Depuis mon retour chez moi, j’avais décidé d’en savoir un peu plus sur moi, cela n’aurait pas du luxe. J’avais donc appris que j’étais propriétaire d’un club de Jazz ainsi que directeur d’un foyer pour jeune en difficulté. Néanmoins, maintenant, il me fallait me documenter à leur sujet afin d’en retrouver la maîtrise. J’avais certes confié les rênes à mes seconds mais je n’avais pas pour autant l’esprit tranquille. J’étais bien trop méfiant, amnésique ou non, ceci était un trait de caractère qui m’était resté et avait d’ailleurs à s’accentuer lorsque l’on se trouvait aussi démuni que je l’étais depuis ma sortie du coma. Tout était un potentiel danger pour nous et avec ceux que j’avais appris en me penchant un peu plus sur mon existence passée, j’avais tout intérêt à me montrer des plus prudents.

En m’intéressant un peu plus à tous mes dossiers, je tombai sur une boulangerie que j’avais apparemment financée. Elle ne m’appartenait pas à ce que je pouvais comprendre mais j’y avais joué un grand rôle. Je décidai donc d’y passer dès le lendemain, plus par curiosité que par réel intérêt. Je voulais rencontrer cette personne qui faisait visiblement partie de ma vie, même si je doutais que nous fûmes proches. Après maintes observations, j’en étais venu à la conclusion que je n’étais véritablement proche que d’une seule personne, William, le reste n’était que des relations secondaires, Julie excepté. Je ne savais pas encore dans quelle catégorie la mettre, surtout que j’étais fiancé à Narcissa dont je ne me sentais pas particulièrement proche. Tout cela était bien trop compliqué pour je m’y penchasse de si bon matin.

J’entrai dans la boutique et instantanément mon regard se perdit sur les étagères qui servaient des pâtisseries plus appétissantes les unes que les autres. Soudain une jeune femme descendit et comme avec les autres, son visage ne me dit rien. Je concentrai de toutes mes forces, la détaillant afin de quérir un quelconque indice dans ma mémoire, rien. Tout souvenir se refusait à moi.

« Oh excusez-moi, j’en oublies mes bonnes manières, bonjour Mademoiselle Ferguson ! »

Je fis une légère pause.

« Pardonnez cette intrusion à une heure aussi matinale, c’est que j’ai trouvé votre nom ainsi que l’adresse de votre boulangerie dans mes documents alors je suis passé jeté un œil en espérant recueilli quelques souvenirs. »

J’eus un petit sourire.