« Mais... pourquoi le père noël il ressemble a tata Colette? »

J'ai cru au père noël jusqu'à mes 10 ans, ce qui me semble être un sacré record dans cette société où les enfants se retrouvent avec un ordinateur entre les mains a 2 ans. Il faut dire que le fait d'avoir vécus un peu éloigné de la ville a grandement favorisé le maintien de mon innocence, et encore aujourd'hui, je m'étonne de beaucoup de choses, non pas parce que je suis retardé mental, mais parce que j'ai passé la majeure partie de mon existence dans un blaid perdu au milieu du Montana: Plains.

Mes parents ont toujours été de braves habitants de cette ville dépassant a peine 1200 âmes, avec des jobs pas très ambitieux mais qui convenaient tout à fait pour payer le loyer et s'offrir des vacances. La grande fierté de mon père, c'est l'entreprise de dépannage domestique qu'il a montée avec son frère petit a petit, en partant de rien. Vous savez, le service plomberie, sanitaires, réparations... bref, les gens qu'on appelle parce qu'on a subitement besoin de leur aide à la maison.

Je ne me suis jamais posé de questions concernant ma carrière. Pour moi c'était naturel de faire la même chose que dad, alors même si j'ai fini ma scolarité obligatoire, je suis jamais allé dans un lycée ou autre. La vie simple? Vraiment très simple! Jusqu'à y'a deux ans en tout cas...

Suite a un accident de travail, mon père a été hospitalisé durant l'hiver mais n'est jamais rentré à la maison... ce serait un peu long a expliquer... en tout cas, tout ce que je sais c'est que ça a beaucoup affecté ma mère qui a décidé du jour au lendemain, après de longs mois de deuil, qu'on allait déménager à l'autre bout du pays afin de ne pas "trainer dans les mauvais souvenirs". Bam. C'est comme ça qu'on s'est retrouvés a San Francisco et que je me suis senti vraiment oppressé par la foule parce que je n'avais jamais mit les pieds dans une grande cité. Mais pourquoi ici? Parce que j'ai de la famille, ici... même si je les connaissais pas avant l'été passé. C'est pas très facile de s'adapter a vivre au bord de l'eau quand on est habitué aux grandes plaines, ni de s'habituer au rythme des pendulaires, mais au moins ça ne laisse pas le temps de trop réfléchir parce qu'il y a toujours quelque chose a faire ici. Si je suis content? Bah... j'sais pas trop, je fais en fonction de ce qu'on m'offre, et en l’occurrence, je me suis trouvé une place dans une entreprise de réparation qui m'a trouvé assez efficace pour me prendre a l'essai. C'était y'a 14 mois, et aujourd'hui j'y suis encore, le boss m'aime bien, je fais des rencontres... je trouve que c'est plutôt pas mal en fin de compte. Mais mon grand objectif pour l'avenir, maintenant, c'est de finir ce qu'a commencé mon père.