça que je devais dire. « Ne recommence pas, à ne pas parler, je t’en supplie. » Petit silence. « Je m’excuse, pour tout à l’heure. J’ai eu peur. J’ai tout le temps peur… » Je levais les yeux vers lui, pleine d’espoir. Mais je n’avais plus l’espoir qu’il me reprenne, j’avais juste l’espoir qu’il me pardonne, je savais que c’était surement la seule chose que je pourrais obtenir de lui…
Une fois rentré dans la chambre, soi-disant pour me changer afin de paraître plus présentable, je me posais sur le dos de la porte et soufflais calmement. Charlotte était venue finalement. Le fait qu’elle ne veuille pas venir, en un premier temps, pour je ne sais plus quelle raison d’ailleurs, m’avait agacé au plus haut point et désormais je me souvenais à peine de tout le discours que j’avais préparé à l’avance. Tout allait se faire spontanément, de toute manière je pense qu’il s’agit de la meilleure des choses à faire. J’attrapais un jean slim dans mon armoire, un marcel, enfilais le tout, et me regardais rapidement dans un miroir, histoire de m’assurer de ma bonne apparence physique. Mes cernes étaient dissimulés par un produit spécial, j’étais rasé, j’étais plutôt bien coiffé, tout cela ayant été fait avant que Charlotte m’annonce son refus de venir, finalement révoqué. Je souriais au miroir, vérifiant mes dents, sait-on jamais, et filais finalement vers le salon où je reprenais un visage grave. J’adorais jouer la comédie. Certes, Charlotte m’avait fortement agacé en refusant mon invitation qui était d’ailleurs sincère et remplie de bonne intention, mais mes sentiments demeuraient aussi fort et ne changeront certainement pas aussi aisément. En bref, je revenais dans le salon, parfaitement calme. J’attendais, quoi qu’il en soit les excuses de Charlotte, et ne prononcerai rien de sympathique tant qu’elle ne les aura pas faites. Je la regardais examiner le salon, si différent par son apparence mais aussi si identique par les souvenirs qu’il contenait. J’avais tant bien que mal essayé de m’en séparer, lorsque Charlotte sortait encore avec Elia, mais rien n’y faisait, la nouvelle décoration ne suffisait pas à supprimer ces douloureux souvenirs. Elle me demandait elle-même comment je pouvais vivre ici, je me contentais d’hausser simplement les épaules, puis de murmurer un simple « Hm » quand elle me supplia de lui parler. Ces deux gestes étaient ma manière de lui manifester mon mécontentement, et cela avait dû faire son effet car elle se décida enfin à réagir de la bonne manière. Ses excuses furent plates et sincères, assez pour que cela fasse son petit effet et qu’elle fût totalement pardonnée pour son ancien refus. En gage de remerciement pour ces excuses, je m’approchais d’elle et tentais de la serrer contre moi, tout en lui soupirant un petit « J’accepte tes excuses », en espérant que mon geste ne soit pas refusé à son tour.
Tout dans la vie n’était pas contrôlable. Mon amour pour Eliott faisait partie de ces choses incontrôlables dans ma vie. J’avais essayé de fuir les sentiments que j’avais pour lui, parce que j’avais cru qu’il était possible que quelqu’un d’autre soit fait pour moi. La vérité était tout autre puisque j’avais rapidement compris que personne ne me correspondait mieux qu’Eliott, il était différent de moi, mais c’était de cette manière que nous nous complétions parfaitement. Je n’avais jamais connu un amour aussi fort, aussi puissant ce celui que j’avais partagé avec Eliott. J’étais prête à tout pour le retrouver, malgré le fait que lui n’en ait visiblement pas envie. Ca me faisait mal et ça me détruisait à l’intérieur de voir à quel point il était peut-être possible qu’il tourne la page de notre histoire et de toute façon, s’il le faisait je n’aurais jamais eu qu’à m’en prendre à moi-même, puisque c’était de ma faute. Eliot revint dans la pièce. Comme j’aurais du m’en douter il restait silencieux, ça me faisait frissonner, de peur, il fallait bien le reconnaitre. Je savais que nous devions mettre les choses au clair et soudain je réalisais, et s’il voulait mettre au clair que je sorte tout simplement de sa vie ? Est-ce que j’allais réussir à l’encaisser ? Je me demandais déjà ce que j’allais faire dans ce cas là. J’allais prendre mes affaires et retourner à Paris, plus rien ne me retenait ici, j’aurais toujours la possibilité de voir mes amis san franciscains en France quitte à revenir moi-même quelques fois. Mais je ne serai clairement pas assez forte pour affronter quotidiennement Eliott, surtout le jour où il aurait une nouvelle copine… Je ne préférais d’ailleurs même pas y penser pour le moment. Eliott se rapprocha de moi, je restais impassible, incapable de faire le moindre mouvement, de peur de déclencher une nouvelle guerre entre nous. Tout était sujet à conflit ces derniers temps entre nous, tant la tension était à son comble… Il continua de se rapprocher jusqu’à me prendre dans ses bras. J’eus un sursaut ingérable. Qu’est-ce qu’il allait faire ? Après tout, la dernière fois il m’avait embrassé avant de me laisser en plan, est-ce qu’il était en train de me dire adieu ? Pourtant, ça n’en avait pas l’air. Il soupira à mon oreille. « J’accepte tes excuses » Et seulement, je commençais à me détendre, je serrais mes bras autour de sa taille et cachais ma tête dans son cou. Puis je relevais la tête vers lui, mes yeux bleus fixant les siens. « Pourquoi je suis là ? Pourquoi tu voulais que je vienne ? » soufflais-je. J’étais toujours inquiète, inquiète de savoir à quelle sauce il allait me manger. Ne fais pas trop de morceaux de moi, s’il te plait, je suis déjà à l’agonie.
Pour mon plus grand bonheur, Charlotte ne me repoussa pas lorsque je l’attirais contre moi poitrine. Ce n’avait pas la même saveur que la dernière fois, car l’autre jour mes émotions alternaient entre la peur, l’amour et la colère. Je savais désormais que Charlotte, et qu’elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour se racheter et pour ne plus me faire souffrir. C’était du moins ce que je souhaitais, et ce dont j’essayais de me convaincre. Cette tentative d’auto-conviction avait pris son temps, mais maintenant j’étais prêt à lui accorder à nouveau ma confiance, autrefois perdue et enfouie sous un tas de représailles méritées. Ses excuses me faisaient l’effet d’un baume sur le cœur, je m’en sentais soudain plus confiant. Le refus précédant lors de cette soirée avait transformé mes espoirs de renouveau en une tristesse colérique et balayant d’un revers de main les nouveaux projets que j’avais espéré formuler aux côtés de Charlotte. Je crois qu’à cet instant, c’était encore la peur qui m’avait saisi. La peur de perdre Charlotte définitivement, car je savais que si je lui refusais mon cœur, alors elle partirait, et à ce moment je crois que je serais tombé au plus bas de mon existence, ou du moins à un niveau équivalent à celui que j’avais subi après mon agression et ma première rupture avec Charlotte. Voir Charlotte m’avait procuré un certain soulagement, bien que je ne l’ait pas manifesté ouvertement, attendant de pied ferme ses excuses pour son comportement, mais la sentir dans mes bras sans qu’elle ne proteste me procurait une énorme satisfaction, c’était quelque chose d’indescriptible. J’étais prêt à m’évader dans une rêverie, me sentant si à l’aise contrairement au premier jour où je l’avais embrassée depuis notre deuxième rupture, mais Charlotte me rappela soudainement à l’ordre, empêchant tout rêve ou toute pensée de se former. Elle me fixait de ses jolis yeux, me demandant pourquoi j’avais tant voulu qu’elle vienne me voir. J’esquissais un petit sourire et m’approchais délicatement de ses lèvres, m’arrêtant avant de l’embrasser doucement pour lui murmurer ces mots : « Je t’ai demandé de venir pour ça ». Ce baiser était différent du premier, de l’eau avait coulé sous les ponts et m’avait permis d’être plus serein et décidé à l’idée d’un futur à deux, en compagnie de Charlotte si elle l’acceptait. Je la regardais, un regard chargé d’espoir et trahissant mes pensées, et lui demandait d’un air rempli de doute face à son éventuelle réponse. « Let’s try again. One last time. » C’était notre dernière chance, et je ne manquais pas de le souligner comme pour lui lancer un doux avertissement empli d’amour, le regard bercé de tendresse et de sincérité.
Etait-il possible que je ne sois pas venue pour rien ? Rien n’était moins sur, pourtant, j’avais cette sensation que tout était sur le point de s’arranger. Après tout, Eliott m’avait pris dans ces bras et ça n’avait pas ce gout de perdition qu’il y avait quand il m’avait embrassé l’autre jour. Je sentais quelque chose de différent et j’espérais ne pas me tromper. Est-ce que je serais prête à repartir sans Eliott ce soir ? Sans pouvoir me dire qu’il était à moi, qu’il m’aimait autant que je l’aimais ? Non. J’étais prête à partir et tout laisser derrière moi. Mais Eliott me serrait dans ses bras, mon pouls se calmait, pourtant, j’avais l’impression que mon cœur s’embrasait, littéralement, c’était une sensation étrange et je ne pouvais pas la contrôler, pas tant que je ne saurais pas ce qu’il se passait entre nous, pas tant que je ne saurais ce qui allait se passer maintenant. J’aurais voulu lui dire, que s’il ne voulait plus de moi comme sa petite amie, alors qu’il me garde au moins en amie, parce que je ne supportais plus cette tension entre nous, comme si tout était prêt à exploser à n’importe quelle seconde. Mais la vérité était que j’aurais été incapable d’être une simple amie pour lui. Non, je ne l’aurais pas forcé à vouloir de moi, mais je n’aurais pas pu être présente dans sa vie d’une manière différente de laquelle je l’avais toujours été. Je savais qu’Eliott était plus qu’un ami, plus que mon petit-ami, plus qu’un fiancé, il était tout ça combiné, il était l’homme de ma vie. je l’avais compris, j’avais fait des erreurs avant de comprendre ça. Mais maintenant, je n’avais plus qu’à espérer être toujours la seule fille qui lui fallait, qu’il en s’était pas rendu compte qu’il y avait mieux ailleurs. Par pitié, qu’il veuille encore de moi… J’avais été obligée de demander pourquoi il avait voulu que je vienne, je ne pouvais pas attendre plus longtemps, je devais être fixée. Je ne pouvais plus restée dans cette position de peur, d’espoir vain… Eliott pencha sa tête au dessus de la mienne. « Je t’ai demandé de venir pour ça » Il m’embrassa. Un sentiment indescriptible s’empara de moi. Mon cerveau se mit en mode « off » je ne réfléchissais plus, enfin si… je comprenais, que c’était fini, qu’il voulait de moi, qu’il ne m’embrassait pas sans savoir pourquoi, qu’il avait pris sa décision et que j’en faisais partie, qu’il ne me laissait pas tomber. J’avais tellement besoin de lui et il était là. Juste pour moi. J’étais là. Juste pour lui. Comment expliquer ça. Je dans mes doigts son tshirt, comme si j’avais peur qu’il s’envole en fumée, que tout ça ne soit qu’un rêve, mais ça ne l’était pas. Eliott me couvait du regard et je plongeais mes yeux bleus dans les siens, attendant la suite. « Let’s try again. One last time. » Un sourire se dessina sur mes lèvres. Je l’embrassais à mon tour, il était de retour. Il était de nouveau à moi. Mon cœur sembla exploser à l’intérieur de ma poitrine. Comme si toute la tristesse que j’avais accumulé ces derniers temps venait de disparaitre sous un océan de bonheur. Je serrais mes bras autour de son cou et me mis sur la pointe des pieds pour l’embrasser à mon tour. Je l’embrassais jusqu'à en être à bout de souffle, comme si je voulais rattraper un mois sans lui en quelques secondes. Je collais mon front contre le sien. « Je te jure de plus jamais te faire du mal. » J’étais sincère, j’espérais qu’il le comprenait. Je savais que je tiendrais cette promesse parce que je ne supporterai pas de le perdre une nouvelle et dernière fois. J’aimais Eliott et rien ni personne ne pouvait aller contre ça.