Eva était vraiment très belle ce soir. Comment lutter ? Comment arriver à lutter face à une beauté pareille ? Je regardai au loin pour essayer de repérer Landon. Au loin, je lui fis signe de venir. Mais Eva est bien plus besoin de moi que lui. Il pourrait se trouver une minettes à baiser le pauvre chéri. Puis, je voulais voir Dwight. J'aimais bien Landon, assurément. Je le trouvais sexy en diable et vu que je n'étais pas en couple avec Dwight, je pouvais batifoler avec lui comme je le voulais. Un sourire carnassier se décida le long de mes lèvres et je sortis une cigarette que je portais à ma bouche avant de l'allumer. Tout le monde semblait bien s'amuser. Je vis une fille passée à côté de moi et j'eus le temps en l'espace d'un battement de cils de lui dérober son bracelet. Puis, je le glissai à l'insu de son voisin sur la cuisse d'Eva en lui faisant un sourire. « C'est moi qui suis en bonne compagnie. »

Puis, je sentis quelqu'un dans mon dos. Je n'eus pas le temps de me retourner que quelques mots glissés à mon oreille me démontrèrent que c'était celui que j'avais dans la peau depuis un bon moment. A l'insu de tout le monde, j'effleurai gracieusement sa main pour sentir le regard d'Eva sur nous. Alors, je pris place près de ma meilleure amie pour le voir lui faire un baisemain des plus gracieux et je le regardai un moment. On ne le reconnaissait pas avec son chapeau. J'aimais ce style un peu décalé. Nom de dieu mais je le dévorai complètement des yeux. Il fallait que je parte avant que Landon arrive et se rende compte que j'étais en train de baver sur Dwight. « Joli costume de monsieur Loyal sir. » J'avais dit ça avant d'interpeller un serveur et quand ce dernier arriva à ma hauteur, je papillonnai des yeux pour lui commander ma boisson. Le pauvre homme partit en me regardant bizarrement et je levai les yeux au ciel avant de voir qu'il me rapportait ma boisson aussi sec. Puis le verre dans une main, la cigarette dans l'autre, je décidai de partir en quête de mon cavalier avant de me tourner vers Dwight un sourire charmeur. « Monsieur, j'ai perdu mon cavalier. Vous ne voudriez pas m'aider à le retrouver ? » Sous entendu pour 'il faut que j'te parle et now'. Je me tournais vers Eva « Tu peux garder ma place ? Je reviens. » Je regardai Dwight en lui faisant un signe de tête. Mais où diable était passé Landon ?

Premier regard noir de la soirée, j'aurais finalement tenu jusqu'à l'entrée avant de l'énerver par mon attitude. « Je n'ai pas peur des mots. » Mais oui mais oui. « Disons que je n'aime pas spécialement rappeler aux gens ce que je viens de vivre. » T'as la tragédie qui te sort par tous les ports de la peau chéri, une phrase de plus ou de moins. « Et je n'ai besoin de la pitié de personne. » Je lève les yeux au ciel. Ah les relations humaines. J'veux pas de ta pitié mais j'te remercierais poliment quand tu compatiras. Ca fait longtemps que la logique s'est faite la malle croyez moi. Enfin le fait est que quand j'essaie d'être un tantinet sociable, madame me présente sa main avec visiblement l'envie de me rendre dingue. Mais reste zen So', reste zen, elle est enceinte, l'égorger, la frapper, l'éviscérer, la dégager à coup de coup de pied au cul ne serait pas forcement bien vu par tous les imbécile costumé et rappelons-le, je me dois faire profil bas. Donc on respire, on reste calme, on traîne deux-en-un dans la salle, on s'assoit tranquille, on tue tous le monde dans ces pensées et la soirée se déroule sympathiquement.

« Vous... » C'était forcement sans compter sur ma cavalière qui visiblement semblait avoir trouver à son goût l'option : Emmerder Sonic «Tu as de la chance que la seule danse que je pratique soit interdit au moins de dix huit ans. » … J'tourne mon regard vers elle. Interdite au moins de 18 ans hein ? Nan, chut. N'ajoutons rien. « Et que j'ai un peu trop l'air d'une baleine pour aller sur la piste de danse. » J'aurais pu lui servir le couplet sur les femmes enceinte et leur aura presque divine, si seulement j'avais les bases en sociabilisation. Du coup je me contente juste d'un grommellement qui veut à la fois dire : Ouais, j'm'en fou, j'approuve. Tout dépend la signification que les gens en font. J'allais retourner à mes occupations onirique quand, de nouveau, la rousse m'apostrophe. « Tu sais, le principe d'une soirée c'est que tôt ou tard, tu vas devoir faire la conversation. » Nan ça c'est le principe d'une soirée réussi. « Enfin moi je dis ça mais bon... Si tu veux rester dans ton mutisme, tant mieux mais personnellement j'ai envie d'un verre. » Envie, envie, toutes les mêmes. J'espère que tu crois pas que j'vais te l'apporter parce que ma grande tu vas être déçue. Visiblement non, vu que la belle se lève sans une seule once délicatesse. « Mon ventre n'est PAS une discothèque! » J'avais envie de lui dire que la petite ne l'entendait surement pas mais ne la contrarions pas. Oh putain qu'est ce que tu fais pas toi là bas … Un abruti de pingouin venait d'ignorer la Miss et à coup sur c'est moi, pauvre petite chose, qui me taperait les répercussion de cette acte d'incivisme, pour la peine je grave son visage dans mon crâne lui promettant ainsi une mort certaine et douloureuse dans peu de temps. La rousse se rassoit, caresse sa cuisse, n'importe qui aurait pu penser à une invitation camouflé, jusqu'au moment où elle entame sa phrase. « Bon qui est-ce que je dois égorger pour avoir un verre ? » Je fronce les sourcils, tout en fixant un peu plus la cuisse de ma partenaire. Hum, je suis persuadé qu'elle a quelque chose sous sa robe, et je ne parle pas de sous vêtement, un tic parcourt mon visage. Je soupire. Passablement énervé par la tournure des événement. Mes doigts tapotent la table. « Qu'est ce que t'as d'attacher à la cuisse ? » la subtilité ? Connait pas. Cependant si la CIA m'a appris une chose c'est que pour avoir une réponse, il fallait avoir quelque chose à proposer en échange, ou faire preuve de bonne foi, ce qui j'avoue m'avait grandement manqué depuis le début de la soirée. Qui plus est du coin de l'œil j'avais remarqué l'entrée de mon cher ami Dwight. Du chapitre furtif, il n'a visiblement absolument RIEN retenus, je soupire à nouveau alors que mes doigts dansent de plus en plus vite sur la table. La patience n'a pas toujours été ma première vertus, pourtant quand le pingouin revient vers nous, c'est presque, presque, calmement que je frappe du plat de la main sur la table pour attirer son attention. L'homme nous lance un bref regard avant de se diriger droit vers nous, sans doute a-t-il saisi la menace explicite de mes doigts jouant avec le couteau sur la table. « Bonsoir messieurs, dames. Champagne ? » Si seulement il pouvait voir mon visage, il se pisserait dessus. Nous tendant son plateau j'attrape une flûte avant de siffler. « Vous savez, cette charmante demoiselle n'a pas un ventre de cette taille tous les mois de l'année, et proposez de l'alcool à une femme enceinte c'est clairement irresponsable et pas du tout professionnel de votre part. » L'homme ravisse aussitôt son plateau, alors qu'il propose à Eve' de lui apporter une autre boisson, je soupire histoire d'illustrer encore un peu plus le point où je me fais chier.

Ce bal tombait pile poile pour changer les idées de la jeune femme. L'homme qui terrorisait toute la ville ce dernier mois avait certes été arrêté et allait finir ses jours surement dans un hôpital psychiatrique, ça la soulageait certes, elle aurait moins de difficultés à sortir de chez elle normalement, mais cela ne la ferait pas oublier son viol. Elle s'était un peu renfermée sur elle depuis, n'avait même pas fêté son anniversaire et avait fini complétement saoule à la dernière soirée à laquelle elle avait participé, alors qu'en général, elle savait maitriser le nombre de verres qu'elle buvait pour ne justement jamais se trouver dans cet état. Lorsqu'elle avait vu l'annonce de ce bal dans les journaux de la ville, son premier réflexe avait été d'envoyer un sms à Jhordan pour lui demander d'être son cavalier. Elle n'avait pas eu de réponses. Et dire qu'Ozzie pensait qu'elle n'aurait aucune difficultés à en trouver un. C'est pourtant seule qu'elle fit son entrée dans le hall de l'hôtel qui accueillait l'occasion. Elle ne s'était pas particulièrement préparée pour la soirée, elle avait enfilé la première robe de soirée présente dans son armoire et avait déniché un vieux loup noir du fin fond de ses tiroirs. Pas mal de personnes étaient déjà présentes, la plupart formant des groupes éparpillés dans toute la salle. A cause des masques, elle n'arrivait à reconnaitre aucune figure connue pour le moment. Elle se promena entre les différents groupes, attrapant une flûte de champagne au passage sur le plateau de l'un des garçons de salle, et crut apercevoir (enfin) des tenues familières. Serait-ce BJ ? Elle s'approcha d'avantage et reconnut Will, Eliàs et Donovan qui lui tenait compagnie. Ce dernier venait à l'instant de vider un verre juste devant ses yeux. « Tu commences fort dis moi.» Et elle ajouta à l'attention des autres. « Je peux me joindre à vous pour la soirée ? Je n'ai finalement pas réussi à trouver de cavalier ce soir ... »

Bon certes, William n'allait sans doute pas s'amuser comme un fou au bal, puisque ce n'était pas tellement l'endroit pour, néanmoins il avait prévu y décompresser un peu. Sa semaine était plutôt tranquille mais très fatigante. Au côté de Bambi, il avait voulu passer du bon temps et en profiter pour sortir ensemble. D'ailleurs cette dernière n'appréciait pas trop être venue au bal et avait besoin d'un verre. Sauf que, la connaissant bien, William voulait éviter toutes boissons trop alcoolisées, même s'il était vrai qu'un petit verre ne lui aurait pas fait faire n'importe quelle connerie. Lui rapportant du jus d'orange, elle lui confia qu'elle préférait s'enfuir que de rester ici. Décidément cette fille n'aimait vraiment mais vraiment pas les bals. Pourtant, William trouvait ça chouette surtout le fait qu'il soit masqué, il trouvait ça vraiment intéressant. Personne n'était complètement méconnaissable grâce aux masques cependant il n'était pas facile de vite repérer quelqu'un que l'on connaissait... Will avait envie de lui répondre un truc quand il aperçut Eliàs, le meilleur ami de Bambi. Ah il était donc venu ! Et pas dans un très bon état. En effet, il sentait l'alcool, comme l'a bien souligné sa petite-amie, mais surtout était bien saoul. Eliàs posa sa main sur l'épaule de Will et rassura BJ en lui disant qu'ils étaient là pour faire la fête. Wiliam s'avoua qu'il n'avait pas tord et même si ça l'embêtait un peu de le voir ici, il n'allait pas être désagréable, pour le moment, avec lui. « T'es sûr que tu vas bien Eliàs ? » L'étudiant semblait soucieux face à un ami qu'il n'appréciait pas tellement en réalité, mais devant garder ça pour lui, juste parce qu'évidemment il connaissait bien les étapes que traversaient les personnes bourrées, étant lui-même adepte des boissons alcoolisées lors des fêtes. Eliàs but le verre de Bambi-Jane et retourna aussitôt en chercher 3 nouveaux, mais tous alcoolisés cette fois. Et avant que Will ne rajoute quoi que ce soit, c'est Donovan qui vint boire d'une traite le verre de la jeune femme. C'était une scène plutôt marrante surtout que Donovan justifia son acte auquel William ne pouvait qu'approuver avec un sourire « Ouais merci Donovan ! Tu as bien raison, mieux ne vaut pas éveiller le volcan... » Il éclata de rire en voyant le nouveau venu tout souriant et pour ce qu'il avait fait. Par contre, mieux fallait pour lui de se méfier de BJ après lui avoir bu son verre... Will avait envie de taquiner sa petite-amie mais il savait bien, au fond, qu'elle avait le droit de boire un peu d'alcool et lui proposa son propre verre. « Tiens, si tu veux, tu peux prendre mon verre ? » Juste après, c'était au tour de Peneloppe de venir les rejoindre. Cette dernière fit une remarque sur le comportement de Donovan et leur demanda si elle pouvait rester avec eux. William aimait bien Peneloppe, elle l'avait soigné quand il s'était blessé à cause de l'agresseur. Il était ravi qu'elle puisse se joindre à eux. Ca ferait du bien surtout à sa petite-amie d'avoir une de ses bonnes amies avec elle, non bourrée par contre. « Tu peux évidemment rester avec nous Peneloppe ! » Le jeune homme n'osa pas lui demander la raison de l'absence d'un cavalier, jugeant trop personnel comme question.

Je regardai Eva qui était décidément radieuse avant de me tourner vers Dwight. Je savais que la remarque du compagnon d'Eva était assez drôle et que Dwight allait voir rouge. Ouais, parce que bon dire que l'homme que j'aimais était un rigolo. Pas bon le plan. Enfin, Dwight était assez calme – malgré le fait que je l'avais vu se battre contre des gens, ce qui m'avait rendue folle de lui – et pour l'énerver, il en fallait beaucoup. Je m'apprêtai à partir avec lui pour lui parler quand je vis Landon arrivé au loin. Damned! Je posai ma main sur celle de Dwight et cherchait un échappatoire pour lui dire ce que j'avais à dire mais bon, impossible. Landon était là et je ne pouvais pas lui infliger une humiliation en m'affichant avec un autre homme alors que j'étais sa cavalière. Ouais, j'avais du respect pour le petit gars, surement parce que c'était le frère jumeau de mon ex et que je me reconnaissais en lui. C'est vrai que le courant avait tout de suite passé entre nous. Mais plus pour une amitié même si cela lui écorcherait la bouche de l'admettre.

Je me tournai donc vers mon amant – futur amoureux et blablabla – pour me pencher vers lui et lui déposer un baiser sur la joue – bien appuyé – et lui glisser des mots doux à l'oreille. Je l'avais vu me dévorer du regard et je dois avouer qu'il était sublime, désirable et tout le tatouin dans cet attirail coloré. Enfin, j'étais bizarre aussi comme fille. Le jour, je portais des robes claires, des queues de cheval haute, des bracelets criards, enfin un bisounours. Et le soir, je portais du cuir. Dwight ne m'avait vu qu'une fois en robe. Exceptée ce soir. Mais c'était une occasion de mettre cette perle rare achetée avec Eva. « Ce soir, chez moi ? Après le bal ? » J'avais chuchoté ses mots et je plantai mon regard brillant dans le sien.

Quand soudain, je sentis une main sur ma taille et me retournai pour voir Landon. « Tiens, j'allais te chercher. Télépathie ? » Je lui servis un sourire extra colgate blancheur durée 24H pour essayer de briser cet air froid qu'il avait sur son beau visage. « Allez, souris un peu sweetheart, personne ne va te manger. » Je me retournai pour poser mes mains sur sa taille et l'embrasser de nouveau sur la joue. « Pour moi s'il te plaît. » Une fois suppliante, un grand sourire. J'avalai une coupe de champagne. J'étais bien moi, prise entre deux hommes. Celui avec qui j'étais venue et celui que j'aimais. « Et sinon, t'as eu des nouvelles de Charlie ? Faut que je la vois quand même. » Je me retournai vers Dwight à nouveau pour me rendre compte que je ne les avais pas présenté. « Oh je suis malpolie. Landon, je te présente Dwight... mon... ami et Dwight, voici Landon, mon cavalier et ami de ma soeur, Charlie. » L'air de dire, j'avais réussi à placer dans la phrase que Dwight me plaisait et que Landon était juste un ami. Trop forte Joe. Ca méritait bien un autre coupe, non ?

La soirée s'annonçait longue et ennuyeuse. Mon cavalier – sex machine – ne voulait pas me parler et se montrait d'une gentillesse à l'équivalent d'un tueur en séries tandis que les serveurs choisissaient de m'ignorer sous prétexte que j'étais une femme enceinte. Merde, pourtant on me voyait non ? J'étais grosse, moche et difforme. Putain, je commençai vraiment à m'énerver et je savais que je devais me calmer. Ce n'était pas bon pour le bébé. Je me caressai machinalement la cuisse, passant et repassant sur le couteau. La discrétion n'était pas mon fort car Sonic avait du capter le couteau. J'entendis sa question et me cambrai sur ma chaise avant de lui jeter un regard meurtrier. Ce mec allait me pourrir la soirée, je le sentais, je le savais. Alors soit je lui mentais et il s'en rentrait compte, soit j'adoptai la méthode bourrin et là, il n'allait pas apprécier du tout. Après tout, c'est lui qui avait posé la question. Cependant je ne pouvais pas lui répondre: 'C'est un couteau de chasse qu'on m'a offert pour me défendre et je compte bien m'en servir pour tuer le connard qui a descendu mon fiancé.' Non un peu plus de tact que ça, Evelyn. Tout en finesse, tout en douceur. Sauf que la douceur, je ne connaissais pas. Même quand je baisais, j'étais une lionne. Je lui fis donc un sourire en coin avant de me lever et de me mettre derrière lui. Je savais que ce mec était parano, alors je retirai la lame qui trônait le long de ma cuisse et lui glissai dans la main, légèrement, délicatement avant de me pencher à son oreille et de parcourir son torse de ma main libre. Je voulais garder le couteau. Je me sentais plus en sécurité. « Ceci est un poignard Muela. Enfin moi j'appelle ça un couteau à viande, susurrai-je à son oreille. Pourquoi est-ce que je m'y connais en couteau ? Peut-être bien parce qu'en ce moment, j'ai besoin d'une garantie pour pouvoir sortir... Maintenant, dis-moi comment as-tu fais pour le voir alors que même la sécurité n'a rien vu ? » Ma voix sonnait presque comme un murmure à son oreille. Je contrôlai parfaitement mes faits et gestes. Alors, je repris la lame et la remis dans son fourreau avant de me retourner et de voir qu'on avait de la compagnie. Robbyn et Enora. Merde.

« Voilà ton fils. » Je repris ma place avant de voir que Sonic avait interpellé un serveur. Je fronçai les sourcils pour poser les deux mains sur mon ventre rebondi. Il avait réussi à vraiment me mettre de mauvaise humeur. Je soupirai donc avant de sortir mon téléphone portable et de regarder l'heure. La soirée n'était pas assez avancé à mon goût. « Bonsoir messieurs, dames. Champagne ? » Je jetai un regard assassin au pauvre mec. Putain mais va te suicider mec. Retenant un grognement, je m'apprêtais à lui répondre quelque chose de cinglant quand Sonic prit la parole à ma place. Putain, il n'était pas complètement muet alors. Je le dévisageai un instant avant de lever les yeux au ciel. Fais toi plais', je le buterai après de tout façon. Verbalement parlant bien sûr. «  Vous savez, cette charmante demoiselle n'a pas un ventre de cette taille tous les mois de l'année, et proposez de l'alcool à une femme enceinte c'est clairement irresponsable et pas du tout professionnel de votre part. » Je me mis à rire à cette remarque avant de relever le 'charmante'. Il me trouvait charmante. En tout cas, il remontait dans mon estime et pas grâce à ce compliment mais surtout grâce à la répartie. Le serveur se massa la nuque visiblement embêtée et se tourna vers moi. Mec, ouvres la bouche et je te descends tellement bas que tu vas te retrouver en Chine. « Je suis navrée, je n'avais pas vu. Je peux vous servir quelque chose de non alcoolisé ? » Je tournai ma langue sept fois dans ma bouche avant de répondre. « Alors, je prendrai bien un verre de Coca. Quand à vous, pour cette erreur professionnelle, vous mériteriez un bon verre d'acide. Vos excuses sont bien entendues refusées. Vous croyez que ça me plait d'être à une soirée ou tout le monde va finir bourré et où je n'ai pas le droit une goutte d'alcool ? Maintenant, magnez vous de me ramener mon verre s'il vous plaît avant que mon trente neuf atterrisse dans vos parties génitales et que la seule chance de concevoir un enfant soit quasi nul. Quoique je ne vous le conseille pas. » Je soufflai un bon coup. J'avais une de ces envies de cigarettes. Je tapotai nerveusement sur la table avant de voir que le mec n'avait pas bougé d'un pouce. « Qu'est-ce que vous foutez encore là ? Lui demandai-je avec un grand sourire qui dévoilait toutes mes dents. Disparaissez de ma vue avant que votre crâne ne devienne un verre dans lequel je dégusterai un cocktail sans alcool avec plaisir.»

Je me retournai vers la salle pour voir Robbyn venir nous saluer. Putain de merde! C'était pas vraiment le moment. Allez souris Evy! T'es heureuse de vivre. Je me levai pour aller prendre mon ami dans mes bras. Cela faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas vu. Pas depuis la mort de Calvin. Puis, je me tournai vers sa cavalière et lui claquai la bise. La pauvre chérie n'avait pas l'air très à l'aise. En même temps, elle ne s'attendait pas vraiment à me voir, ni à rencontrer le père de son cavalier d'ailleurs. Je la vis me regarder de la tête aux pieds avant de dire que j'étais magnifique. Vraiment ? Je suis laide à crever. J'ai pris quatre kilos. J'ai une discothèque entière dans mon ventre. Je ne rentre plus dans mes fringues et je suis magnifique ? Voilà ce que j'aurai pu lui dire mais je me contentai d'un vague merci. Quand un serveur – pas le même – me ramena mon coca. Je le portais à mes lèvres avant de jeter un coup d'oeil vers Sonic. Geste irréfléchi et j'allais sans doute me faire mordre la main. Mais je décidai de la poser sur la sienne et de le regarder avec un grand sourire. « Relax, on ne va pas te manger. » Puis je me tournai vers nos deux invités avant de pousser une chaise avec mon pied. « Allez, venez plus on est de fous, plus on rit non ? » Ou pas, j'ai envie de dire.

Regardant les vigiles dans les yeux, il fumait sa cigarette, comme pour provoquer les gardes qui n'hésiteraient pas à le foutre dehors, lui et la brunette qui occupait ainsi son esprit depuis quelques minutes déjà. Celle-ci était en train de parler à un homme, son employé plus précisément. Viviano se demandait bien de quel métier pouvait-elle être le patron du blond. « Boss ? Est-ce que madame est une impératrice sado-masochiste, perverse et sadique ? » L'italien lâchait alors un petit rire railleur, comme à son habitude. Sa cigarette était à présent finie, les gardes étaient endormis, ça manquait d'action ici. Il était toujours en train de regarder les vigiles adossés à chaque coin de la pièce, cependant, il entendait la réplique que son interlocutrice vint à prononcer. « À vous de le découvrir quand les masques tomberont en plein milieu de la nuit. » ajoutât-t-il, simple et détendu, prononçant parfaitement bien chaque syllabe, comme pour provoquer. Mais rien n'en était, ce soir, il avait l'intention d'être gentil... Pour l'instant. Son regard se détourna alors des gugusses pour se poser sur un homme qui venait de les accoster, qui, à peine arrivé à leurs table, dévoilait l'identité de Viviano. « Viviano ? Mais qui est cet homme au prénom si mélodieux ? » Il chercha alors dans toute la pièce, cherchant une fois à gauche, la fois suivante à droite... Il s'adressait alors une nouvelle fois à Eva - dont il ne connaissait pas encore l'identité. « Eh bien, puisque mon cher ami Landon a dévoilé ma merveilleuse identité, je vous permets de m'appeller Viviano. Mais vous ne verrez pas mon visage avant minuit. »

Pourquoi étais-je allée au bal avec Landon et pas avec Dwight ? Ah oui, parce que Landon me l'a demandé en premier et que je n'avais pas encore pris conscience de mes sentiments pour le gamin à ce moment-là. Je comptais même lui dire de me foutre la paix. Mais bon... Tant de choses se sont passées dernièrement que je ne pouvais pas me permettre de faire n'importe quoi avec n'importe qui. Je mentirai si l'idée de coucher avec Landon à ce bal ne m'avait pas traversé l'esprit quand j'ai accepté. Putain de fidélité à la con! Même amoureuse et pas en couple, je restai fidèle à la personne. Waouh! Au moins une qualité pour Jordane Iver. A noter dans les carnets parce que des qualités, je n'en avais pas des masses. J'étais plutôt une garce sans cœur et je me reconnaissais assez en Landon. Le problème est que nous étions trop similaires lui et moi, et aussi l'histoire avec son frère. Je m'étais véritablement attachée à lui, comme j'étais attachée à Landon, même s'il passait plutôt pour une statue que pour un être humain. Je le regardai donc m'esquisser un sourire – forcé – et je lui caressai doucement la joue du revers de ma main. « Ce n'est pas grave, murmurai-je avant de me tourner vers Dwight ». Je le comprenais le pauvre. Je ne savais pas exactement quels sentiments il avait pour moi, parce que dire 'je t'aime' sur Facebook, ce n'est pas la même chose que de le dire en vrai. Peut-être cela faisait-il parti du jeu ?

Puis, je vis ses mains se contracter dans son dos. Ou pas alors. La jalousie est un vilain défaut... et aussi une belle preuve d'amour. Il me prit donc la main pour prendre congé et je lui souris – d'un sourire désolée – avant de reprendre ma main. Puis, il pivota se donnant l'air ridicule et j'eus un grand éclat de rire avant de m'intéresser à l'échange qui avait lieu entre le Viviano et Landon. Mon cavalier était toujours bien droit, poli mais avec un ton cassant. Comme un militaire. Je commençai à me poser des questions. Etait-il un ancien militaire ? Avait-il été maltraité ou non ? Sans intervenir, je regardai Viviano dévoiler l'identité de mon compagnon. Je ris donc dans ma barbe avant de prendre le bras de Landon. « Tu aimerais un autre verre ? Ou danser ? »

Je le regardai d'un air étonné. Est-ce qu'il voulait vraiment aller danser avec moi ? Sur cette musique pseudo romantique qui donnait envie à tout le monde de se rouler des pelles et de copuler sur la piste ? Je regardai au loin pour ne pas voir Dwight dans les parages parce que si jamais il me voyait pendu au cou d'un autre mec en train de papillonner des yeux – parce que Landon est un putain de canon – il allait croire que je me foutais de sa gueule. Et puis, ce geste était inattendu et étonnamment entreprenant de la part de mon cavalier, je ne pouvais donc pas refuser. « Danser... Hmm... Oké. » Je pris donc sa main pour l'entrainer sur la piste de danse et me coller à lui. Nous étions à une soirée, un espèce de bal, alors autant jouer le jeu à fond plutôt que de se contenter de se regarder dans le blanc des yeux ou de voir Dwight aller draguer toutes les nanas aux alentours. Non merci c'est bon. Et puis, je n'avais pas autant de maitrise que lui, je ne me voyais pas sauter sur une nana et faire du catch féminin avec des talons aiguilles qui coutaient la peau du cul. Je me pendis donc à son cou pour me rapprocher au maximum de lui, oubliant tous ceux aux alentours pendant quelques secondes. Enfin minutes. Juste le temps d'une chanson...

Non visiblement Evelyn Zimmer ne me connaissait pas, s'il y a bien un truc que je déteste c'est qu'on se plante dans mon dos. Ça me rendais malade. Alors quand en plus, EN PLUS, elle me pose un couteau dans la main j'ai genre juste envie de la désarmer et de la neutraliser pour la soirée. 15 ans plus tôt c'est probablement ce que j'aurais fait. Cela dit 15 ans plus tôt je n'étais encore qu'un robot au service de ce roquet fou qu'est l'Amérique. Ouais, vive l'évolution. Soupirant bruyamment pour qu'elle comprenne que ça ne m'amusait pas le moins du monde, sa main passe sur mon torse me tirant accessoirement de mes pensées morbides pour d'autre plus... Bref. Je l'entend susurrer à mon oreille, et étrangement le son de sa voix ne met pas si insupportable que ça. « Ceci est un poignard Muela. Enfin moi j'appelle ça un couteau à viande » Ouais, mais c'est vrai que t'as la tronche du bouchère. « Pourquoi est-ce que je m'y connais en couteau ? Peut-être bien parce qu'en ce moment, j'ai besoin d'une garantie pour pouvoir sortir... » Parce que j'te suffit pas ? :roll: « Maintenant, dis-moi comment as-tu fais pour le voir alors que même la sécurité n'a rien vu ? »

« Le talent. »

répondis-je avant qu'elle ne se recule, à mon grand dam -même si je ne suis pas prêt de l'avouer. - .

« Voilà ton fils. » Pardon ? Mon fils ? J'me redresse soudainement sur mon siège, l'oreille et l'oeil à l'affut. Et merde elle a raison. C'est lui là bas. Putain. Il fait chier. J'aime pas qu'il soit là. J'vais essayer de le renvoyer avant que j'fasse mon « petit » truc. Putain mais qu'est ce qu'il fout ici ce con aussi ! Pouvez pas rester chez lui ? FAIT CHIER. Pour la peine j'passe quelque peu mes nerfs sur un serveur incompétent. Pas de chance pour le pingouin, Eve ne semble pas non plus d'humeur, on forme la pair. C'est un fait. Alors que l'autre abrutit se prend un savon, je sirote mon champagne en fixant dans la direction de Rob', espèrent naïvement qu'il sente ma colère de là où il est et qu'il rebrousse chemin. Pssht pssht dégage. Reste pas là. Qu'est ce que je t'ai appris ? On s'invite jamais à une fête public ça regorge de danger ! Putain les gosses j'vous jure. Coup du sort, Eve en fini avec le serveur au moment ou Robbyn débarque. Je ne fais attention à la personne qui l'accompagne. Trop occupé à fusiller mon gamin du regard. Je reste assis, parfaitement immobile, sociable moi ? Toujours. Les voix des nanas atteignent mes oreilles, compliment pour la forme, hypocrisie caché derrière un sourire colgate. Non décidément le monde ne changera pas. Bien sur que non Eve' n'était pas magnifique. Elle a été bien plus belle par le passé, elle le serait bien plus après la naissance de son gosse. Mais ouais c'est vrai n'oublions pas. Toujours prendre des pincettes avec les femmes enceinte. . Le serveur se ramène, pose le coca d'Eve, je ne bouge pas. Ou presque. Quand elle pose sa main sur la mienne, je sens un putain de sale frisson qui me parcoure, pas du genre, oh mon dieu elle me touche j'suis en extase, plutôt du genre, putain retiens tes réflexes et lui balance pas une tarte dans la gueule. Cela dit vous l'interprétez comme vous voulez. Le comportement à avoir dans ce genre de soirée m'a toujours complétement dépassé, donc j'essaie juste d'être un peu plus sociable que d'habitude. C'est d'ailleurs pour cette raison que ma main ne bouge pas d'un pouce sous les doigts d'Eve' . Quant a répondre à son sourire, fallait pas non plus trop m'en demander. « Relax, on ne va pas te manger. » Kss kss. Rien à foutre, j'aime pas les gens c'est tout. C'est d'ailleurs un de mes « hum » qui répond à sa phrase. La rousse semblant comprendre que mon potentiel conversation était à zéro elle se tourne vers mon fils et sa partenaire... Sa partenaire ? « Allez, venez plus on est de fous, plus on rit non ? » Un soupire traverse à nouveau mes lèvres, preuve que l'ennuie suinte de tous les pores de mon corps, putain vivement que l'autre rouge est fini de jouer au jolie cœur et que le maire ramène son cul, je supporterais pas ces conneries 2 heures de plus. Et comme malheureusement je ne pouvais pas me bourrer la gueule pour oublier que j'étais en soirée « mondaine » je prend mon mal en patience, courage Sonic, imagine toi tous ces cons qui bientôt vomiront leur tripes, pense à leur sourire Magic Smile qui se tordra en grimace de douleur.. Ahh les pouvoirs de l'imagination. Ça me redonne presque le sourire, ou du moins, ça me ramène au monde réel, jetant un regard à l'espèce grande perche me servant de fils je lui sers ces mots en désignant d'un coup de tête la rousse à coté de lui.

« C'est qui celle la Rob' ? Et qu'est ce que tu fiche ici ? »

Tout en gentillesse et délicatesse vous en conviendrez.

Gillian avait bien entendu parler de ce fameux bal. Une idée qu'elle trouvait très bonne, bien que ce n'était pas le premier qu'elle faisait. Souvent à San Francisco, des bals de ce genre avait lieu. Cette fois, elle ne serait pas accompagnée de Donovan. Elle savait qu'il y serait bien sur, mais lui, y allait avec son frère, Léopold. Donc, ils s'y retrouveraient. Mais son cavalier officiel était Norilsk. Elle l'adorait, trouvait qu'il avait quelques choses en plus que les autres. Le demande qu'il lui avait faite, pour se faire passer de sa petite amie devant ses parents, l'avait beaucoup fait rire. Elle trouvait ca amusant, et c'est avec plaisir qu'elle avait accepté. A voir comment ca se passerait à présent. Peut être devrait elle aussi en parler a son petit ami avant de faire quoi que se soit.

Elle était presque prête, il ne lui restait plus qu'a mettre son masque et c'était parfait. Elle attendait alors son ami Nory. Il devait la prendre à son appartement. Elle entendit alors la sonnette, lui non plus ne la verrait pas sans son masque avant minuit, alors elle alla vite le mettre sur son visage et se pressa d'aller lui ouvrir. Grand sourir sur les levres, elle le trouvait trop chou dans son petit costume noir. Lui n'avait pas encore mis son masque.


EEEEEH, tu triche! Cache moi ce visage !


Un petit bisous sur la joue et elle ferma la porte derrière elle.


Allons y, on est déjà en retard !



En route pour le bal. Ils se racontèrent leurs vies brièvement sur le trajet. Gillian était tout excitée, elle avait hate de voir comment étaient toutes les personnes qu'elles y croiseraient. Elle avait surtout hâte de voir Donovan.