Non mais c'est un monde pas possible, t'es en garde à vue pour trois fois rien certes, mais là évidement il faut que ça soit ton ex qui débarque pour te défendre et s'acharner à te faire sortir alorsque t'as rien demandé. Toi ça t'allait de dormir ici ou de rentrer à pied ou autre. Tu sais te débrouiller, mais non elle continue et ça te trouble. Tu dois être raccompagné. Et puis les bus ne passent plus à cette heure-ci, et les taxis sont durs à trouver comme t'as pu me le dire tout à l'heure alors...Viens. Tu la sens prendre ton bras et tu la suis sans résistance quittant le poste de police en les saluant poliment, te voila donc dehors, avec Denver. Super. Sympa la soirée ultra bizarre dans le genre. Mais bon elle t'a évité une caution à payer alors bon tu vas accepter gentillement hein ! Tu la suis jusqu'à sa voiture grimpant dedans en t'allumant une clope. Merci pour tout ça...

C'était à se tirer les cheveux cette histoire. Je savais que j'allais m'en vouloir de lui donner tous ces privilèges là. Mais de toute façon, j'aurai fait la même chose avec un autre client. Je le faisais pas vraiment pour lui, mais pour mon boulot essentiellement. Je voulais être une bonne avocate, et je l'étais. Alors je voulais ce qu'il avait de meilleur pour mon client. Et là en l’occurrence c'était Camil donc... bref. Je l'accompagne jusqu'à la sortie, me dirigeant avec lui vers ma voiture où je monte du côté conducteur, mettant ma ceinture de sécurité. "Merci pour tout ça..." je ne réponds rien, le regardant s'allumer une cigarette, alors que je soupire en ouvrant la fenêtre de son côté. "Tu fumes pas à l'intérieur, tu sais." je dis simplement, mettant le moteur en route et quittant ma place de parking, essayant de me concentrer sur la route et non sur Camil à côté de moi.

Tu vois la fenêtre s'ouvrir de ton côté alors que tu gardes ta clopes entre tes lèvres terminant de l'allumer en expirant la fumé. Libération. Tu fumes pas à l'intérieur, tu sais. What ? Mais t'as toujours fumé dans sa voiture. Depuis quand c'est comme ça ?! Vu son ton tu finit par soupirer n'ayant aucunement le droit de répliquer. Bon ba adieu cigarette, tu la jettes donc au sol par la fenêtre remontant la vitre en t'attachant. Ok, désolé.. Les joies du "on est plus en couple j'ai donc plus à supporter les merdes que je supportait par gentillesse". Tu rétorques rien observant juste le pare-brise dans un silence lourd. Sérieusement te retrouver dans un espace clos et si petit avec Denver.... mauvaise idée. Tu te plonges malgré toi dans tes pensées, dans ton manque d'elle, de sa voix, de sa peau, de dormir avec... c'est pas en deux semaines que tu vas te désintoxiquer de cette brune là, c'est malheureusement certain. Alors tu restes silencieux...

Camil jette sa clope, tant mieux. Non parce que autant je pouvais accepter des choses quand on était ensemble, mais là c'était fini. J'avais pas envie que l'intérieur de ma voiture pue la cigarette et que dès que je monte à l'intérieur, ça me fasse penser à lui. Bon en même temps, on allait pas se mentir, même sans l'odeur de la cigarette ou quoi que ce soit, je pensais quand même à lui. Même après ce qu'il m'avait fait, même après tout... J'aurais tellement voulu l'oublier d'un coup. Sauf qu'il fallait être réaliste, je l'oublierai pas. Pas comme ça. Il fallait que je me raccroche à quelque chose d'autre pour arrêter de penser à lui. Et ce silence pesant qu'il y a alors que je conduis dans les rues calmes de San Francisco... c'est dur. On peut la sentir cette tension. C'est dire, j'ose même pas mettre de la musique ou la radio, alors que d'habitude c'est la première chose que je fais quand je monte dans ma voiture. Rien que de le sentir aussi proche, ça me perturbe. Et c'est comme ça que se déroule le trajet, trop silencieux, trop... tout. J'arrive vers l'immeuble où habite Camil, et je me gare devant. Je souffle un peu, coupant le moteur, mais je n'enlève pas ma ceinture. Pour quoi faire de toute façon. Je me mords la lèvre, ne me tournant pas vers lui, je fixe mon volant, sans rien dire...

Tu fixes donc la route en silence, malgré l'heure il y a encore un peu de monde sur la route mais c'est quasiment rien comparé à l'habitude des habitants de la ville. Tu l'observes de temps en temps du coin de l'oeil, sa concentration froide à conduire, tu dis rien sa simple expression de visage te dissuadant totalement de faire la conversation. En faite toi t'aimerais jamais être en couple, pour ne jamais avoir d'ex, tu voudrais être amis avec tout le monde, être cool avec tous. Mais bon c'est Denver, c'était tout l'un ou tout l'autre. Vous arrivez dans ta rue et tu la laisse se garer alors que tu fixes ton appartement non éclairé quelques étages plus haut. Le moteur se coupe et vu le manque de geste de Denver tu comprends parfaitement où elle veut en venir. Bon... et bien merci.... je suppose que j'ai pas à propos que tu monte la haut... Tu répliques en supposant plutôt bien alors que tu détaches ta ceinture finissant par ouvrir la portière sans en sortir.

Encore ce silence. Je n'ose même pas le rompre, de peur de sortir quelque chose et où je m'en voudrais pour les jours à venir. Alors je ne dis rien, et j'observe avec une certaine attention le volant de ma voiture face à moi. J'attends que Camil fasse le premier pas, dise quelque chose. En même temps, il allait dire quoi ? Je pouvais rêver, il allait juste me dire bonne nuit ou je sais pas quoi, et sortir pour rentrer chez lui. Et moi j'allais rester comme une idiote dans la voiture et j'allais certainement craquer. Je pensais déjà au vin qui m'attendait chez moi et qui m'appelait depuis ici. Je n'étais pas du genre alcoolique, mais dès que quelque chose me tenait réellement à coeur, il fallait que j'évacue toute cette tension. "Bon... et bien merci.... je suppose que j'ai pas à propos que tu monte la haut..." mes yeux terminent par se poser sur Camil qui enlève sa ceinture et ouvre la portière. J'entrouvre ma bouche, ne sachant même pas quoi répondre à ça. "Parce que tu voudrais que je monte ?" je demande, laissant mes mains quitter le volant pour les poser sur mes cuisses. Je sais même pas pourquoi je demande ça, mais je demande.

Elle détache ses mains du volant et tu la regardes faire sans trop bouger. Parce que tu voudrais que je monte ? Tu restes silencieux. Se que tu veux ? Tu veux des milliers de choses trop contradictoires, des milliers de choses qui vont pas ensembles, qui peuvent pas se réaliser, qui vont pas se réaliser, tu veux des trucs impossible. Comme tout humain sur terre. Tu hausses les épaules un instant avant de lui jeter un regard. Se que je veux importe plus trop, non ? Tu dis sans vraiment attendre de réponse, avec un sourire un peu las, un peu réaliste aussi alors que tu finis par lâcher ta ceinture et sortir de la voiture dans l'air frais de la nuit alors que tu rétablit ton équilibre avec la portière, sortant une clope que tu allumes avant de te tourner vers l'intérieur de la voiture. Merci... pour tout ça.. Je me trouverais un autre avocat à l'avenir pour pas que ça se reproduise pour toi.. Tu reprend avec politesse.

"Se que je veux importe plus trop, non ?" je reste silencieuse, ne sachant pas trop quoi répondre. Je laisse mon regard planté dans le sien, alors qu'il me sourit d'un air las. L'avocate est partie là. Dès que j'ai passé la porte du poste, elle était partie. J'étais rien que Denver, la fille trop propre sur elle-même, trop amoureuse, trop... tout. Je me pince les lèvres et je baisse le regard alors que je sens Camil bouger pour pouvoir finalement sortir de la voiture. J'ai l'impression qu'il me quitte à chaque fois qu'il part. C'est dingue ce sentiment que je peux avoir. L'envie de le retenir mais aussi la raison qui me pousse à le laisser partir. "Merci... pour tout ça.. Je me trouverais un autre avocat à l'avenir pour pas que ça se reproduise pour toi.. " je relève les yeux alors qu'il s'adresse une nouvelle fois à moi. Je fais une petite moue, avant d'hausser les épaules, "C'est comme tu veux." je réponds juste, avant de souffler un peu, "Bonne nuit... Camil."

Tu la vois mal à l'aise, t'en rajoutes pas plus, tu veux pas l'énerver, pas jouer, pas la troubler. Alors tu restes tranquille sans rien faire de plus. Tu restes là tranquillement finissant par l'écouter répondre. C'est comme tu veux. Ba tu comptes pas l'emmerder plus que ça, mais bon tu rétorques rien, tu trouveras bien un avocat cool et pas con. On est à SF y'a pas que des bourgeois coincé t'en es sur. Donc ça se trouvera t'as confiance. Et comme ça tu risque moins de donner d'autre raison au pitbull de Denver, oui oui c'est Jordan dont tu parles, de te sauter à la gorge plus qu'elle ne le veut déjà. Bonne nuit... Camil. Tu souries légèrement. Merci, bonne nuit à toi aussi... fais attention à toi. Tu souries en te redressant refermant la portière pour la laisser filer. Tu fais un pas en arrière pour l'observer faire, expirant la fumée de tes poumons.

"Merci, bonne nuit à toi aussi... fais attention à toi." j'hoche la tête, alors qu'il referme la portière. Je l'observe, l'espace de quelques secondes à travers la vitre, avant de mettre le moteur une nouvelle fois, d'engager la première, et de quitter ma place de parking, filant dans les rues de San Francisco, jusqu'à la route de chez moi. Je n'ai même pas la force d'allumer la radio. Toujours pas. Je reste les yeux fixés sur la route, essayant de me remettre de mes émotions. J'inspire, j'expire. J'allais pas réussir à bien dormir cette nuit. J'en étais persuadée.