Excuse me! I'ts a mistake! L A N D O N & J O R D A N E
D'habitude, je n'étais pas du matin. Je détestai ça et je ne savais pas trop comment faire pour émerger le plus rapidement possible étant donné que je devais faire de nombreuses choses aujourd'hui. Du shopping, du shopping et encore du shopping. Lentement je m'extirpai hors de mon lit pour regarder le désordre dans lequel je vivais depuis un bon moment. Savoir que mon frère était en ville me rendait nerveuse. D'un geste, je passais ma main dans mes cheveux emmêlés pour décider à aller prendre une douche. Le dernier braquage s'était bien passé mais j'avais encore quelques courbatures. C'est vrai que de sauter par-dessus une clôture alors qu'on ne fait que trois centimètres de haut. Aoutch! Je retirai mon tee-shirt troué qui servait de pyjama quand je n'avais pas de compagnie dans mon appartement. Et par compagnie, j'entendais Dwight puisque c'était mon amant officiel. Nous étions presque un couple mais je préférai nier l'évidence plutôt que me mettre en couple avec lui. Il était trop immature pour supporter le fait de sortir avec une cambrioleuse. Ma dernière relation était chouette avec Lucas mais je ne pouvais pas lui dire qui j'étais, je l'avais donc quitté sans ménagement.
Après avoir fait couler la douche, j'attendis patiemment que l'eau chauffe en inspectant mon corps. J'avais quelques bleus par ci par là, une ou deux égratignures mais bon, j'avais encore mes dix orteils, mes genoux fonctionnaient droits et mes cuisses n'étaient pas trouées. Après m'être rassurée – le rituel du matin, très important – je me plongeai sous l'eau brûlante pour la laisser couler le long de mon être. C'est bien parce que je devais sortir sinon je serai restée chez moi pelotonnée sous la couette en regardant une série débile à la télé. La grande frigide qui passe son temps à rejeter les gens qui reste chez elle avec un pot de glace. Je sais par avance que tout le monde me prend pour une grosse connasse. Ce que je suis. Je ris à cette pensée avant de sortir, me sécher et d'enfiler une robe couleur rose pâle, mettre une veste par-dessus et des talons aiguilles. Le jour, j'étais en mousseline et le soir en cuir. Le jour et la nuit comme on disait. Mais je ne côtoyai pas le même monde la journée qu'après le soleil couché. C'est vrai que de rester comme ça, à attendre que le monde des ténèbres réapparaisse, c'est parfois long. Mais je me dis que jamais je n'aurai du accepter ce job car tôt ou tard, il finirait par me bouffer et c'est ce qui est arrivé. Je me suis faite bouffer.
Sûre de moi, je sortis de mon appartement après avoir vérifier qu'il était impénétrable et je décidai d'aller vaguer à mes occupations. Je devais voir un gros client la semaine prochaine et je devrais donc passer une belle robe avec de beaux escarpins pour faire ma mante religieuse. Le problème est: comment une personne fait pour être aussi différente le jour que la nuit ? Le jour, je ressemble davantage à ma sœur jumelle, Charlie. Je suis gentille et serviable tandis que la nuit, je redevenais Jordane et je perdais toute humanité. Peut-être devrais-je commencer par chercher un autre travail si je ne voulais pas me faire bouffer. Si je ne voulais pas me perdre dans cet océan de luxure ? Mon père en avait un mais je ne me sentais pas capable de faire les deux. D'un pas rapide et assuré, je me mis à marcher en direction du magasin le plus proche pour m'y engouffrer. J'aimais bien Sunset District. Il débordait d'énergie comme quartier. D'une démarche gracieuse, je me décidai à entrer dans le café des jeunes. Il était bondé comme d'habitude et j'arrivai au comptoir pour faire un sourire des plus chaleureux à la serveuse. Radicalement différente. « Salut Elodie. Je voudrais un milshake à la banane s'il te plaît et un muffin. Je me suis levée tôt et je n'ai même pas eu le temps de déjeuner. » Elle s'exécuta quand soudain, je me tournai vers la salle pour me chercher une place. C'est là que je le vis. Lucas était assis dans un coin, à essayer de passer pour invisible. Remerciant la serveuse, je pris mon plateau avant d'aller vers lui. « Lucas! Ça me fait plaisir de te revoir, comment vas-tu, demandai-je enjouée. » Un des rares hommes que j'avais aimé. Décidément, il voulait tous refaire surface ces temps-ci.
Landon avait l’habitude des nuits difficiles durant lesquelles il faisait des cauchemars horribles et où il se réveillait en se sentait plus seul que jamais. Depuis toujours il lui avait manqué une partie de lui et depuis toujours cette partie laissait un grand vide à l’intérieur de lui qu’il n’avait comblé avec rien d’autre que du silence. En grandissant il avait apprit la raison de cet état et en avait énormément voulu à ses parents pour leur geste et aussi pour ne pas le lui avoir dit plus tôt. Par la suite, ses charmants menteurs de géniteurs avaient pris la décision de déménager à San Francisco, à l’autre bout du pays, ne sachant même pas qu’en fait, il rapprochait largement leurs deux fils.
Depuis maintenant plus de 8 ans Landon vit ici et essaie d’avoir une vie normal en dehors de tout ce qu’il doit subir jour après jour. Quand ce ne sont pas des émotions qui ne lui appartienne pas, ce sont des sensations voir même des gestes qui lui sont invisiblement porté. Prenez l’autre jour, lorsqu’il était avec Viviano… Sans même que qui que ce soit ne l’effleure, il avait reçu comme un coup de poing en pleine gueule à la suite duquel il avait même saigné de la lèvre et eu un mal de mâchoire pour quelques jours. Tout ça était terriblement étrange et la plupart des gens ne croyaient pas à un lien aussi intense entre les jumeaux monozygote. Pourtant, tout ça était bien réel, Landon n’était pas fou et il ne pouvait pas par la simple pensé s’auto affliger ces coups et blessures. Et puis, en haut de la liste des étrangetés, il y avait ces souvenirs qui le hantaient. Peu importe où il allait dans la ville, que ce soit un nouvel endroit pour lui ou non, il y revoyait des scènes, des souvenirs qui n’étaient pas les siens. Comme s’il vivait à travers les yeux d’un autre… De son frère probablement.
Décidé à mettre quelques trucs au clair, il s’était levé ce matin là avec un mal de bloc intense et une envie irrépressible de boire un café. Il s’était donc levé d’un bon, avait prit une bonne douche chaude –qu’il terminait toujours avec de l’eau froide pour se remettre les idées en place- et il avait prit une veste pour sortir de chez lui. Habitant Nob Hill, on pouvait dire qu’il avait la chance d’avoir une magnifique vu de la ville. Les collines étaient chose commune à San Francisco, mais y habiter était encore mieux. Il avait décidé de venir dans ce coin de la ville pour être le plus loin possible de ses parents qui eux étaient à Crocker Amazon, complètement au sud de la péninsule. Guidé par ses pas et ne cherchant pas à savoir exactement où il allait, il se rendit bien vite compte, de tramway en autobus qu’il était désormais à Sunset District devant un petit café qu’il n’avait jamais visité. Il inspira profondément et eu, pour la millième fois, l’impression d’être déjà venu même si tel n’était pas le cas. Il resta planté là quelques minutes et fini par entrer et aller chercher ce dit café dont il avait envie. Une fois le breuvage bien en main, il alla dans un coin, tentant de passer inaperçu. Enfin, c’était assez facile dans son cas.
Charlie « Lucas! Ça me fait plaisir de te revoir, comment vas-tu »
Landon releva lentement les yeux vers la voix qui venait de l’interpeller, le ramenant à la réalité. Il n’en crut d’abord pas ses yeux en voyant Charlie. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire ici? Et puis, se repassant ses paroles en tête, il réalisa qu’elle l’avait appelé Lucas. Dans quel état d’esprit était-elle pour lui donner ce nom plutôt que le sien?
Landon « Ça me fait plaisir aussi… Je… Je vais bien et toi ? »
Il la dévisagea un moment, passant sa silhouette en revue et remarquant qu’elle avait toujours des marques sur le corps. Probablement toutes dues à son mari d’ailleurs… Il serra la mâchoire repensant à cet homme qui osait battre des femmes, comment un homme pouvait faire ça? Ce n’était pas la première fois qu’on entendait ce genre d’histoire, mais Landon avait ses principes et il ferait tout pour l’aider à sortir de cet enfer même s’il ne le démontrait pas nécessairement très ouvertement.
Landon « Tu veux t’assoir Charlie? Tu n’as pas l’air d’aller…. »
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Je restai debout un moment avant de voir que Lucas n'avait pas l'air en forme. Ou plutôt il avait l'air... différent. Enfin, il faut dire aussi que je ne l'avais pas vu depuis notre rupture. Car même si nous avions dit que nous serions amis mais je sentais qu'il m'évitais. Je glissai donc mon plateau sur la table avant de prendre place en face et de jouer négligemment avec mes cheveux. Je le faisais tout le temps quand j'étais nerveuse ou que j'avais envie de fumer, ce qui me rendait nerveuse. Puis, je me souvins que Lucas m'avait appelé Charlie. Comme ma sœur. Etait-il en train de me confondre avec ma sœur ? Ou alors est-ce que cela voulait dire que ma sœur était à San Francisco. Merde, je ne l'ai pas vu depuis sept ans au moins. Mais nous étions radicalement différentes. Enfin, je ne comprenais pas comment Lucas avait fait pour rencontrer ma sœur mais bon cela restait plausible. Perdue dans mes pensées, je ne l'écoutais pas et franchement, il me connaissait assez pour savoir que je n'avais aucune envie de parler. Sauf peut-être que je songeais à un nouveau job. Je ne serai pas maitresse d'école, comme ma sœur.
« Pourquoi tu m'as appelé Charlie quand je suis arrivée ? Tu sais bien que je n'aime pas quand on me confond avec Charlie. Nous sommes totalement différentes voyons! Bon jumelles je te l'accorde mais différentes. » Je soupirai avant de boire une longue rasade de café qui me brula la gorge mais tant pis. Je ne pouvais pas fumer ici et je sentais que j'en avais besoin. Lucas m'avait mis de mauvaise humeur. J'étais portant motivée aujourd'hui mais il avait trouvé le moyen de me foutre en boule. Bon c'est vrai que j'étais une boule de nerfs de façon régulière mais là... Je tapotai nerveusement sur la table. Avant de faire la conversation, après tout, rester avec quelqu'un en étant de mauvaise humeur, ce n'était pas franchement une bonne idée.
« Je cherche un job en ce moment mais bon, je n'ai pas beaucoup d'expérience à part une formation de soigneuse... » Je me mis à réfléchir en buvant une gorgée de café. Peut-être que je devrais retourner travailler au zoo ? Je l'avais quitté alors que je devais me concentrer sur ma carrière de cambrioleuse mais maintenant, je me sentais prête à jongler avec deux emplois maintenant et je m'accoudai sur ma main pour touiller dans mon café. « Et sinon mon Lulu, quoi de neuf depuis... notre... séparation ? » Je toussai le dernier mot pour ne pas le mettre dans l'embarras. Enfin est-ce lui ou est-ce moi ? A déterminer.
Landon continua de regarder Charlie qui se trouvait devant lui jusqu’à ce qu’elle pose son cabaret sur la table et prenne place. S’appuyant sur le dossier de sa chaise et la regardant en silence de son habituel air froid, il commença à se poser des questions remarquant des détails chez elle qu’il n’avait jamais vus auparavant. Comment avait-elle pu changer en si peu de temps –enfin, il me semble qu’il n’avait pas si longtemps que ça qu’il l’avait vu-. Peut-être essayait-elle de changer pour vraiment fuir à son mari qui serait susceptible de la retrouver? Mais non, elle se ressemblait encore, ce ne pouvait pas être ça… Et une question persistait; pourquoi l’avoir appeler Lucas ?!
Charlie « Pourquoi tu m'as appelé Charlie quand je suis arrivée ? Tu sais bien que je n'aime pas quand on me confond avec Charlie. Nous sommes totalement différentes voyons! Bon jumelles je te l'accorde mais différentes. »
Landon cessa tout mouvement aussi minimes fusent-ils et il se mit à la fixer en se perdant dans la vague. Charlie, une jumelle? Ça expliquait exactement pourquoi elle était différente de la Charlie qu’il connaissait. Mais pourquoi ne jamais lui en avoir parlé? D’autant plus si elle était à San Francisco et qu’il avait des chances de les confondre! Il revint lentement à lui-même alors qu’elle tapotait la table des doigts, apparemment nerveuse.
Inconnue « Je cherche un job en ce moment mais bon, je n'ai pas beaucoup d'expérience à part une formation de soigneuse... »
Il acquiesça de la tête toujours en silence. Tout tournait dans sa tête, s’engrenant pour faire un tout avec les petites pièces du casse-tête qu’il possédait. Soit elle mentait pour je ne sais quelle raison et elle tentait de se faire une toute autre identité –qu’elle testait sur lui-, soit elle était réellement quelqu’un d’autre. Il prit une gorgée de son café et le reposa sur la table en laissant les mains autour de la tasse chaude.
Inconnue « Et sinon mon Lulu, quoi de neuf depuis... notre... séparation ? »
Le dernier mot resta prit dans sa gorge tout comme il resta coincé dans la tête de Landon. Leur séparation? Wô! Un instant… Et pourquoi l’appeler Lulu? Il fronça les sourcils, cette fois c’en était trop. Il devait parler, les choses ne pouvaient pas rester ainsi.
Landon « Je ne sais pas si vous êtes oui ou non Charlie, mais mon nom à moi est Landon et je… définitivement je ne vous connais pas je crois. »
Il resta là un moment, sans rien dire, le regard planté dans celui de la femme se trouvant devant lui. Elle était une parfaire inconnue au final. Ce n’était pas Charlie et lui n’était pas ce Lucas… Lucas ?! Était-ce donc le nom de son… frère? Était-il ici, à San Francisco? Non, c’était impossible. Comment aurait-il pu déménager exactement au même endroit de l’autre côté du continent? Les chances étaient minimes qu’une telle chose soit arrivée!
Landon « Qui êtes-vous ? Et qui est ce Lucas ? »
La question était sortie toute seule. Il n’avait pas l’habitude de pousser les gens ainsi à parler, lui-même n’étant pas très bavard. Mais là, il devait savoir. Même, il s’était retenu, sinon il aurait demandé bien plus à savoir qu’est-ce qu’elle connaissait de lui, où il pouvait le trouver et tout ça. Enfin, voulait-il vraiment le savoir? Était-il prêt à le voir?
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Je lisais de l'incompréhension dans son regard comme s'il ne me connaissait pas mais je ne comprenais pas son attitude. Je voulus me rapprocher de lui mais il semblait m'éviter. Que dire ? Que faire ? Je sentais que je devais partir, m'en aller sans pour autant baisser les bras. Parce qu'apparemment, cet homme connaissait ma sœur et devait savoir où elle se situait. Il était évident qu'il n'était pas Lucas mais qui était-il alors ? La ressemblance était frappante comme s'il était... Son frère jumeau. Dans l'incompréhension totale, j'éclatai de rire comme pour voir l'ironie de la situation. « Bon visiblement vous n'êtes pas Lucas puisque vous vous appelez Landon. Je me présente Jordane Iver, sœur de Charlie. Nous sommes jumelles comme vous avez du le remarquer. Et il semblerait que j'ai eu une aventure avec votre jumeau tandis que vous... j'ignore vos relations avec ma sœur mais elle est mariée... » Je ris à nouveau avant de boire une nouvelle gorgée de café. Il semblait méfiant, voire même froid. J'avais mis du temps avant de percer la carapace de son frère qui était une vraie tombe alors celui-là m'avait l'air aussi aimable qu'une porte de prison.
Je me relevai pour le regarder et lui sourire. « Pardonnez-moi de ma méprise mister Landon. Je ne vous importunerai plus et passez le bonjour à ma sœur de la part de Joe si vous la voyiez. » Je me demandai ce que ma sœur faisait ici mais je savais que cet inconnu ne me renseignerait pas. Je sortis dehors au soleil pour aller m'assoir à une table en terrasse avant de sortir mon téléphone et de composer le numéro de Duncan, mon frère. Et le seul qui trahissait ma véritable identité. Bien entendu, je tombai sur la messagerie. Là, le masque de chaleur et de bienveillance disparut. Qu'est-ce que Charlie foutait là ? Était-elle après moi ? Avait-elle quitté William ? Tant de questions se bousculaient dans ma tête et je ne savais pas trop quoi penser. « Salut Donkey Kong, c'est Joe. Juste pour te dire que Charlie est en ville. Trouves-la et trouves cette putain de raison pourquoi elle est là. See ya later. » Je raccrochai avant de balancer le cellulaire à l'autre bout de la table et de sortir une cigarette. Une dame me regarda choquée et je mis mes lunettes de soleil pour qu'elle évite de me juger. Je retournerai bien voir cet inconnu, ce Landon pour lui demander plus de renseignements sur ma soeur mais j'allais attendre qu'il se pointe. De toute manière, il n'y avait qu'une sortie à ce café et je savais qu'il passerait par là. Il ne me restait juste qu'à attendre que le fruit tombe pour le cueillir. Après tout, n'étais-je pas suffisamment douée pour ça ?
La femme devant lui semblait chercher un moyen de s’expliquer. Elle s’avança pour s’arrêter et se reculer de nouveau; bonne idée, valait mieux ne pas trop tenter de le toucher. Il garda les sourcils froncés attendant d’avoir une réponse et espérant qu’elle ne se foutrait pas trop de sa gueule. Pourtant, elle se mit à rire et ça le frustra à l’intérieur; lui ne trouvait pas ça drôle du tout. Il serra les dents et par le fait même un peu plus sa tasse dans ses mains.
Inconnue « Bon visiblement vous n'êtes pas Lucas puisque vous vous appelez Landon. Je me présente Jordane Iver, sœur de Charlie. Nous sommes jumelles comme vous avez du le remarquer. Et il semblerait que j'ai eu une aventure avec votre jumeau tandis que vous... j'ignore vos relations avec ma sœur mais elle est mariée... »
Jordane, voilà donc comment elle s’appelait. Et elle connaissait son… frère. Lucas… Ça faisait plus qu’étrange de pouvoir mettre un nom sur cette personne qu’il n’avait jamais connu de sa vie. Et puis, les dires de cette Jordane confirmaient aussi une chose; il était bel et bien à San Francisco. Impassible en surface, il ne releva pas le commentaire qui portait sur Charlie. Bien entendu qu’il savait qu’elle était mariée, d’ailleurs, il lui avait promis qu’il l’aiderait à sortir de cet enfer qu’était son mariage avec cet homme cruel. Mais est-ce que Jordane était au courant? Laisserait-elle sa sœur jumelle avec un homme comme lui?
Jordane « Pardonnez-moi de ma méprise mister Landon. Je ne vous importunerai plus et passez le bonjour à ma sœur de la part de Joe si vous la voyiez. »
Elle avait coupé court à ses pensées et elle se levait maintenant pour s’en aller. Il leva simplement les yeux, esquissant un mouvement de tête à peine perceptible et apporta sa tasse à ses lèvres regardant son contenu un bon moment avant de boire le reste d’un trait. Autant il avait envie de la poursuivre, autant il se disait que ce serait stupide et que ce n’était surtout pas son genre. Au final, il se leva, regarda autour que personne n’ait porté attention à leur rencontre des plus étrange et marcha d’un pas ferme vers la sortie.
Poussant la porte du plat des deux mains, il s’arrêta net en arrivant dehors, plissant les yeux face au soleil qui le prit légèrement de court. À l’intérieur, il ne faisait pas si clair! Il ferma les yeux quelques secondes, baissa la tête et planta les mains dans ses poches tout en avançant un peu. Bien vite, il remarqua que Jordane était toujours là, elle attendait dehors. L’attendait-elle? Il continua d’avancer un peu, la dépassant et regardant subtilement par-dessus son épaule pour voir si elle ferait quelque chose pour l’approcher.
[Désolé si c'est court, je ne voulais pas faire tes actions ><]
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J'étais tranquillement assise en train de finir mon café et fumer ma cigarette quand je me mis à repenser à mon histoire avec Lucas. C'est vrai, il était tellement semblable tous les deux. De vrais jumeaux et je me souvenais m'être foutue de la pogne de Lucas quand il m'avait dit qu'il ressentait des sentiments qui n'étaient pas les siens. Du brusque changement de comportement quand on faisait l'amour ou alors de ses crises de colères incompréhensibles. Je me souvenais ne pas encore l'avoir compris et avoir penser qu'il était bipolaire et au final, cela avait presque fini par conduire à une rupture mais en tout cas, on avait eu plein de disputes et j'étais partie plusieurs fois en claquant la porte, le laissant dans le désespoir. J'avais réellement aimé Lucas contrairement à ce que j'avais montré mais je ne pouvais pas être avec lui alors que je commençai juste ma carrière de cambrioleuse et je ne pouvais pas me permettre de rester avec lui, lui pour lequel je commençai à avoir des sentiments et qui serait blesser en fin de compte de voir que j'avais eu une double vie. Et pas n'importe quelle double vie. Comment pouvais-je faire avec ça ? Je jetai le mégot de cigarettes au loin pour me rendre compte que j'avais le visage trempé. Et pas par de la sueur. Je pleurai. Merde la grande Joe Robberty était en train de pleurer... à cause d'un mec ??? Non! Je séchai ses grosses larmes de crocodiles pour regarder aux alentours. « Où il est ce gland ? »
En effet, à la terrasse, j'attendais que Landon passe à côté de moi pour l'interpeller et lui demander des renseignements sur ma soeur jumelle. Sur mon moi bleu. Sur le bon côté de la force en gros. Je pestai contre ce petit fumier qui devait être resté à l'intérieur pour attendre que je me casse et me matter le cul. Les hommes. Tous les mêmes. Je sortis une nouvelle cigarette pour la tapoter sur la table et attendre qu'il pointe le bout de son nez. De son joli nez. Enfin c'était normal puisque Landon était le jumeau de Lucas. Comme moi avec Charlie, il nous avait confondu. Je retirai mes lunettes et les balançai sur la table avant de me prendre la tête entre les mains et de réfléchir. Tous ses sentiments qui remontaient à la surface, qui faisait de moi ce que je suis. Je relevai la tête pour ressortir une cigarette et la tapoter nerveusement sur la table en voyant une goutte tombée. Merde, je pleurai. Je pleurai à cause d'un mec en plus. Vie de merde! J'essuyai rageusement les larmes pour me retourner et le guetter. Je savais qu'il n'allait pas tarder à sortir et que j'allais l'apalger pour qu'il vienne me renseigner. J'attendis donc patiemment quand la bête pointa le bout de son nez. J'attendis qu'il passe pour mater son cul au passage et me mettre à le siffler.
« Hé Landon, l'interpellai-je, j'ai deux ou trois questions à vous poser. » D'un geste brusque, je repoussai la chaise en face de moi pour me balancer en arrière et croiser mes mains sur ma poitrine d'un air sévère. C'est vrai que je n'avais pas trop le look pour ça. Je souris ironiquement en attendant qu'il prenne place quand soudain... Bam! Je me retrouvai par terre. Décidément, j'avais vraiment pas de chance. « Putain! Jurai-je en me relevant et en regardant si je n'avais rien, si jamais je vous vois rire, je vous tue. » J'avais lancé cette remarque avant de me mettre à rire devant mon ignorance. J'étais dans un tel état que je pourrais tuer pour un kitkat. Je repris donc ma place en attendant qu'il vienne me rejoindre et qui vivra verra!
Jordane était toujours là, assise à sa table dehors, un peu plus loin derrière lui. D’ici, il voyait mal –surtout qu’il ne lui faisait pas face-, mais elle semblait troublé par quelque chose. Avait-elle pleuré? Était-ce des larmes qu’il voyait sur son visage? Il soupira. Putin, si c’était son frère… Enfin… Lucas qui la mettait dans cet état, va savoir ce qu’ils avaient eu comme relation. Bon, il faut dire que sa relation avec Charlie n’avait rien de simple non plus. Les deux familles étaient elles maudites? Peu importe.
Jordane « Hé Landon, j'ai deux ou trois questions à vous poser. »
Il attendit un moment et finit par se retrouver, l’air plus ou moins désintéressé. Il savait qu’elle allait lui poser des questions à propos de Charlie, mais lui-même ne s’aurait quoi répondre. Il ne l’avait pas revu depuis cette dernière fois où il lui avait fait la promesse de ne pas la laisser vivre cet enfer plus longtemps et où elle lui avait vaguement fait comprendre qu’elle ne s’en sortirait pas comme elle voulait. Quelques pas de plus et Landon la vit qui repoussa la chaise qui lui faisait face en se balançant vers l’arrière. Définitivement, elle n’agissait pas comme sa sœur. Enfin, quelle fille aurait fait un geste de la sorte en portant cette jolie petite robe rose qui… volait au vent. Enfin. Il se racla la gorge et au même moment elle fit une violente chute vers l’arrière.
Jordane « Putain! Si jamais je vous vois rire, je vous tue. »
C’était étrange de la voir le vouvoyer dans l’optique où, si elle était la jumelle de Charlie, elle était plus vieille que lui. Enfin, peu importe. Il n’avait pas du tout envie de rire. L’avait-on déjà vu rire de toute manière –sauf pour les shooting bien entendu- ? Non, ou très rarement alors. Il aurait plutôt voulu l’aider à se relever, mais elle semblait déterminée à le faire seule. Il la laissa donc, remarquant qu’il avait, pendant un instant, tout vu sous sa robe. De glace, il ne rougit pas et ne passa aucun commentaire, s’asseyant simplement et calmement sur la chaise qu’elle avait repoussé. Ce n’est pas une petite culotte qui allait le faire perdre son sang froid, n’est-ce pas? Après tout, il en avait vu d’autre.
Landon « Alors… vous aviez des questions? À propos de Charlie je présume... ? »
Voilà bien une des plus longues phrases qu’il devait avoir fait depuis qu’il avait du répondre à un professeur qui ne cessait de le harceler en classe. Bref. Il s’appuya bien confortablement dans sa chaise et croisa les bras sur son torse en la détaillant du nouveau du regard. Maintenant qu’il s’avait qu’elle était Jordane et non Charlie, il remarquait plusieurs détails qui les différenciaient. Surtout dans son attitude, mais c’était tout de même apparents.
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Je m'assis en face de lui pour boire une nouvelle gorgée de ce café interminable avant de le dévisager. Putain, il lui ressemblait tellement que cela en était stressant. Je ne sais pas si j'arriverai à m'y faire un jour, si je pourrais le regarder dans les yeux sans penser à Lucas. Cependant, il n'avait pas le même regard. Le sien était plus glaciale, comme s'il me transperçait de part en part et je me sentais démunie. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça avec un homme. Je continuai de le fixer comme si je cherchais quelque chose qui ferait taire mes putains d'hormones. Je savais qu'il ressentait pareil mais je devais briser la glace. Et finalement cela fut lui qui le fit. Il me demanda ce que je voulais savoir sur ma sœur. Et c'était une bonne question. J'avais abandonné Charlie et Duncan à leurs sorts. Je me fichai complètement de ma famille et parce que je savais que je ne pouvais pas avoir de famille, de petits amis. Mais merde! J'allais changer tout ça. Je ne pouvais pas rester seule indéfiniment. Je savais que je devrais me trouver un petit copain. Mais malgré tout ça, je ne m'étais pas sentie réellement bien avec quelqu'un depuis des années. Je savais que Charles était unique et j'avais fui quand j'avais commencé à ressentir ça à nouveau avec Lucas. Enfin, j'avais des sentiments pour lui mais pas aussi forts. Puis, la famille était trop bizarre pour que je reste avec eux. Ouais, mon frère avait fait de la taule et était chasseur de primes tandis que ma sœur était mariée et maitresse d'école. Le jour et la nuit. Je soupirai en repensant à tous ses souvenirs et surtout à l'utopie de ma sœur. Elle a toujours voulu réunir toute la famille. Mon père, ma mère – qui s'était barrée avec son prof de fitness quand j'avais treize ans – et mon frère qui passait le plus clair de son temps en taule. Enfin, la famille parfaite quoi. Je me sentis mal à repenser à tout le monde car nous ne nous étions réunis qu'à l'enterrement de mon père. Alors le fait qu'il demandait ce que je voulais savoir sur Charlie me faisait tout drôle. Je me sentis mal et continuai de jouer avec la cigarette que j'avais dans les mains depuis le début. « Est-ce qu'elle est ici à San Francisco ? Demandai-je dans un murmure. Je veux dire, ma sœur et moi n'avons jamais été proches. Elle n'a jamais réellement approuvé... » Je ne pouvais pas lui avouer que je menais une double vie. Déjà que quand j'étais avec Lucas, j'avais hésité de nombreuses fois mais je m'étais ravisée finalement. Je me pinçai la lèvre. Pour essayer de trouver un échappatoire. « Mon mode de vie. » Ce fut tout ce que je fus capable de répondre. Je restai stoïque un moment avant de porter la clope à mes lèvres pour finalement le regarder. Beaucoup de personnes ne supportait pas la cigarette. C'est vrai que la fumée était quand même une nuisance pour les non-fumeurs. Je fumais depuis l'âge de treize ans et j'y avais goûté la première fois au pensionnat. D'ailleurs, je me souvenais de ma sœur qui me remontait sans cesse les bretelles à cause de ça. Je sortis donc mon briquet pour l'allumer avant de me raviser. « La fumée de cigarette ne vous dérange pas au moins ? »
Que m'arrivait-il ? Voilà maintenant que je demandais à un parfait inconnu son avis sur si je pouvais fumer ou non. Putain, ça ne tournait vraiment pas rond chez moi et je ne savais vraiment plus quoi faire. Entre Dwight qui me courait après, Kyler qui m'avait déçu et mon envie de mener une vie presque normale. Impossible quand on sait que je mens sur tout. Même sur mon âge. Je n'ai que vingt deux ans en réalité mais mon père avait modifié notre date de naissance quand on était petites et qu'on a changé pour la quarantième fois d'identité. Peut-être devrais-je prendre contact avec cette flic pour redevenir ce que j'étais à la base ? Une gamine de vingt deux ans qui s'appelait Joe Robberty et non, Jordane Iver, la salope qui ne s'occupait que de sa petite personne ou de ces contacts. Mon portable sonna et je vis que c'était un texto. Un client potentiel qui voulait récupérer son chien. J'avais une tête à récupérer les clébards perdus ? Qu'il se démerde. Je reposai le cellulaire sur la table pour m'intéresser à mon interlocuteur. Je n'eus pas besoin de le détailler. J'avais trop caressé ce visage, embrassé ces lèvres qui n'étaient pas les siennes pour ne pas me souvenir de tout. Même de... Oh mon dieu, Joe, reste calme! Il fallait que j'arrête de baver sur Landon. « Je suis désolée si je ne suis pas trop bavarde mais être en présence d'un inconnu qui ressemble à Lucas m'intimide fortement. C'est incroyable comment vous vous ressemblez. On dirait qu'on l'a scanné pour que vous vous retrouviez devant moi. » J'avais lâché ça d'une toute petite voix qui ne me ressemblait pas mais il m'intimidait. «Franchement, je ne suis pas le genre de nanas à être intimidé mais là... Waouh! » Je laissais échapper un rire gêné avant de remettre la cigarette entre mes lèvres puis la retirer puis la remettre. Geste nerveux. Une brise de vent vint me rafraichir et je basculai la tête en arrière, ronronnant presque de plaisir devant cette soudaine fraicheur. Je retirai ma veste pour me mettre à l'aise et tournai un peu mon café pour voir que je l'avais presque fini. Que faire ? Que dire ? Je me contentai de poser ma tête entre mes mains et de plonger mon regard dans le sien bleu azur. J'aimais bien ses yeux. J'avais envie de poursuivre le contour de son visage avec mes mains mais je me contentai de lui faire un sourire en coin, doucement. Timidement. « Incroyable que Lulu ne m'ait rien dit à propos d'un frère jumeau... » Imagines qu'ils aient échangé leur place pendant deux secondes. Je fis les gros yeux mais je pense que je m'en serai rendue compte. « Et sinon vous êtes proches ? » J'essayai de faire la conversation parce que le silence se fit pesant... Et je n'ai jamais aimé ça. Sauf pendant un cambriolage.
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