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Anonymous
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Mar 23 Sep - 9:37

Je venais de m’installer à San Francisco depuis 6 mois maintenant, et je peinais à prendre mes marques. Non pas que la ville était plus grande, ou plus peuplée, après avoir connu New-York… Mais déménager et tenter de démarrer une nouvelle vie est souvent compliqué. Grâce à l’argent que je possède sur mon compte, j’ai la possibilité de posséder un grand appartement, que j’ai pu meubler avec confort et modernité. Pour un architecte designer, rien de bien compliqué. Mais j’étais seul, il me manquait des gens autour de moi. L’amitié étant quelque chose de primordial pour mon équilibre personnel. Et puis il faut bien avouer que rester seul tout le temps n’est pas la meilleure chose au monde. J’ai donc décidé de sortir un peu, dans les bars, boire un verre, rencontrer des gens. Même si je ne leur parle pas, au moins je vois des gens. Je ne m’enferme pas dans ma petite vie solitaire.

Ce soir j’ai donc fait le choix d’aller au Elbo Room, un bar qui donne certains concerts. Comme j’aime la musique, c’est l’endroit parfait pour moi. J’ai mis au moins une heure à choisir la tenue que j’allais mettre. J’ai légèrement perdu l’habitude de sortir en société, alors niveau mode… Je suis plus à même de savoir comment aménager un intérieur que ma propre personne. Ma mère disait toujours que j’aurai eu plus de facilité si j’étais un meuble. Elle n’avait pas tout à fait tort. Je me suis rendu dans mon dressing pour choisir un jean, classique, une chemise blanche et une veste noire. Sobre, simple mais efficace. Et puis bon, je ne vais pas non plus mettre un truc à paillette, sinon ce ne sont pas des connaissances dans un bar que je vais me faire mais bien des amitiés au sein d’un hôpital psychiatrique après avoir été enfermé.

Après m’être perdu dans la ville (c’est fou c’que c’est mal foutu San Francisco…) je suis enfin arrivé sur place. Le videur devant la porte m’a regardé d’un air bizarre, en me jaugeant de haut en bas, puis a décidé de me faire rentrer. Encore heureux… L’intérieur était relativement classique et un groupe jouait un morceau de jazz sympa. Je me suis posé au bar en commandant un Mojito et je commençais déjà à dévisager les gens autour de moi. La plupart étaient là en couple, dodelinant de la tête au rythme des notes de musique. Heureusement, je n’étais pas le seul accoudé au comptoir. Une femme m’aborda en me fixant droit dans les yeux. « Mignon… » me dit-elle en souriant. Je lui rendis un sourire d’excuse… « Mignon… Mais gay… Désolé ! ». Elle reparti la mine renfrognée. Hé oui, désolé chérie mais je les aime avec un peu moins de poitrine et un peu plus de poils aux pattes. Ca commençait fort…


Hors-Jeu:
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Svetlana Angst
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i'm a little newbie
AVATAR : CORA.
✱ ÂGE : 37
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Mer 24 Sep - 18:38

Alexandre et Svetlana,
your house, and even your eyes are new
your maid is new, and your accent, too
but your fear is as old as the world.

Tout me semblait étrangement nouveau. Je me sentirais presque étrangère si je n'avais pas autant de souvenirs dans cette ville. Mon exil s'est achevé sur des notes épineuses, qu'il m'a fallu arracher contre mon gré. Le néant immuable qui nageait entre mes côtes me ramenait sans cesse à l'ordre, comme une protection défensive sur laquelle je n'ai aucun contrôle. L'absence tiraillait mes organes et m'emplissait de nausées silencieuses que je retenais dans mon myocarde. Ce besoin aux flammes dévastatrices ravageait mes songes avec l'insuffisance et le manque salace qui bloquaient mes nuits dans une frustration innocente. Ce soir, pour prendre l'air,  je me promène dans les rues de San Francisco en tentant d'y trouver des réponses. Des illuminations, gorgées de lucidité et d'apaisement. Mon regard était comme celui d'un nouveau né, brumeux mais teinté d'une curiosité à vif. Lassée de marcher, je m'étais dirigée vers l'Elbo. Le bar en question était déjà bien animé lorsque je suis entrée. La musique ambiante réchauffait un peu mes pensées orphelines et brisées par les complications. C'est un de ces endroits dans lesquels l'évasion m'attrape l'espace de quelques instants pour me faire profiter d'une liberté totale et d'une inconscience qui me paraîtrait impossible dans un autre contexte.

Mes errances avaient tendance à se prolonger, à traîner comme l'écume sur le sable. Et cette légère solitude me permettait de réfléchir à mon avenir et à tout ce dont ma vie était faite. Je tissais mes envies comme d'autres attendent la pluie. Mes sourires dévalaient le long des doctrines damnées et les souvenirs de cendres se mêlaient à la poussière des pages que j'avais tourné. Des fantômes revenaient hanter mes nuits lors des orages allusifs. Je me rappelais des pâleurs infinies aux étoiles endormies. Je me rappelais de toutes ces promesses à la saveur salée qui n'ont jamais existé. Mes cicatrices étaient secrètes et tout un monde est tombé dans le coma lorsque je me suis enfuie. Aujourd'hui, après les mots crachés comme du venin et la propagation d'un virus moderne, mon regard perdu entre l'ambre et les cimes, dévisageait mon autre vie. Cette vie délaissée qui soufflait encore sous la douleur des partages clandestins. Cette histoire ne s'était pas terminée avec douceur. J'avais déchiré la page, brûlé les lambeaux de nos paragraphes. J'ai fermé les paupières et j'ai disparu par manque d'air. J'aurais aimé comprendre. Simplement comprendre pourquoi mon être n'avait pas suffit et ne suffirait sans doute jamais. Pour personne.

Assise au comptoir, je sirotais mon Tequila Sunrise sans alcool en laissant les visages s'incruster dans mes iris détachés. J'observais les musiciens jouer leur morceau et la passion qu'ils mettaient dans chacun de leur mouvement, un sourire vaporeux s'est même dessiné sur mes lèvres sans que je n'en prenne réellement conscience. Les couples sur la piste semblaient oublier, le temps d'une danse, l'effluve de la réalité qui brûlait au-delà de ces murs. Moi, je profitais simplement de l'instant, blottie dans le creux d'un calme qui attendrissait les battements de mon muscle moteur. J'étais détendue. À quelques mètres de moi, une femme s'était approchée d'un homme pour tenter sa chance mais vu sa tête dépitée après sa réponse, cela devait être un échec. Elle s'est en allée ensuite et je n'ai pas pu m'empêcher de trouver la situation amusante. Pourtant, elle n'était pas si mal. La plupart des hommes n'auraient pas refusé de discuter autour d'un verre et plus si affinités avec elle. Mon attention se portait alors sur l'homme en question. Il devait avoir la trentaine et il était plutôt charmant. Bien bâti, les cheveux bruns et un regard céruléen qui pourrait captiver plus d'une personne. Je remarquais à ces gestes qu'il n'était pas vraiment à son aise mais peut-être était-ce simplement une impression ? Après quelques minutes d'observation, je me décidais à aller vers l'inconnu. Faire de nouvelles rencontres, c'était ce pour quoi ce genre d'endroits étaient faits après tout. M'asseyant à ses côtés et une fois son visage tourné vers le mien, je lui souriais poliment. « Bonsoir, je vous dérange ? » Dis-je d'une voix plutôt calme et assez lente.



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Jeu 25 Sep - 10:50


Sortie Solitaire
Feat. Svetlana

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La mignonne tentative de cette jeune femme était vouée à l’échec, c’était évident, mais on ne peut pas lui en vouloir. Au moins elle avait essayé. J’admirais les personnes capables de prendre leur courage à deux mains pour aborder quelqu’un dans un lieu tel que celui-ci. Moi, ce n’est pas le cas. Non pas que je suis un homme sans courage, mais j’ai toujours eu du mal à composer avec les interactions humaines. Il m’est difficile de me livrer au premier abord, même au second d’ailleurs. Cela déroutait beaucoup les gens, qui ne savaient pas trop à quoi s’attendre avec quelqu’un comme moi. Mais une fois passé la première barrière de mon apparente froideur, je me laissais aller à quelques confidences et, surtout, j’écoutais avec passion ce que me disaient les autres. J’étais quelqu’un qui savait écouter, qui savait garder des secrets, qui savaient proposer une épaule sur laquelle pleurer, si besoin était. Même si moi, de mon côté, j’avais du mal à être celui qui pleurait sur une épaule chaleureuse.

Mon premier grand amour, et le seul, d’ailleurs, je l’ai rencontré dans un endroit comme celui-ci. C’était il y a quelques années, à l’époque où j’étais beaucoup moins renfermé sur moi-même. J’étais même plutôt extraverti. Non pas que je faisais des folies extrêmes, mais j’étais un peu le clown de la soirée. Et c’est ce qui avait plu à Arnaud. On a commencé à se fréquenter, et puis de fil en aiguille on s’est rapproché, de plus en plus. On a fini par prendre un appartement ensemble, et je pensais réellement avoir trouvé la personne sur laquelle je pouvais compter. Celle à qui je pouvais me confier totalement, sans fard, sans honte et sans peur. Malheureusement, cela ne s’était pas passé comme prévu. Un soir, où j’étais rentré plus tôt de mon travail, j’avais surpris mon homme dans les bras d’un autre. J’avais l’impression que le monde s’écroulait sous mes pieds. J’étais désemparé, je ne savais plus quoi faire. Arnaud tenta de s’expliquer, de se trouver des arguments. Mais rien de ce qu’il disait n’avait de valeur à mes yeux. Pour moi, la fidélité est une chose indispensable, c’est ce qui créé la confiance, ce qui maintient un couple sur la bonne voie. Et Arnaud avait brisé cette confiance, il avait brisé ce sentiment de protection qu’il me procurait.

Ce soir, accoudé à ce bar, je me remémore ces instants tragiques pour moi. Et ce sentiment de honte, la honte d’avoir été dupé, me revint en pleine tête. Mais il ne fallait pas que je sombre, pas une fois de plus. J’avais décidé de changer de ville, de recommencer une nouvelle vie, repartir à zéro. Il ne fallait pas que je m’enferme dans cette spirale destructrice qui m’avait déjà beaucoup trop coûté. Je suis un sentimental. Quelqu’un à fleur de peau qui réagit parfois mal face aux coups du sort. Je devais absolument changer, pour mon bien, et celui des autres autour de moi, qui me côtoyaient.  Une autre jeune femme s’approcha de moi. Une jolie blonde, avec des yeux pétillant, qui n’avaient rien de salace au fond d’eux, comme la précédente qui m’avait abordé. « Bonsoir, je vous dérange ? » me demanda-t-elle une fois que je m’étais retourné vers elle. Elle n’avait pas l’air du genre rentre-dedans, pas l’air de celle qui recherchait un petit en-cas pour la nuit. Je me suis dis que ça ne coûtait rien de répondre, et que, de toute façon, elle ne me dérangeait pas du tout. « Oh non, au contraire… Comme vous le voyez je suis seul, donc aucun soucis » lui répondis-je en souriant maladroitement. Même si les femmes n’étaient pas ma tasse de thé, bien au contraire, je ne pouvais m’empêcher de la dévisager pour admirer sa beauté. « Je peux vous offrir quelque chose ? » lui demandais-je en hélant le serveur pour me donner un autre mojito. Il fallait tout de même que je fasse attention, rentrer à quatre pattes chez moi allait faire mauvais genre auprès des voisins… Mais bon, je devais avouer que cette boisson était mon petit pêché mignon.
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Svetlana Angst
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Jeu 25 Sep - 13:32

Alexandre et Svetlana,
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but your fear is as old as the world.

Mon inattendu changement semblait avoir métamorphosé les reflets de mon comportement. Une autre personne. Une vision différente. La transposition de mes principes est diaprée, emplie de prismes singuliers et personnels que l'on pourrait associer aux facettes multiples d'un diamant taillé avec précaution. Dans cette mutation, j'ai tenté d'enterrer mes blessures pour avancer sous de nouveaux cieux, moins orageux. Cela dit, la méfiance ne se détachait pas de mon être. Craintive de voir mon empire se fissurer à nouveau, je n'étais pas certaine que cet oaristys durerait infiniment. Je ne suis pas assez naïve pour croire à la possibilité d'une éternité et dans ce périple salutaire, c'était sans doute ce que m'effrayait le plus ; l'idée de la chute. L'accroissement du pire que je présume déjà alors que j'apprends tout juste à respirer l'air pur de ma rédemption. Mon pessimisme restait Roi malgré tout et je ne pouvais pas m'en empêcher. C'est tout simplement plus fort que moi. J'ai trop collectionné les cicatrices. Voir partir la personne aimée est une douleur dont on ne se relève pas facilement. Dans l'holocauste de cette douleur, j'ai failli me perdre définitivement. Cela ne datait que de quelques mois et pourtant, il m'arrivait d'en rêver encore. Laissant des spasmes de malaise me soulever le coeur de nostalgie, de rancune ou d'injustice.

La vie est un chemin étrange dont je ne connais pas les détours. J'étais une habituée à la décadence, aux excès frénétiques de la chair. Traînant dans la poudre des hallucinations intoxiquées par l'illicite. C'est peut-être dur à croire aujourd'hui mais il fut un temps où mon âme n'était qu'une charogne, avide d'obscurs désirs et irrésistiblement attirée par l'agonie. Et cette atrocité n'avait fait que s'amplifier sous les soupirs occultes de la relation que j'entretenais avec une femme. Il m'arrivait d'y repenser. Son existence sur la mienne aura toujours un impact particulier et malgré tous mes efforts, je ne pouvais pas me défaire de ce fait. J'ai beau être heureuse à présent. Bientôt mariée, bientôt maman. Aimée de mon fiancé que j'aime en retour, bien au-delà de ce que les mots peuvent décrire. Je reste étrangement liée à l'ombre de cette moitié féminine qui s'en est allée, qui nous a laissé aussi. Pourtant, j'avance et je suis certaine de ne plus vouloir me retourner ou reculer. À présent, je vivais ma vie et elle vivait la sienne. Nous étions comme deux inconnues. Deux inconnues qui se connaissaient et qui ont vécu bien plus que ce qu'elles n'auraient dû. Ces sentiments nous rendent aussi vivant qu'ils nous tuent, c'est une réalité que l'on ne pourra pas changer.

L'ombrageuse sensation qui m'habitait à ces pensées me laissait perplexe. En revenant dans cette ville, c'était un risque que je me devais de prendre. Il fallait que je me teste et que je sache si ce bonheur naissant tiendrait la route, serait assez solide pour supporter le monde. Toutes ces silhouettes autour de moi vivaient leur histoire, parfois bafouée par des échecs et d'autres fois étincelante sous le poids de nouvelles rencontres ou émotions. La vie nous effleurait tous et je trouvais ça fantastique. Ma curiosité débordait soudainement. Mon regard ne se détachait pas de l'homme qui se trouvait face à moi. Je me demandais quelle histoire vivait-il, ce qu'il pouvait ressentir par rapport à elle et la raison qui l'a poussé à venir s'installer à ce bar. Mon instinct de psychologue était toujours aiguisé et l'esprit humain était tout simplement passionnant à mes yeux. Je n'étais jamais ennuyée par le vécu des autres, toujours et uniquement par le mien. J'étais heureuse que cet homme rencontre la personne que je suis à présent et non celle que j'étais il y a encore quelques mois. Heureuse qu'il puisse profiter de mes bons côtés et non de ces monstres sulfureux qui abîmaient les autres sans se soucier des conséquences ; juste pour le plaisir.

Mon fiancé a recomposé ma personnalité, sans le vouloir réellement. Il me permet de retrouver les morceaux innocents et sincères de l'enfant que j'étais et que j'ai abandonné par vengeance. Se retrouver est une sensation douce que je souhaite à tout ceux qui se sont égarés. Lorsque l'inconnu me répond que non, je ne le dérange pas, un rire amusé s'échappe d'entre mes lèvres. Son sourire me rassure et me met un peu plus à l'aise, même si je ne suis pas certaine que pour lui, ce soit pareil. Attentive, j'écoutais sa question tout en réfléchissant quelques instants à ma réponse. « Hm... Un thé noir glacé, je pense que ça me tenterait bien. » Je dis, toujours le sourire collé aux lèvres. L'alcool étant interdit pour moi depuis peu, j'aurais certainement commandé la même chose que lui auparavant. Pourtant, l'idée même de me modérer et de m'adapter à ma grossesse me rendait heureuse. Le serveur nous apportait nos verres quelques instants plus tard. « Merci pour le verre. » Dis-je à l'attention de ma nouvelle rencontre. « Au fait, je m'appelle Svetlana Feuerbach. Désolée de ne pas m'être présentée directement. Et vous, c'est comment ? » Buvant une première gorgée de mon verre, mon regard toujours posé sur lui observait les détails exposés de sa personne. C'est une mauvaise habitude dont je n'ai jamais vraiment su me défaire malheureusement. J'espèrais que ça ne le mettrait pas encore plus mal à l'aise qu'il ne l'était déjà.  
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Jeu 25 Sep - 13:58


Sortie Solitaire
Feat. Svetlana

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Ce sentiment de ne pas réussir à savoir réellement ce que je désirais était ancré en moi depuis plusieurs semaines, voire depuis plusieurs mois. Ce désir incessant de redémarrer une nouvelle vie pour supprimer l’ancienne… Est-ce véritablement une solution ? Comment savoir si ce que l’on recherche désormais est ce qu’il nous faut ? Mon esprit est embrumé de questions sans réponses. Des questions existentielles qui ne cessent d’aller et venir, à leur aise, dans un enchevêtrement de nouvelles questions, encore plus profondes, encore plus spirituelle, qui s’ajoutent les unes aux autres dans un capharnaüm impossible à contrôler. Sortir le soir pour voir de nouvelles personnes est une des solutions auxquelles j’ai pensé pour me vider l’esprit, changer d’air, respirer de nouvelles odeurs, goûter à de nouvelles saveurs, connaître de nouvelles sensations. Mais ces efforts restaient vides en moi. Je ne savais pas réellement ce que je recherchais, en réalité. J’étais là, et las, de toujours me dire, chaque matin en me levant « Il faut que tu sortes, il faut que tu changes, il faut que tu t’ouvre et que tu oublies ton passé ». Mais c’est une chose beaucoup plus facile à dire qu’à faire.

J’ai quitté tout ce que je connaissais, et tout ceux qui étaient importants pour moi. J’ai quitté ma famille pour tenter d’aller mieux. Ils m’ont toujours soutenu, et encore aujourd’hui ils sont derrière moi. Mes amis, eux aussi, sont là lorsque j’ai besoin d’eux. Et j’ai pourtant décidé de m’évader, de quitter ce cocon amical, familial qui me protégeait. Je suis parvenu dans une ville que je connaissais pas, dans laquelle je n’avais jamais mis les pieds, même pour les vacances. J’étais là depuis quelques temps, et je commençais à me demander si j’avais pris la bonne décision. Mais il n’était plus temps de revenir en arrière. J’avais acheté un nouvel appartement, j’étais en recherche d’un local pour travailler… Travailler. C’est ce qu’il me faut. Le fait d’apporter mon aide pour construire et aménager un intérieur auprès d’autres personnes est une évasion pour moi. Je modèle la vie des autres, afin qu’ils se sentent bien. Certains pourraient sans doute me dire qu’il s’agit de la « vie par procuration ». Je n’aime pas cette expression, et pourtant… Il y a sans doute du vrai là-dedans. Je ne vis pas pour moi, je vis pour les autres.

J’ai toujours fait ça. J’ai toujours vécu pour mes proches, pour ceux qui avaient besoin de moi. Si on m’appelle à quatre heures du matin, j’accours le plus vite possible pour tenter d’aider, tenter de rassurer, tenter d’apporter un peu de bonne conscience dans des moments troublés. Si on a besoin de moi pour un travail, une soirée, ou autre, j’étais là pour préparer à manger, aider à dresser la table, accueillir les invités, servir le vin et arranger les petits fours. Si quelqu’un veut préparer une surprise à sa moitié, je suis là pour faire office d’intermédiaire avec une quelconque agence de voyage, afin de préserver le secret le plus possible, organiser le départ, réserver les billets d’avion, emballer les cadeaux pour enfin les donner discrètement afin de faire croire que celui, ou celle qui m’a demandé de l’aide, avait tout fait soi-même. Et je ne demandais jamais rien en retour. Quant à moi eh bien… Je ne demandais jamais rien. Je m’occupais de tout, je ne cherchais pas l’aide de mes amis, car ils avaient besoin de moi. Et si la personne sur laquelle ils comptent commencent à perdre pied ? Sur qui pourraient-ils compter à l’avenir ? Alors après le dernier coup d’éclat en date, la trahison de Arnaud, j’ai craqué. Et je suis parti.

Maintenant je suis là, à San Francisco. Prêt, ou pas, à changer ma façon d’être. Je suis là pour tenter de penser surtout à moi, et non aux autres, comme à mon habitude. Mais après avoir passé plus de trente ans à penser à autrui, en m’oubliant et me détruisant à petit feu, vais-je y arriver ? Je ne sais pas… Alors je sors, je bois, je tente de m’amuser. Je tente d’oublier tous ces pans de ma vie qui s’amoncellent l’air de dire « Hé oh, tu crois quand même pas que tu vas réussir à changer comme ça ? ». Pourtant il le faut… « …m'être présentée directement. Et vous, c'est comment ? ». Je venais de remarquer que la jeune femme m’avait parlé. Perdu dans mes pensées je n’avais rien écouté de ce qu’elle m’avait dit. De toute évidence, elle s’était présentée à moi. Honteux, je répondis « Alexandre Grayson. Je… Je suis sincèrement désolé je n’ai pas écouté ce que vous disiez. Veuillez me pardonner, j’étais perdu dans mes pensées… J’espère que vous ne m’en voulez pas… ». Je la regardais du mieux que je pouvais, en tentant de ne pas paraître trop honteux ou idiot envers cette personne. Je remarquais qu’elle me dévisageait depuis le début. Non pas comme quelqu’un qui souhaite absolument savoir tout de la personne qu’elle avait en face, mais comme de la curiosité. Elle n’avait pas l’air méchante du tout. Et puis après tout, je n’avais cessé de la regarder aussi. J’ai du avoir l’air d’un fou à la fixer sans l’écouter, paumé dans mes songes, une fois de plus…
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Jeu 25 Sep - 18:14

Alexandre et Svetlana,
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Personne n'effacera les images. Personne ne pourrait supprimer l'histoire de deux individus. Toujours, on se souviendra des êtres qui ont su nous toucher jusqu'au plus profond de ce que nous sommes. L'oubli n'existe pas vraiment, on apprend à vivre avec. On s'adapte aux autres, à la vie qui défile devant nos prunelles sans qu'on ne sache trop comment. Ce qu'il m'arrivait en ce moment ne me semblait pas toujours réel. Souvent, l'impression de rêver éveillée me faisait douter et flancher. Les épines de mes angoisses s'enfonçaient à nouveau dans ma chair pour me rappeler les déchirures dont mon existence a toujours été rythmée. Tant de calme et de sérénité est une chose qui avait toujours été invraisemblable pour moi. Malgré mon ambiguïté à frôler les dangers et la violence de l'âme, j'ai trouvé refuge dans un sanctuaire impénétrable. Il était devenu mon île secrète. Ma plus grande évasion. Et dans l'éclat de son regard, j'ai appris à éloigner mes sentiments destructeurs, ceux que je portais à cette femme qui a isolé ma vie dans le renversement de situation.

Une personne, même la plus improbable est capable de changer le cours des choses et c'est ce qu'il s'est passé lorsque Salazar est entré dans ma vie. La monotonie sanguinaire qui emplissait chacun des creux de ma journée s'est mise à disparaître au fil de nos conversations et de nos rires partagés. Nous vivions ensemble pour la première fois depuis longtemps, loin des chimères qui nous ont brûlé. Les choses étaient ainsi, elles arrivent sans prévenir. Un peu comme les accidents. Lorsque j'ai quitté San Francisco, je m'étais dit que je n'y poserais plus jamais les pieds et que toutes les émotions qui avaient explosé en ce lieu étaient définitivement enterrées. Mais je suis revenue. Plus sereine et plus adulte, moins sur la défensive. J'ai grandi, je crois. En quelques mois à peine, mon univers tout entier s'est renversé pour laisser place à quelque chose de plus grand. Dès lors, tout s'est transformé dans mon esprit et je vivais, en quelque sorte, ma renaissance.

Dire que je ne ressens plus de peine serait mentir. Les douleurs me serreront toujours le coeur et les souvenirs aussi. Mais il y a tant de choses à vivre, à partager et à donner. Pas forcément de grands actes mais les petites attentions de tous les jours pouvaient souvent rendre la vie des gens plus douce. Même si ce n'est que l'espace de quelques secondes. Mon départ avait été difficile, certes mais nécessaire. Il m'a fallu me ressourcer et reprendre les bases de mon existence pour en bâtir de nouvelles, moins chancelantes et lâches. Pourquoi penser à ça ici et maintenant ? Pourquoi continuer à ressasser le passé ? Simplement car il compose mon présent et la femme que je suis aujourd'hui. Les amnésies fracturent la beauté de ce que l'on a vécu et malgré les déceptions, je ne voulais pas oublier tout ce que j'ai pu partagé avec certaines personnes. J'ai décidé de m'en servir pour évoluer, tout simplement.

Je faisais partie de ces gens qui avaient besoin de s'évader pour réfléchir et se remettre en question, évaluer les possibilités de progression mais aussi celles des chutes. Présager le pire est toujours plus facile d'accès, estimer nos chances de réussite est une autre histoire. Le regard de la personne que je venais de rencontrer me semblait lointain, presque absent. Comme si son corps n'agissait pas avec son esprit. Il avait l'air un peu perdu, un peu à l'ouest. Bien sûr, je ne le connaissais que depuis quelques minutes mais j'avais croisé tant de personnes tourmentées dans ma vie que je savais reconnaître les personnes ensevelies sous des complications inaudibles. Et comme pour confirmer mon opinion sur sa personne, il se présenta à son tour et m'annonça qu'il ne m'avait pas vraiment écouté. J'essayais de le rassurer avec un sourire compatissant avant de reprendre la parole. « Ne vous excusez pas, c'est moi qui suis désolée de vous importuner. Je disais simplement que je m'appelais Svetlana Feuerbach. Enchantée, c'est très joli Alexandre. » Je dis pour la seconde fois, avec le même ton amical qu'au début. « Vous m'avez l'air un peu perdu, non ? » Mon regard était encore attaché à ses traits, avec moins d'insistance cela dit. Ça le détendrait peut-être.
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Anonymous
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Lun 13 Oct - 10:44

Soirée solitaire
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Feat. Svetlana


Se retrouver là, assis au comptoir d’un bar à ambiance n’était pas réellement dans mes projets, quoi que j’en dise. Je m’enferme de plus en plus sur moi-même, ayant en quelque sorte peur de ce que je peux trouver dans le monde extérieur. C’est une erreur. Je le sais. Et pourtant je n’étais pas comme ça avant, j’étais plein de vie, contrairement à maintenant, où j’ai l’impression de plus en plus de vivre en dehors de mon corps. Comme si une entité avait pris mon apparence et diriger mes pas à ma place. Je ne me reconnaissais plus. Et les souvenirs me revenaient en pleine poire au moment où je m’y attendais le moins. Des souvenirs douloureux, mais bons en même temps. C’est assez compliqué. Mais il ne faut pas que j’y fasse attention, même si c’est plus facile à dire qu’à faire, c’est un fait.

Je marche lentement vers la cuisine américaine, avec une envie irrépressible de prendre un autre café. Arnaud dort toujours, une véritable marmotte. Moi je suis très différent, étant insomniaque, je ne me contente que de quelques heures par ci par là pour véritablement être reposé. Au début de la semaine tout va bien, mais vers la fin, je dois avouer que ça tire un peu. Je prends la tasse préférée d’Arnaud et me verse le précieux nectar à l’intérieur. Une fois en bouche, je déguste avec délectation mon liquide préféré. Une envie me prend d’aller dans la chambre voir l’homme de ma vie dormir. C’est une chose que je fais assez souvent, je mets au niveau de la porte et je l’observe, tranquillement endormi, sa poitrine se soulevant et s’abaissant au rythme de sa respiration. Un moment que je trouve magique, même si jamais je ne lui avouerai, il me prendrait pour un fou. L’homme que j’ai devant les yeux est magnifique, et aimant. Une personne incapable de me faire du mal, tout comme je serai incapable de lui en faire…

Et pourtant, il m’en avait fait du mal. Il n’aura fallu que d’une fois pour me porter le coup fatal. Mais tout cela, c’est du passé, il ne faut pas que cela prenne le pas sur ma vie. Il faut que je sorte de ma rêverie, Svetlana est en train de me parler. Pour cette fois-ci, je réussis à comprendre ce qu’elle me dit, malgré le fait que je sois parti quelques mois en arrière. « Ne vous excusez pas, c'est moi qui suis désolée de vous importuner. Je disais simplement que je m'appelais Svetlana Feuerbach. Enchantée, c'est très joli Alexandre. » Oh bah si, il faut tout de même que je m’excuse… Moi qui suis si poli habituellement, ne pas écouter l’autre est une honte. Mais elle a l’air de ne pas l’avoir mal pris, ce qui est une bonne chose. « Vous m'avez l'air un peu perdu, non ? ». Allons bon, de toute évidence ça se voit sur mon visage. Je dois avoir l’air abruti à rester là, seul au bar, avec un regard lointain. Il faut que je trouve quelque chose à lui dire, pour ne pas éveiller les soupçons. Je déteste que les gens arrivent à lire en moi comme dans un livre ouvert. Je tente de reprendre contenance, en rassemblant mes esprits et en chassant Arnaud de ma tête. « Tout va très bien, excusez-moi » lui dis-je avec un large sourire. « Vous êtes venues seule ? Une fille aussi séduisante que vous, seule dans un bar, c’est louche » lui répondis-je avec un sourire sincère. J’espère qu’elle ne va pas croire que je la drague, il ne manquerai plus que ça. Mais ça n’a pas l’air d’être le genre de femme à penser ça. Je ne sais pas pourquoi je me dis cela, mais j’en suis persuadé.


P
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Svetlana Angst
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i'm a little newbie
Mar 14 Oct - 17:03

Alexandre et Svetlana,
your house, and even your eyes are new
your maid is new, and your accent, too
but your fear is as old as the world.

Pour la première fois depuis des années, je pouvais affirmer que j’étais heureuse. Pleinement heureuse. Pourtant, je ne me suis jamais sentie faite pour le bonheur, pour les effluves platoniques d’une vie sans soucis. J’ai toujours aimé les sensations fortes ; d’où mon attirance incomprise pour la violence et le danger. Ce sont des choses qui ont fait partie de ma vie trop longtemps pour que j’arrive à faire comme si elles n’avaient jamais existé. Cependant, ma concrétisation habituelle est devenue abstraite. J’ai censuré mes sombres désirs, enterré les cadavres de mes démons pour ne pas qu’ils viennent briser ma réalité. Ma conscience m’a cloisonné dans une vie différente de tout ce que j’ai connu et lors des soirs comme celui-ci, il m’arrivait de remettre l’apogée de mon existence en question. D’hésiter, de penser aux décombres insalubres que j’ai laissé pour m’offrir l’apaisement. Est-ce qu’au fond étais-je faite pour la plénitude ? Est-ce que je méritais cette allégresse soudaine que je ressentais lorsque mon fiancé me prenait contre lui ? Ce sont des questions qui me hantent, comme l’odeur de renfermé qui vous prend aux narines lorsque vous ouvrez un tombeau après plusieurs années. Des spectres à l’opacité monstrueuse continuaient à flotter dans les méandres de mon esprit. Je me reprenais toujours, après quelques heures. La lucidité reprenait sa place et je me rendais compte de la chance que j’avais d’avoir cette vie dans le creux de ma paume, à quel point j’étais ingrate de penser à mes débauches comme seul salut.

Mes souvenirs sont semblables aux cicatrices qui recouvrent mon âme abîmée. Toute mon existence n’est qu’une sorte de tableau mélodramatique où les seules touches de lumière ne sont présentes que grâce à la présence de Salazar dans ma vie. Les tornades ont fini par se taire et j’ai construis de nouveaux soupirs sous une protection miraculée. Les directions que l’on prend sont autant abstraites que concrètes. Il suffit de si peu pour que tout vous glisse entre les doigts, pour que les ruines d’un empire deviennent à nouveau colosse. Les histoires lisses n’existent jamais vraiment. L’ostracisme n’étant pas envisageable, mes idées ne cessaient d’être secouées pour les aléas d’une vie en montagne-russe. Accepter le bonheur me semblait parfois plus difficile que de vivre au creux des maux lancinants auxquels je m’étais habituée avec le temps. J’étais devenue dépendante de mon spleen, des torrents de lave qui faisaient crépiter l’envie sous ma peau en famine. Réduire mes envies déchiquetées au néant s’avérait être plus difficile que ce que j’avais prévu. Pourtant, il fallait au moins essayer. C’était une sorte de combat interne que je me menais contre mon moi d’avant, mon moi présent et mon moi futur. Entre les pleurs et les silences, entre les rires et les éphémères tendresses ; mon cœur craquait parfois.

Et dans les gentilles meurtrissures qui habillaient mes idées, j’ai toujours préféré être seule pour relativiser et pour comprendre à quel point ce que je possède est précieux. Je ne voulais pas non plus blesser mon entourage, ma famille. Cette famille qui s’était construite autour de moi sans que je n’en prenne véritablement conscience. Je ne saurais décrire les émotions que cela avait crée en moi mais je me sentais nouvelle. Et j’assistais à ma propre renaissance sans la comprendre réellement. La réponse du jeune homme a interpellé mon attention et coupé court au flux de pensées qui me submergeait lentement. Je ne le crois pas vraiment mais je décide de ne pas insister, après tout ce ne sont pas des choses qui se font et je ne voulais pas l’irriter. La suite a dessiné un faible sourire sur mes lèvres. Avant de lui répondre, je bois une gorgée de ma boisson. « Je suis seule, oui et c’est moins louche que ce que vous pouvez croire. » Je ris un peu, en le regardant à nouveau. « Mais je vous retourne la question. Comment se fait-il que vous n’êtes pas en charmante compagnie ? » Un homme aussi élégant ne restait pas seul très longtemps en général. Du moins, seul pour la nuit.

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Sortie solitaire [Feat. Svetlana]

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