Weed me mordillait le pied depuis près de dix minutes. Je ne bougeais pas, allongée sur le canapé et les yeux rivés vers le plafond. J'avais l'air stone, esseulée, perdue. Mon regard vitreux ne cillait pas et maintenant sa cible verrouillée. J'avais plus l'air d'une dérangée qu'autre chose mais je n'en avais pas grand chose à faire: le seul témoin était mon chien, toujours occupé à me rendre unijambiste. « Il faut que j'arrête de le voir. Il faut pas que ça fasse comme pour Khris. Il faut pas que ça devienne pire qu'avec Khris. » me dis-je calmement à moi même, les mains entreposées derrière ma tête. Il fallait que j'arrête de voir Drew, même amicalement. Cette histoire sentait les problèmes à plein nez et la Gossip Girl avait bien fait d'en parler dans son article, cela m'avait fait prendre conscience du feu avec lequel je jouais.
Je sentais irrévocablement que je pouvais tomber amoureuse de lui. C'était une de ces choses qui ne s'expliquaient pas mais se savaient, et le processus était déjà en marche. J'aimais passer du temps en toute amitié avec lui, mais jusqu'à quand ? Le jour où tout cela n'allait plus me suffire, j'allais tout simplement me trouver face à un mur, une voie sans issue. Je devais arrêter de voir Drew avant de me perdre. Devoir ou pouvoir ?
Trois bruits sourds, soudains et vifs. Quelqu'un venait de frapper à la porte, ce qui me fit me redresser brusquement. Charlotte n'était pas là, probablement partie voir Eliott. Un pas, deux pas, trois pas. Weed me tournait autour en remuant sa queue touffue. Quatre pas, cinq pas, six pas. Je plaçais mon oeil près du judas de la porte. Khris Eden Jones, en personne. Je fis tourner la clé dans la serrure puis tournai la poignée fermement afin d'entre-bailler la porte. « Bonsoir monsieur Jones. Je suis dans le regret de vous annoncer que miss Marchand n'est guère présente ce soir. » Je fis demi-tour tout en laissant la porte ouverte. « Mais si tu as quelque chose à prendre dans sa chambre ou un truc du genre vas-y. » Je me reposais sur le canapé, un peu blasée. Je n'avais pas reparlé à Khris depuis notre dispute dans son appartement. Il était toujours aussi beau, mais quelque chose était différent. Comme si j'avais digéré notre relation passée. Il était si proche de moi et pourtant encore si lointain. Ses mots me manquaient, son être me manquait. Mais plus de la même façon qu'avant.
Des heures qu'il tournait en rond dans son salon, fumant clope sur clope. Il pensait, il pensait trop et c'était une plutôt mauvaise idée vu son état. Beaucoup trop de drogues et d'alcool accumulé, peu de nourriture et d'eau et encore moins de sommeil. En fait, il n'avait pas dormi depuis qu'il avait quitté Frankie. C'était impossible de s'endormir sans elle, complètement seul, le lit était vide et trop grand pour une seule personne. Il s'était habitué à sa présence et maintenant qu'elle n'était plus là, elle lui manquait horriblement. Il avait besoin d'elle et partout où il allait il l'imaginait avec lui. Comme ça, on dirait qu'il est devenu fou – en fait c'est presque ça – mais en réalité il se demande juste à quel point serrait-il heureux si elle était là ? Beaucoup plus heureux, même si elle ne l'aimait pas, il avait besoin d'elle. Il ne pouvait plus vivre sans elle. L'accepter lui avait fait mal, mais, il avait réussi à s'y faire. De toute façon il ne pouvait rien faire contre ça, il aurait pu baiser n'importe qu'elle fille ou mec qu'il n'aurait pensé qu'à elle. Et c'est pour ça qu'il ne l'avait pas fait, depuis qu'ils n'étaient plus ensemble, plus rien. Aucune baise et il commençait vraiment à souffrir. Khris devait faire quelque chose, il voulait la retrouver et faire en sorte qu'elle l'aime. Il ferait tout son possible pour qu'elle tombe amoureuse de lui, puisqu'elle ne l'était pas – enfin, ça, c'était ce qu'il pensait stupidement. Mais comment faire ? Là était la question, il avait toujours été un handicapé des sentiments, il ne savait pas quoi faire. Aller la voir directement ? Lui parler par message ou l'appeler ? Putain, ça lui prenait de plus en plus la tête. Et, enfin, il eu une idée. Il fallait qu'il demande a une fille. Qui était la mieux placée par rapport à lui ? Charlotte, évidemment. Il fallait qu'il aille la voir et qu'il lui parle de Frankie. Mais, bizarrement, il n'avait pas envie de lui en parler, pas à elle. Et un deuxième prénom et un deuxième visage apparurent dans sa petite tête. Levanah ? Cette fois il était vraiment devenu fou. Ils s'étaient réconciliés, mais pourquoi avait-il envie d'en parler à son ex-petite amie, son premier réel amour ? Il n'en savait rien, mais il allait le faire, même s'il ne savait pas trop pourquoi. Il sortit de chez lui, entrant dans sa voiture et conduisant jusqu'à chez Levanah et Charlotte. Ça lui faisait quand même bizarre que sa meilleure amie et son ex vivent dans le même appart... Mais, à cet instant, c'était bien pratique. Il en parlerait à la première qu'il trouverait, si l'une n'était pas là il en parlerait à l'autre. Il continuait de penser qu'il devait en parler à Levy, ne cherchant toujours pas à savoir pourquoi. Il avait déjà assez mal à la tête, pas besoin d'en rajouter encore une couche. Il se gara n'importe comment au pied de l'immeuble, il n'allait pas y passer la nuit de toute façon. Il monta les escaliers et se retrouva devant la porte, hésitant. Si c'était Charlotte il n'y aurait pas de problème, mais il ne voulait pas lui en parler. Si c'était Levanah, il ne savait pas si elle accepterait de lui parler. Il frappa, attendant qu'on vienne lui ouvrir. La première chose qu'il vit ? Des cheveux blonds, quelques centimètres plus bas que sa tête à lui. Son ex, bon bah, il avait fait son choix. « Bonsoir monsieur Jones. Je suis dans le regret de vous annoncer que miss Marchand n'est guère présente ce soir. » Elle s'éloigna de la porte, repartant en direction du salon. « Mais si tu as quelque chose à prendre dans sa chambre ou un truc du genre vas-y. ». Khris entra, fermant la porte derrière lui. Les mains dans les poches arrières il s'approcha de la blonde, assise sur le canapé.
- J'suis pas venu pour Charlotte, il faut que je te parle.
Il attendit quelques secondes, la regardant, il allait vraiment faire ça ?
- De Frankie.
En prononçant son prénom sa voix trembla, ajoutant une note dramatique au tableau pitoyable qu'il était déjà. La peau plus pale, les cernes, les yeux explosés. Bravo, t'as pas l'air d'un con.
Khris prit place à mes côtés, sur le canapé. Je ne m'étais jamais sentie ainsi, vacillante entre la nostalgie et l'espoir. Le passé et l'avenir. C'était ça, le présent ? Je me sentais bien à côté de lui, mais tout était différent. Peut-être n'étions-nous plus les mêmes ? Peut-être étions-nous meilleurs ? Peut-être avions-nous... grandi ?
« J'suis pas venu pour Charlotte, il faut que je te parle... de Frankie. » J'avais tellement redouté ces mots ces derniers temps que l'habitude du pire m'y prépara. Je souriais légèrement alors que les larmes me montaient aux yeux. Je n'aimais pas Frankie non pas parce qu'elle avait le potentiel pour rendre Khris heureux, mais parce qu'elle me donnait l'horrible impression (à tort, d'ailleurs) qu'elle avait réussi à banaliser voir supprimer tous les moments que j'avais passé avec l'aîné Jones. Personne ne tend à être oublié et même si j'avais essayé de m'éclipser de la vie de Khris en septembre dernier, le temps m'avait appris que cela n'était jamais aussi simple. Frankie, elle, me donnait l'horrible impression ne n'être... rien. Comme si elle était moi, mais en mieux.
Instantanément, je pris la main de Khris dans la mienne, tout en gardant mon regard rivé droit devant moi. « Elle peut te rendre heureux, c'est ça ? » Bien sûr qu'elle le pouvait, elle était même celle qui en avait la plus grande capacité. La main de l'aîné Jones tremblait, ce qui me fit la serrer un peu plus fort. « Pourquoi est-ce que tu la laisses partir, alors ? » Je remontais mes pieds en tailleur et prenais une cigarette dans mon paquet avant d'en proposer une à mon singulier interlocuteur. Briquet, flamme, fumée. L'odeur de Khris se mêlait à celle de la garrot que je venais d'allumer mais n'en était pas brouillée. J'aimais son parfum et sa présence parce que je les connaissais. Ils étaient de vieux amis, en quelques sortes.
Une larme roula le long de ma joue, échappée de sa prison cellulaire. Je n'avvais plus honte d'être ainsi devant lui. A quoi bon ? C'était en touchant le fond qu'on avait chacun ressenti la profondeur de l'autre, qui il était vraiment et surtout qui il ne pouvait être. Dans notre cas, nous avions fini par comprendre qu'ensemble nous ne pouvions être entièrement heureux, demeurer complètement satisfaits. Nous en avions voulu toujours plus, encore plus, éternellement plus et cela jusqu'à notre fin. Nos actes (et la chance, sans doute) voulurent que notre couple s'effondre avant qu'il ne nous détruise nous. Une seconde larme coula. Nous étions là, l'un à côté de l'autre, et il acceptait de m'avoir dans sa vie malgré tout. J'avais attendu ce jour depuis des mois à proportion que Khris avait attendu Frankie toute sa vie.
Assis à coté d'elle, il se sentait bien. Un peu plus apaisé que d'habitude, beaucoup plus apaisé que lorsqu'il était seul. Levanah était son ex petite-amie, mais elle était aussi son premier amour et une personne en qui il avait confiance maintenant. Même après toute la peine qu'il avait ressentit par sa faute, même après qu'elle soit partit à Rome. Khris était heureux qu'elle soit là pour lui, elle aurait très bien put le rejeter. Ils n'étaient pas amis, ils n'étaient pas ennemis. C'était beaucoup plus compliqué que ça en fait et il n'arrivait pas à mettre les mots sur la relation qui les unissait à présent. La blonde lui prit la main, sa main trop grande par rapport à la sienne et beaucoup trop tremblante à cet instant précis. Elle la serra et il se calma un peu. Elle était là, elle était là pour lui. Il n'avait jamais espéré qu'elle le soutienne dans un moment pareil. N'était-elle pas censée détester Frankie ? Après tout elle l'avait « remplacée ». Khris la voyait pas comme une copie de Levanah, il ne l'aimait pas parce qu'elle lui ressemblait. Il l'aimait parce qu'elle était Frankie, il ne cherchait pas à retrouver son ancienne petite amie, il savait bien que toute relation amoureuse serait un échec avec elle. Ils ne s'aimaient plus, ils s'étaient fait trop de mal pour se remettre ensemble et elle appartenait au passé. Elle resterait toujours dans un coin de son cœur, comme son premier amour, comme celle qui lui avait redonné le sourire pendant un certain temps. Il posa les yeux sur l'hawaïenne et se rendit compte qu'il ne ressentait plus aucune haine envers elle et qu'il comprenait finalement pourquoi elle était partie. Il avait été trop stupide pour remarquer qu'ils ne pouvaient pas rester ensemble plus longtemps, elle avait été assez intelligente pour le quitter sans rien dire, il l'aurait retenue sinon. « Pourquoi est-ce que tu la laisses partir, alors ? », il la regarda sans rien dire. « Pourquoi est-ce que tu la laisses partir, alors ? », comment faisait-elle pour lire dans ses pensées de cette façon ? Levanah le connaissait vraiment, peut-être plus que n'importe qui. Il était sur d'avoir fait le bon choix, il fallait qu'il lui en parle à elle, pas à Charlotte. Khris prit et alluma la cigarette qu'elle lui tendit, la fumée qui passait devant le visage de la jeune femme lui rappela l'époque où ils étaient ensemble. Fumant au lit après l'effort. La larme qui roula le long de sa joue le fit sortir de ses pensées, il était surpris. Pourquoi pleurait-elle ? Il n'avait encore rien dit ou presque. Instinctivement il attira la blonde contre lui, il avait besoin d'elle. Il avait besoin de quelqu'un sur qui se reposer et quelqu'un pour le soutenir. La sentir au creux de ses bras lui fit du bien, il avait du mal à retenir ses sentiments à cet instant. Surtout sa douleur, mais ses larmes restaient bloquées dans sa gorge, lui donnant beaucoup de mal pour parler d'une voix audible et claire. Sa fierté masculine l'empêchait de pleurer et surtout devant elle. Le silence pesait sur lui et il se décida enfin à parler, pour ne pas mourir étouffé.
- J'ai besoin de toi Levy, j'ai peur.
C'était sortit tout seul, mais il ne regrettait pas. Justement parce que c'était Levanah et qu'il savait qu'il pouvait tout lui dire.
- Elle ne m'aimera jamais. Comment peut-on aimer quelqu'un qui est incapable de montrer ses sentiments ?
Il enfoui son visage dans ses cheveux blonds, il ne fallait pas qu'il pleure. Il était déjà assez pathétique.
« J'ai besoin de toi Levy, j'ai peur » J'avais déjà entendu ces mots mais dans un autre lieu, une autre époque, un autre contexte. A l'instant même où Khris m'entraina près de lui et où ces mots sortirent de sa gorge, un faible sourire se dessina sur mes lèvres. Une partie de moi était profondément sereine. La situation n'était pas ambigüe, loin de là: elle était même aussi limpide que de l'eau de roche. Khris aimait Levanah, Levanah aimait Khris, Khris aime Frankie, Frankie... aimait-elle Khris ? A ce moment là, je n'en étais pas certaine. Comment le pouvais-je ? J'étais restée au stade de Frankie la poufiasse qui faisait souffrir Khris. Frankie, la moi-en-mieux. Non, je ne savais pas encore qu'elle était surtout celle qui pouvait lui donner le plus d'amour.
Alors que je tirais une nouvelle fois sur ma cigarette, je serrai un peu plus la main de Khris afin de lui montrer que, moi aussi, j'avais besoin de lui. Il m'avait marquée pour le restant de mes jours, lui et l'amour qu'il m'avait donnée. Je le savais. Il m'avait appris (probablement inconsciemment) les vices, certes, mais aussi les joies de l'amour. Cette plénitude du coeur. Aujourd'hui je savais que je ne pouvais retrouver ces sensations avec lui, mais je n'en étais pas triste. Nous avions fait ce que nous avions à faire, nous nous étions détruits à proportion que l'on s'était aimé. « Elle ne m'aimera jamais. Comment peut-on aimer quelqu'un qui est incapable de montrer ses sentiments ? » Mon sourire augmenta de nouveau alors que Khris enfouissait son visage dans mes cheveux. Mes yeux brillaient toujours des larmes que je n'osais laisser couler.
« Elle continue de commenter sur ton facebook. Elle n'arrive pas à t'ignorer. Elle continue de faire des sous-entendus à propos des filles sur tes photos... » je retins ma respiration une seconde ou deux, consciente de ce que j'allais dire ensuite. « ...et toi et moi, on se détestait, au début. Ne pas montrer ses sentiments, ce n'est pas ne rien éprouver du tout. » Preuve ? Alors que Khris assumait ses sentiments envers Frankie, moi, je me torturais à propos de ceux que j'avais envers Drew. Je ne lui montrais pas mon affection, mais elle était belle et bien présente, là, au fond de mon corps maigrichon. « Est-ce que tu as l'impression que... chaque jour tu l'aimeras encore plus, que... comme un puis sans fond, comme si ton amour pour elle ne pouvait cesser de grandir, grandir et grandir ? » J'avais besoin de lui poser cette question, car c'était moi même ce que je ressentais vis à vis de Drew. Si Khris ressentait cela, il devait se battre ou tout du moins mettre des choses au clair avec Frankie. Et si il n'éprouvait pas cela... il devait se battre quand même.
Il était perdu, complètement perdu au milieu du néant que Frankie avait laissé en le quittant. Il n'était plus rien sans elle et il s'en rendait peu à peu compte. Elle ne l'aimait pas, il en était sur, il se persuadait que personne ne pouvait l'aimer et qu'il resterait seul jusqu'à la fin de sa vie. Il ne savait plus quoi faire pour sortir du « mal-être » dans lequel il s'était enfermé après avoir rompu avec elle. Il avait plus que jamais besoin de quelqu'un pour le guider et lui dire quoi faire. Et elle était là, il n'en revenait toujours pas que Levanah soit là pour lui. Elle avait été une ennemie pendant si longtemps, il l'avait détesté autant qu'il l'avait aimé : beaucoup trop. Khris tira sur sa clope qu'il avait presque oublié, tenant toujours la blonde dans ses bras. Il ne voulait pas la lâcher, il avait trop peur de devoir retourner dans sa dépression. S'il la lâchait, il ne penserait qu'à Frankie, ce qui ne ferait que le blesser un peu plus et n'arrangerait pas la situation du tout. « Elle continue de commenter sur ton facebook. Elle n'arrive pas à t'ignorer. Elle continue de faire des sous-entendus à propos des filles sur tes photos... », elle marqua une petite pause, « ...et toi et moi, on se détestait, au début. Ne pas montrer ses sentiments, ce n'est pas ne rien éprouver du tout. ». Elle avait raison, ils avaient joué pendant longtemps avant de se rendre compte qu'ils étaient amoureux l'un de l'autre. Il se rappelait encore de la première fois où ils avaient couché ensemble et où Levanah lui avait vidé un verre d'eau dessus, pour le faire réagir. Et Khris avait toujours eu du mal pour exprimer ses sentiments, sans doute à cause de sa famille ou personne ne s'aime, peut-être pour d'autres raisons, qui sait ? Le fait était qu'il n'y arrivait pas et ça avait été le cas avec Levy, il lui avait avoué son amour, mais n'avait sans doute pas été assez démonstratif. En même temps, il n'arrivait pas à croire à la première partie de sa phrase. Frankie avait fait tout ça, il l'avait remarqué, mais il n'arrivait pas à réaliser que si elle faisait tout ça ce n'était que pour une seule et unique raison. Elle était amoureuse de lui. Non, il préférait penser qu'elle n'était qu'une chieuse de première, obstinée à lui rappeler son existence pour qu'il continue de souffrir. Ou peut-être était-elle tout simplement vexée qu'il l'oublie aussi vite, au du moins qu'il fasse semblant. « Est-ce que tu as l'impression que... chaque jour tu l'aimeras encore plus, que... comme un puis sans fond, comme si ton amour pour elle ne pouvait cesser de grandir, grandir et grandir ? », la respiration de Khris s'arrêta un instant, tout comme son cœur. Merde, pourquoi devait-elle toujours trouver les mots exacts ? Il aimait Frankie et oui, son amour continuait à grandir de jour en jour, malgré leur séparation, malgré le fait qu'il croit qu'elle ne ressentait pas la même chose pour lui. Les larmes grandirent et la douleur dans sa gorge aussi, il devait pourtant se retenir. Il se demandait s'il était capable de parler.
- Oui.
Un murmure presque inaudible, prononcé en par une voix tremblante et éraillée. Non, en fait, il ne pouvait pas tellement parler. Mais il savait que Levanah comprendrait de toute façon, elle le connaissait assez pour ça. Et soudain il se posa une question, si elle décrivait si bien ce sentiment, était-ce parce qu'elle le ressentait aussi ? Khris ne se demanda pas si elle était amoureuse de lui, cela ne lui vint même pas à l'esprit. Mais, qui ? Il mit de cotés ses problèmes pendant un instant, il voulait être là pour elle puisqu'elle était là pour lui. Il recula son visage de sorte à pouvoir la regarder. Les sourcils légèrement froncés, histoire qu'elle ne voit pas ses yeux rougies par les larmes toujours retenues.