Ce soir j’étais de sortie. Pas en boîte, pas dans une soirée, mais dans une représentation caritative pour lutter contre la famine qui régnait en Afrique depuis ces derniers temps. Mon patron m’avait désignée pour y aller, afin de représenter notre société. Il y avait dit que j’avais la classe naturelle pour ce genre de choses. Sans blague, plutôt dire que j’étais la meilleure. J’avais aussi bon goût pour les vêtements et il me disait qu’il me voyait bien dans ce genre de soirée puisqu’il faut y aller sur son 31. Ne voulant pas perdre mon job pour une sottise, j’avais accepté. Les soirs ne sont pas très remplis dans mon emploi du temps, donc j’étais disponible. Il ne fallait plus que je trouve quelle robe enfiler et c’était tout bon.

Le soir arriva bien assez tôt et j’avais tout ce qu’il fallait pour m’y rendre. J’avais opté pour une robe blanche soulignée par une ceinture signée Cavalli puis des escarpins noirs Louboutin. Je gagnais un bon salaire avec mon métier d’avocate donc je pouvais me permettre d’acheter parfois quelques folies. Et comme j’étais une dingue de la mode, c’était vite fait. J’avais téléphoné un taxi, puis je m’étais donc rendue à l’endroit prévu. A vrai dire, la soirée passa lentement. Je ne connaissais pas grand monde et puis moi et le socialisme ça fait bien deux. Mais pour faire bonne impression à notre société, celle que je représentais, je devais sourire à tout le monde et hocher la tête. Tout ce que je déteste au plus haut point puisque je ne suis pas comme ça moi. Etre hypocrite n’est pas mon truc en fait.

Je m’avançai donc vers le buffet, observant attentivement qu’est-ce que je pouvais manger. Mon ventre gargouillait et il fallait vite que j’avale quelque chose. Hum, ces petites saucisses m’avaient l’air étrange. Tant pis, j’avais trop faim. Alors que j’étais décidée à en prendre une, une voix m’interpella. Je levais les yeux vers une jolie blonde, grande (par rapport à moi c’est sûr) et qui me regardait. Sa tête me disait quelque chose, mais je n’aurais su dire à l’instant même d’où je la connaissais. Ah oui, elle m’avait posée une question. Vite Denver, sors la fille sociable qui est en toi!

« Ennuyante à mourir. » répondis-je sincèrement, « Mais c’est pour la bonne cause, donc je me tiens à carreaux. »

J’haussais les épaules puis j’attrapai enfin la petite saucisse qui ne cessait de m’appeler. Je la mis dans ma bouche, puis je l’avalai tranquillement. Ce n’était pas de la cuisine haute perchée mais c’était mangeable. De quoi apaiser ma faim de loup quoi. Je me tournai vers la jeune femme blonde une nouvelle fois, puis comme toute personne qui essaye de socialiser, je fis la conversation :

« Et toi? A mon avis, tu es du même avis que moi. » affirmai-je.

J’avais l’œil pour ce genre de choses, ce n’était pas pour rien que j’étais avocate.