Alors, puisque je dois écrire une « autobiographie » pour la maison d’édition, allons-y ! Même si, entre nous, je trouve votre technique un peu bizarre, en général, on ne lit pas d’abord le livre que l’auteur voudrait publier avant de lui demander quelque chose de ce genre ? Bon...j’arrête les questions et je vous donne ce que vous m’avez demandé.
C’est à Londres que je vis le jour, en 1989. Ma mère était serveuse dans un bar dans la banlieue de la capitale. Elle m’éleva toute seule, je ne sut jamais qui était mon père et je n’étais même pas sûr qu’elle le savait elle-même. Quand je lui posais la question, elle se contentait de me dire qu’il n’était pas là et qu’il fallait faire avec. Attention, je ne me plaint pas, j’ai eu une enfance heureuse, ma mère se pliait en quatre pour que je puisse avoir une enfance agréable et grâce à elle, je l’ai eu. Déjà petit, j’adorais écrire des histoires, j’avais un petit carnet que j’emmenais partout où j’allais, pour noter des idées afin de ne pas les oublier et quand je rentrais chez moi, je cherchais des idées de personnages et de contexte. Je lisais pas mal aussi, je tenais ça certainement de ma mère, chez nous, nous avions une petite bibliothèque et ma mère achetait un livre tous les mois qu’elle posait dessus. Tous les mois, je lui en empruntais un. Vous savez, le genre de mec qui traine tout l’temps un livre à la main ? Bah c’était moi. Difficile à croire quand on voit le gars que j’suis devenu…enfin bref.
Quand le monde entier te persécute, tu te dois de persécuter le monde
J’ai tout de suite était un garçon très ambitieux. Tout ce que je faisais, je le faisais à trois milles pour cent et si ça n’était pas assez bien, je n’hésitais pas à tout recommencer jusqu’à ce que ça soit parfait. Ma mère m’encourageait beaucoup à écrire, elle voulait que je devienne un écrivain connu et qu’elle pourrait se vanter d’avoir mis au monde un génie. Alors je voulais être parfait à ces yeux. Et puis…elle épousa ce mec, j’avais onze ans. Ce gars était vraiment…un mec horrible. Il me traitait de tapette car je ne faisais pas assez de sport à son gout et que j’avais trop le nez plongé dans mes bouquins. Et ma pauvre mère, qui avait tellement le béguin pour lui qu’elle n’osait pas le contredire. Son discours changea très rapidement, d’après elle je devais plutôt devenir médecin ou avocat, c’était beaucoup plus sûr, comme métier. Mon beau père avait de l’argent, pas mal d’argent alors ma mère oublia tout à coup toutes ses valeurs et sa conception de bien gérer son argent, elle était tombée dans l’excès, elle avait complètement changée, et je détestais ça.
Alors si ma mère changeait, pourquoi ne pas changer ? Surtout qu’à l’école, on aimait pas trop les mecs comme moi…alors j’ai arrêté de lire, arrêté d’écrire. Parfois, je voyais dans le regard de ma mère, qu’elle ne voulait pas que je change, mais elle ne me le disais jamais à voix haute, alors je faisais semblant de ne pas savoir, de ne pas comprendre. Au lycée, j’ai commencé à fumer et à tout faire pour être un mec populaire, et je le fus. C’est aussi au lycée que je rencontrais ma meilleure amie, Avery. Je m’étais toujours demandé si elle aimerait, le « vrai moi », l’espèce de… « rat de bibliothèque » que j’étais quand j’étais plus jeune. Une fois, en cours de littérature, on a du faire une écriture d’invention sur la suite d’un texte. Je ne vous racontes pas la tête du prof lorsqu’il a lu mon devoir, et la tête de toute la classe lorsqu’ils m’ont entendu le lire. Avery fut la première surprise, mais ça ne lui déplaisait pas. Quoi après tout… ? J’étais un mec cool, qui avait du talent. Pourquoi le cacher ? Surtout que je compris très vite que ça attirait vraiment pas mal de filles..
La fin du lycée, la délivrance ? Le fait que mon beau père soit friqué avait un avantage : j'allais pouvoir aller à l'université étudier la littérature. Je restais quand même chez ma mère et je commençais à aller à la fac. Deux ans plus tard, j'étais toujours à la fac mais rester assis à devant une table, ça commençait vraiment à me soûler... Un soir, Avery me téléphona, elle n'avait pas l'air bien et elle me prévint qu'elle partait de l'Angleterre pour aller aux Etats-Unis. Ce fut..comme un choc pour moi, je considérais vraiment Avery comme ma soeur et de penser qu'elle ne pourrait plus être là ça m'a fait bizarre... nous avons continué cependant à nous écrire, et puis aujourd'hui avec internet et tout..
Quelques mois après le départ de ma meilleure amie, ma mère m'annonça qu'elle partait vivre au Japon, car son cher mari avait eu une promotion et qu'il se devait d'aller y vivre. En gros, elle me foutait à la porte. Alors ma première idée, fut de partir en Amérique. Je contactais Avery pour savoir comment faire, pour les passeports etc...et c'est comme ça que j'ai atterris en Amérique ! Je vis en colocation avec la p'tite blonde depuis peu et je suis en train d'écrire un roman. En parallèle, j'ai un petit job au journal local où ils publient des petites histoires que je leur écris.