« Les gémissements de Mary commençaient à se faire entendre plus distinctement, son corps devenait de plus en plus chaud, sa respiration était maintenant saccadée.

Ses bras descendaient dans le dos d'Isaac, auquel elle s'agrippa, espérant que les marques que laisseraient ses ongles s'estomperaient rapidement.

Souhaitant le surprendre un minimum, elle fit en sorte de le pousser sur le côté, afin qu'il s'allonge un peu, tout en s'appliquant pour ne pas briser ce qui les unissait sur le moment. Elle voulait prendre les devants, lui montrer qu'elle ne se démontait pas face aux situations, quelles qu'elles soient, mais aussi dans l'espoir qu'il apprécie et, qui sait, qu'il en redemande.

A son tour de faire des va et viens, elle posait parfois ses mains sur son torse, ou bien s'allongeait complètement sur lui pour que leurs lèvres se rencontrent.

Elle avait plusieurs fois tenter d'imaginer s'ils en arriveraient à ce stade, et alors, ce qui se passerait, concrètement. Mais elle n'avait pas imaginé une seule seconde qu'elle ressentirait un tel bien être. C'était tout aussi apaisant que d'être dans ses bras, avec un plus, évidemment... Ils mêlaient passion, envie, tentation et tendresse... »

« Mary ne le lâchait pas du regard. Plusieurs minutes s'étaient écoulées déjà, longues, très longues, sans qu'ils s'en aperçoivent vraiment, trop concentrés ailleurs. Elle espérait que le contact visuel qu'ils échangeaient lui ferait comprendre à quel point elle était bien. Merveilleusement bien.

Apparemment, c'était vraiment réciproque. Elle pouvait le sentir, dans tous les sens du terme. Et d'ailleurs, elle sentait qu'il commençait à venir, qu'il était pas loin du but. Elle aussi d'ailleurs. Elle fermait les yeux à chaque gémissement qu'elle ne pouvait retenir. Elle le laisserait venir en elle.

Et lorsque ce moment arriva, elle poussa un cri plus que distinct, ses joues devenant légèrement roses. Elle se pencha à nouveau sur lui, pour laisser leurs langues se délier, reposant ensuite sa tête dans le creux de son épaule.

Elle reprenait sa respiration. Les yeux à demi clos, ses doigts parcourant maladroitement le torse d'Isaac, son corps tout entier ensuite parcouru d'un grand frisson. Il caressait sa joue tendrement, ce qui l'incita à ouvrir les yeux... »

« Tous les deux allongés sur le flanc, face à face, leur peau chaude, Mary faisait remonter ses doigts sur le bras hâlé d’Isaac. Dans un mouvement, elle laissa son bras descendre dans son dos et pu ainsi se rapprocher de lui. Et pourtant, il semblait qu’ils étaient déjà plutôt collés. Mais Mary, même si elle appréciait la distance par moment, souhaitait sentir le souffle chaud d’Isaac contre elle, comme pour s’assurer qu’il était toujours là.

Et puis il parla, ne quittant pas ses yeux du regard. Elle fut particulièrement troublée par cette révélation. Des sentiments… Elle n’était pas confuse, bien au contraire, mais plutôt surprise, car elle ne s’était pas préparée pour ça. Néanmoins, elle avait senti qu’il y a avait plus que de l’attirance entre eux…

MARY ▬ Tu serai étonné si je t’avouais que depuis notre nuit sur la péniche, j’ai découvert que je tiens à toi plus que je ne le pensais… ? J’ai des sentiments depuis ce soir-là, mais parce que ça me fait peur aussi, j’ai préféré me taire.

Il avait dit qu’il ne regrettait pas ses sentiments. Il en était de même pour Mary, bien qu’elle avait peur pour Isaac. Elle voulait être égoïste et vivre une histoire avec lui, mais elle ne l’était pas. Elle tenait trop aux autres, à ses proches pour agir sans se soucier des conséquences dans ce genre de situation.

Elle aurait voulu le mettre en garde, lui demander de ne pas trop s’attacher à elle, de faire en sorte de ne pas souffrir s’il devait la laisser partir, mais elle ne trouvait pas le courage. Elle ne voulait pas gâcher ce moment avec lui.

MARY ▬ Qu’est-ce que ça fait de nous… ? demanda-t-elle. Un couple ?

Elle avait hâte de pouvoir former un duo et expérimenter de nombreuses choses à ses côtés, mais ne pouvait s’empêcher d’avoir peur de ce que ça signifierait… »

« Isaac avait apparemment compris ce qui rendait Mary nerveuse à l'idée qu'ils aient tous les deux des sentiments l'un pour l'autre. Bien sûr, il n'avait aucune idée de la source responsable de cette peur, et il n'était pas question qu'il le sache.

Elle se contenta d'approuver ses dires en hochant la tête légèrement, reportant son attention sur son torse et ses épaules, que ses doigts parcouraient lentement. Mais lorsqu'il parla de réciprocité, elle intervint :

MARY ▬ Je sais que c'est réciproque. J'ai confiance en toi, assez pour savoir que tu ne serais pas aller jusque là... jusqu'à coucher avec moi, justement parce que j'ai compris que t'étais pas du genre à "juste" coucher. Et finalement je suis assez contente d'avoir attendu, pour une fois.

Lorsqu'ils abordèrent le sujet délicat concernant leur possible couple, Mary se redressa, appuyant sa tête sur la paume de sa main, les draps la couvrant très légèrement.

MARY ▬ Justement... J'aime l'idée de former un couple, d'être à même d'en parler avec mes amis, de ne rien devoir cacher. J'aime l'exclusivité. répondit-elle. Mais évidemment, j'ai besoin de mon indépendance, autant que tu dois avoir besoin de la tienne. J'ai ce besoin de pouvoir vivre de bons moments sans me sentir prisonnière de quoique ce soit.
Et certes, on ne se promet pas l'éternité, mais si on peut se promettre fidélité, j'apprécierai...

Après un sourire, elle se rapprocha pour déposer un baiser sur ses lèvres, avant de s'allonger tout contre lui. »

« Les paroles prononcées rassuraient la demoiselle. Et à ce moment même, elle avait envie d'y croire. Vous vous demandez : "Ne croit-elle pas en eux ?" et je vous répondrais lors que si, elle croit en leur histoire. C'est en elle-même qu'elle avait un peu plus de mal.

MARY ▬ Un de ces jeunes couples, qui ne se fanent pas, tout en évitant de ressembler aux petits couples des maisons de retraite... ? Ça me va ainsi.

Cependant, elle avait envie d'une chose en particulier. Même s'ils convenaient d'une certaine liberté, elle savait par expérience que la vie est bien trop courte pour la gaspiller. Or si elle pouvait passer les prochaines nuits à ses côtés, cela ne lui déplairait pas.

MARY ▬ Tu penses que... commença-t-elle en caressant son torse. Non oublie...

Elle n'vit pas vraiment réfléchis avant d'ouvrir la bouche, mais n'osant pas aller au bout de sa requête, elle se contenta de l'embrasser, par envie, mais aussi en espérant que cela l'occupe suffisamment pour omettre sa précédente phrase... »

« Evidemment, ses espérances n'avaient pas été prises en compte et Isaac ne fut pas assez déconcentré pour ignorer ce que Mary venait de commencer.

ISAAC ▬ Continue ta phrase, ... s'il te plait.

C'était si gentiment demandé... Elle sourit mais hésita. Elle avait peur de le brusquer, de l'effrayer. Au bout de quelques secondes silencieuses, elle finit par se jeter à l'eau.

MARY ▬ Je ne veux plus passer mes nuits toute seule...

Elle se mordilla la lèvre inférieure, anxieuse quant à la réaction d'Isaac. Mais les mots qu'ils prononça ensuite vinrent la rassurer. Et pourtant, elle ressentait une sensation étrange, au niveau de son ventre. Comme si son estomac se contractait, sous le poids de la pression. En fin de compte, ces mots étaient agréables, et signifiaient beaucoup, mais peut-être était-ce trop pour Mary, qui avait pour habitude de fuir quand les choses venaient très sérieuses. Tellement de contradictions dans tout ça. Tentée par la fuite, et envieuse de croire à une suite et à un possible espoir.

MARY ▬ J'espère y rester pendant... un moment. »

« ISAAC ▬ Ce qui veut dire ? ... Tu veux qu'on vive ensemble, ou qu'on passe l'essentiel de nos nuits, toi et moi ?

Elle fit les gros yeux le temps de quelques secondes, avant de murmurer :

MARY ▬ C'est trop tôt pour enménager ensemble... Je pense. Elle reprit, de façon plus audible. Mais... serait-ce trop demander que de passer la plupart de nos nuits ensemble ? Fin... Juste... Grr j'arrive pas à m'exprimer quand tu me regardes comme ça.

Elle lui tira la langue avant de poursuivre :

MARY ▬ J'aime m'endormir à tes côtés, et ce serait dommage qu'on s'endorme tous seuls de notre côté, tu ne pense pas ?

Elle bascula sur le côté pour s'allonger sur le dos, la tête sur l'oreiller. Elle caressait doucement la main d'Isaac près d'elle, quand elle lança soudain :

MARY ▬ J'ai faim. Genre vraiment. »