Certaines histoires commencent par il était une fois... Le roi et la reine, blablabla. Beh tu sais quoi ? Pas la mienne. Je pourrais fabuler, dire des âneries comme quoi j'ai vécu dans un château (et non en banlieue de San Francisco) pour ensuite m'attribuer un rôle de princesse qui s'est trouvé le prince charmant (il a jamais de noms celui-là. Autant dans Cendrillon que dans Blanche-Neige) mais non. Cependant, cela ne veut pas dire que je vais vous raconter tout depuis le début. De genre la première partie de jambes en l'air de mes parents jusqu'à mon premier séjour sur le trône. Qui est-ce que cela intéresse ? Une enfance normale, avec des parents normaux. Je ne souffre d'aucun trouble psychologique, je ne suis ni belle, ni intelligente mais d'une banalité effrayante. On peut dire que je dois commencer à devenir intéressante vers l'âge de quatre-cinq ans. Auparavant, ça n'avait aucun intérêt. J'étais comme tous les bébés. Bref mais que s'est-il passé pour qu'à l'âge de quatre-cinq ans, je suscite l'intérêt ? Je vais te le dire. Après tout ce n'est pas une affaire d'état... Enfin, je crois.
De l'enfance à...
A l'âge de quatre ans, j'étais devant le lac des Cygnes quand je me suis rendue compte que je voulais faire ça plus tard. J'ai été subjugué par la beauté des danseurs étoiles et je sus que ça serait ma vocation plus tard. Sauf que, je n'avais que quatre ans. Oui, je sais, tu dois être déçue que je te raconte ce détail insignifiant mais que veux-tu que je te dise ? Que mon père travaillait à la CIA et était un super espion comme Brad Pitt dans Mr & Mrs Smith ? Non, mes parents sont des gens normaux. Ma mère est restée au foyer pour nous élever ma sœur et moi tandis que papa était facteur. Bon quand j'eus sept ans, ma mère a commencé à péter un câble du genre « j'veux retravailler » ça a fait des disputes mais bon, quel couple ne se dispute pas ? Mise à part les Barbapapa et la famille de Babar, je ne vois pas. Si Oui-Oui a une copine, veuillez me le dire. Enfin, bref, reprenons. J'ai donc pris ma première paire de chaussons toute petite et me suis appliquée à réaliser mon rêve. Là, vous vous dites, c'est génial, t'es ballerine et alors ? Eh beh...
Nan. Je ne suis pas ballerine et je ne le serais jamais. Déjà, les tutus, ce n'est pas pour moi. C'est moche, on a l'air con et en plus, pas assez d'actions. Non, je suis devenue danseuse dans une compagnie. Mais on verra ça plus tard. Tu me fais perdre le fil de mes pensées avec cet air moqueur sur ton visage, salaud. Donc je disais quoi déjà ? Ah oui, ma première paire de chaussons. J'ai commencé à prendre des cours et ce pendant quatre ans. Au début, je trouvais ça sympa avant que je ne me rende compte que les danseuses étoiles n'étaient que des grosses pétasses. Ah si je vous jure ! Ce sont des pétasses qui prennent tout le monde de haut. «
Comment ça tu ne sais pas faire le pas chassé arrière à 90° sur le côté ? » Beh nan, j'sais faire les coups de poing dans ta tronche pas contre, ça t’intéresse ? Non ? Non. Bon tant pis. C'était gratuit en plus. Zut ! Bref, je suis arrivée et j'ai balourdé les chaussons et le tutu rose trop moche. «
ça me saoule, j'arrête ! » Et j'ai commencé à faire des autres styles. Un peu de tout. Et la danse classique étant la base, j'ai du retourner dans les autres cours mais c'était une mineure. «
Tu ne seras jamais à l'Opéra et blablabla. » Ouais, beh je m'en fous ! Je veux être danseuse, pas une de ses connes qui pensent que si tu ne sais pas faire une... j'ai oublié le nom, t'as raté ta vie. J'ai déjà l'impression d'avoir raté ma vie. Je n'ai jamais eu de montre flik flak. J'en voulais une avec un Mickey dessus. J'en ai jamais eu. A la place, j'ai eu des lunettes de vue, un appareil dentaire et des cheveux blond vénitien frisés qui m'ont cassé les couilles durant toute mon adolescence. Allez, c'est le next chapter. On quitte le monde de Barbie, pour partir à celui des premières règles, de l'acné et du premier rapport sexuel. Soyons fous !
L'adolescence vers...
Bon alors, je vais te passer l'étape de mes règles, de mon appareil dentaire. Mon premier flirt (aaaah, Jason, au collège, il était si beau) et enfin, mon premier roulage de pelle. Non, j'ai été une fille très banale. Cassant des objets pendant sa crise d'adolescence, au lycée, je faisais partie des pompom girl mais je ne voulais pas être la chef, la meneuse. Je laissais ça à la blondasse qui mesurait un mètre quatre vingt et qui pensait qu'Einstein était le chien de Doc dans Retour vers le futur. Hmm, tu finiras femme au foyer (qui est une profession tout à fait honorable) ou alors caissière. Au choix. Mais ton avenir professionnel est fortement compromis. Sinon, je continuai la danse, j'ai fait un peu de chant mais nan, ce n'est pas mon truc non plus et hop, une fois le diplôme en poche (ouaiiiis, je suis diplômée, trop biiiien, cuite!), je suis partie à la faculté pour faire plaisir à maman. Elle voulait que je fasse un truc de commerce. Mais c'est nul ! Donc, je l'ai écouté. Mais je me suis faite passer pour une conne. Totale. Genre, pas de cerveau. 1 + 1 = 45. Je me suis faite des amies et les garçons... Pfeuuu, tous les mêmes. Grand, blond aux yeux bleus (quand tu penses que mon mec actuel est grand, blond aux yeux bleus tu peux te foutre de ma gueule!) ouais, beh nan en fait, je suis restée toute seule, vierge et passant mon temps entre la danse, les cours (soporifiques) et mon envie de me barrer de cette ville de merde. Lors de ma première année, j'ai été repéré par un mec qui voulait que je vienne à San Francisco dans son département d'arts et que je fasse de la danse. Ma mère a refusé mais comme j'ai touché une bourse, je suis partie de L.A pour S.F. Tu parles d'un changement. Je suis restée avec les musicos et un jour, alors que je chantais (faux, évidemment) un mec est venu m'aborder et je sais pas mais sur le coup, j'ai pensé «
Niiiice tes cheveux ! » Bon, je ne lui ai pas dit et on a commencé à sortir ensembles. Je suis tombée amoureuse quoi. Idiote ! Il était marié. Bon au début, je m'en fichai, j'avais des étoiles dans les yeux. Wohaaaa, il est beau, il est beau, il chante bien, gnagnagna. Nan Jolene (non trop moche que je changerai après) tu dois être sérieuse. Et ce n'est que quand je suis tombée enceinte que je me suis rendue compte que... beh... il est temps de partir. Désolée Hunter mais... nous deux, c'est over. T'AS QU'A DIVORCER ! Je suis partie, j'ai avorté et j'ai été prise dans une compagnie. Et c'est ainsi que je suis arrivée à l'âge adulte. ATTENDS STAY ! Tu vas voir, c'est marrant la suite.
L'âge adulte.
Tu sais qu'à l'âge adulte, tu es censé grandir. Pas moi. Je suis restée tout aussi gamine qu'avant, c'est juste qu'à la place de me faire des amies dans la troupe, j'ai passé mon temps à danser. Je trouvais ça fun. J'ai fait des progrès phénoménaux. Matin, midi et soir. Je devais me sortir Hunter de la tête. Et j'ai réussi. Nous étions à Londres en train de donner une représentation quand un petit nouveau nous a rejoint. Un prénom imprononçable, je l'ai appelé Stitch dès le début. Nous ne sommes pas tombés amoureux. Non, ni lui, ni moi. Nous avions ce qu'on appelle un compromis. «
Tu veux coucher avec moi ? » Au départ, je l'ai baffé et puis un spectacle, nous avions trop bu et c'était fun. Je ne suis pas une salope, loin de là. Je ne couche avec personne d'autre que Stitch. Il m'a demandé plusieurs fois de lui dire ce qui m'était arrivé pour que je refuse de m'engager comme ça. « En fait, c'est compliqué. » Il n'a pas cherché plus loin. Notre compagnie a commencé à se faire connaître et on a eu un certain succès entamant une tournée un peu partout. Puis, point de retour. San Francisco. Je suis entrée dans cette école en tant qu'assistante et je dois admettre que j'aime bien. Bon je croise des pétasses tous les jours et j'ai même cru voir Hunter, un jour, au détour d'une ruelle. Mais je n'irai jamais vers lui. Pourquoi ? Parce que je ne me vois pas débarquer comme ça. «
Hé Hunter, salut. J'suis en couple et j'me suis barrée du jour au lendemain parce que j'étais enceinte mais j't'aime encore. » Il va bien se foutre de ma gueule. Surtout que je l'aime bien Stitch. Si seulement je pouvais tomber amoureuse de lui, ça serait si simple. Et un lavage de cerveau, un.