La fatigue. Intense. Accablante. Ecrasante. J’avais besoin d’une pause. Et le plus vite serait sans doute le mieux. Mes cauchemars ne me laissaient aucun répit et les nombreux cernes sous mes yeux témoignaient de mes longues nuits sans sommeil. Naïve, d’avoir cru que le temps, telle une puissante vague, déferlerait sur ce passé auquel je tentais vainement d’échapper. On n’oublie jamais. On vit avec. Encore faut-il savoir comment le faire. Encore faut-il avoir le courage de le faire. Ce courage là, je ne l’avais pas. Je ne l’avais jamais eu.

Désireuse de chasser ces réflexions sombres, j’entrais sous la douche et restais une bonne heure sous le jet d’eau chaude. La facture sera exorbitante mais qu’importe. J’aimais bien trop ces moments pour me soucier d’une telle chose. Adieu réflexions perfides. Une paix intérieure, même factice, même temporaire me convenait.

C’était mon jour de congé aujourd’hui et j’avais décidé de sortir. Cela devait bien faire deux bonnes semaines que je ne m’étais pas amusée et ce à cause de mon travail. En effet, ces derniers temps nous étions complets si bien que je n’avais pas une minute à moi et lorsque je rentrais, tout ce que je désirais c’était mon lit. De plus, je me devais la fermeture du club au moins trois fois par semaine, de quoi prendre tout mon temps libre. J’aimais certes mon travail, mais si je continuais dans cette voie, je ne ferais pas long feu et je finirais sans doute par mener la vie frustrée d’une bonne sœur. Trop peu pour moi. Je voulais sortir. M’amuser. Danser. Boire. Et oublier dans les bras d’un beau ou d’une belle inconnue. Programme des plus alléchants.

« Où sont passées ces foutus chaussures ?! Bordel ! » criai-je. Voici désormais une bonne heure que je retournais l’appartement à la recherche des mes chaussures préférées. Une heure était sans doute exagérée mais mon impatience et mon agacement grandissants n’étaient, eux, pas du tout amplifiés. Je les retrouvai finalement sous mon canapé, me demandant brièvement la manière dont elles s’étaient retrouvées là.

J’avais décidé de sortir l’attirail lourd ce soir. Effectivement, c’était mon retour dans le monde des plaisirs nocturnes depuis longtemps et je n’avais aucune envie de rentrer seule. J’optai donc pour une robe moulante noire, épousant parfaitement mes formes et accessoirement facile à enlever. Je vérifiai une dernière fois mon maquillage, discret aux reflets argentés qui me donnait un air indéchiffrable et inaccessible ainsi que mon allure. J’étais prête. Sexy, séductrice et séduisante. Objet de désir. J’enfilai mon imperméable et c’était partit.

J’arrivai très vite au Ruby skye et me garai tranquillement. Ne me sentais pas d’humeur à faire la queue comme les autres ce soir, je laissais alors mon manteau dans la voiture et décidai de jouer avec les atouts dont la nature m’avait gratifiée. J’avançai vers le videur. Assurée. C’était le secret si l’on voulait obtenir quelque chose des hommes, ils aimaient cela. Attention cependant à ne pas déborder d’assurance. Une main dans les cheveux. Innocemment bien sûr. Il ne fallait pas donner l’impression de trop les aguicher. Un sourire à la fois plein de promesses et candide. Tout est dans la suggestion. La personne y verra ce qu’elle a envie de voir et le tour était joué. Il me laissa entrer non sans un clin d’œil et un regard insistant sur mes fesses que je pouvais sentir bien que je fusse de dos. Ah, c’était facile. Tellement facile que c’en serait presque ennuyeux. L’ambiance était à son comble. Je décidai donc pour bien commencer la soirée, de passer par le bar où avant que j’eus même le temps de m’asseoir, un jeune homme s’approcha de moi pour m’offrir à boire. Je commandai un vodka-redbull, ma boisson fétiche tout en l’observant discrètement. Il était grand, le teint hâlé, un sourire charmeur et franchement beau. Le seul point négatif était son débit de parole. Il parlait trop. En l’espace d’un quart d’heure, alors que j’en étais à mon sixième verre, je connaissais tout de sa vie. Je savais qu’il avait passé son enfance au Kansas, que ses parents l’avaient élevé selon l’idéologie catholique, qu’il avait perdu sa virginité à l’âge de quatorze ans durant une soirée de Bryan, son meilleur, qui lui volera par la suite sa copine, qui elle-même avait eu les jambes très légères en compagnie de l’équipe de football de son lycée.

Il semblait impossible de stopper ce moulin à parole dès qu’il était lancé. « J’en ai rien à foutre de ta vie, en tout cas merci pour les verres. » dis-je d'une voix sensuelle en approchant ma bouche de son oreille puis me levai une fois mon verre vidé pour aller danser, l’abandonnant, lui et sa mine dépitée. Je me déhanchai au milieu de la piste sous le regard de plusieurs mecs clairement excités. La nuit promettait d’être intéressante, espérons que le prochain ou bien la prochaine répondrait à mes attentes.

Plusieurs mecs vinrent m’encercler alors que je me déhanchai sensuellement, d’ailleurs je dansai avec plusieurs d’entre eux, les chauffant, les aguichant mais sachant pertinemment qu’aucun d’eux n’aura mes faveurs ce soir. Je savais fort bien que je pouvais trouver mieux et en attendant ce mieux, je m’échauffais avec les sous-marques. Cela m’amusait de les voir aussi pendu à chacun de mes mouvements, d’oser croire que l’un d’entre eux aura le plaisir de coucher avec moi. Ah, stupidité masculine. Il suffisait d’agiter un peu le derrière pour qu’il y soit collé comme des mouches. Comique. J’aspirais à autre chose ce soir. Et puis soyons honnête, ils n’étaient franchement pas beaux, mignons tout au plus, mais c’était tout et je n’avais pas sortit le grand jeu pour me retrouver avec quelqu’un de moyen.

L’un d’entre eux eut d’ailleurs l’audace de m’attirer dans ses bras pour danser un slow. Il se colla instantanément à moi, comme s’il désirait marquer son territoire. Cela ne me plaisait, ni ne me déplaisait. J’aimais les garçons qui avaient de l’audace, cela signifiait qu’ils savaient faire preuve d’imagination une fois au lit. Et l’imagination, j’adorais ça. Je le laissais donc faire, après tout rien n’était encore décidé. Peut-être que, si jamais, je ne trouvais personne d’autre, je me rabattrais sur lui. En tout cas, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il était rapide, je sentais déjà ses mains se balader le long de mon dos pour prendre place sur mes fesses. Le message était clair « J’ai désespérément envie de toi, je ne pense pas tenir plus longtemps », d’ailleurs la dureté que je sentais contre mon bas ventre me le prouvait. Dommage pour lui, j’avais une envie folle de m’amuser ce soir.

Je me mis donc à le séduire de la plus violente manière, dansant contre lui, passant doucement mon nez sur cou, mes lèvres sur sa mâchoire puis collant mes lèvres à son oreille, alors que j’étais prête à lui signifier mon refus de poursuivre l’affaire dans les toilettes, dans sa voiture ou que sais-je encore, j’entendis une familière. « Lera ? » Je me retournais immédiatement et que ne fut pas surprise de trouver Minnie derrière. Ma jolie brune. Je ne pus m’empêcher de la détailler avec, je le savais, un regard de prédateur. Elle était clairement magnifique et désirable. Je crois que j’avais trouvé la personne de ma soirée. De toute façon, Minnie leur était supérieure en tout. Je lâchais ma proie de seconde zone non sans lui avoir ânonné un séduisant « Finalement, je pense que t’iras te soulager seul ce soir » avant de me rapprocher de la jolie brune. « Graouuuuuu , sexy ! Avoue que c'est pour moi que tu as sortie le grand jeu … » susurra-t-elle à mon oreille, avant de déposer un baiser de la commissure des mes lèvres. Les festivités étaient lancées. « Je suis démasquée » avouai-je d’une voix faussement coupable. « Je te ferais dire que la plus sexy ici, c’est toi. Si je n’étais pas certaine que c’était pour moi, je serais jalouse » contrais-je d’un ton malicieux.

Soudain ma chanson favorite retentit dans tout le club, « got 2 luv u de Sean paul », ni une, ni deux, j’entrainais ma belle Minnie au milieu de la piste. Les six verres de vodka-redbul agissant et le désir grandissant, je me collai immédiatement à elle et dansai lascivement contre elle. Je passai mes bras autour de son cou pour me rapprocher un peu plus d’elle. « Je suis bien contente de te voir ce soir ! » lançai-je dans un sourire séducteur. Je savais que mes précédents partenaires n’en perdaient pas une miette et le fis discrètement savoir à Minnie dans un hochement de tête dans leur direction. « Ca te dirait de t’amuser avec eux, de leur faire un spectacle qu’ils n’oublieront jamais ? » ma voix pétillait de malice et je savais que la jolie et moi, étions souvent sur la même longueur d’onde à ce sujet. Certains trouveraient sans aucun doute ce jeu cruel mais il n’en était rien. Quoique si finalement. Mais où serait l’intérêt sinon ? En plus, je me foutais pas mal de ce que les gens pouvaient bien penser de moi. Me prendraient-ils pour une pute ou pour une salope, que cela ne m’émouvrait même pas. Jouer avec l’égo masculin est tout simplement jouissif. Leur faire croire que tu es très intéressée par eux, que tu n’aurais qu’une envie, qu’ils te prennent rapidement dans un coin, peu importe l’endroit, puis, alors que leurs désir est à leur paroxysme, tu te casses, avec une fille de surcroît. C’était réellement cruel pour eux, puisque, bien que les sentiments n’étaient pas en jeux, les hommes pensaient généralement avec leur troisième bras. Tant pis. C’était ma revanche sur la vie. Ma revanche sur eux. Ma revanche sur lui.

Il était temps de leur assener le coup de grâce, me rapprochant encore de Minnie, mes lèvres se baladèrent dans son cou, sur sa joue pour finir sur sa bouche. Un baiser passionné, dans lequel je lui faisais part de mon envie sauvage de lui arracher tous ses vêtements. « Tu es vraiment sexy ce soir. » chuchotai-je en regardant par-dessus son épaule avant d’éclater de rire en voyant un groupe de mecs nous observer attentivement. « Je crois que tes copains ne vont pas tenir longtemps sur leur deux jambes »ris-je en la faisant se retourner.

Il n’y avait pas à dire Minnie et moi étions sur la même longueur d’onde, c’était d’ailleurs pour cela que j’aimais passer du temps en sa compagnie, en plus de ces divines parties de jambes en l’air qu’elle pouvait m’apporter. Nous avions la même façon penser, le même désir de vouloir mettre la gente masculine à genoux et lorsque l’on trouve une personne qui a autant de passion que nous, le mieux est de la garder. A chaque fois que nous nous retrouvions, l’ennui n’était pas permis.

Je me retournai pour voir comment mes partenaires de tout à l’heure avaient pris ce baiser enflammé et le moins que l’on puisse dire c’était que cela leur avait fait grand effet. Ils nous dévisageaient avec des yeux ouverts comme des soucoupes et la bouche entrouverte. On eut dit qu’ils n’avaient jamais vu deux bombes s’embrasser avec tant de fougue et semblaient d’ailleurs incapables de bouger comme si la scène leur avait privés de toute réflexion, ils demeuraient immobiles à nous fixer, hébété. C’était tellement comique je ne pus retenir mon rire. « Mission accomplie ma belle » dis-je à Minnie à l'oreille, profitant de l'occasion pour en mordiller le lobe. D’ailleurs, je remarquai bien vite que notre petit jeu n’avait pas seulement été sur nos partenaires respectifs, mais aussi sur d’autres mecs. Nous avions fait sensation et ce n’était pas pour me déplaire. J’imaginais que Minnie non plus.

Le gosier en feu, j’entrainais ma belle brune au bar où nous commandâmes. Je pris comme à mon habitude un vodka-redbull que j’avalai dans un souffle. Avant que j’aie le temps d’ordonner un second, on m’en avait déjà déposé un devant moi, de même que pour Minnie. Je lançai un regard d’incompréhension à mon amie puis au barman qui nous indiqua un groupe de trois mecs assis non loin de nous. Mes précédents compagnons, sourire aux lèvres. Ils nous avaient suivis. Je me contentai de faire un petit signe avec mon verre en guise de merci et l’avalai également d’un trait. Sans doute avaient-ils pris cela pour une invitation puisqu’ils nous rejoignîmes en quelques enjambées. Ah, Dieu qu’ils étaient collants ! Il fallait croire qu’ils ne comptaient pas rester sur une défaite et s’ils ne pouvaient m’avoir seule, une partie à cinq ne semblaient en aucun cas les déranger. Je soupirai. C’était drôle au début, mais là cela devenait carrément pathétique. Je ne me souvenais pas leur avoir fait une quelconque promesse en m’amusant avec eux. Détestaient-ils tant que leur orgueil de mâle soit blessé qu’ils continueraient de nous suivre toute la soirée pour obtenir ce qu’ils désiraient ?

Les voilà qui approchaient en conquérants. Ils se séparèrent, un alla s’assoir à côté de Minnie, un à mes côté et le dernier resta debout au milieu de nous deux, nous commandant encore des verres. Ma patience avait ses limites et ils venaient de les franchir. Je détestais ces genres de personnes qui étaient incapables de comprendre le moindre petit message. Ces gens que tu avais beau envoyer paitre et qui revenait toujours. Ces gens qui avait un égo tellement surdimensionné qu’ils n’acceptaient aucun refus. Sans doute avaient-ils l’habitude d’emmener toutes les filles qu’ils accostaient en boite de nuit dans leur nuit si bien qu’ils ne pouvaient s’autoriser un échec.

Ce fut la goûte d’eau qui fit déborder le vase lorsque, celui qui était positionné entre nous, passa ses mains dans le creux de mes reins. J’avalai doucement mon verre et sans même me retourner vers lui je luis dis calmement « retire immédiatement ta main de là. » Il s’exécuta. Mes accents avaient été mesurés, froids et menaçants. Je voulais passer une soirée de rêve en compagnie de ma belle brune mais il fallait que ces abrutis décérébrés viennent tout gâcher. Ils avaient cassé mon humeur festive et je regrettai bien vite d’avoir essayer de danser avec eux. « Ecoutez, c’était bien drôle au début mais là ça devient pathétique. Vous n’avez pas d’autres meufs à aller emballer ? Je vous l’ai clairement dit, il ne se passera rien avec et je préfère largement me taper un macchabé en décomposition plutôt que vous. Maintenant du balai, allez faire ce que vous savez faire de mieux, vous donnez du plaisir en bandes. » Déclarai-je dans un calme olympien, continuant à siroter ma boisson. J’avais déclamé la seconde partie de ma tirade un peu plus fort pour que personnes aux alentours puissent l’entendre. J’espérai simplement que leur intervention lourde n’aurait pas joué sur mes chances de finir la soirée en bonne compagnie.

Celui qui était assis à mes côtés s’en alla non sans un regard menaçant mais les deux autres allèrent envahir l’espace vital de Minnie, comme elle n’avait jusqu’ici rien dit prenant cela pour un genre d’invitation ou de la timidité, c’était mal la connaître. Ils auraient franchement dû écouter mon conseil car se frotter à Minnie, c’était s’y piquer. Ils l’apprendront à leurs dépens. Une belle leçon de vie qu’ils ne seront pas prêts d’oublier. Et je me réjouissais d’avance du spectacle.

Je détestais ces nuits où tout ce dont tu désirais c’était t’amuser en bonne compagnie et que des garçons fraîchement débarqués de la puberté et abandonnant à peine les plaisirs solitaire venaient te faire chier. Tout ce que je voulais c’était m’amuser en compagnie de ma belle brune comme nous avions bien commencé la soirée. Et les voir la coller autant, la toucher aussi vulgairement me donnaient de furieuse envies de meurtre. Sérieusement pour qui se prenaient-ils ? Pensaient-ils vraiment que parce qu’ils nous avaient offert quelques verres cela voulait dire qu’ils avaient un quelconque droit sur nous ? Bordel, où se croyaient-ils ? S’ils n’avaient vraiment aucune envie de rentrer seuls ce soir, ils n’avaient qu’à sortir, à prendre à droite et longer la rue déserte. Ils rencontreraient là-bas des filles qui seraient prêtes à tout pour eux s’ils montraient des billets. A moins que celles-ci les aient également envoyés chier.

Je bouillonnais intérieurement de les voir ainsi se coller à Minnie. Passer leurs sales mains sur son visage, dans sa chevelure soyeuse, mettre leur nez dans son cou. Qu’était-ce que cela ? Ne savaient-ils pas se tenir ? Avaient-ils été élevés par des singes en pleine cambrousse ? Quoique des animaux savaient certainement mieux se tenir qu’eux présentement. Ma patience n’avait jamais été aussi torturée que maintenant. Dans quoi m’étais-je embarquée en dansant avec eux ? Ce dont il faudra impérativement se souvenir à l’avenir, c’était de revoir ses critères concernant ses partenaires de danse, les seconds choix sont infernaux. A peine avais-tu dansé avec eux qu’ils prennaient cela pour une demande en mariage.

J’étais prête à les envoyer bouler une nouvelle fois mais d’une manière moins civilisée. Ils voulaient nous faire chier eh bien ils ne seraient pas déçus du voyage. Mais Minnie le fit à ma place et je ne pus que me taire et admirer l’artiste. Toujours aussi lyrique en tout cas. Le verre de vodka en pleine gueule. J’éclatai de rire. Minnie était un vrai phénomène et j’adorais sa franchise, sa manière d’aller droit au but. Une vraie furie. Les garçons ne demandèrent pas leur reste et détalèrent comme des lapins. Qui se frottait à ma jolie brune, s’y piquait. Il ne fallait pas la chercher car c’étaient des ennuis assurés. Les gens autour de nous n’avaient bien évidemment pas raté le spectacle, ainsi que la mine penaude des importuns qui s’en allèrent littéralement la queue entre les pattes. Mon rire s’intensifia à cette pensée. Au moins maintenant nous étions sures qu’ils ne reviendraient plus nous faire chier et que la prochaine fois qu’ils nous verront ils nous éviteront résolument. « Bravo ! » la complimentai-je entre deux rires. Je déplorai cependant qu’ils aient gâché de notre humeur, notre ambiance. Nous restâmes là un long moment devant nos verres, Minnie se calmant et moi ressassant ces derniers instants. Pourtant je ne comptais pas laisser la soirée se terminer ainsi.

Lorsque les airs de Objection de Shakira envahirent la pièce, je pris cela pour une occasion et me levai. J’approchai mon bouche de l’oreille de Minnie tout en caressant doucement son visage. « La soirée est loin d’être terminée. J’ai un cadeau pour toi. Ne regarde que moi et profites du spectacle » lui murmurai-je sensuellement d’une voix rauque tout baisant son cou, passant mon index sur sa lèvre inférieure. Je la laissai là et me dirigeai vers les barres de strip-tease offertes au public d’où je virais la pute qui s’y dandinait précédemment.

Je saisis la barre d’une main experte et commençai à me déhancher au même rythme que la musique. Je lançai un regard aguicheur à mon amie pour être certaine qu’elle regardait ce show improvisée pour ses beaux yeux. Je me laissais glisser sur ma partenaire de séduction au bon moment, ne faisant qu’une seule avec elle tout en remuant les fesses à la manière de Beyoncé. Je savais que mon déhanché n’avait rien à envier à Shakira et j’en jouais. Tout était bon pour remettre Minnie d’aplomb. J’avais envie d’elle et je comptais bien terminer la soirée en sa compagnie. Je descendis lentement et remontai toujours de la même manière à plusieurs reprises, m’accrochant solidement à la barre d’acier. Je sentais des regards masculins posés sur moi mais peu m’importait, Ma jolie brune était la seule qui comptait ce soir. Ce spectacle était exclusivement pour elle et j’espérais qu’il lui plaisait. J’essayai un mouvement de strip-teaseuse professionnelle que j’avais appris lors de mon séjour à Memphis puis secouai ma tignasse avant d’y passer une main.

Je fis par la suite signe à Minnie d’approcher puis descendis de la scène et avançai vers elle, à pas mesuré, fendant la foule comme Moïse avec la mer rouge. Pas exactement, mais c’était classe et puissante comme image. Nous nous retrouvâmes à mi-chemin, ne pouvant réprimer plus longtemps mon envie, je me jetais sur ses lèvres, fourrageant ma main droite dans ses cheveux et l’autre partit à l’assaut de son dos. « J’ai envie de toi Minnie » Susurrai-je après notre baiser. « Ca te dirait de finir la nuit chez moi Babe ? » Ajoutai-je avant de l’embrasser une nouvelle fois.