Christmas Eve

24 Décembre. Un petit vent glacial soufflait dehors, dans les rues de San Francisco lors de cette soirée de Noël. On avait prédit qu’il neigerait, mais ça n’était pas le cas pour le moment. Qui sait, peut-être que demain matin, en se réveillant, il y aurait un peu de neige ? Chose inhabituelle en Californie, mais pas impossible. Mary Jude passait la soirée avec nous, et demain, nous passerions Noël en famille chez Emi, puisque celle-ci ne pourrait pas bouger à cause de sa grossesse. Il allait y avoir la famille d’MJ, la famille d’Emi, les jumeaux et Leia, bref, un beau petit monde, une vraie petite famille. Mais ce soir, nous restions entre nous, tous les cinq. Leia avait vite montrée des signes de fatigue et nous n’avions pas attendus longtemps avant d’aller la porter à coucher. MJ faisait la cuisine depuis déjà une bonne partie de l’après-midi et les jumeaux l’aidaient de temps en temps. Ils avaient l’air heureux que leur mère soit là pour Noël, et je l’étais aussi. J’avais hâte qu’elle revienne vivre avec nous, ne pas l’avoir après de nous tous les jours n’était pas facile, surtout pour les enfants qui posaient beaucoup trop de questions à ce sujet.

Nina m’avait aidée à dresser la table alors que Micah jouait les apprentis cuistots dans la cuisine avec sa mère. Nous avions la chance d’avoir une belle cheminée dans cette maison que nous allumions, le sapin brillait et les cadeaux en dessous faisaient envie aux enfants qui n’arrêtaient pas de tourner autour toute la soirée. MJ et moi les avions vraiment gâtés : nous avions acheté à Nina toute une panoplie en jouet de matériel de docteur pour qu’elle puisse y jouer, elle qui disait qu’elle voulait devenir docteur pour soigner son frère plus tard, c’était un cadeau parfait. Aussi quelques poupées et une belle robe qu’elle pourrait porter demain chez ma sœur. Le diner se passa plutôt bien, malgré le fait qu’MJ ne se rappelle toujours de rien, elle avait l’air de s’attacher un peu aux enfants, ce qui était mieux que rien puisque si elle voulait vraiment être avec moi, il fallait qu’elle soit à l’aise aussi avec les enfants….nos enfants.

Une fois le dîner fini, je souris aux enfants, « Alors, on ouvre les cadeaux maintenant ou demain matin ? », demandais-je d’un air sérieux alors que je me doutais bien qu’ils allaient vouloir les ouvrir maintenant. Je souris à MJ, j'avais aussi installé son cadeau sous le sapin : c'était la bague de fiançailles que je lui avais offert quand je l'avais demandée en mariage quelques mois plus tôt et que j'avais récupéré après son accident. Ça n'était pas une demande en mariage, mais j'avais envie qu'elle la récupère et pourquoi pas...qu'elle la porte. Micah faisait un grand oui de la tête en bondissant de son siège et nous attention la réaction de Nina. Je me levais pour m’asseoir dans le canapé en face du sapin, j’avais hâte de voir leur tête en ouvrant les cadeaux, c’était un peu leur premier Noël car l’année dernière, ils étaient beaucoup trop petit pour se rendre compte, comme Leia aujourd’hui, j’attendais que MJ me rejoigne sur le canapé et que les enfants se jettent sur les cadeaux…

Christmas Eve.

24 décembre, la veille de Noël, ce qui signifie que ce soir nous aurons finalement nos cadeaux, j’avais tant hâte. J’avais fait une très longue liste au Père Noël pour être certaine que dans tout ce que j’avais dit, il trouverait quelque chose dans sa fabrique à cadeaux avec tous les lutins, un cadeau que j’aimerais. Je n’étais vraiment pas du genre difficile, j’avais seulement vraiment hâte de voir ce qu’il m’avait apporté. J’adorais déballer mes cadeaux et voir les autres aussi déballer les leurs. Micah avait autant hâte que moi, mais Leia ne comprenait pas encore ce principe qu’était Noël. Ces derniers temps, il c’était passé beaucoup de chose. L’accident de maman, elle est partie de la maison, mais je fus très très heureuse lorsque papa m’appris que maman serait là pour la veille de Noël. J’étais très contente puisque maman me manquait beaucoup, je l’aimais et je serais encore plus heureuse si elle revenait à la maison. Toutefois, pour le moment je me contenterais qu’elle passe Noël avec nous. Demain soir, nous allions chez tata Emily, j’avais hâte également. La journée avait vraiment été trop longue. Comme si le temps était plus long qu’à l’habitude et chaque petite chose que je faisais me paraissait une éternité. Leia était déjà couchée, elle était jeune donc elle était fatiguée tôt. Moi et Micah nous avions encore beaucoup d’énergie et nous attendions avec impatience l’ouverture de nos cadeaux. Afin que le temps passe plus rapidement, j’avais décidé d’aider papa à dresser une magnifique table de Noël avec plein d’assiettes, malgré le fait que nous ne soyons que quatre personnes, et plein de décorations, c’était vraiment très joli. De son côté, Micah avait aidé maman dans la cuisine. On mangea très bien ce soir, ce que maman avait préparé avec Micah était délicieux. C’était un vrai bon repas de Noël en famille. Finalement, nous eûmes terminés les repas et j’avais plus hâte que jamais de déballer mes cadeaux. « Alors, on ouvre les cadeaux maintenant ou demain matin ? » Je n’eus pas de réaction tout de suite puisque j’étais totalement perdue dans mes pensées, j’essayais de deviner ce qui pouvait bien se cacher dans mes cadeaux lorsque je vis Micah faire oui de la tête. Je compris finalement ce que papa venait de dire. « Maintenant ! Maintenant, ze veut cadeaux ! » Je fis l’un de mes plus beaux sourires à papa pour qu’il accepte qu’on ouvre ce soir les cadeaux et non demain matin, sinon je devrais patienté encore toute une nuit et je ne voulais surtout pas ça. Papa avait l’air d’attendre après quelque chose, pourtant il avait eu la réponse de moi et Micah, maintenant !

Petterson's Family christmas eve

Maël et moi n’étions pas ensemble depuis bien longtemps. Cependant, j’avais la forte impression que ça faisais un moment. Normal, puisque j’suis tombée dans le coma et qu’en me réveillant, je ne me rappelais plus de rien. C’est comme si un jour, alors que vous êtes allés vous coucher, quelque chose s’est passé durant la nuit et que le lendemain, tu te réveilles et ta mère est décédée, tu as des enfants et un mari aimable qui s’avère à être ton meilleur ami d’enfance. Le pire dans tout ça, c’est que je confonds beaucoup de souvenirs. Exemple, Robbyn, je le croyais mon petit ami alors que c’était Maël. Autrement, Maël je le croyais gay et très loin d’être le père de mes enfants. Bref… J’essaie de ne pas y repenser, au moment où je me suis réveillée. J’étais plus que confuse et maintenant, j’ai l’impression que ça se replace un peu, comme j’essaie de m’habituer à mon « ancienne vie » en ayant une relation un peu « fraîche » avec celui qui me servait de Mari, à l’époque.

Voilà, j’étais toute prête. J’avais amené quelques affaires chez Maël puisque j’y passais le week-end. Entre autre, ma toilette et quelques vêtements. J’avais fait un achat spécialement pour Noël, j’ai acheté une petite robe que j’avais décidée de porter le 25, lorsqu’on sera en famille. Donc aujourd’hui, je me suis contentée de la petite robe bleue, celle qui fait qu’Elle ne cesse pas de me répéter « C’est ma maman la plusse belle ! », que Micah tire toujours « parce qu’on voit trop mes jambes » et également celle qui fait rêver Maël.

Alors que nous étions à la cuisine Micah et moi, à préparer le bon repas traditionnel, Maël et Nina s’occupaient plutôt de dresser la table. La maison était toute belle pour Noël… c’était entre autre l’une des surprises que j’avais décidée de faire à Maël il y a quelques jours de cela. La cheminée était allumée, il faisait chaud, mais pas trop et le sapin était bien décorée. Chaque enfant avait un bas de Noël bien accrochée au-dessus du feu et une guirlande accompagnait la rampe d’escaliers. Ça sentait bon dans la maison, les lumières étaient tamisées, il y avait quelques chandelles d’allumées et une belle nappe sur la table. Nous avions terminés les préparatifs et nous nous sommes mis à table, le repas était délicieux. Micah aimait bien se vanter un peu de ses exploits, mais pour une fois Nina l’approuvait directement au lieu de l’accuser de menteur. Leia dormait déjà, bien au chaud dans son petit berceau.

Après le repas nous sommes restés là quelques secondes. Les enfants avaient bien mangés et nous aussi. Ils étaient mignons, c’est triste que je n’en aie pas le moindre souvenir. Mais Maël persiste à me convaincre d’être leur mère, car d’une manière ou d’une autre, j’le suis. Et j’le crois, j’ai même une démarcation sur le ventre, une césarienne, lorsque j’ai accouchée de Nina. Mais ça fais un peu chier, de devoir vivre la vie « d’une autre », sachant que c’est moi, ou du moins… l’ancien moi.

Alors, on ouvre les cadeaux maintenant ou demain matin ?

On n’aura pas à leur demander deux fois ! Je n’osais rien entreprendre lorsqu’il s’agissait des enfants. Je n’ose même pas leur offrir des bonbons sans la permission de Maël. C’est comme si ce n’était pas mes enfants. Enfin, si Maël voulait leurs offrir leurs cadeaux maintenant, je n’avais qu’à le suivre.

Maintenant ! Maintenant, ze veut cadeaux !

Évidemment, c’est bien ce que je croyais. Aucun enfant ne résisterait à une nuit de plus, l’œil entre-ouvert, attentif à chaque petit bruit le matin « en cas que papa et maman se réveillent ».

D'accord, d'accord, ne vous bousculez pas !

Je me suis mise à rire et me levait à même temps que Maël. Les enfants ? Ils s’étaient déjà précipités au salon, assis comme des cœurs tout près du sapin. Mon petit ami s’est assis sur le canapé alors je l’ai rejoint. J’étais fière de nous, car nous avions réussi –malgré notre misère niveau financièrement- à leur faire passer un beau Noël. Je me collais à mon chéri, et posait ma tête sur son épaule, en regardant les petits chercher les étiquettes pour savoir quel cadeau est le leur. Ils en avaient au moins cinq ou six chacun, plus quelques trucs dans leurs bas de Noël.