Mes confusions ralentissaient ma respiration. Les sons qui volaient en éclats autour de moi ne sont devenus qu'un vacarme indistinct et irritant. Plus rien ne m'importait vraiment. L'isolation courbait mon échine silencieusement alors que le mouvement de la foule ne m'offrait qu'une envie oppressante de fuir. J'aime ce silence qui s'enroule autour de mon corps. J'aime l'ostracisme caressant qui soulage mes écœurements. Dans mes vertiges, je me suis rapprochée de Rome. Des secrets tacites nous lient l'une à l'autre et la force partagée ensemble, nous rend certainement plus aptes à frôler les autres. Ce soir, j'ai décidé de l'emmener avec moi à une fête. Les personnes qui l'organisaient ne sont à mes yeux que des inconnus. Pour les remercier, j'ai acheté une bouteille de champagne prestige Lenoble. Ça ferait largement l'affaire. Je me suis préparée et je suis montée en voiture pour prendre la direction de l'appartement de Rome. J'ai klaxonné avant qu'elle sorte et qu'elle me rejoigne dans le véhicule. Comme d'habitude, elle était très jolie. Ma cavalière sera la plus attirante de toutes. Je lui dis avec un sourire amusé. On a roulé jusqu'à l'adresse indiquée puis nous sommes sorties avant de rejoindre le peu de personnes qui étaient déjà présentes. Après avoir salué les personnes qui recevaient chez eux et leur avoir donné la bouteille de champagne, je suis retournée auprès de Rome en attrapant un gobelet pour le remplir de tequila. Je t'en sers aussi ? Lui demandais-je alors que je faisais couler l'alcool blanc.  

Ma boite crânienne s’attache contre la fonte, l’eau semble apaiser le feu qui m’incendie pour quelques minutes et c’est déjà ça. L’anarchies des raisons se poursuivent, s’abrite mais ne meurt jamais. Les voix s’emmêlent et jouent des symphonie comateuse qui m’ont pénétré pour mieux m’habiter. Je sors de la baignoire et je me prépare. Ecrasé sous les marches, j’ai avorté de l’arythmie en contrôle. Cette fatigue interne est présente, je la sens mais j’ignore, j’avance. Les reflets s’emmêlent dans la glace, je ne prête attention a rien, j’habille mes lèvres de sang. Svetlana ne devrait pas tardé à arriver. On avait dit qu’on irait a cette fête ensemble. Toutes les deux, on savait et j’avais de la chance de l’avoir rencontré. On dissipe les psaumes cataclysmiques. J’ai entendu un klaxon retentir alors je me suis mise en route vers l’extérieur. J’ai ouvert la portière pour laisser galoper mes iris sur Svetlana. Elle est divine. Son naturel, la simplicité de ses traits  mêlées a son caractère et bien sur sa tenu, ce qu’elle dégage, ce qui l'irradie me fait du bien. s’esquisse sur ses lèvres un sourire instantanément je limite sincèrement. C’est plutôt moi qui est avec la plus attirante, mais on fera un parfait combo toutes les deux On est arrivé, on a salué les personnes déjà présentes, je ne connais qu’Eliott et je suis contente de rencontré son copain en réalité, on s’est ensuite éloigné puis mon regard c’est perdu sur les murs. Déconnectée de façon momentanée jusqu’a ce que la voix de Svetlana raisonne. Oui, je veux bien . La musique tape dans mes tympans, elle me tend le gobelet, je prend et l’avale rapidement. Mes phalanges viennent s’incruster dans les siennes. Je la regarde en lui envoyant un sourire. Ma cavalière veut danser ?

La soirée d'hier m'a fait du bien. Les instants partagés avec elle me permettaient de faire le point sur diverses choses. Elle avait ce pouvoir sur moi ; celui de dissoudre la pression lancinante autour de ma personne en un battement de cil. D'éloigner les bourdonnements dégueulasses de certains crétins, d'effacer les crises inutiles que l'on pouvait me taper pour des raisons non-valables. Le plus ironique dans tout cela, c'est que le sentiment le plus basique qui m'habite lorsque je fais face à ce genre de comportement, ce n'est qu'une désinvolture incassable. Un profond désintérêt que je ne cherchais même pas à cacher. Pour faire trembler mes fondations, il fallait au moins frôler mes défaillances. Dépasser les apparences de sociabilité et surtout éveiller mon intérêt. À l'heure actuelle, peu de gens ont accès à cette partie de moi. Sierra parvenait à dépasser les surfaces plastifiées sans que je ne sache comment. Ses empreintes se tatouaient aux miennes sans qu'on en soit réellement conscients. Je décidais de balancer les pensées corrosives dans l'acide de mon indifférence. D'ignorer la cacophonie des actes stériles et de vivre selon mes désirs. C'est dans cette état d'esprit que notre relation s'est officialisée. J'avais envie d'essayer. Sincèrement.

Ce soir, Tim organisait une fête chez lui. Il m'y avait invité et je lui avais confirmé ma présence. Son aide au sein du groupe nous avait été d'un grand secours et après une conversation, je lui avais promis un iguane. Vaut mieux ne pas chercher à comprendre. En fin d'après-midi, j'ai été chercher la bestiole en question. Avec la cage et tout le bordel. Vive le cadeau de remerciement. J'avais demandé à faire livrer le terrarium pour demain. Vu que ce soir, l'appartement finirait certainement dans le boxon le plus total. Je suis rentré chez moi brièvement, histoire de me doucher et de me préparer pour ce soir puis je suis monté en voiture – sans oublier l'iguane – pour aller manger chez Sierra car Julie m'avait invité pour le dîner. J'irais donc à la fête de Tim avec ma copine. Après avoir dîné, nous sommes montés en voiture. J'ai pris le temps de dévorer ses lèvres quelques minutes  avant de démarrer puis j'ai roulé jusqu'à l'adresse que mon ami m'avait donné. Je me suis garé et nous sommes sortis du véhicule. Attrapant la cage de l'iguane d'une main et la main de Sierra de l'autre, j'ai marché jusqu'au lieu des festivités. Tim nous a ouvert. Je lui ai tendu la cage, un sourire amusé sur les lèvres. Elton, comme promis. Je savais parfaitement qu'il avait l'intention d'en adopter un. C'était chose faite à présent. Après avoir échangé quelques mots avec Tim, j'ai entraîné Sierra à l'intérieur pour observer un peu les alentours. C'était la première fois que je visitais l'endroit où Timothée vivait.

La soirée débutait lentement. Durant quelques instants, je laissais la musique m'emporter en commençant à danser légèrement sur place. Envoûtée par l'ambiance qui se créait doucement et l'odeur alcoolisée qui emplissait déjà l'air. Autant essayer de profiter de ce moment au maximum. C'était bien pour cela que ce genre d'événement était organisé après tout.  Rome finit par me répondre qu'elle cède à l'appel de la tequila. Je souris, amusée et contente d'être ici avec elle. Je lui sers l'alcool en lui tendant le gobelet rouge ensuite. Voilà pour Madame. Je m'appliquais à lui changer les idées comme elle arrivait à le faire avec moi. Je n'étais pourtant pas du genre amicale mais lorsque je m'attachais, c'était en général pour de bon. Je bois quelques gorgées, savourant la brûlure que le liquide transparent crée dans mon œsophage. Je finis par avaler le reste d'une traite alors que mon amie me propose de danser. Cette fois, je souris de toutes mes dents en l'attrapant par la main et en commençant à me déhancher au centre de la pièce contre elle. Ok, peut-être que ça inspirera les autres ! Je décidais de simplement me laisser aller. Sans penser à mes soucis actuels qui tournaient autour d'une belle brune aux yeux clairs. Je chassais le souvenir de son image de ma tête aussi rapidement qu'elle était apparue et me focalisais sur mes mouvements, cherchant à les harmoniser avec la musique qui passait alors. Saul et Sierra arrivent, mes pupilles s'attachèrent à eux durant quelques instants avant de retourner s'approprier le regard de Rome. J'espèrais que ça n'allait pas trop la perturber.

Tu as promis de passer chez Tim' pour sa super soirée. Alors évidement quand tu lui promet un truc t'es obligé de tenir ta parole !! C'est donc pour ça que tu te trouves maintenant dans son immeuble montant les marches tranquillement deux bouteilles à la main. Tu as même fait l'effort de mettre une chemisette. Bon ok c'est pas la jolie chemise blanche. Non non une chemise à manche courte avec des mouches dessus, mais fermé jusqu'à en haut. Un esprit du classe vaguement différent de la normal, mais t'aimes bien. Tu grimpes donc entendant déjà la musique avant même d'arriver à la porte. Bon aller ça sera une bonne soirée t'en es sur. Du moins tu l'espère. De toute manière t'es déà bien dans l'ambiance t'étant préparé à cela avant d'arriver, tu te dis que ça le fera. Et donc tu tapes dans la porte, entrant sans attendre en te disant qu'on risque pas de t'entendre. Regardant les gens déjà présent tu vois de loin Tim, lui faisant juste signe alors que tu vas poser les deux bouteilles sur la table avant de lancer un regard circulaire et tomber sur... la coloc de Denver. LA psy. Hum, ok t'aurais aimé ne pas la croiser elle. Mais bon, songeant à votre dernière discussion tu laisses ça de côté un sourire se plaquant sur tes lèvres en voyant Sierra et son boy arriver. Parfait. Allumant une clope en te servant un verre tu rejoins ta meilleure amie la volant un instant à son gars pour la serrer limite très fort. J'suis sauvé, l'eunuque est là ! Tu dis avec malice, enfonçant ton caractère étrange des derniers jours au fond de toi, tu te plais à sourire alors que tu salue Saul ensuite.

Les années s’étaient faufilées sur ma peau comme un cartilage supplémentaire, des couches qui me fessaient grandir avec des faisceaux enfantin. Le sourire de Svetlana m’avait du bien. La complicité que j’éprouvais a son égard soigné les ondes qui se crachaient dans mon céphalée et les dommages collatéraux semblaient transparent car le courage qu’on se donnait l’une a l’autre était incompréhensible parfois. Mon amitié pour cette jeune femme me fessait pousser les murs de l’incertitude. Ses phalanges on saisit les miennes et j’ai suivis, je me suis rapprochée d’elle naturellement  en réveillant l’enfant terrible qui s’abrite à travers mes reins, les sons nous fessaient bouger et emmenée nos corps sur leurs chemins. Peut-être et même si ça les motives pas : on profite. Oui on profite d’être l’une avec l’autre, le reste tant pis. On essayait d’oublier les soucis, les choses qui nous traversé l’esprit même si c’était accroché à nous, ciselé dans nos cerveaux. On dansait dans l’inconscience de l’instant, s’abritant l’une contre l’autre c’est une collision plus forte. J’ai vu son regard se perdre ailleurs en direction de la porte et elle m’a regardé avec ses yeux là, ceux qu’elles portent sur moi quand on sait toutes les deux. Ca voulait dire que Saul était arrivé. Mon regard ne se détache pas de Svetlana pour autant. Au fond, les pièces restaient les mêmes qu’importe les déguisements qu’il essayait de leurs donner. Le verre d’alcool fessait son effet et heureusement. Je savais ce que j’allais voir en franchissant le seuil de cette porte. Les valeurs qu’on m’avaient inculqué me forcé a affronter, parfois ça me mettait en danger et faire demi tour n’était pas une solution envisageable dans mon esprit. Mes pupilles se posent sur le seul mec de la soirée a porter des bottes Prada. Je fixes ses rétines abimée par la fatigue, juste avec cette sincérité déconcertante inexplicable. Une arythmie incontrôlable qui s’en suit. Echorchée dans les cavité intérieur. Le flot se poursuit mais c’est comme ça. Je vois son amie a ses cotés. Je fais face maintenant, les jambes plantés sur mes talons et puis je focalisé sur les yeux de Svetlana. Je garde ça pour moi, enterré dans les profondeurs de mes abysses. T’inquiéte pas

Vu la réaction de Tim, j'en déduisais que mon cadeau lui plaisait grandement. Tant mieux. Après qu'il m'ait sauté dessus, il récupéra Elton aisément. Mon sourire s'élargissait car j'aimais bien lui changer les idées, évacuer le trop plein de noirceur qu'on pouvait lui faire bouffer pour rien, sans aucune raison. Moi aussi, mec. Moi aussi. Du regard, je balayais la pièce jusqu'à ce que je croise celui de Rome, qui était accompagnée de Svet. Mes muscles se sont légèrement crispés jusqu'à ce que quelqu'un d'autre vienne détourner mon attention. Camil, le meilleur ami de Sierra arrive pour la prendre dans ses bras durant quelques secondes. C'est peut-être la première fois que je le rencontre. De ce que j'avais aperçu de lui et de ce que m'avait dit Sierra à son sujet, il avait l'air d'être un mec cool alors je le saluais à mon tour, bien content d'avoir dépassé le stade d'un réseau social. Je décide de bouger jusqu'au mini bar que nos hôtes avaient installé pour me servir en tequila puis je reviens à ma place initiale, écoutant brièvement les conversations d'une oreille distraite. Je ne pouvais pas m'empêcher de regarder Rome de temps à autre. C'était la première fois que je m'affichais en public avec Sierra et je m'imaginais très bien ce qu'elle pouvait en penser. Donc forcément, l'air me paraissait tendu. Je préférais laisser tout ça crever dans l'éther de mon inconscience et je ne ressens pas du tout l'envie de m'embrouiller avec des questions intoxiquées par les autres. Je buvais une gorgée de ma boisson alors que Mia se postait face à moi. Ah, t'es là aussi ! Je l'enlace quelques instants avant de la relâcher en observant quelque peu sa tenue. Tu t'es faite belle pour la soirée à ce que je vois. Tu vas bien ? Cela faisait longtemps qu'on ne s'était plus vu tous les deux car je n'étais pas souvent à San Francisco. Elle avait une histoire compliquée. J'étais donc plutôt content qu'elle décide de sortir un peu plus, de rencontrer d'autres personnes et de profiter simplement.