Je crois qu’un épisode de ma vie vient de s’écrire. Ma tentative de suicide allait me suivre jusqu’à la fin, j’en étais persuadée. J’étais sortie de l’hôpital après une semaine et quelques d’observations. La première semaine, c’était surtout pour me remettre d’aplomb, de virer toutes les pilules qui avaient saccagé mon estomac et tous les organes qui vont avec, de retrouver mes forces et tout. La partie la plus compliquée fut celle de mon mental. Un psychiatre me suit toujours d’ailleurs, ainsi qu’une psychologue. Ils pensent que je peux être récidiviste je suppose. Mais moi, je ne pense pas. J’ai tiré un trait sur tout ça, et je sais que j’ai fait une connerie. Une grosse connerie. Et tout ça à cause d’un mec. Bon, pas n’importe lequel, c’est vrai… mais même. Je n’aurai pas dû, même si ma douleur était immense, même si, même si… bref. Tout ça était bien compliqué. Mon psychiatre ne voulait pas que je reprenne le travail aussi vite, il voulait que je prenne mon temps, que je sois stable mentalement. Sauf que je l’étais, et j’avais beau lui dire que tout allait mieux, j’avais l’impression qu’il ne voulait pas céder. Alors je lui avais proposé de reprendre mon travail, plus à mi-temps qu’à temps plein. J’avais appelé mon chef, et on avait décidé que je m’occuperai de certaines gardes pour commencer. Que ce soit de jour ou de nuit. Au moins ça me permettrait de penser à autre chose et de faire ce que j’aime. C’est plutôt une bonne thérapie en fin de compte. J’en étais à mon troisième jour aujourd’hui. On ne m’avait pas appelé énormément de fois, mais bon, je faisais avec. Il devait être dans 23 heures quand mon téléphone portable sonna et qu’un policier à l’autre bout du fil me demandait de venir pour régler une affaire. Vingt minutes plus tard, j’étais devant le poste. J’avais enfilé une jupe noire qui remontait au dessus du nombril, avec un petit chemisier plus clair et tout ça avec des talons bien sûr. J’aimais bien donner bonne impression, et ce n’était pas parce que c’était presque minuit que je devais me ramener en pyjama. J’étais au boulot là. Passant la porte du poste, je voyais plusieurs personnes, certaines alcoolisées, dans la salle d’attente. Je marchais jusqu’à l’accueil, claquant mes talons sur le carrelage, avant de me diriger vers un officier de police, « Ah, bonsoir mademoiselle, c’est dans la salle 8 ce soir, c’est un récidiviste, si y’a un problème vous connaissez la procédure. » J’hoche la tête, remontant mon sac rempli de pochettes et de feuilles sur l’épaule, alors que je continue à claquer mes talons jusqu’à ladite salle. Une fois devant je commence à fouiller dans mon sac d’une main, pendant que l’autre enclenche la poignée de la porte qui s’ouvre, alors que je ne jette même pas un coup d’œil à l’intérieur, plutôt concentrée à chercher la pochette qu’il me faut, histoire d’aller plus vite, « Bonsoir, je suis Denver Hopkins, je serai votre avocate pour… » et j’ai relevé la tête alors que je fermais la porte derrière moi. Camil. Devant moi, là assis. Et moi, debout… paralysée.

La soirée avait bien commencé. Top bien commencé. Entre amis, entre délires, entre alcool et utres substances, entre dehors et dedans. Entre le ciel et l'oublie. T'étais plutôt contente de toi. Rectification, tu es toujours content de toi. Ce petit détour par le poste ne te pose aucun soucis particulier, en plus t'as pu revoir Marc, tu l'avais pas revu depuis longtemps. Marc c'est un officier canon que tu t'es tapé quelques fois, vous êtes pas du genre à vous recontacter mais là le croiser ça t'a amusé. Bref toi t'es habitué, jusqu'à se que le temps passe, jusqu'à se que tu leur dise que non t'as pas d'avocat. Ba ouais ton avocate attitré, tu penses pas pouvoir encore compter sur elle pour venir de défendre et te libérer et tout le reste. Non pas que passer la nuit au poste te dérange, t'es pas arrêté en mode méchant, juste pour être gardé en cellule de dégrisement, faut juste attendre qu'un avocat vienne te dire que c'est un attentat a la pudeur se que tu as fait gnah gnah gnah. Tu sais que tu risques rien, même pas une petite embrouille mais bon. Alors tu dois attendre l'avocat commis d'office parce que t'as personne à appelé. Il serait temps que tu retrouve un autre avocat cool, tu vas y réfléchir. Alors on te fait aller dans une pièce se qui te fait rire, ils jouent à quoi ce soir ? On se croirait dans une série pathétique de télévision. L'avocat à juste normal à te faire signer les trucs etc, s'il est cool il t'évitera de lire toute la déclaration des conséquences d'une garde a vue, mais bon toi c'est pas un truc grave. Non sérieusement bientôt sur sera aussi calé qu'un avocat sur ce genre de procédure d'arrestation.
Tu restes donc assis les bras posé sur la table, ça t'ennuie car l'alcool ayant largement diminué y'a le côté mal de crane qui arrive un peu, le mauvais côté de l'alcool et du reste alors ça te saoule. Mais la porte s'ouvre et tu te dis que ça sera bientôt finit ce calvaire... enfin faut croire que non ! Bonsoir, je suis Denver Hopkins, je serai votre avocate pour… Tu soupires en te rendant compte de la situation. Great. Mauvaise blague. Très mauvaise blague. Te redressant en te laissant glisser le long de l'assise du siège tu t'avachis contre le dossiers passant tes mains dans ta nuque. Génial,je pouvais pas tomber mieux... Tu soupires en maudissant la situation.

Il est là, devant moi, et ça me retourne l'estomac. Non, je m'y attendais pas vraiment en fait. Pourtant j'aurais pu me dire qu'un jour je tomberais sur lui à force qu'il fasse des séjours au poste. Mais non, là, j'y avais vraiment pas du tout songé. Je crois que là, j'aurai bien ouvert une nouvelle fois cette porte et j'aurais déguerpi. Sauf que je pouvais pas, j'étais convoquée pour un travail, et j'allais pas me défiler parce qu'un problème privé venait se mettre au milieu. Je regarde Camil, complètement décontenancée, alors que je vois que lui aussi se fait une joie de me revoir. « Génial, je pouvais pas tomber mieux... » Je ne dis rien, le laissant soupirer à sa guise. Je lâche ma main de la poignée, puis je termine par venir m'installer face à lui, m'asseyant sur la chaise, et évitant soigneusement son regard. La dernière fois que l'on s'est vus, c'était à l'hôpital, et je lui avais demandé de partir. Moi qui ne voulais plus le revoir, j'étais servie. Je commence à sortir les documents, posant quelques feuilles devant moi, avant de sortir deux stylos. J'essaye de me contrôler, de me concentrer, et je sais que ça va être compliqué avec Camil devant moi. Alors je souffle un peu, toujours mon regard fixé sur mes feuilles, je demande, « Qu'est-ce que tu as fait ? »

Elle a l'air aussi enchanté que toi ça se voit. Même pire tu suppose. Normal, toi tu t'es fait largué. Elle tu l'as trompé. Elle a sans doute du prévoir avec sa pote la timbré de te castrer un de ses jours et se balader avec tes testicules comme trophée. Bref. Elle s'éloigne de la porte et tu songes déjà à l'ironie pathétique du sort de lui foutre Denver comme avocat comis d'office par San Francisco. Si tu l'avais espérer ça se serait même pas passé et au moment où t'en veux pas, voila... Soupire. Tu la laisse rejoindre la table alors que toi tu restes avachis sur ta chaise assez dépité de la tournure de la soirée. Elle s'installe sans t'adresser un regard et tu ne joues pas au con avec cela, de toute manière vaut mieux faire profit bas non ? Enfin tu t'en fous c'est pas comme si tu avais une chance de la récupérer, ou même la volonté de la faire changer d'avis. Alors bon...
Qu'est-ce que tu as fait ? Tu lèves un sourcils surprit. heu... normalement c'est pas àmoi que t'es censé le demandé, mais aux flics en arrivant.Là tu ne vas avoir que ma version, que je pourrais falsifier... Tu répliques cependant décidant de mettre du tien pour accélérer les choses n'ayant pas envie de faire éterniser ce moment plus que de raison. Ils m'ont arrêté pour atteinte à la pudeur parce que je suis venu leur dire bonjour à leur camionnette, à poil. Quoi on te changera pas, on t'avait mit au défis ba tu l'as fait.

Je commence par noter son nom sur la feuille en haut à gauche, puis le mien juste en dessous. Je suis en train de vivre un véritable sketch, sans rire. S'il y avait un Dieu là haut, il doit être vraiment en train de s'éclater à ce moment même. Et moi, pas du tout. J'essaye au maximum d'éviter tout contact avec lui, mais je sais que ça va être dur. Faut que je croise son regard à un moment ou un autre, j'allais pas l'éviter tout le long. Et puis ce poids que j'avais en moi. Pourquoi on avait pas la performance d'oublier une personne en quelques jours ? J'étais encore très loin de n'avoir plus de sentiments pour lui, et c'est pour ça que ça me perturbait. Bon au moment, c'était un bon exercice pour mon boulot : gérer ses émotions. "heu... normalement c'est pas àmoi que t'es censé le demandé, mais aux flics en arrivant.Là tu ne vas avoir que ma version, que je pourrais falsifier..." je ne dis rien, j'inspire, puis j'expire, lui manquant de lui balancer que je sais pertinemment ce qu'il a fait quand j'ai eu la police au téléphone, et que je savais ce que je faisais, c'était mon boulot pas le sien. "Ils m'ont arrêté pour atteinte à la pudeur parce que je suis venu leur dire bonjour à leur camionnette, à poil." j'aurai pu rire. Franchement j'aurai pu. Même arracher un sourire, parce que franchement, c'est comique et que y'a que lui pour faire ça. Mais je reste stoïque, gribouillant des mots sur mon papier. Tapotant mon stylo sur la table, je termine par lever mes yeux vers lui, croisant mes jambes, et m'adossant contre la chaise, "Tu préfères payer ou dormir ici ?" je demande, le fixant.

Elle est tendu et sa se voit. Encore plus quand tu lui dis qu'elle aurait du demander avant,ça semble l'énerver. Ba quoi elle avait qu'à soit faire son boulot, ou alors si elle l'a fait elle avait qu'à pas te demander. Vous savez tout les deux pourquoi t'es là non ? Alors pas la peine de s'énerver. Tu gardes tout ça pour toi, tu la provoque pas. Tu restes là à maudire le petit barbu en haut dans le ciel qui doit bien s'amuser avec ce genre de situation. Tu restes la sur la chaise la regardant écrire tu sais pas quoi sur ses formulaires. Dans un sens tu admires son boulot, mais bordel se qu'il n'y a rien de plus chiant. Sérieusement des formulaires, des affaires chiante, débattrent sur des procès ennuyer, non t'en aurais pas le moins du monde envie.
Tu préfères payer ou dormir ici ? Elle finit par demander ça alors relevant finalement, après un temps infinis, son regard sur toi. Tu réponds rien, sur le coup un peu déranger par ce contact que t'as pas eut depuis des jours. Deux semaines. Sérieux évidement qu'elle te manque... Alors tu réponds rien, tu la fixe un long moment pas vraiment capable de répondre. T'aimerais bien répondre un tas d'autre truc mais non, tu finis par répondre quand même, après de longues minutes à la fixer. A profiter de l'avoir face à toi, de fixer ses yeux. J'peux pas rentrer, j'ai trop bu pour reprendre le volant...

J'aurai peut être dû sortir en fait... appeler un autre collègue, je sais pas. Echanger avec un autre avocat qui était dans les parages. Quelque chose quoi. Parce que là, je savais que d'un moment ou un autre, on ne serait plus dans le cadre professionnel. C'était obligé, tellement... sûr. C'était Camil. Et j'étais moi. Tout ce qu'on avait vécu, c'était arrêté subitement il y a deux semaines. J'étais encore en train de faire mon deuil, chaque jour. Et là, je me retrouve subitement devant lui. A le fixer, attendant une réponse à ma question qu'il ne semble pas vouloir me donner pour l'instant. Il me fixe un peu... voir trop longtemps. Et Dieu c'est que ça me perturbe. Pourtant je ne dis rien. En même temps, qu'est-ce que je peux dire ? Arrête de me regarder sinon je vais craquer ? Non. Alors je le regarde aussi, déglutissant très légèrement pour ne pas lui faire voir que ce qu'il fait, me perturbe de l'intérieur. "J'peux pas rentrer, j'ai trop bu pour reprendre le volant..." je finis par baisser les yeux un instant, coupant le contact visuel pour écrire un truc, en marmonnant, "Et la marche à pied c'est pas ton truc ?" je demande, m'insultant mentalement alors que je me dis que moi j'ai une voiture, et que je peux le ramener. Non, même pas en rêve Denver.

Elle termine par baisser le regard sur sa feuille pour noter tu sais pas trop quoi et toi tu te mors la lèvre essayant de te remettre les idées en place. Bien difficile te connaissant, surtout avec de l'alcool dans le sang. Mais t'essayes de tenir tes bonnes résolutions. Et la marche à pied c'est pas ton truc ? Plutôt sec et brutal ça, tu encaisse sans rien montrer, fixant un peu tes genoux qui son visible sous ton jean trop troué sur le milieu. L'effort physique risque plutôt de me faire dégueuler et m'endormir sur le trottoir... ça va, une nuit de plus ici ne changera rien. Tu répliques en jouant avec un fil de ton jean de manière légèrement stressé. Tu sais pas quoi rajouter, t'ouvres deux trois fois la bouche avant de la refermer sans un son, te rendant compte au dernier moment que non tu dois pas dire ça. En faite tu sais pas quoi dire, t'es là comme un on, encore un peu bourré, devant elle si parfaitement habillé, coiffé, droite. D'ailleurs ça te fait finalement sourire plus d'une manière ironique alors que tu lui jette un regard finissant par regarder ton jean. C'est dingue... on a tellement rien en commun...

Je continue de grattouiller un peu, essayant de me reconcentrer au maximum. Je coche quelques cases. Je sens que dès que je vais sortir de cette salle, sans que Camil soit avec moi, faudra que je me défoule. Le trop plein d'émotions qui se retient à l'intérieur de moi est inimaginable. Et pourtant je me force à me répéter que je dois me reprendre, que je dois me concentrer sur mon travail et rien que sur mon travail. Dur dur, en réalité. "L'effort physique risque plutôt de me faire dégueuler et m'endormir sur le trottoir... ça va, une nuit de plus ici ne changera rien." je ne dis rien, restant concentrée sur mes papiers. Bon au moins, j'allais pas lui proposer de le ramener chez lui... je pourrais me donner des claques à penser ça, sérieusement. Alors je me pince la lèvre, me forçant à ravaler mes pensées et continuant d'écrire un peu. "C'est dingue... on a tellement rien en commun..." j'arrête d'écrire et je termine par lever mon regard sur lui, lâchant mon stylo et le posant sur le côté, "Et c'est maintenant que tu t'en rends compte ?" je dis, le fixant.

Tu lâches ça comme ça, tu t'en fiches. C'est sortit d'un seul coup et c'est pas si terrible. Bon ok elle est là en tant qu'avocate, mais sérieusement, elle n'a pas de taxi alors bon elle a pas a faire grand chose d'autre. Tu l'as voit relever la tête et tu croises son regard alors qu'elle semble encore plus sérieusement. Tu te redresses un peu posant ton coude su la table. Et c'est maintenant que tu t'en rends compte ? Tu souries. Non amusé, non du genre plus sourire jaune face à l'ironie de la situation, de ces conneries, de tous... Tu te passes une main dans la nuque avant de rabbatres en arrière tes cheveux tellement trop long. Tu t'en fous, tu les aime bien long comme ça. Tu te mors la lèvres tes doigts dessinant des trucs invisibles sur la table, tu t'en rend pas compte à cause de l'alcool mais sa présence te stress. En faite, elle t'intimide, elle te stresse ouais. nan mais... je le voyais pas... comme ça. Pas de cette manière là... Tu répliques avec calme en te concentrant sur tes doigts entièrement tatoués.

Voilà, j'en étais sûre. Ca partait hors contexte professionnel. J'aurais pu le parier à vrai dire. En même temps, c'était obligé que Camil sorte quelque chose qui n'avait aucun rapport avec le pourquoi de ma présence ici. Il était alcoolisé, puis... c'était Camil quoi. Je le connaissais trop bien pour savoir à l'avance ce qu'il pouvait faire. Alors je vois pas trop pourquoi il me rétorque ça, maintenant. Sûrement parce qu'il avait rien d'autre à dire et qu'il fallait qu'il en place une. "nan mais... je le voyais pas... comme ça. Pas de cette manière là..." je le regarde faire, fronçant un peu mes sourcils, alors que mes yeux se baladent de son visage à ses dessins invisibles sur la table. Ce qui me rend à regarder ses mains... Ses mains. Merde. Bref, je remonte mes yeux vers lui, comprenant pas trop ce qu'il veut dire, "De quelle manière ? De quoi tu parles ?" je demande, terminant par croiser mes bras sur ma poitrine, sans arrêter de le fixer.

Tu sais pas vraiment pourquoi tu t'es mis à parler de ça mais bon c'est fait. Et puis c'est vrai tu viens de t'en rendre compte, comme une révélation qui avait pourtant toujours été présente. Pas par l'alcool, peut-être par le fait que tu le sais. Tu le sais que c'est finit, qu'elle veut plus de toi. Que c'est clôturer, next, page suivante. Alors c'est peut-être ça, t'en sais trop rien. De quelle manière ? De quoi tu parles ? Tu lui jettes un regard accrochant un moment son regard sans le soutenir plus que cela, t'aimes pas sa manière de fonctionner. Assise ainsi derrière une table, entre le personnel et le professionnel, l'impassibilité et la dureté de l'avocate, ça te met mal à l'aise. Tu t'es jamais prit pour le meilleur, pour l'homme suprême, encore moins face à elle et face aux conneries que tu as faite. Ça te rend juste plus... minable ?! Tu te remets à fixer la table. C'est pourtant clair... toi... moi. Tes fringues de filles classe, pas un cheveux de travers... au poste à minuit pour réciter les droits d'un non-honnête citoyen... Tu te recules de la tables pour te reposer sur les dossiers fixant les murs l'observant elle avant de revenir à ton jean. Trop bon chic bon genre pour ce genre de truc. Tu tires sur les fils de ton jean agrandissant légèrement le tour sur ton genou. Même si les tatoués pas bien éduqué c'est ton truc... y'avait trop d’extrême c'était.... courut d'avance. Le mur. La chute. C'était sur et certain en faite. Tu dis finissant par soupirer avec un léger sourire face à ce truc pathétique qu'est le destin.

Je sais pas ce qu'il va me débiter, mais j'appréhende. Je veux pas revenir sur le sujet. Sur le sujet de nous, lui et moi, notre couple brisé. J'avais assez du mal à digérer tout ça pour le remettre sur la table encore une fois. Sauf que c'était obligé que ça refasse surface à un moment ou un autre. Et je sais que j'aurai beau essayer d'esquiver la chose, qu'elle reviendra, encore et encore. "C'est pourtant clair... toi... moi. Tes fringues de filles classe, pas un cheveux de travers... au poste à minuit pour réciter les droits d'un non-honnête citoyen... " toujours les sourcils froncés, je l'observe encore, ne le coupant pas dans son délire. J'essaye de rester stoïque, de faire la vraie avocate qui ne laisse rien entrevoir. Sauf que je dois l'avouer, c'est un exercice plutôt difficile face à Camil, trop difficile. " Trop bon chic bon genre pour ce genre de truc." oui, ok, j'avais compris merci. "Même si les tatoués pas bien éduqué c'est ton truc... y'avait trop d’extrême c'était.... courut d'avance. Le mur. La chute. C'était sur et certain en faite." je déglutis. Je reste un moment le fixant, avant de poser mes mains sur la table, m'avançant un peu, "Qu'est-ce que t'essaye de me dire Camil ? Que c'est pas ta faute ? Que c'était le destin de toute façon, et que t'aurai rien pu faire contre ?" je demande, perplexe.

Tu sais même pas pourquoi tu t'es lancé dans ce genre de truc, sérieusement c'est pas le genre de sujet à aborder comme ça. Mais bon on te changera pas, n'est-se pas ? Qu'est-ce que t'essaye de me dire Camil ? Que c'est pas ta faute ? Que c'était le destin de toute façon, et que t'aurai rien pu faire contre ? Tu relèves la tête à sa question réfléchissant un moment avant de répondre. Non, c'est de ma faute. J'aurais clairement pu éviter, personne m'a forcé à coucher avec Magda. Oui la boisson te rend encore plus direct. Pourtant t'es le genre de personne à la franchise désarmante, on peut dire beaucoup mais toi tu caches rien. Alors là ça s'arrange pas, mais bon autant dire se qu'il en est, non ? Toi tu pars du principes que oui. C'est juste que... c'était finit d'avance. J'étais là te demander une seconde chance alors que c'était déjà fait... tout ça. On aurait jamais été bien loin, nan ? Tu passe une main sur ton visage serre les dents, essayes de reprendre contenance, alors que tu te recules de la table. Vas-y... perds pas ton temps ici, ils me lâcheront demain matin.. Tu finis par dire en baissant les bras sur le reste.

Le destin. Non mais sans rire. C'est sur que si on fait rien, le destin nous rattrape. Et a ce que je comprenais du monologue de Camil, il l'avait carrément laissé faire, il s'était carrément laissé glisser dans le mouvement et puis tant pis hein, de toute façon, c'est le destin qui l'a voulu ! Je m'étais contrôlée en lui posant la question. Parce que n'empêche, j'étais dans un contexte professionnel et qu'il ne fallait pas que je perde mon sang froid. "Non, c'est de ma faute. J'aurais clairement pu éviter, personne m'a forcé à coucher avec Magda." Non il ne fallait pas que je perde mon sang froid. Je respire. Restant calme et le fixant toujours, attendant la suite parce que je sais toujours qu'il y a une suite. "C'est juste que... c'était finit d'avance. J'étais là te demander une seconde chance alors que c'était déjà fait... tout ça. On aurait jamais été bien loin, nan ?" j'ai envie de lui répliquer tellement de choses. Que non merde, c'était juste qu'il partait défaitiste s'il disait tout ça ! "Vas-y... perds pas ton temps ici, ils me lâcheront demain matin.." j'ai même pas eu le temps de répliquer qu'il me sort ça. Je le lâche du regard, posant mes yeux sur ma feuille à moitié remplie, "Non, je suis ton avocate alors je vais te faire sortir d'ici." je réplique avant de reprendre le stylo, "Et on est pas allé plus loin parce que tu l'as pas voulu, c'est tout." j'ajoute.

Non, je suis ton avocate alors je vais te faire sortir d'ici. Tu relèves la tête la fixant sans trop comprendre,t u lui laisses une porte de sortie, le loisir de se tirer rapidement et d'en finir avec tout ça, qu'elle la prenne. Qu'elle arrête de faire dans l'humanitaire, t'es une cause perdue point. LEs taxis mettent des plombe a arriver à cet heure, laisses tomber ça sera très bien ici... Tu répliques alors qu'elle se redresse cependant pour choper son stylo. Tu l'observes alors qu'elle rebrise le silence. Et on est pas allé plus loin parce que tu l'as pas voulu, c'est tout. Hum c'est surtout parce qu'elle t'a quitté que c'est pas allé plus loin. Mais t'en dis rien parce que bon tu lui as donné de bonne raisons de te quitter quand même. Tu essayes de pas rétorquer de pas avoirle derniers mot, de faire un effort... restant silencieux. Mais bon c'est comme te demander la lune. J'aurais toujours finis par te blesser... de manière irréversible. Tu répliques simplement restant persuadé que oui vous étiez fait pour finir comme ça.

Quelle situation. La prochaine fois au téléphone je préfèrerais demander le nom du type pour que j'évite de me déplacer avant de me retrouver a être l'avocate de mon ex. C'est dingue, je le rencontre sur une affaire et il faut que même quand on n'est plus ensemble, que je le revois sur une autre affaire. Ça c'est le signe du destin aussi. "Les taxis mettent des plombe a arriver à cet heure, laisses tomber ça sera très bien ici..." J'ignore complètement, partant sur autre chose. Ouais, de toute façon je faisais mon travail bien ou je le faisais pas. Même pour mon pire ennemi je lui donnerai la meilleure solution alors bon. "J'aurais toujours finis par te blesser... de manière irréversible." je mords la joue intérieure, arrêtant d'écrire un instant. Je laisse mon regard fixer le bout de papier ne sachant pas quoi répondre. C'est dur d'admettre et se dire que je pourrais plus être avec lui car je sais qu'il me fera mal. Et tout ça alors que je l'aime toujours. Je bug. J'hésite. Je déglutis un peu puis je mets le point sur ma dernière phrase que j'ai écris. "Alors j'ai bien fait de rompre pas vrai ?" je demande finalement, levant mon regard sur lui.

Tu la regardes s'arrêter d'écrire après tes paroles, tu rajoutes rien alors qu'elle, elle relève la tête pour te fixer après avoir posé son stylo. Très dramatique tout cela, ça donne de l'ambiance, ça donne le ton au discours. Sérieux, froid, direct. Tu dérailles un peu mais c'est un peu à cause de l'alcool aussi. Un peu. Alors j'ai bien fait de rompre pas vrai ? Elle attend vraiment une réponse à cela ? Vraiment ? Tu la fixe un moment avant de hocher la tête, avec un sourire las et peu amusé. T'aurais même pas du te remettre avec moi. Tu conclus avec sincérité. Quoi c'est vrai, ok vous avez été quelques semaines en parfaite harmonie, c'était le pied total, ok tu l'as ramenais pas trop vu se qui c'était passé en décembre, mais comme même votre couple était bon.... mais à quoi bon avoir eut ça vu comment ça c'était encore une fois finit, hum ?

Parler de mon couple en plein boulot. C'est une grande première. Même si j'essaye de garder de la distance avec Camil, je sais que c'est cause perdue. Je sais que même si je veux faire la méchante avocate, il n'y a rien de totalement bien vrai. J'essaye de me montrer froide, distante, tout ce que je veux. Mais pourtant, c'est totalement Bagdad à l'intérieur de moi. Surtout quand Camil me sort des trucs pareils. J'ai l'impression que mon corps se chamboule de plus en plus, chaque seconde que je reste encore dans la même salle que lui. Alors qu'il y a encore quelques semaines, tout allait bien entre lui et moi. Et mince, comment ça me manque. Il me manque. "T'aurais même pas du te remettre avec moi." Ok, prend ça dans ta tête Denver. Je continue de l'observer, un peu moins froidement que tout à l'heure, ma mascarade tend à se briser. Il avait raison de toute façon. Mais j'étais tellement amoureuse de lui, tellement contente qu'il revienne, que.... ouais, j'étais faible. Me pinçant un peu les lèvres, je reste un petit moment à le regarder, même pas avec méchanceté. Je le regarde simplement. Mais je termine quand même par en placer une, "Je t'ai trop fait confiance... je..." je termine pas ce que je veux dire. Je me reprends, lâchant ses yeux qui me perturbent avant de passer la feuille à Camil avec un stylo, "Tu dois signer là." j'ajoute simplement, lui montrant l'endroit avec mon index.

Elle t'observe et tu dis rien, finissant par relever le regard vers elle un moment, n'aimant pas tellement le soutenir. Je t'ai trop fait confiance... je... T'attend la suite sans trop comprendre. C'est dur à encaisser mais ouais, elle t'a fait trop confiance. Toi même tu t'ais fait trop confiance, t'as trop cru en tes sentiments, en ta capacité de changer, de tout balancer pour elle. Par amour, ça te fait rire ça, comme quoi l'amour rend aussi aveugle. Tu y as vraiment cru mais... t'es pas le genre de mec à pouvoir t'embarquer dans un truc calme et osé comme ça, t'as besoin de mouvement, de connerie, t'as besoin de répondant, de chien. En faite t'es juste pas le genre de mec capable de réellement l'aimer au point de changer, ça te blesse de penser ça car ouais bordel tu l'aimes, mais peut-être pas assez ... Ou alors t'es trop enfoncé pour t'en relever.
Elle te tend la feuille ne finissant pas ta phrase alors que t'oses pas vraiment le lui demander... Tu dois signer là. Tu saisis le stylo, mettant un moment à visualiser l'endroit, merci alcool. Tu signes vaguement, tu t'en fous de toute manière. Ma caution revient à combien alors ? Tu demandes finalement.

De toute façon, j'aurais toujours des trucs à lui dire à Camil. Toujours. C'est pour ça que j'ai préféré coup net et sec à la phrase que j'étais en train de commencer, parce que je ne voulais pas partir plus loin. J'étais là pour le boulot, et uniquement pour le boulot. Alors j'avais repris pied, je m'étais rangé plus ou moins mes idées dans un coin de ma tête, puis je lui avais tendu le papier et le stylo. Plus vite on finirait, plus vite je rentrerai chez moi et j'essayerai d'oublier cette soirée. Sauf que je savais très bien que c'était faux. Que je n'oublierai pas cette soirée, et que je n'oublierai pas Camil. loin de là. "Ma caution revient à combien alors ?" Je reprends la feuille que le tatoué vient de signer assez furtivement, et je la range dans un dossier, avant de mettre quelques affaires dans mon sac, "Rien. Je vais m'arranger." je réponds, concentrée dans mes affaires, alors que je termine par me lever, "Mais vu que t'es alcoolisé, ils te laisseront pas partir sans quelqu'un de responsable. T'as quelqu'un qui peut venir te chercher ?" je demande, levant finalement les yeux vers lui.

Tu l'observes faire restant assis sur ta chaise toujours autant troubler par cette nuit et ce déroulement, sérieusement t'avais combien de possibilité de tomber sur elle ? Des tas. Mais non. Rien. Je vais m'arranger. Tu fronces les sourcils sans comprendre trop pourquoi, et surtout pourquoi elle fait ça. Sérieusement elle devrait plutôt essayer de t'enfoncer, de te faire payer cher, enfin tu sais pas... Mais pas être sympa comme ça... Mais vu que t'es alcoolisé, ils te laisseront pas partir sans quelqu'un de responsable. T'as quelqu'un qui peut venir te chercher ? Tu restes silencieux en réfléchissant. Ouais y'a Magda mais disons que... tu te vois mal l'appeler en pleine nuit surtout avec Denver qui attendra qu'elle arrive. Non mauvais plans, très mauvais plan. Tu songes à Dante mais vous êtes toujoursplus ou mins en froid, tout comme avec Sierra. En ce moment ouais c'est la galère. Tu restes silencieux un temps. Pas vraiment non... mais t'en fais pas je vais me débrouiller, j'arrive toujours à trouver des parades pour qu'ils me laissent sortir seul... Tu répliques en essayant de voir se que tu pourras trouver cette fois-ci.

C'est trop un bazar dans ma tête. Faudrait quand même que je songe à enlever de mon profil sur facebook que je suis en couple avec lui. Virtuellement, on l'est toujours. Mais j'y arrive pas, je sais pas. Peut être qu'en cliquant sur ce petit bout de chose je me dirai que c'est réellement terminé entre nous deux et que... ouais c'est peut être pour ça que j'ose pas. Et lui n'a rien fait pour d'ailleurs. Alors ouais, on reste comme ça. Mais c'est rien, c'est pas concret... J'enfouis mon sac sur mon épaule, alors que j'écoute Camil répondre, "Pas vraiment non... mais t'en fais pas je vais me débrouiller, j'arrive toujours à trouver des parades pour qu'ils me laissent sortir seul..." je secoue négativement la tête. Si y'avait personne... non je pouvais pas faire ça. Je soupire, en lui faisant signe de se lever, "Viens avec moi." je dis, avant de tourner les talons, passant la porte pour sortir de la salle. Et mes talons claquent encore, sentant la présence de Camil dans mon dos, alors que je termine par aller voir les officiers, demandant du regard à Camil de rester là où il est. Je discute avec la police, essayant de trouver un arrangement, je leur passe les feuilles et tout le tralala. Puis je les remercie, revenant ensuite vers le tatoué, "C'est bon, c'est arrangé." j'annonce avant d'hésiter un instant encore, n'en croyant toujours pas de ce que je vais lui dire, alors que je lève les yeux vers lui, toujours trop petite par rapport à Camil, même avec mes talons, "C'est moi qui te ramène."

Viens avec moi. Tu te retiens de soupirer, finissant donc par te lever lentement et contourner la table tu la suis donc jusque dans la salle principale alors que te faisant signe de rester ici, tu ne fais rien d'autre. Rejoins bientôt par une flic qui te redonne tes effets personnel tu la remercie avec un sourire polit, parce qu'au fond tu les aime bien toi les flics ici, ils sont cool. Denver revient vers toi et tu la laisses parler. C'est bon, c'est arrangé. Génial, bon au moins ça s'est fait. Cool, merci beaucoup... Tu termines de remettre ton téléphone et tes clefs dans tes poches ravis de pouvoir sortir, même si ça t'embête que Denver en ait fait autant... C'est moi qui te ramène. La porte contre tu relèves le regards vers elle sans avoir besoin de releve rla tête parce qu'elle a toujours pas grandit entre temps. Tu la fixes un moment décontenancé. Heu... elle est sérieuse là ? heu... t'es pas obligé... je vais trouver un taxi ou un bus ça ira. Tu me connais, ils me pensent pas assez sobre mais on connait mes limites, je peux rentrer seul...

La proposition de l'année. On pourrait me donner des claques. Jordan pourrait m'en donner. Et moi aussi d'ailleurs. Pourtant j'ai bien dit ce que j'avais en tête, j'allais ramener Camil chez lui. De toute façon, c'était qu'un trajet, et c'était sur mon chemin vu qu'on habitait le même quartier. J'allais pas faire des trajets exorbitants rien que pour ses beaux yeux. Puis, c'était le deal. Il devait rentrer avec quelqu'un de responsable, et j'étais la seule ici apparemment. Alors autant faire mon boulot jusqu'au bout. "heu... t'es pas obligé... je vais trouver un taxi ou un bus ça ira. Tu me connais, ils me pensent pas assez sobre mais on connait mes limites, je peux rentrer seul..." Je soupire. Déjà que c'est déjà assez difficile pour moi de faire ça, il allait pas se mettre à ne vouloir pas déranger maintenant. "Tu dois être raccompagné. Et puis les bus ne passent plus à cette heure-ci, et les taxis sont durs à trouver comme t'as pu me le dire tout à l'heure alors..." je réplique à voix basse alors que quelques policiers nous regardent curieusement. Je jette un coup d'oeil autour de moi avant de reposer mes yeux sur lui, "Viens." j'ajoute simplement, sans lui donner la possibilité de répliquer, alors que je le prends presque par le bras, sans brutalité, et je l'entraîne vers la sortie.