✱ NOM/PSEUDO : Padachou
✱ ÂGE : 19
✱ J'HABITE : A Nîmes :B
✱ PERSONNAGE : Inventé
✱ CODE : OK par Romy
✱ UN PTIT MOT? Bonjour! :D

- Tourne un peu la tête sur le côté, Cassy. Incline-la encore un peu. Voilàà, parfait. Fais-moi un sourire. Parfait, c’est parfait !

Avec un petit sourire au coin des lèvres, je laisse le photographe me tirer le portrait. Une chance que j’avais trouvé cette annonce dans un journal. Pourtant, je ne pensais pas que je pourrais me faire embaucher, même pour une durée indéterminée, dans le milieu du mannequinat. C’était pour une toute nouvelle marque apparemment, et à 15 ans, j’étais bien contente de ne pas avoir eu à passer beaucoup d’essais avant qu’on me choisisse. Je ne me suis jamais trouvée jolie, mais pas hideuse pour autant, seulement…Quelconque voilà, il y avait beaucoup plus beau que moi, tout comme il y avait…’pire’, même si ce n’est pas très fun à dire. De l’argent pour ses études, cela est toujours bon à prendre, surtout pour la voie à laquelle je me destinais. Et je n’avais pas mis longtemps avant de démontrer qu’elles étaient bien fondées. L’entrée à l’université avait déjà été d’un prix exorbitant, alors j’avoue que le reste commençait à me faire un peu peur…À cet âge-là, je venais à peine de quitter mon pays natal pour me donner à fond dans ce qui me plaisait réellement, mais Dieu que ma petite Angleterre me manquait déjà cruellement ! Fille unique, mes parents ne m’avaient rien refusé jusque là, même si évidemment pour eux, ça a été très dur de me laisser partir pour une terre inconnue, ils ont cru en moi et m’avaient laissé m’envoler de mes propres ailes.

S’ils avaient su…Peut être que l’instinct maternel aurait du se réveiller, tirer la sonnette d’alarme, lui faire ressentir un mauvais pressentiment, qui aurait forcé sa petite fille à rester bien sagement à la maison, et de ne pas poursuivre ses études dans ce pays fou qu’était les États-Unis. Puis, tout est allé très vite : la rentrée approchait et pourtant, ça ne m’empêchait pas de jongler entre cours et séances photos. Mais au moment où je commençais à m’en lasser, et que je me disais que je n’étais peut être pas vraiment à ma place, il ne me fallut pas longtemps avant de me rendre compte que je n’étais pas arrivée jusqu’au bout de mes surprises. Arrivant comme presque tous les jours après les cours, quoi que cette fois-ci plus fatiguée qu’à l’ordinaire à cause de ce train de vie, je suivis les maquilleuses et les accessoiristes, qui me présentèrent cette fois-ci les produits à porter devant l’appareil. …Est-ce que c’était une plaisanterie ? S’il y avait une chose que j’avais toujours refusé de faire, c’était poser pour des sous-vêtements. Non pas que j’étais une petite coincée, une Sainte-Nitouche qui ne penserait au sexe qu’après le mariage non non, mais moi qui n’étais déjà pas à l’aise avec mon corps, l’exposer ainsi, ne me plaisait pas réellement. Je pouvais trouver ça ‘joli’ quand une autre personne le faisait, mais sur moi, j’avais l’impression que ça ferait plus ridicule plutôt qu’autre chose.

- Il est hors de question que je mette ça, vous savez bien que je le dis depuis le début, vous avez dit que vous en prendriez compte…
- Ah, et qui t’a employée, rappelle-moi ? Tu te plies à NOS exigences, c’est tout.
- Mais ce ne sont que des bouts de tissus ! Ca ne couvre même p…
- On t’a posé des questions, ma jolie ? Enfile tout ça là-dedans, et viens. Tu vas finir par nous faire mettre en retard sur le planning. Et, j’ai cru comprendre que tu tiens à ce que ton salaire reste inchangé, n’est-ce pas ?

Cette femme, je ne la connaissais pas. Et je ne l’avais jamais vue trainer dans le coin. Elle ne travaillait pas ici, c’était sûr, sinon, pour qui cette nouvelle se prendrait-elle, de me donner des ordres de la sorte ? Jetant un coup d’œil intrigué vers le photographe en question, je me rendis compte que ce n’était pas le même, et qu’un homme, habillé négligemment, observait la scène, à moitié caché par l’obscurité. OK…Ne me retenant pas de pousser quelques jurons bien placés, j’entrais pourtant dans la cabine et enfilais ce qui ressemblait vaguement à des sous-vêtements. La séance qui suivit fut particulièrement pénible. Mais malheureusement, ça ne s’est pas arrêté là. Quelques jours après, je reçus de la part d’une amie un appel plus que déroutant :

- Cassy ? Depuis quand est-ce que tu montres tes fesses sur internet ?
- Depuis quand je QUOI ?!
- Et bien, comment dire, tu…Tu es en photo en sous-vêtements sur un site porno, mais si on passe la souris dessus et bien, ça te déshabille…

Peinant à avaler ma salive, je lui demandais l’adresse en question avant de constater, scandalisée, qu’elle avait tout à fait raison. J’avais beau essayer de retrouver les coordonnées de ceux qui m’avaient fait ça mais contre toute attente, sans résultat. Et les commentaires qui suivaient ces photos ? Je ne préfère même pas en parler…

Je me remettais tout juste de cet évènement, qui avait pas mal affecté ma vie tant scolaire que privée, qu’en rentrant chez moi d’une soirée, je ne savais pas si la honte ou la méfiance envers les personnes m’avaient rendue complètement paranoïaque, mais seule et à pied, dans une rue, à une heure du matin, j’avais l’impression d’être surveillée, épiée, même suivie. Et quelques instants plus tard, le moteur ronronnant d’une voiture qui avançait à allure lente derrière mon dos n’avaient rien pour me rassurer, rien du tout. Pour moi, ce fait était lié de très très peu avec le premier. Accélérant le pas, je me mis à paniquer avant de sentir une vive douleur à la tête. Elle était apparue d’un coup, ma vision s’était troublée et puis, plus rien.

Quand je me suis réveillée, je savais pertinemment que je n’étais pas chez moi : tout était beaucoup trop blanc pour que ce soit le cas. Papillonnant plusieurs fois des yeux, je me levais lentement, essayant de reprendre mes esprits, puis je jetais des regards paniqués ici et là lorsque les évènements de la veille me revinrent en mémoire. Portant une main sur ma tête, je constatais que je n’avais aucune bosse, et c’était tant mieux. Mais ça ne soulageait pas le poids qui me pesait au creux de l’estomac pour autant. On entendait tellement de choses se passer ici, je n’avais réellement pas envie de me faire violer par un malade, pour que la police me retrouve en petits bouts quelques mois plus tard, au fond d’un ravin…Descendant précautionneusement en bas, je me rendis compte que la maison n’était réellement pas entretenue, de la poussière partout, des meubles à moitié cassés…Essayant de me faire plus petite que possible, je vis plusieurs filles passer, habillées plus que légèrement. Cette simple vision me fit l’effet d’un électrochoc. Non, ça ne pouvait pas être possible, je n’étais pas tombée là-dedans, pas…Moi. Mais alors que mon subconscient essayait tant bien que mal de me rassurer, je fis un peu de trop et vis un homme, occupé à brûler ce que je portais hier soir, mes affaires, mes papiers…Et le peu d’argent que j’avais ? Il le mit juste à temps dans sa poche avant de relever les yeux vers moi, un sourire méchant presque sadique se dessinant sur son visage.

- Ah, tiens ! Voilà donc notre nouvelle recrue ?

Changement d’université, mais pas changement de nom. Evitant de cultiver la honte, j’essaie de me fondre dans la masse comme je peux, étudiante la journée, prostituée la nuit…Et si parfois certains clients me reconnaissent, je sais m’arranger pour qu’ils ne répandent pas la nouvelle.