La nuit tombée sur la ville. On peut dire que pour certain c'est une fin de quelques choses. Pour d'autres un commencement. Moi je n'étais qu'à la moitié de ma journée. J'allais entamer la seconde partie de ma journée, celle que je cache à tout le monde. Je déteste cette partie de ma vie, mais qui suis-je pour cracher sur un peu d'argent ? Histoire de vivre correctement et non dans la rue. Quoique déjà l'appartement où je loge n'est pas réellement un palace mais au moins j'ai un toit pour dormir. Certes une fois sur deux, mon chauffage ne fonctionne pas et je dors l'hiver parfois avec un peu plus de couvertures mais on s'y fait. De toutes les manières c'est toujours mieux que rien, je ne vais pas me plaindre loin de là. Enfin bref. Je n'ai pas les moyens de récupérer ma voiture chez la fourrière, je dois attendre ma paye, la vie est dure, et je me paye des études qui coutent chères. L'une des meilleures écoles de danse de la ville si ce n'est la meilleure. Mais lorsqu'on a un rêve l'argent ne doit pas être un problème, alors la voiture attendra une semaine ou plus. Je peux marcher ou me débrouiller dans les transports en commun. Enfin je quitte les cours pour me rendre directement à mon travail. Je mange un sandwich sur la route, avant de danser encore. Oh je n'ai pas un travail comme on pourra le penser, un super stage de danse dans un clip ou autre. Croyez moi c'est pire que ça, dégradant et humiliant, mais ai-je le choix ? Pas vraiment.
J'entre par la porte de derrière. Il y a déjà de l'agitation. Logique la nuit est presque tombée, et le premier spectacle commence bientôt. Je ne suis pas en avance et mon patron me le rappelle bien. Je soupire et je passe dans la salle des loges ou je me maquille et ou je me coiffe. J'ai mon thème à danser, histoire de faire fantasmer les hommes. N'est ce pas là ce que je suis censée faire ? Ils payent cher pour me voir, oh il n'y a pas que moi, mais je suis l'une des danseuses fards du cabaret très bizarre dans lequel je travaille. C'est limite une maison close se truc, mais c'est un terme peu flatteur pour les clients. Je ne couche pas, croyez moi je l'ai négocié longtemps. Il est hors de question que je me donne à un homme que je ne connais pas et qui il la pour le plaisir et rien d'autre.
Une fois habillée en tenue orientale je me lève, le spectacle et pour dans un moment, pas très longtemps mais j'ai le temps de m'échauffer et surtout de fumer une cigarette. Oh je ne suis pas une fumeuse accroc au tabac, je fais juste genre ici, pour qu'on me prête un caractère que je n'ai pas. Et aussi qu'on pense que je sois plus vieille. Car je n'ai que 20 ans et devant la loi c'est illégale que je danse, mais ce compromis reste entre mon patron et moi bien sur.
Je pousse la porte des coulisses et j'allume une cigarette. Et là je lève les yeux et je vois une personne dont je me serais bien passée. Aiden, mais qu'est ce qu'il fout là ! - Dégage Aiden, tu n'es pas attendue !
Journée des plus banales pour le photographe que je suis . Ce jour là j'avais passé toute ma journée au studio , derrière mon bureau . Bon il y avait bien eu quelques personnes qui étaient venues pour un shoot mais sinon rien de bien extraordinaires . Ah si il y avait eu pas mal de coups de fil aujourd'hui . Particulièrement , il y avait un de ces appels qui provenait d'un cabaret de la ville . C'était le boss du cabaret qui me demandait de lui rendre un petit service . Voici de quoi avait l'air notre conversation téléphonique: « Monsieur Levingston ? »« Oui qui est à l'appareil ? »« Monsieur X à l'appareil . Je suis le gérant du cabaret Burlesque . »« Oui et que me voulez-vous ? »« J'aurais besoin de vos talents de photographe , Monsieur Levingston ... »« Très bien , en quoi puis-je vous aider ? »« Et bien il y a une danseuse du cabaret que j'aimerais que vous photographier et lui ruinait la vie . »« Pourquoi devrais-je faire ça ? »« Peu importe , vous devez simplement faire ce que je vous demande et je vous payerais par trèèèès grosse coupure , vous voyez ? »« Hmmm … oui bien sûr je comprends totalement , poursuivez ! » – on ne peut pas dire nom à un peu d'argent facile , puis j'allais pas contredire une personne aussi influente que ce Monsieur X – Je le laissais poursuivre . « Très bien j'aimerais que vous veillez sur cette fille et que vous enquêter dans sa vie . »« D'accord , très bien , je peux faire ça . Mais pour enquêter , il faudrait peut être que je sâche de qui il s'agit , vous ne croyez pas ? »« Oui oui , j'y arrivait . Elle s'appelle Isabella j'sais plus quoi . C'est une brune d'une vingtaine d'années aux origines egyptiennes »« Isabella , egyptienne ? Elle n'étudie pas la danse par hasard ? »« Oui , il me semble que c'est ça ! »« Je la connais ! La mission va être plus simple au final ! »« Très bien faites-donc votre boulot et rendez vous-vous à 20h au cabaret vendredi soir . »« Très bien Monsieur X , à vendredi . » On raccrochait donc respectivement au téléphone et aussitôt la conversation achevée je sortais du studio , me rendant à l'université de danse où étudiait Bella . La filature allait commencer jusqu'à vendredi et j'avais comme toujours mon appareil avec moi . Je me sentais comme un vrai détective mais en version illégale . Et c'était plutôt excitant de jouer une sorte de Sherlock Holmes moderne . Tous les soirs de la semaine , je me rendais devant l'Ecole , je restais assez discret pour espionner Bella . Je la suivais même jusqu'au cabaret où je prenais des photos d'elle en cachette . Le vendredi soir à 20h comme prévu j'avais rendez-vous dans le bureau du boss et lui montrait mes clichés . Il semblait assez fier de mes photos . Isabella a été conviée dans son bureau ce soir là et m'a alors trouvé avec toutes photos compromettantes . Ça sentait le chantage à plein nez et d'ailleurs lorsque je sortis du bureau , je fus arrêté par la brune qui me pria de garder ses photos secrètes . Que personne ne devrait être au courant de sa vie nocturne en dehors de son boss , elle et moi . Je ne lui répondis pas et préférai m'en aller sans un mot . Le lendemain soir je revenais au cabaret . Isabella devait arriver d'une seconde à l'autre alors Monsieur X m'a demandé de l'attendre à dix minutes du début du show dans les coulisses . Elle pointa le bout de son nez . Maquillée , habillée comme un camion volé . On aurait jamais cru que c'était la même Bella qui étudiait en journée . Elle avait l'air agacée par ma présence et ça me fit rire intérieurement . « Dégage Aiden, tu n'es pas attendu » me lança-t-elle limite en m'agressant . « Je suis raviede te voir aussi , Connor » répondis-je ironiquement un sourire malicieux aux lèvres . « Prête à dandiner ton cul devant tous les pervers de San Francisco , l'orientale ? »