Petite, j'étais arrivée à me persuader que la vie ressemblait à mon dessin animé préféré : Peter Pan. Je m'imaginais déjà partir dans ce monde féerique la nuit tombée et ne jamais en revenir. J'étais parfaite dans le rôle de Wendy et j'avais tout peaufiné pour que Peter Pan n'ai plus envie de me quitter. C'est ainsi que chaque nuit, chaque jour, j'attendais assise au pied de mon lit, que Peter vienne à moi un jour. J'étais Wendy, j'étais quelqu'un qui à l'origine ne devait pas être là, malgré l'amour de mes parents, je sentais un petit vide dans mon cœur. Au petit matin, la déception était toujours immense quand je me réveillais dans cette chambre que je connaissais sur le bout des doigts avec les mêmes personnes. Si les petites filles de treize ans comprennent que toutes ses histoires sont imaginaires et ne se produiront jamais dans la vie réelle, je ne faisais pas partie de celles-ci. Mes rêves d'enfant ne se passaient que dans ce monde merveilleux et nulle part ailleurs. J'avais fini par abandonner toutes mes amies pour me consacrer uniquement à ce dessin animé. Puis un jour, dans la cour de récrée, un petit garçon de mon âge était venu vers moi, se penchant vers moi. « Mais, tu fais quoi ? » Je revois encore son visage tourné vers moi, souriant. Il avait les yeux brillants, je savais pertinemment ce qu'il avait fait mais j'étais trop choquée pour le dire. « Bah je te fais un bisou, t'avais l'air triste et ma maman elle fait ça quand je suis triste. » Je clignais des yeux, bouche-bée. Un petit sourire se figea un instant avant d'apparaître complètement. Je me souviens que le soir même en rentrant à la maison, être partie dans ma chambre pour jeter la cassette de mon dessin animé préféré à la poubelle le sourire aux lèvres.
Je n'ai jamais été quelqu'un de solitaire, a part mon histoire et mon fantasme de Peter Pan, j'ai toujours été entourée. Vous savez, il y a toujours des surnoms dans une bande d'amis, moi je faisais partie d'une bande assez populaire dans mon collège à New York. Ma meilleure amie était le canon de service avec un cul pire que ... hot, mon petit ami était le footeux, son meilleur ami était l'intelligent, sa copine était la riche, une copine à nous était la droguée et moi j'étais la follasse. Folle ? Moi non. J'avais juste un sens de l'humour plus développer que les autres, je pouvais passer des soirées à regarder des DVDs de mes humoristiques préférés. J'étais la fille à la vanne facile et j'aimais bien avoir ce surnom, ça donnait l'air plus sympathique, plus cool et drôle. Ce qu'on pouvait en déduire, c'est qu'avec moi l'ennuie n'existait pas. J'étais surement trop gentille pour les gens et pas assez sérieuse avec mes n'amoureux.
« Sidney! Tu viens ma chérie ?! » « Deux secondes, j'arrive. » J'entendis la voix de ma grand-mère parvenir à mon oreille de l'étage en dessous. J'avais tourné la tête vers la fenêtre, regardant les jeunes jouer dans la rue, on dit que les adolescents devrait être heureux parce qu'ils sont jeunes, moi je ne l'étais que moyennement quand je savais que les autres se faisaient des sorties de malade alors que moi j'étais là pour aider ma grand-mère. J'entendis des pas monter les escaliers derrières mon dos. Je tournai ma tête vers ma grand-mère, elle était très importante pour moi, mais j'étais qu'une adolescente et j'avais d'autre envie que de rester avec elle. Moi, je ne comprenais pas pourquoi ce n'était pas le rôle de ma mère de s'occuper d'elle, d'ailleurs je ne savais même pas où elle était celle là. A dix-sept ans, j'avais dû quitter ma belle maison à New York pour venir en aide à ma grand-mère, dans cet appartement qui puait le vieux. Évidemment, j'avais été contente de voir plus souvent ma grand-mère qui est une femme super, de changer d'air et de rencontrer d'autres personnes dans mon nouveau quartier. « Sidney, ma puce tu viens manger ? » « Ouiiii, j'arrive mamie. » « Parles un peu plus fort la prochaine fois, tu sais que je suis dure de la feuille. » « Ah ça je sais ma vieille. » Je me suis levé, un sourire aux lèvres.
Ma vie n'est pas aussi drôle et tarée que moi, mais j'ai appris à vivre avec. Je vivais avec ma mère-grand avant sa mort, un choc pour moi mais j'ai toujours pris avec humour. Tous les petits soucis du monde je les oublie en faisant la fête. « Bon grosse baleine que tu es, bouge un peu ton cul pour pas que je t'amène en boîte par la peau du cul qui est toute blanche. » « T'es casse couilles. » « Impossible, t'en n'a pas, sinon tu serais déjà plus dans mon lit, les trans c'est gore. » Ma vie sentimentale serait à raconter dans un livre, compliquée mais sans prise de tête, je ne suis pas une fille à mariée, je profite de ma jeunesse et de mon sex appeal. Je suis canon, blonde avec un petit cul bien musclé, on m'a même dit que j'avais les os du cul pointu. Je couche avec tout ce que je peux et le pire c'est que j'en redemande un peu près tous les soirs. La capricieuse, plutôt nymphomane mais qui n'aime pas le sexe ? En tout cas, women or boys, je prends tout.