C'est l'été à San Francisco. Nous sommes au mois d'aout et pourtant depuis au moins une ou deux semaines, il fait un véritable temps de chien. Je ne sortais presque plus de chez moi sauf pour aller voir Hadryin qui m'avait parlée de son affaire avec Avery, une de ses amis – la meilleure en fait – ou chez Killian. Je ne sais pas pourquoi mais nous nous étions vachement rapprochés depuis mon retour des Bahamas. Je n'allais pas m'en plaindre, au contraire. Il me plaisait énormément. Un peu gamin mais il était nice. J'avais même prévu d'aller le rejoindre ce soir, quand j'entendis la police hurler des trucs dans la rue. Mon premier réfléxe fut de hurler à mon frère qu'ils étaient venus pour lui mais comme Michael était parti depuis quelques jours, je n'avais pas de soucis à me faire. J'essayais donc d'écouter ce que disaient les autorités pour une fois et entendre qu'on devait allumer notre radio. Quoi ? Je pris donc mon petit poste – celui que j'utilisais quand je me trouvais dans la salle de bains – et le mis en marche. Une sorte de message se diffusait en boucle et je l'écoutais avec effroi.

« Un grand abri a été construit dans les égouts de la ville, un endroit aménagé en cas de tempête ou de catastrophe nucléaire. Nous demandons, à toutes les familles et personnes vivant en ville de venir nous rejoindre au Nord de la ville pour vous abriter. Une tempête arrive sur la ville, et elle pourrait être très violente. Emmenez le strict minimum, nous avons de quoi vous nourrir. Les policiers vous montrerons le chemin. S'il vous plait, nous avons beaucoup de place et un deuxième abri sera ouvert si nécessaire. Il est trop tard pour fuir, venez nous rejoindre et surtout, ne cédez pas à la panique. Vous avez jusque minuit et demi, avant que tout abri soit fermé, pour la sécurité de ses réfugiés. »

Fuir ? Quoi ? Mais qu'est-ce qu'il se passait ? Ce n'est qu'en voyant le temps dehors que je compris. Il y allait avoir une tempête. Alors, je pris comme ils l'avaient demandé, le strict nécéssaire et décrochai mon portable pour essayer de joindre Killian. Pas de réseau. Merde. J'espère qu'il allait lui aussi entendre ce message. Minuit et demi. Je consultai ma montre. What ? Vingt trois heures quarante cinq. Je sors en trombe de ma maison avant de me rendre compte que j'avais oublié quelqu'un. « Nicodermus, murmurai-je comme pour moi-même avant de revenir en vitesse dans ma demeure et d'emporter mon chat qui s'était réfugié. Allez viens mon beau. » Puis, je le glisse dans mon sac avant de lui mettre son collier en espérant que je ne le perde pas et me dirigeai vers ma voiture. Quand un mec met sa main sur mon épaule et je me tournais vivement pour froncer les sourcils et voir que c'était un flic. Il me fit signe de le suivre et nous eumes bien du mal à tout éviter. Mon chat m'enfonça les griffes dans la peau à travers mon sac et je dus m'y accrocher comme une démente pour ne pas qu'il s'envole. Un câble vint frapper sur le sommet de mon crâne et j'en eus les larmes aux yeux. Bordel. « Mais qu'est-ce passe bon dieu ? » Le mec se tourna vers moi et une voiture passa devant nous. Mon dieu. « Une tornade se dirige sur la ville mademoiselle. » Oh putain. Est-ce comme ça que j'allais mourir ? Ne cédons pas à la panique. Le mec me montra une bouche d'égouts comme quoi, je devais descendre là-dedans. « Ah non, ça jamais! » Mais le mec m'y engouffre de force et je tombe sur ma cheville pour sentir un crac. Ah merde. Je crois que je me suis faite un peu mal là. Un autre type m'aide à me relever en me demandant si ça allait et je me dégage pour me relever doucement et retomber à terre. L'un des types m'aide donc à marcher et je ne sais pas combien de temps dura le trajet mais il dura un moment et je commençai à réellement à avoir mal. Argh! C'est alors que je vis une grande pièce au fond. L'abri. Nous étions sauvés. Le blanc m'explose les yeux mais c'est pas grave.

Aussitôt, je passe de mains en mains pour être emmener au fond et quelqu'un vient prendre mon nom tandis qu'un médecin s'occupe de ma cheville. « Est-ce que vous savez si un certain Monsieur Foster est arrivé ou pas ? Demandai-je inquiète, tortillant une de mes mèches de cheveux. » Je jetai des coups d'oeils desespérés à droite et à gauche avant de sortir Nicodermus et de le garder sur mes genoux, quelque peu affolée. On se calme. Michael n'est pas en ville, Killian n'allait pas tarder à arriver. Espérons...