On a tous quelque chose en nous à raconter, à graver sur papier pour pouvoir en parler des années plus tard. On a tous des instants que nous n'oublierons certainement jamais, et d'autres qui se sont envolés avec le temps. Nous avons tous des moments joyeux, de rires mais aussi de larmes qui attisent le regret. Derrière nous, un passé rempli de souvenirs, de cicatrices et de sentiments, notre enfance ou notre adolescence, des tas de moments que l'on aimerait enfermer dans une boîte à musique à tout jamais afin d'en écouter chaque jour, un morceau de la douce mélodie. Le passé nous donne la force de vivre le présent et de pouvoir affronter l'avenir, il fait de nous ce que nous sommes en ce jour et peu importe ce qui s'est bien ou mal passés, nous sommes là et là est l'essentiel. On dit toujours que notre vie n'a rien d'extraordinaire par rapport à celles des autres, mais une fois que l'on se plonge dans tous ces instants, la nostalgie prend le dessus et le coeur parvient à tout énumérer.

Commençons par l'essentiel, je m'apelle Ruby Parker et je suis née à New York, ville de mon enfance et de mes premiers amours. Cependant, passons ce détail. J'aurais aimé vivre cette enfance paisible où j'aurais étais la chouchou pourrie gâtée de mes parents, j'aurais aimé vous mentir en disant que j'étais une gamine heureuse mais en réalité, ce fut tout le contraire. Mes parents ? Au fond qui sont-ils ? Constamment absents, et jamais là lorsque j'en avais besoin je me suis souvent demandé s'ils avaient réellement envie de m'avoir auprès d'eux, ou si je figurais parmis la liste de "meubles". Jamais oh grand jamais je n'ai eu de grands repas de famille, ni même de virée familiale au bord de la même, je n'ai que très peu de bons souvenirs de cette enfance maladroite et pour tout vous avouer, c'est sûrement mieux ainsi ! Ce qui m'a sûrement le plus marqué, c'est cet internat poussiéreux où j'ai rapidement été envoyée. Est-ce la le bonheur d'une gamine à peine en âge de comprendre qu'elle a été adopté ? L'éternelle routine d'un internat ! Levée de bonne heure pour prendre le petit-déjeuner, puis la toilette et enfin la journée interminable de cours barbant. Hum, super ! Impuissante et fragilisée, je n'ai pu qu'être spectatrice de mon évolution. Certes des parents "indignes" selon les dires d'un de mes enseignants, mais je les aimait mes parents. En me persuadant qu'un jour ils m'attendraient devant la porte de cette prison et viendraient mettre fin à ce cauchemars mais avec le temps, je comprit qu'ils n'avaient que très peu de temps pour moi et que selon eux, ma famille se trouvait à l'internat même. Certains avaient le don d'adorer cet endroit, d'en faire presque un lieu de vacances où ils s'épanouissaient en compagnie de leurs amis respectifs, de leurs enseignants devenus presque des parrains/marraines et de l'établissement qui semblait être une grande maison, une sorte de refuge pour enfants. Je m'étais longuement dit que les internats étaient faits pour les méchants enfants mais voilà que je m'y suis retrouvé sans même comprendre, sans même pouvoir m'en échapper.

Mais le temps passe, oui et il passe trop vite puisque dans cet internat, j'y ai passé toute mon enfance et le temps m'a apprit à comprendre beaucoup de choses et notamment le fait que mes parents m'avaient placée ici pour avoir "la paix" et plus le poids de s'occuper de moi. Super, merci Maman,merci Papa! La roue tourne un jour, n'ayez crainte. Je m'étais habituée à cet endroit, je cotoyais les enseignants comme s'ils étaient mes amis car au fond, ils me connaissaient mieux que personne. J'avais une bande d'amies à moi, que je considèrais comme des frères et soeurs, on dit souvent que l'on choisit ses amis et non sa famille et bien c'est vrai, ces amis je les avait choisit et j'avais fait d'eux, ma famille de coeur. Je voyais mes "parents" uniquement lors des longs weekend et encore, lors de certaines vacances. Mon père était agent immobilier et ma mère infirmière, j'avais donc pris l'habitude de les voir le soir mais à chaque fois la même serenade reprenait et je repartais dans cet endroit qui étais devenu mien, l'internat. L'attention et l'amour des siens est sûrement la chose la plus essentielle dans une vie, mais la chose qui vous tue au plus profond de vous même est sans nul doute, l'indifférence et leurs ignorance. Est-ce que j'existais pour eux, je tentais de me dire que oui et que même lorsque je n'étais pas là, ils parvenaient à penser à moi. Petit à petit, je me perdais dans ma bulle où mon caractère se forgeait avec le temps. Il évoluait et aux yeux de mes proches amis, la petite fille sage et perdue que j'étais autrefois, avait laissé place à une adolescence au regard rempli de haine. Non je n'ai pas cassé la gueule à tout le monde et non je n'suis pas devenue folle. Je m'affirmais enfin tel que j'étais au fond de moi, cherchant au travers de cela, l'attention des autres sur moi. Je n'écoutais que moi et mes envies, allant au travers des règlements qui m'avaient été inculqués depuis de longues années. J'étais en phase de "Rébellion" d'après les docteurs, je me cherchais dans toute ma souffrance mais au fond, je cherchais quoi ? Je ne me rappelais rien de mon enfance puisque tout mes souvenirs se trouvaient ici, dans ma petite chambre que je partageais avec mon amie blondinette.

J'ai tenté, je n'sais plus combien de fois de partir de cet endroit et d'aller briser la belle vie du couple Parker mais à chaque fois, l'internat me reprenait dans ma course. Le directeur me rendait d'autant plus joyeuse en me sermonnant et disant qu'ils préviendraient mes parents, oh oui appelez les je vous en prie ! J'aurais tout donné pour voir leurs têtes ! Mais en vain !
J'ai dû donc rester dans cet internat toute ma jeunesse, mais je me suis faîte une promesse, quand je sortirai je reviendrai dans la ville ou ma mère à vécu. Pour la connaître, connaître plus de choses sur elle..