« Il n’est pas simple de s’imaginer perdre un sens, si on vous demande d’imaginer être aveugle, vous fermez les yeux mais ce moment est toujours éphémère, vous savez toujours ce que vous allez recouvrer la vision mais quand on vous dit que le noir sera votre habitat pour l’éternité, il est difficile de s’imaginer tout de suite surtout pour une petite fille de huit ans. »

Chapiter I : CHILDHOOD

L’enfance que de plus beau que l’enfance n’est ce pas ? On pense tous à notre enfance avec une grande nostalgie, notre petit vélo rouge, la rue devant la maison, le marchand de glace qui passe et des rires d’enfants (quoi ? je rêve trop ? non je regarde juste un peu trop desperate housewives). Celle de Zofia était également comme l’image que je vous décris, digne d’une pub pour les lessives ou les céréales, avec sa famille nombreuse pour certains, après tout, tout est relatif n’est ce pas ? Elle vit une petite vie heureuse, simple mais comme une maladie, une épidémie, elle pense à l’avenir. L’âge qu’elle veut avoir c’est 23 ans, pas 6 ni 7 et encore moins 8. Non, elle veut être grande, pouvoir faire des choses de grands même si ça ne l’empêche pas de goûter au plaisir de son enfance.

C’est dans cette petite idée, que la petite Eden grandit avec son père médecin et sa mère écrivaine & compositrice de musique. Elle apprend très tôt le violon même si les premières leçons lui ont été imposé par ses parents, elle y prend assez goûts et devient une bonne élève, peut être pas la meilleure mais elle fait ce qu’elle aime c’est le principal. Et puis, un jour, comme à son rituel, elle descend les escaliers comme une tornade, la raison ? Le marchand de glace (on ne change pas une gourmande x)), elle ouvre la porte, crie le prénom de ses frères et sœurs en se tourna vers le jardin, un klaxonne et puis…

Chapiter II : THE DARKNESS

Le noir, un bip régulier, sonore, striant. Des pleures. L’odeur des lys, des roses. Une chaleur, les mains de sa mère, une peau vieillit, usée mais encore douce et un mot « aveugle ».

Le diagnostique est lourd et l’ambiance change du tout au tout dans la petite famille, pendant quelques temps, elle s’enferme sur elle-même, reste dans sa chambre, joue du violon pendant des heures et des heures pour se rassurer. Un coup de massue, un coma éveillé. Ses études s’arrêtent, elle reste à la maison, joue, joue, demande une guitare, se fait accompagner chez la voisine pour utiliser son piano. Elle ne fait rien d’autres, essaye de sourire mais les rires se bloquent dans sa gorge. Tout change et le temps semble si lent pour la petite blondinette, elle entend ses frères et sœurs rentrer mais se coince la tête entre deux coussins quand l’heure du glacier arrive.

Chapiter III : FACE THE TRUTH

La vision de ses parents a été surement la plus dure, il ne fallait pas être très forte au cluedo pour savoir que sa mère pleurait dans sa chambre et que son père essayait de trouver une petite solution à ce handicap. Ils déménagent à San Fransisco, là ou le service optique de l’hôpital est réputé pour être le meilleur. C’est à ce moment là que, les liens fraternels ont été alors plus resserré, ses sœurs dormaient presque tous les soirs dans la chambre de Zofia et ses frères lui faisaient des rapports complets sur leur journée. C’est surement ça qui l’a fait positivé un peu plus chaque jour, pendant plus d’une décennie même. Petit à petit, elle reprend du poil de la bête, elle sourit, sort plus toujours avec ses frères collés à elle, comme des soldats en mode ranger de guerre. Elle reprend les cours, rattrape son retard avec l’aide de cours à domicile et d’une assistante, elle obtient ses premiers diplômes. Fait quelques petits concerts avec le conservatoire de San Francisco. Bien sur il y a aura des railleries, elle essaye de vivre vraie vie d’une lycéenne, d’une fille de son âge. Elle fait tout pour voir du positif, on la croit folle, une fille avec un tel handicap devrait déjà avaler huit médicaments par jour non pour ne pas déprimer ? En tout cas, les garçons, eux ne seront pas aveugle, ils la trouvent belle mais il est vrai que le fait qu’elle ne puisse pas voir n’est pas très attrayant.

Malgré son amour croissant pour la musique, elle a une envie de journalisme et s’inscrit dans cette filière une fois le lycée terminé, son inscription sera cependant remise à l’année d’après, un évènement heureux, une double transplantation de la cornée. Un miracle, une renaissance. Une longue rééducation que ce fera tout le long de sa petite vie, pendant plusieurs mois, elle ne peut faire face à soleil, entre lumière du jour et pénombre, reprend goût à cet astre progressivement mais ses sourires deviennent de plus en plus sincères. Elle reprend ses études, un an de retard mais des nouveaux yeux. Petit à petit, elle se lâche, dix neuf ans et toute la vie devant elle, elle est devenue « normale », les fêtes, la boisson, les hommes même si elle est très maladroite avec eux, elle en connaît quelques un d’un soir, un autre de plus longue durée…

Aujourd’hui ? Elle se calme un peu niveau fêtes, la jeune femme étant en dernière année de journalisme, elle prépare ses concours mais elle aime ça, elle a décidé de quitter la maison familiale, elle vit seule, une grande victoire pour elle, Zofia se découvre également une passion pour la photographie et une phobie indescriptible pour le noir.. Mais elle renouvelle une passion pour la glace (a)