Je détestais les hôpitaux, en particulier le central de San Franscico qui n'était pour moi qu'une grosse blague. Enfermé depuis maintenant 2 jours je me pliais au jeu des examens encore et encore même si l’hôpital était loin de les faire pour ma sécurité mais plutôt pour assurer leur arrière. Après avoir signer un certain nombre de décharge l'opération avait fini par être prévu aujourd'hui en fin d'après midi. Cet horaire ne me convenait absolument pas bien entendu, l'opération durerait un certain temps et j'ai pas vraiment envie que mon chirurgien termine sa journée là dessus, enfin contrairement à d'habitude je n'ai rien dit. A croire qu'on m'avait drainé tout envie de vivre depuis cette appel de Robbyn. L'idée qu'il aille vivre à Moscou me rongeait de l'intérieur, c'était pas tellement le fait qu'il soit si loin qui me terrorise mais qu'il aille vivre en Russie. C'était un pays beaucoup trop dangereux même pour lui. L'inquiétude que je nourrissais à son égard me dévorer intérieurement, entre ça et l'opération qui arrivait, ce fût une hécatombe pour mon corps qui ressemblait plus celui d'un cadavre qu'autre chose. C'est fou l'effet que peut avoir l'esprit sur le physique. En outre si ça fait deux jours que je suis ici c'est à cause du léger ulcère en train de se développer dans mon estomac qui rendait l'opération encore plus dangereuse, ce dernier étant encore très petit les médecins purent le soigner rapidement mais bon on ne peut pas dire que l'effet des examens, du stress et des médicaments est rendu justice à mon corps. Ça faisait un petit moment qu'il n'avait plus été aussi mal au point pour une cause autre qu'un accident. Keenan étant parti depuis un peu plus d'un quart d'heure une infirmière en profite pour régler avec moi les derniers papier administratif, pas vraiment les plus joyeux, elle sort après avoir vérifier mes constantes tout en hochant la tête. Je sais ce qu'elle pense, un type aussi blasé et au bord du gouffre comme moi ne s'en sortira sûrement pas, en même temps qu'est ce que j'ai à perdre maintenant ? Robbyn est à Moscou et compte y rester quant à Keenan... Keenan... Il avait pas besoin de moi et même si ça me tue de le dire Léon le rendra sûrement heureux.

Tiens, la porte finit par s'ouvrir sur lui et j'essaie d'afficher un air un peu jovial ou du moins un minimum plus optimiste. Ma tête et mon regard se tournent vers lui quand il se pose à côté de moi, ces traits tiré et ces cernes faisaient peine à voir. Il était crevé, vivement que cet opération ai lieu qu'il puisse dormir sans se soucier de rien. Ces doigts glissent sur mon bras et je ne peux m'empêcher d'attraper ces derniers quand il passe sur ma main « Qu'est-ce que voulais l'infirmière ? » Jouant avec ces doigts je ne lui répond pas de suite, ma réponse ne lui plaira pas de toute façon même si c'est la vérité, laissant le silence planait un instant j'finis pas relever le regard vers lui pour dire, un peu blasé, « Elle est venu me demander si j'étais donneur d'organe. » Léger silence. « C'est pas comme si il pouvait prélever grand chose de toute façon... Et si ma réponse t’intéresse j'ai dis oui. » j'lache ensuite sa main tout en poussant un léger soupire, mon esprit me m'était face à tout un tas de scénario, autant si je meurs je m'en fiche je serais plus là pour voir ça mais lui … J'ai aucune idée de comment il allait réagir à ma soudaine absence, on s'était rapproché ces derniers mois et même si l'on était plus en couple rien qu'à son inquiétude constante ces derniers jours je devine que la pilule aura du mal à passer, entrelaçant nos doigts je ne dis rien. Tu sais que je suis pas doué pour rassurer les gens Keenan ce geste est donc malheureusement la seule chose que j'puisse t'offrir maintenant.

Mon regard capte sa crispation, bien sûr qu'il est mal, il va peut être encore moins bien que moi. Après tout si l'opération est pour moi, si ça ne se fini par ma mort la tragédie est pour lui moi je serais loin. Une partie de moi s'en veut de lui avoir fait subir tout ça, j'ai déconnais en acceptant d'aller chez lui, ça a raviver de vieux sentiments qui aurait mieux fait de rester enterré. On a vu que tous les deux on pouvait être bien ensemble et qu’éventuellement au fond on avait une chance pour que ça marche c'était bien le moment tiens. « Ouai... ok, c'est bien. » J'hoche alors légèrement la tête, ouais .. J'ai peut être pas les plus beau yeux du monde mais j'suis sur qu'un aveugle les appréciera. Je lâche ces doigts tout en imaginant ce que pourrait être la vie de ce type qui reçoit un appel en pleine nuit et a qui ont dit : Hey dude ça y est un pauvre con est mort et tu vas pouvoir récupérer ces yeux c'est cool ! Enfin j'dis ça mais c'est peut être mieux pour lui qu'il reste dans le noir et ne se retrouve pas face à notre foutu monde je suis sûre qu'il sera déçu. Le silence s'installe durant un petit moment avec que Keep n'ouvre la bouche, bordel Keenan... Si tu te voyais là maintenant.. J'm'en veux de le faire stresser autant alors qu'on est pas censé être ensemble et qu'il devrait plutôt être au chevet de Sonny en train de penser à son futur enfant et son futur chez lui. « Tu veux quelque chose ? Tu as besoin de quoi que ce soit ?! » De nouveau mon regard se pose sur lui, sourire est inutile, il lit en moi comme dans un livre ouvert quand il le veux et là... Là son attitude le montre clairement qu'il sait que je suis très loin d'être sûr de moi et de ma survis après cette foutue opération. Je soupire légèrement en rattrapant sa main qu'il a posé sur ces traits tiré pour ensuite prendre son menton entre mes doigts histoire de faire en sorte qu'il me regarde. « J'veux que t'aille te reposer et que tu arrêtes de te faire du sang d'encre pour moi. T'as besoin de sommeil moi j'ai besoin de rien et au pire j'ai des infirmière à mon service » J'lui souris alors légèrement même si je sais que ça sers à rien puis lâche son menton en glissant ma main sur sa peau, c'est peut être la dernière fois que j'peux le toucher comme ça autant en profiter. Durant un instant je regarde ces lèvres et l'envie de l'embrasser me parcours les nerfs, se serait tellement simple … Mais nan il a pas besoin de ça maintenant, relevant mes yeux à regret, je finis par me perdre dans son regard azur complètement cerné et plus vraiment très pétillant même éteint je fronce légèrement les sourcils. « T'es crevé Keenan regarde toi t'as une tête de cadavre... Tu peux plus rien faire pour moi et t'en a déjà bien assez fait crois moi et si j'avais un moyen pour te remercier … Well je le ferais... Maintenant vas te reposer okay ? J'crois que tu peux même demander des somnifère à l’accueil ils t'en donneront. » Faut vraiment que t'arrête de t'en faire autant pour moi dude... Un léger soupire franchit de nouveau mes lèvres alors qu'une pensée me frappe soudainement. C'est pas limite si Keep tiens plus à ma vie que moi...

« Non ça va aller... » Les yeux se lèvent alors qu'un soupire traverse mes lèvres. Non ça va pas aller. Rien ne va dude t'as pas remarquer ? Rien n'est a sa foutue place ici, ni moi ni toi devrions être là. Encore moins toi. T'étais pas censé arrêter de t'en faire pour moi ? Et te voilà ici, assis dans ce fauteuil à faire genre que tout va bien que tu vas bien alors qu'au fond t'es en train de te poser une centaine de question. « Sonic je t'ai promis que je resterais à tes côtés jusqu'à ton rétablissement... en tant qu'ami alors peu importe... de toute manière j'ai rien d'autre à faire... et tu me connais... même un inconnu sur le point de se faire opérer si gravement ça me ferait stresser donc le prend pas pour toi... » Un léger rire sort de ma gorge. Ouais. C'est vrai qu'il est du bon côté lui. Si le paradis existe sans nul doute qu'il y a sa place. Dans un soupire je lance. « Ouais j'avais oublier ton côté philanthrope dude. » Par la suite, mes yeux se ferment alors que ma tête se pose sur mes oreillers, j'avais pas envie de le voir là bas avec son air inquiet et son visage émincé. Cette vision je la déteste. C'est pas Keenan. Ou du moins c'est pas comme ça que je veux m'en souvenir. Rapidement je me perd dans les méandres de ma mémoire. Souriant légèrement face au flux de souvenir qui me transporté certain malheureusement me serrant le cœur par la même occasion. Savoir que je ne reverrais probablement jamais Robbyn doit sans doute y être pour quelque choses. Si parfois je pouvais maudire le disque dur qui me servait de cerveau aujourd'hui j'le voyais comme une bénédiction. J'avais encore tellement à faire dans ce putain de monde, j'suis capable de tellement de chose et pourtant … Mon foutu avenir est entre les mains d'un chirurgien médiocre. Quel destin.

Je reste dans cet état semi-onirique un peu moment, mes yeux s'ouvrent au bout d'un petit moment et j'ai la foutue impression d'être agressé par la lumière, sûrement un effet secondaire de tous les produits qu'ils m'injectent depuis tout à l'heure. Les bruits de la chambres me font tiqué alors que je repose mon regard sur Keep qui n'a pas bougé d'un pouce. Nouveau soupire. « Tu vas vraiment rester là jusqu'à ce qu'ils m'emmènent ? J'aime pas te voir comme ça. C'est pas une image que j'ai envie de garder de toi. Y'a des gens qui oublient rien ici aies un peu de compassion. » Sifflais-je légèrement agacé. Déjà qu'à la base j'étais pas vraiment quelqu'un de très calme ou gentil, mais lorsque j'étais stressé c'était encore pire, mon irritabilité n'ayant pas d'égal.

Quoi ? Ça t'étonne que je parles encore ? Tu pensais que les medoc' me rendrait doux comme un agneaux ? Raté c'est après ça. Pour l'instant disons qu'ils sont dans la phase, excitons le cerveau jusqu'à faire chier son propriétaire et le mettre dans des états émotionnellement impossible pour bien le faire chier. « Tu auras d'autres images à garder de moi quand tu reviendras dans cette chambre alors arrêtes un peu de jouer au mec chiant et incompris par nous autres être humains sans capacités mémorielle telle que la tienne... » Un soupire sort de nouveau de mes lèvres alors qu'il se lève. Encore faudrait-il que je reviennes dude. Sérieusement parfois je me demande à quoi pense les hommes normaux comme lui. Ça doit être ennuyeux de ne se souvenir que de quelques trucs ou peut être pas... La sélection de souvenir... Sans aucun doute que ça rend plus heureux. Ouais.. Après tout les hommes les plus heureux sur cette planète sont les imbéciles incapable de se souvenir du mal qu'on a pu leur faire puisque de toute façon le monde n'épargne personne. « J'ai beau ne pas avoir une super mémoire telle que la tienne... j'ai beaucoup d'image de toi que je n'aurais pas beaucoup aimé garder en tête... et pourtant je t'ai jamaisje demandé d'arrêter parce que je voulais le Sonic souriant et serein... et comme tu es cloué dans ton lit, et que bientôt tu seras encore plus shooté par les médicaments... tu n'as pas d'autre choix que d'accepter ma présence ici... » Son sourire et ce geste. Ce foutu geste. Un pincement au cœur me fait me pinçait les lèvres. J''aimerais tellement qu'on soit pas à l’hôpital. J'voudrais juste être avec lui tranquille à Venise ou à son appart' … Mais pas ici et surtout pas shooter comme ça. Nan j'aimerais juste profiter des secondes à ces côtés. En profiter pleinement. « J'aime pas être shooter par les médicaments... » Grognais-je légèrement avant de remarquer qu'il est .. Vraiment près de moi. Mais pas encore assez à mon goût, me bougeant légèrement sur le côté je lui laisse une place tout en levant les yeux vers lui. « Vas y viens là dude. » Et j'ai tellement envie de lui dire tout ce qui me crève le cœur. La question me brûle les lèvres mais .. Sa réponse me terrorise, et s'il voulait plus de moi du tout. Si après ça .. C'était vraiment fini. Après tout .. Il avait sa famille. Il allait avoir un enfant. Moi … J'ai quoi à côté ? Nan prenez pas la peine de chercher ou compter … Moi j'ai rien ouais.. Triste constat. J'ai dépassé l'âge de me construire des amis imaginaire pour me tenir compagnie. Quel idée d'avoir été m'ouvrir aux humains comme ça putain. Anthony avait raison ça n'a fait que me rendre plus faible. Je tique. Vraiment Sonic vraiment ? Te rappeler des conneries d'Anthony maintenant … ? En y réfléchissant sans Keenan... Well j'aurais jamais dépassé la vingtaine. J'aurais jamais connu Robbyn. J'aurais jamais vécu un semblant de vie normal. Tout ça je serais passé à côté. Mais est ce que vraiment ça valait le coup tout ça ? Après tout à la fin... J'me retrouve encore tout seul. Robbyn. Ce … Sale gosse de merde. Je déglutis en repensant à lui. Il avait pas le droit de me faire ça. Pas maintenant. Pas pour un p'tit connard de russe comme ça. Pas après ces conneries avec la mafia. Il avait pas le droit de se mettre en danger en me sachant dans l'incapacité de le ramener. P'tit con de sale gosse. Sans que je m'en rende compte, ma main vient se fermer sur la chemise de Keep, j'm'accroche à elle comme un désespéré. Il me reste que lui de toute façon. Je n'arrive pas à m'imaginer sans lui. Plus maintenant. Toute ces conneries et ces couples que j'ai formé avec tant de personne … Ça sonne tellement faux. Ça a toujours été lui putain. J'ai eu beau me donner un genre gros bourru solitaire qui s'en sort très bien tout seul. Ça a jamais été le foutu cas. La preuve à chaque fois que je me retrouvais seul j'partais défier la mort. Lentement je finis par relever le regard vers lui. Pourtant les mots ne sortent pas. Ils sortiront jamais. Parce que c'est comme ça. Tu fermes ta gueule Sonic. Tu la fermes seulement c'est toujours quand il le faut pas. Ma main toujours aussi serré contre sa chemise ne se rétracte pas bien au contraire je me hisse grâce à cette dernière quasiment sur lui, me posant contre son torse je me laisse aller contre ce dernier. Mon oreille collé contre sa poitrine écoutait son cœur fermant les yeux contre lui je ne bouge plus me contentant de respirer et d'écouter. C'est ça aussi l'un des plus gros soucis avec moi. Mes gestes parlent beaucoup plus que mes mots. Et il faudrait des années pour comprendre que tout passe par là.

Je le regarde avec un sourire doux, essayant tant bien que mal d'oublier le reste. Étrangement c'est assez facile à faire, c'est pas comme si il était sur le point de mourir d'une maladie incurable, c'est pas comme si il avait une bombe sur lui. Certes y'a des risques, y'a des dangers... Mais c'est Sonic. Et d'aussi loin que je me souviens à chaque fois que j'étais persuadé de plus le voir, que je le pensais mort ou à l'autre bout du monde, il débarquait, il chamboulait ma vie, mes habitudes... tout. Je vois pas de raison que ça change, même si j'ai annulé le mariage, même si on est plus ensemble, même si je lui ai dit qu'on devait chacun vivre notre vie de notre côté... je vois pas pourquoi ce à quoi ma vie a toujours été habituée changerait quoi que ce soit ! J'aime pas être shooter par les médicaments... Je rie de sa phrase et de sa voix qui ressemble à celle d'un enfant peu content de sa situation. Il ressemblerait presque à un gosse, si on enlève son truc à lui qui m'a toujours autant attiré... C'est sur que toi c'était pas les médicaments ton domaine d'extase... J'ironise avec douceur, en lui souriant. Juste taquinerie, détendre l'atmosphère je sais que c'est peu probable mais autant essayer de le faire sourire, même si c'est que pour quelques secondes...

Je le vois bouger lentement sur le lit et je fronce les sourcils en le voyant galérer légèrement les médicaments ne l'aidant surement pas avec en plus toujours ses jambes dont il est privé. Plus pour longtemps, j'ai envie de penser... Vas y viens là dude. Je sourie légèrement en me rapprochant de lui, ne voulant pas réellement le contrarié mais surtout parce que son geste est... bref. Alors que le silence revient dans la chambre je sens ses doigts se fermer sur ma chemise, ses yeux perdu dans les vagues un instant... Je fronce les sourcils n'aimant pas le voir ainsi, son geste et ma chemise qui prend très cher entre ses phalanges repliées me montrent qu'évidement il doit encore penser à je ne sais quoi, pas de plaisant évidement... De toute manière un Sonic qui pense à mille à l'heure, je n'ai jamais entendu rien de bon qui en émanait, il pense toujours au pire, imagine le pire, revoit le pire, choisit le pire. C'est Sonic, Sonic et son super cerveau qu'il n'utilise débilement qu'à fonction robotique. D'un seul coup je retrouve son regard qui revient à la réalité, un sourcil froncé je l'observe le questionnant du regard face à son silence et ses yeux qui semblent... paumés ? Aucune idée. Seulement son brusque geste et deux secondes après son corps contre moi me fait me mordre la langue. Surprit je reste stoïque quelques instants ne comprenant pas trop, avant de passer mes mains dans ses dos, une de mes mains remontant jusqu'à ses cheveux éternellement pas coiffé. Cheveux que j'ai tellement râlé il y a des années pour qu'ils se les coupent... Je sourie légèrement sans réelle joie, le serrant contre moi, étrangement les rôles étant inversé... Il me semble que depuis quelques mois de toute manière notre couple ayant implosé, ou explosé que sais-je, plus rien n'a de sens. Et je sais que j'ai absolument pas besoin de son soutien alors que de son côté... J'inspire doucement, ma main caressant ses cheveux. Je sais pas ce qui est le pire... te voir réagir comme si c'était la dernière fois qu'on se voyait... ou de me dire que quand tu sortiras du bloc tu me demanderas un café noir et dégoutant avec une clope ou je ne sais quoi parce que tu étais persuadé de ne plus y gouté... Je dis avec un léger sourire à mi-voix, alors que mes doigts ne cessent de jouer dans ses cheveux...