tu passes une main dans tes cheveux. tu regardes l'heure sur ton portable, il est près de trois heures du matin. un soupire de froid s'échappe de ta bouche. tu es gelée. mais tu vas pouvoir rentrer, retrouver katie, prendre un bain bouillant et oublier cette soirée. tu serres ta veste contre toi, alors que tes jambes nues tremblent tellement tu as froid. tu as fais tout ce qu'elyes attendait de toi, alors tu sais que tu peux rentrer tranquillement et l'appeler demain. tu sais même pas sur qui tu te renseignes. tu t'en fous, en vérité, tu gagnes pas beaucoup d'argent, parce que tu ne couches avec personne. t'as tripoté un ou deux mecs pour tenir ton rôle. mais personne ne s'est aventuré plus loin avec toi. les paroles de khris raisonnent dans ta tête, t'empêchant de faire quoi que ce soit, avec qui que ce soit. tu sors une cigarette et tu commences à marcher, vers plus de civilisation que cette rue déserte. tu pries pour trouver un taxi et pas devoir rentrer à pied.

Clope au bec, tu traines ta carcasse dans les rues sombres de SF. T’es un raté Dane, un putain de taré. T’as envie de hurler. De faire taire cette voix qui répète inlassablement ces mots à la manière d’un disque rayé. Putain, ferme ta grande gueule. Tes mains tremblent. T’es manque. Sacrément en manque. T’as plus de fric. Et ce con qui a pas voulu te faire crédit. C’est pas comme si c’était la première fois que tu lui prenais un peu de cam, t’étais un client fidèle merde. Mais non. Dane, j’peux pas. Cette dope est pas à moi. Et puis t’as pas de pognon, tu comptes me régler quand et comment ? Mais on peut toujours s’arranger que t’as répondu. T’sais bien que j’irais jamais bien loin, j’suis dans l’coin, t’sais où je crèche, où j’traine, t’as vraiment rien à craindre que tu supplies. Non, j’peux pas, désolé mec. Putain, King, tu vas pas m’laisser dans la merde, tu vas pas laisser ton pote dans la panade quand même, p’tain, c’est moi, Dane, ton pote. Il veut rien attendre. Il s’en fout. Comme tout le monde. Tout le monde se fout de ce qui peut arriver au petit Dane. Au lose Dane. A l’inutile Dane. Bordel, fais chier. T’es un raté Dane, un putain de taré. Ta gueule que tu murmures. Puis ton regard se porte sur une blonde, petite et plutôt bonne. Ouais, très bonne. Peu habillée. Sans doute une pute, les seules filles dans lesquelles tu tapes. Tu la siffles, comme un chien. Oublies pas, t’as pas d’fric mais à défaut d’avoir de la poudre, une chatte fera l’affaire. « Une fille, seule aussi tard…c’est pas prudent » que tu dis, pas prédateur pour un sou. Presque gentleman, si t’avais su ce que ça voudrait dire. « Je te raccompagne ? »

tu tires sur ta cigarette et tu marches vite. tu voudrais même pouvoir te téléporter chez toi, à cet instant. te glisser dans ton lit et serrer ta fille dans tes bras, à défaut de ton mari, ou d'un autre. tu marches de plus en plus vite. tes bottines claquent sur le bitume gelé. tu entends un sifflement. tu soupires, et tu lèves les yeux au ciel. connard. « une fille, seule aussi tard…c’est pas prudent » la voix grave t'électrises un peu, tu réponds pas et tu continues de marcher, toujours aussi vite. « je te raccompagne ? » tu secoues la tête de gauche à droite. « merci, je suis une grande fille, j'ai pas besoin qu'on me raccompagne. » tu lances. tu essaies de pas être trop méchante, parce que t'es quand même assez sans défense. tu préfères pas regarder le type qui t'a parler. tu continues de marcher et tu jettes ta cigarette au loin, sur la route. tu resserres encore un peu plus fort ta veste autour de ton ventre et tu croises les bras sur ta poitrine, tout en marchant à un rythme soutenu. t'as un mauvais pressentiment, mais tu le chasses.

Elle te répond pas. Elle continue son chemin, la conne. Putain encore une qui se croit meilleure que toi. Qu’est-ce qu’ils ont tous dans ce coin ? Dane t’es qu’un raté, un putain de looser. Ta gueule. T’es pas un raté toi. T’as juste eu les mauvaises armes dans la main pour te battre. C’est pas de ta faute si pour toi ça mal commencé ? Si ? T’y es pour rien toi, t’as rien demandé merde. En plus sa manière de te parler. Elle s’est crue où elle ? Calme-toi, t’échauffe pas encore. Respire. Tu lui attrapes le bras. Doucement. Enfin, t’essaies. La délicatesse ça jamais été ton truc. « Peut-être mais c’est pas conseillé dans l’coin » que tu dis avec un ptit sourire. Grande fille en étant aussi grande que trois pommes à genoux, ça te donne envie de rire mais t’arrives à la fermer. « Allez, viens, je te ramène » t’es plus insistant. T’as envie de cam. Ta prise est plus ferme. T’as envie de baiser.

tu regrettes d'être toute seule, là tout de suite. t'as envie de ricaner quand tu te revois dire à luca, ça risque rien je sais ce que je fais. là tout de suite, t'as vraiment l'impression que tu contrôles rien. t'as pas envie de le regarder ce type, le regarder et comprendre qu'il est saoul ou même défoncé. tu pourras jamais lutter... tu continues de marcher sans rien dire. « peut-être mais c’est pas conseillé dans l’coin » tu dis toujours rien. tu pinces les lèvres et, alors que t'es pas croyante, tu fais une petite prière. au cas ou, juste au cas ou... le type attrape ton bras. tu te retournes brusquement vers, les sourcils froncés. « allez, viens, je te ramène » tu secoues ton bras pour qu'il te lâche. « lâche mon bras, connard. » tu lances. tu regrettes déjà. d'un geste brusque et rapide, tu t'échappes de son emprise. et tu reprends ta route. plus vite, maintenant.

Connard. Le mot fait l’tour de ta tête. Connard. Bon c’est mieux que raté tu me diras. C’est drôle quand même, les nanas ont tendance à te traiter de connard. Dane le connard. Dane le raté. Dane le conté. Un mélange des deux. Toujours à te rabaisser. Bordel. L’alcool que qui court dans tes veines te donne le courage lui courir après à cette putain. Tu la laisseras pas s’échapper comme ça. C’est ce qui s’est passé avec Ebony non ? Elle l’avait ouverte. T’es qu’un connard Dane. Un raté. Un putain de raté. La coke au nez, tu lui as défoncé le crâne. En quelques enjambées tu l’as rattrapée et la seconde plus tard, tu la plaques contre le mur. Bam. « T’as dit quoi là ? » Ton corps fait pression contre le sien, ton avant-bras sur son cou, tu la regardes. « J’ai pas bien compris » T’attends. Parle, salope.

des pas se rapprochent, tu sais que c'est lui. tu sais qu'il te rattrape. tu sais que tu n'aurais pas du dire ça. mais bon... t'as jamais su fermer ta gueule, tout le monde sait ça. c'est de notoriété publique. il t'attrapes violemment et te plaque contre le mur. ton dos frappe le mur de béton. tu retiens un gémissement, t'as mal. « t’as dit quoi là ? » tu restes silencieuse. surtout rien dire. allez frankie juste une fois dans ta vie, fermes ta putain de gueule. tu repenses à cette nuit, quelques années plus tot, quand deux types t'avaient tabassé et laissé limite pour morte. que tu t'étais réfugiée chez khris. c'est plus une option envisageable, maintenant... « j’ai pas bien compris » il te serre trop fort. son avant bras sur ton cou t'empêche pratiquement de respirer. et puis s'il continue, tu vas avoir un hématome. tu es du genre à marquer vite... « j'ai dit, lâche moi... » tu dis. « connard. » tu ajoutes. putain frankie, t'es insupportable, tu viendras pas te plaindre...

Tu souris. Tu sais pas pourquoi. Peut-être parce que t’es excité par la situation. Une blonde d’un mètre vingt, dans une ruelle déserte, plus à poil que fringuée et qui se la joue grande gueule. Bordel, que c’est drôle. Et excitant. Bon, t’es énervé aussi. Tu supportes pas qu’on te parle comme ça, surtout une nana. Tu regrettes le temps où elles avaient que le droit de dire oui à leurs mecs, de s’occuper des mioches, de les faire, de ranger la maison et d’être aux ordres des mâles. La bonne époque, ce qui explique tu veuilles toujours apprendre la vie à tes meufs. Durement, mais bon, c’est la vie. Il faut bien qu’elles apprennent où est leur place…ce que tu comptes faire avec cette petite conne « Tu parles vraiment beaucoup » que tu dis d’un ton léger avec un petit sourire, légèrement amusé. « Et puis des mots aussi moches dans la bouche d’une fille…il faut désinfecter tout ça » et puis, sans attendre tu l’embrasses. Violemment, forçant le passage de ses lèvres alors que ta main s’aventure déjà plus bas.

tu penses à katie. tu as envie de hurler le nom de khris. assez fort pour qu'il t'entende où qu'il puisse être. tu voudrais qu'il te sauve comme il l'a toujours fait. bien sur. t'es dans la merde et c'est à lui que tu penses. khris seul peut te sortir de la merde, il l'a toujours fait. il t'as toujours attrapé le bras et tiré loin des emmerdes (même si c'était pour en créer d'autres). tu voudrais crier. tu voudrais... le bras de ce type contre ta gorge t'empêcher de laisser échapper le moindre son. ta respiration même devient de plus en plus entre coupée. tu sais que tu pourras rien faire. que t'as seule chance c'est de te laisser faire et peut-être que tu t'en sortiras pas trop amochée. t'es pas conne. tu sais ce qui t'attend... « tu parles vraiment beaucoup » il te sourit. tu voudrais lui gerber à la gueule. tu peux pas t'empêcher de te débattre et d'essayer de le frapper au visage. mais tes bras n'atteignent jamais leur cible. « et puis des mots aussi moches dans la bouche d’une fille…il faut désinfecter tout ça » l'enflure enfonce sa langue dans ta gorge. tu essaies de pincer les lèvres sans succès. pendant ce temps, tu sens son autre main qui se perd sous ta robe. des larmes commencent à perler aux coins de tes yeux. tu essaies serrer les cuisses mais tu sens ses mains, bien trop proches de ton entre-jambes. d'un mouvement brusque, tu lui mord la langue de toute tes forces. en espérant un répit...