| | Lun 8 Aoû - 15:46 | |
| ton histoire 
Putain, tu m’emmerdes, OK ? Putain ! Moi, si ça continue, j’appelle Enfance Maltraitée !
"Bébé, tu es mon petit bébé. Mon tout petit bébé. Tu es mon soleil lorsqu'il fait nuit. Mon petit bébé."
Madame Zieger était le genre de femme brute et franche mais tellement dévastée. Elle portait son fils dans ses bras, elle n'avait que dix-sept ans. Elle hérait dans les rues de Sofia. Il ne faisait pas une chaleur époustouflante, il faisait même plutôt froid. Elle chantait cette chanson d'une voix aigüe, une voix d'enfant, d'enfant pure et calme. Le père ? Il n'était pas loin. Chez lui, avec ses parents. Il n'avait pas encore épousé mademoiselle Shoshana Aristarkh. Anatoliy était un batard, mais pas un enfant fait dans le dos. Zieger et Aristarkh s'aimaient, mais voilà, la famille Zieger était de la haute, Shoshana n'était rien. Chaque nuit, cependant, ils dormaient ensembles dans le taudis qui appartenait à Shoshana. Anatoliy semblait heureux, plus que paisible. C'était un bébé calme, jusqu'à ses trois ans, jamais il n'avait pleuré la nuit. Il était le premier spectateur de la descente aux enfers de sa mère. Lorsqu'il avait trois ans, Shoshana devint une Zieger, malgré tout. Carlos, son époux, était une star montante de la chanson, elle, travaillait comme simple serveuse. Son salaire passait principalement dans la drogue et l'alcool : elle n'était pas heureuse dans sa vie. Sa seule source de bonheur était Anatoliy, son petit rayon de soleil. Mais il est un temps où le caractère se forge, et où les problèmes ont tendances à s'infiltrer dans un bonheur paisible et sans tâche. Anatoliy devenait une lourde chose à supporte. Il devenait méprisable et dangereux. À plusieurs reprises il faisait des crises violentes, se roulant par terre et frappant sa tendre mère de toute ses forces. Croyez-le, Shoshana n'appréciait pas, son problème de drogue amenuisait son envie de vivre, un peu plus chaque jour. Elle ne vivait plus que pour son fils, elle ne travaillait plus. Zieger, lui, partait en tourné, la laissant avec ce monstre. Elle avait peur de son propre fils. Alors qu'il pouvait parfois être si... sensible et tendre avec elle. Il avait cinq ans. Il terrifiait une femme de vingt-deux ans autant qu'il la touchait. Shoshana arrêta la drogue pour son fils, pour ne pas lui donner une mauvaise image d'elle, être un parent stable pour lui. Il grandissait à vu d'oeil, ses yeux étaient noirs et profonds, il avait un regard glacial. Ses cheveux étaient bouclés, son visage clair et rond en était entouré. "Ma, je peux toucher ça ?" Shoshana ne regardait pas, elle nettoyait le sol. Son fils n'était pas loin d'elle. Elle lui répondait oui sans même regarder. Anatoliy posait sa main droite sur la plaque du fer à repasser. Brûlant. Il venait de se brûler au troisième degrès la main. Il n'avait pas crié. Il était allé voir sa mère, lui tendant sa main, les doigts parfaitement écartés. La panique s'emparra de la jeune mère, les urgences. L'enfant n'en eut que des séquelles phyiques, par chance il était gaucher, par chance il pouvait toujours user de sa main, par chance il ne se souvenait de rien. Shoshana, elle, ne l'oubliait pas, s'en voulait, craignait le retour de son mari, craignait sa réaction. Elle avait merdé. Jamais il ne lui en a voulu, pourtant. Même durant les deux ans où le petit Anatoliy a dû porté moultes bandages autours de sa petite main. Plus Anatoliy avançait dans sa vie d'enfant, plus tout se dégradait. Ses sautes d'humeurs s'accentuait, embrasant sa petite maman à chaque fois, divertissant les passants dans les rues de Sofia, et pire que tout : ne se faisant pas d'amis. C'était un enfant solitaire, réellement seul, du petit matin à la fin de l'après-midi. Il semblait pourtant se sentir bien et être en perpetuelle discussion avec lui même. Il s'attaqua une fois à l'un de ses camarades. "Il a essayé d'être mon ami, il devrait pas. Il ne sait pas ce que ça peut faire d'être près de moi." Anatoliy avait compris qu'il avait un problème, qu'il faisait du mal à ce qui le touchait. Il n'avait pas le droit à avoir des amis, il se devait d'être seul. Il avait onze ans.
Vous voulez dire que ce sont des adolescents ?!
L'adolescence d'Anatoliy était mauvaise. Aussi mauvaise qu'avait débuté sa vie. Ce n'était pas une personne bête, il était même doté d'une intelligente très importante. On le prenait pour un surdoué alors qu'il n'en était pas un. Il voyait bien les effets de son comportement. Il voyait, plutôt il savait qu'il n'était pas tout à fait maître de lui. Il comprenait qu'il avait des trous de mémoires. Il y avait un problème. Il le gardait en lui, tout au fond. Il avait treize ans et se sentait déjà comme un monstre, quelqu'un qui ne mériterait pas de vivre. Sa mère était la seule personne qui pouvait l'approcher sans qu'il s'en prenne à elle. Même son père était une cible potentielle. Heureusement il partait en tournée toujours. Ce n'était pas une star internationale, mais il avait sa floppée de fan hystériques en Bulgarie et dans les environs. Ca ajoutait une problème dans la vie d'Anatoliy. Il n'aimait pas cette notoriété. Il voulait protéger sa maman, il ne voulait pas que les problèmes de drogue de Shoshana deviennent le sujet à la mode. Car oui, elle avait recommencé à se droguer. Elle en avait besoin pour combattre son fils, pour combattre ses crises. Ses crises de colères. Ce n'était rien d'autre selon elle. Il n'était que colérique et capricieux. Il se comportait toujours comme un enfant alors qu'il entrait dans l'adolescence. Le problème était bien plus profond mais n'était pas encore tout à fait déclarer. Anatoliy n'avait qu'un ami : Petrov. C'est le seul qu'il a laissé l'approcher, parce qu'il était muet. Ils ne communiquaient que par l'écris. C'était devenu son meilleur ami en seulement six mois. Premier drame. Anatoliy aida Petrov à se suicider. Il en avait marre d'être considéré comme un être spécial et préfèra se donner la mort d'un simple coup de revolver dans la tampe. Comment peut-on faire cela à 15 ans ? Il n'y a rien de plus simple. Les parents de Petrov possédait une arme, au cas où. Petrov n'avait besoin que de l'aide d'Anatoliy. Ce n'était pas de l'aide. Juste faire acte de présence lorsqu'il se transpercerait la cervelle. Anatoliy reste stoÏc en voyant quelques morceaux de son cervelet traverser la pièce. Il eut du sang sur son visage. Jamais il ne versa une larme. Jamais. Il ne s'en souvenait plus trois heures plus tard. Il avait oublié, comme un trou noir. Jamais il ne fut suspecter de complicité, mais fut cependant attristé par la mort de son seul et unique ami. "Ton ami est mort Anatoliy. Tu es sûr que tout va bien mon soleil ?" Sa mère était plus inquiète que jamais. Son petit bébé pouvait être blessé de l'intérieur, elle savait qu'il ne le montrerait pas. Qu'il ne crierait pas. Qu'il ne pleurerait pas. Qu'il est censé être fort. Mais chaque soir il y pense, il se demande ce qu'il aurait pu faire pour l'en empêcher. Et dire qu'il n'est même pas conscient d'y avoir assisté.
Je suis un homme vulgaire, mais je vous assure que ma musique ne l’est pas.
La musique. Cette chose qui transcende. Elle avait transcendé Anatoliy. Il n'était plus ce jeune homme sans but. À dix-sept ans, le petit avait enfin trouvé sa voix. Le malheur de sa mère se vit accroître. Elle n'aimait pas la musique, elle n'aimait pas la scène. Elles lui avaient volés son mari, et voleraient bientôt son soleil. Il jouait sans cesse, enfermé dans sa chambre, il ne lachait plus celle qu'il aimait. C'était sa raison de vivre. Son père était fière de lui lorsqu'il rentrait. Il rentrait quatre semaines et jouait sans cesse avec son fils. Comme pour rattraper le temps perdu. La musique calmait Anatoliy, son père pouvait enfin l'approcher, celui-ci se considérait victorieux. Il perdit bien plus qu'il ne gagna. Il laissa partir celle qu'il aimait, pour toujours. Anatoliy se vit perdre sa maman. Cette mère quasi-célibataire s'otta la vie à l'âge de trente quatre ans. S'en était trop pour elle, elle s'était battue bien trop longtemps contre tant de mals qui l'affectaient. "Anatoliy, mon soleil. J'en suis désolée, mais je dois te quitter. Pour toujours. Tu n'est plus un enfant désormais. Tu es grand. Tu n'as plus besoin de ta maman ; je ne suis pas sûre que tu en ais jamais eu besoin. Tu es exactement comme je t'ai rêvé, je t'aime Anatoliy, mais je dois partir. Ton père est un imbécile, il est le contraire de toi, il n'est pas toi. Je ne dois plus être là à l'attendre. Je suis désolée Anatoliy. Je suis morte depuis longtemps, mais tu étais ma seule raison de vivre, de me battre. C'est fini aujourd'hui, tu n'as plus besoin de moi." Il avait pleuré pour la première fois de sa vie en lisant cette lettre. Sa mère l'avait dissimulé dans la caisse de sa guitare. Il ne l'a trouvait qu'un an plus tard, lorsqu'il dû la faire réparer. Il n'y toucha plus et en acheta une nouvelle. Elle portait le deuil en elle.
Une nuit que la Lune était pleine, il est tombé.
"Je viens d'avoir dix huit ans. Je m'apelle Ugo-Marley. J'ai poussé deux personnes au suicide : une volontairement, l'autre non. Je suis un monstre, oui. Je suis une ordure, on me deteste, on me haie, on me craint. Je ne suis pas une personne, je suis une moitié de personne. Je suis le jumeau méchant d'Anatoliy, mais je vis dans son corps." Tout était dit. Tout était clair. Anatoliy avait compris, il était conscient de son problème. Son père n'était plus là, il vivait seul. Faisait la tourné des bars branché musique. Et il était un nouvel homme. Un homme conscient de ce qu'il était, totallement. Il était un monstre, il n'était plus seul. Il n'avait jamais été seul. Dans son corps frêle, ils étaient deux. Il avait deux consciences, deux personnalités, deux prénoms, deux personnages, deux vies. Il était le gentil, l'autre semblait être le méchant. Ugo-Marley n'avait pas le dessus, il ne faisait que de brèves apparitions mais ruinait toute la vie de son alter-ego. C'était la découverte, la débacle, la débandade. Il était devenu peureu, devenu faible, devenu aggressif, devenu craintif. Il avait peur d'éveiller la bête qui sommeille en lui. Il voulait se surpasser, tenter de ne plus le laisser venir. La théorie fut plus simple que la pratique. Dès qu'Anatoliy semblait heureux dans sa vie, il arrivait, brisait tout, repartait. Il laissait les vestiges d'une bataille avec lui-même. Il était le méchant. S'attaquant sans relache à Anatoliy. Même la musique ne l'aidait plus, elle ne faisait plus d'effet, il était présent à chaque moment. Toujours. La seule chose qu'il ne réussit pas à briser fut une femme. La plus belle des femmes. La plus magique. La plus tendre. La plus amoureuse des femmes. Magenta. Elle avait rencontré Anatoliy, il jouait dans un club. Sa voix l'avait chamboulée. Elle devait l'avoir. Elle eut du mal avant qu'il se laisse faire. Avant qu'il ouvre sa carapace. Avant qu'il tombe amoureux à son tour. Elle sut, elle sut tout de l'histoire. Elle accepta tout cela, elle accepta d'être avec quelqu'un de terrible, de torturer. D'être avec quelqu'un qui refusait de se soigner de peur de perdre la vie. Magenta était amoureuse, une femme amoureuse accepte tout. Elle accepta. Tout comme Anatoliy accepta que sa Magenta était une personne sous constante influence de la drogue, il voyait en elle le reflet de sa mère. Si douce, si jeune, si fragile et pourtant si dure à l'intérieur, si blessée, si perturbée. Il se voyait en elle, il voyait la jeunesse maladive qu'il avait eut et qu'il aimerait retrouver. Ils s'aimaient, tendrement. Ugo-Marley ne s'en mêlait pas. Ils pensaient que s'en était fini, de toute cette histoire.
- Va en enfer ! - D’accord... Tu m’y accompagnes !
Elle était une tentatrice, il s'est laissé aller. Il a gouté au plaisir des drogues douces. À l'émancipation et l'hinibition que cela provoque. Il a gouté à la liberté, à l'oubli, à la naïveté, à la paix intérieure. Dès qu'il était stone, Anatoliy ne sentait plus en lui Omar, il ne sentait que lui, que du vide. Il ne prenait plus que ça, se nourissait peu. La marijuana était sa nouvelle épouse. Il se plaisait avec elle, tout comme avec Magenta. C'est elle. C'était de sa faute s'il avait plongé. Mais il était bien mieux ainsi, moins soucieux, moins réfléchis. Il vivait, il semblait sociable. Il aimait sa vie. Omar lui ne venait plus, il n'en avait plus la force, il se voyait ramoli par ces substances, ces poisons à petites doses.
J’aimerai être capable de mettre l’ours en fuite pour que tu n’aies plus jamais peur.
Mais voilà, chassez le naturel, il revient au galop. La drogue ne faisait plus d'effet, pas plus que la musique, pas plus que l'alcool, pas plus que tout ce qu'il peut se trouver sur Terre. Omar revenait, s'en prenait aux personnes entourant Anatoliy; Il se retrouvait à nouveau seul, sans savoir pourquoi exactement. Il ne lui restait plus que Magenta, car elle savait. Elle discernait bien le vrai du faux. Elle était bien trop amoureuse pour le laisser filer. Elle l'aimait. Mais l'avancée des choses fit prendre une décision à Anatoliy : partir. Magenta était en danger auprès de lui, c'était une femme fragile, une femme naïve, une droguée. Tout ce qu'était sa mère. Tout ce qu'il ne fallait pas être à ses côtés. Ugo-Marley s'en prendrait à elle, s'en délectant. Il rependrait son sang sur le sol. Il ne peut laisser faire ça. Alors, du jour au lendemain, Anatoliy pris la fuite. Sans un seul mot, sans un seul indice, sans rien. Il ne voulait pas que la femme qu'il aimait le retrouve. Il n'était pas fait pour vivre, il n'était pas fait pour vivre avec quelqu'un. Il était fait pou tuer ou faire du mal. Il ne voulait pas. Alors il fuyait. À l'autre bout du monde, là où rien ni personne ne le connaissait, là où tout le monde a sa place. Là où il ne risquait de faire de mal à personne.
J’aime ces petits moments de calme avant la tempête... ça me rappelle Beethoven.
Il était parti, Ugo-Marley était parti. Il n'avait plus de raison d'être là, Anatoliy avait tout perdu. Il vivait dans une pure mélancolie dans la grande ville de San Francisco. En trois mois, il n'avait rencontré personne, n'avait donné aucuns concert, n'avait jamais parlé à qui que ce soit. Le risque était ainsi minimal, même nul. Durant trois mois, Anatoliy eut la paix. Même enfermé dans son appartement, il semblait heureux, car il avait la paix, la paix pure et simple. Mais Ugo-Marley repris le dessus, avec un avantage à la clé : Anatoliy n'était pas un ermite. Il n'en pouvait plus d'être ainsi enfermé chaque jour à éviter ses voisins et tout autres personnes. Il était en manque. Il n'avait plus rien pris, il buvait de l'eau dès que l'envie de fumer ou de prendre un cachet lui venait, il se maîtrisait. Omar s'en sert aussi. Il fume. Il boit. Il l'incite à vivre. À rencontrer des femmes. À rencontrer des hommes. Il n'est plus le même. Anatoliy perd peu à peu pied, il n'est plus le maître. Ils sont clairement deux désormais. Ils n'ont qu'une chose en communs : la soif de corps, de sexe, de drogues.
Il y a un adage qui dit qu’on fait toujours du mal à ceux qu’on aime mais il oublie de dire qu’on aime ceux qui nous font du mal.
Anatoliy et Ugo-Marley se partagent le boulot. Ils ne sont plus en rivalité. Anatoliy perd la mémoire alors qu'Omar la gagne. Il est le faible, l'autre le fort. Il aimerait que tout cela s'arrête, qu'il ait une vie décente. D'être quelqu'un de bien. D'être aimé. De retrouver sa Magenta. Non. Tant qu'Omar est là, le cauchemar n'est pas terminé. Il n'est terminé pour personne. Ugo-Marley n'a pas tenté de tuer depuis longtemps. C'est pourtant un besoin. Un besoin de sadisme. Un besoin qu'il dissimule. Mais bon dieu, pour combien de temps ?
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[putain pourquoi je peux plus tromper Andreas 
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