Eléanor le vit se tourner vers elle et sourire, il avait l’air crispé, avait-il peur que Léa analyse tous ses mouvements et qu’elle conclue qu’il est encore besoin de deux ans de thérapie ? Pas de risque, elle n’était pas au travail et n’analysait que les gens qui lui cassaient les pieds, par leur faciès ou par leur attitude, en gros, ni l’un ni l’autre !

« Oh. Bonsoir Mademoiselle Loackter. »

Elle fronça les sourcils, au moins il ne l’avait pas appelé « madame » mais son ton était trop courtois, sérieusement ils avaient presque le même âge, Cole n’avait pas besoin d’être si courtois avec elle.

« Bah je travaille, comme vous le voyez ! Je vous sers quelque chose ? »

Il avait réussi a décroché un job alors, elle était fière de lui et du chemin qu’il avait parcourut, ses parents aussi devaient être fiers, comment allaient ils d’ailleurs ? Elle les connaissait assez bien pour avoir squatté quelques semaines là bas avec Alexander, même si la mère avait une fâcheuse tendance a marqué davantage son affection pour Alex que pour son frère… Le père avait quand a lui l’air d’être totalement démissionnaire de son rôle… Elle fronça les sourcils, Léa était encore partie dans un délire d’analyse, ils n’étaient pas ses patients alors s’ils ne la payaient pas il n’y avait aucune chance pour qu’elle daigne les analyser davantage et voilà na ! Elle reporta son attention sur Côle, c’était plus sympa a regardé, ah oui boire, elle était là pour ça, elle n’eut pas a trop réfléchir, depuis des années elle buvait la même chose, des margaritas… Mais cette fois elle voulut changer. Elle répondit avec un sourire

-Ce que tu veux surprend moi, c’est ton métier hum ? On va voir ce que tu sais faire, je te fais confiance.

Elle s’accouda et le regarda du coin de l’œil avant de se rendre compte qu’elle l’avait tutoyé, cela la fit doucement sourire, elle tutoyait toujours tout le monde alors il n’y avait rien de surprenant a ce que Côle ait le même traitement, elle espérait que ça ne l’embêterait pas.

-Désolée, j’ai la fâcheuse manie de tutoyer tout le monde, ça ne te dérange pas ? Oh et appel moi Léa hein pas de mademoiselle pour toi, plus maintenant en tout cas, j’ai un beau prénom a moi autant s’en servir, je crois, que c’est dans ce but qu’on me la donner, ou alors c’était pour emmerder les gars de l’administration… Bref, appelle moi, Léa, Eléanor c’est pour les gens que je n’aime pas.


-Tu fais bien de me le dire

Léa sursauta un peu et se tourna, l’homme a sa droite venait de lui parler, il la regardait avec un air qui ne lui plaisait pas du tout, oh et puis zut, elle refusait qu’on l’interrompe pendant qu’elle parlait avec quelqu’un, surtout quand la personne qui l’interrompait était moche ! Enfin si on suivait les critères de Léa qui se résumait à « brun, tatoué, des cheveux, des poils ». Elle soupira, c’était un grand blond, plutôt carré, et même s’il avait une barbe naissante il ne plaisait pas du tout à la jeune femme. Elle lui jeta un regard noir avant de reprendre avec toute la froideur qu’un iceberg à la menthe glacée pouvait avoir.

-Je ne crois pas vous avoir adressé la parole, et avant que vous continuiez votre parade amoureuse ridicule, ça me semble évident que je suis trop bien pour vous, alors du balais.

L’homme prit son verre et alla s’assoir plus loin après avoir débité des insultes que les oreilles délicates d’Eléanor ne pouvaient bien entendu pas entendre ! Elle soupira avant de rouler des yeux, Oxford, San Francisco même combat, dès qu’une fille pas trop moche foutait un talon dans un bar, elle se faisait abordé par tous les relou du coin. Elle se tourna de nouveau vers Côle.

-Je savais que je n’aurais pas dû sortir seule, j’aurais dû engager quelqu’un pour me tenir compagnie… Enfin il faudrait déjà trouver quelqu’un qui accepte de supporter mes conneries pendant toute une soirée. Finit-elle en éclatant de rire

Ce n’était pas faux, Eléanor était une boîte à débiter des conneries toutes les 5 minutes c’était impressionnant ! Même si elle savait pertinemment que la plupart des gens l’appréciaient justement pour ça, sauf les mals baisés, bien sûr.