Ta fille te ressemble. C'est un paquet de problèmes.
Avalon & Charlotte
« Je suis sincèrement désolée… La prochaine fois, votre consultation sera gratuite… » Confuse, je reconduisis mon patient jusqu’à l’entrée, celui-ci n’ayant malheureusement pas supporté que le bébé se réveille de façon prématuré de sa sieste et que soudainement, des sanglots mélangés de cris viennent perturber la quiétude que je m’efforçais de garder dans ce qui me servait de cabinet dans l’appartement, m’étant même assurée que la chambre réservée pour la petite serait la pièce la plus éloignée possible du bureau. Malgré toutes ces précautions, rien n’y faisait cette fois-ci, et je me vis obligée d’écourter la séance et laisser partir un client mécontent alors qu’il venait pour remédier à ses problèmes. C’était la première fois que cela m’arrivait, et puis que je basais ma clientèle sur peu de clients, mais des clients réguliers qui m’appréciaient et appréciaient mon travail, en perdre un, ou penser que je pourrais en perdre un était particulièrement décourageant. Sitôt que j’eus fermé la porte, je ne pus me rendre à la chambre du poupon tout de suite; je pris un instant pour fermer les yeux, éviter de commencer à hurler face à cette réalité qui n’était pas la mienne, de laquelle je n’avais jamais voulu. Puis, la petite s’époumona, me faisant alors comprendre que je ne pourrais pas rester ainsi, sans bouger, pendant bien longtemps.
Je soupirai profondément, puis je me rendis jusqu’à la chambre, où elle pleurait, encore et toujours. Je la pris dans mes bras, puis je lui caressai doucement le dos afin qu’elle se calme, n’ayant jamais vraiment su comment m’y prendre pour rassurer un bébé. J’avais toutefois compris que normalement, à son âge, elle pleurait parce que ses besoins n’étaient pas comblés. Je regardai alors si sa couche devait être changée, si elle avait faim, ce n’était rien de tout cela. Désespérée, je finis par en avoir assez, et je pris la poussette que j’avais prévue pour elle, et que je ne sortais que lorsque j’allais faire des courses, pour aller faire quelque chose à quoi je ne m’adonnais pas souvent, à savoir aller faire une promenade, purement et simplement, au travers du parc qui se trouvait face à mon immeuble. Je la préparai, me demandant pendant tout ce temps si je ne ferais pas mieux de me mettre des bouchons aux oreilles pour qu’elle ne pleure plus. Une fois que le tout fut prêt, je pris l’ascenseur, m’affairant à faire bouger légèrement la poussette, espérant sincèrement que le mouvement parviendrait à la calmer. Nous arrivâmes à l’extérieur au bout de quelques minutes, et je commençai alors à marcher dans le parc non loin de mon immeuble, le regard vide, conduisant la poussette du mieux que je pouvais.
AVALON ☆ Ta fille te ressemble. C'est un paquet de problèmes.