« Je ne guérirai pas de cet amour. Tu m'as pris ma lumière, ma sève, ma confiance. Mes jours sont vides, ma vie est morte. Je fais juste semblant. De sourire, d'écouter, de répondre aux questions. Tout les jours, j'attends un signe, un geste. Que tu me délivres de ce trou noir dans lequel tu m'as laissée et que tu me dises pourquoi. Pourquoi m'as tu abandonnée ? » - Guillaume Musso

« prologue: Learn to walk before you can run. Take life one step at a time »

« Аарон, иди сюда! Стоп возиться с вашей старшей сестры! собирается сделать свою домашнюю работу сразу »* Voici mon père, cet homme qui a servi à procréer mes huit frères et sœurs. Cet homme insupportable que je me coltinais depuis dix ans déjà. Ma mère, elle était bonne à écarter les cuisses quand le paternel lui demandait. Je n’aimais plus mes parents, et c’était pour cela que je vivais ma vie tout seul, comme un « grand ». C’est à cause de cela que je suis devenu le mec le plus détestable, le plus craint de la ville, mais ça c’est une autre histoire, et nous n’y sommes pas encore.

*: Aaron, viens ici ! Arrête d'embêter ta grande sœur ! va faire tes devoirs tout de suite

« chapitre un : Believe in your dreams, no matter what »

Je ne supportais pas l’intolérance et la violence étant enfant, même si je frappais moi-même les garçons qui me cherchaient. J’avais fini un bon nombre de fois dans le bureau du directeur, à devoir copier des lignes et à regarder le paysage à travers la fenêtre, non pas qu’il était magnifique mais bon. La dernière fois que j’avais atterri dans le bureau de l’homme aux cheveux gris qui ne me faisait pas peur, c’était lorsque j’ai défendu Saskia. Saskia ? C’est compliqué. Mais ce n’est qu’un détail.

Un jour de décembre 1988 ; Lobnia, Russie.

Assis contre un mur, je regardais les autres qui jouaient dans la cour. Je ne voulais pas jouer avec eux, d’une part parce que ma mère venait encore une fois de m’annoncer qu’elle était enceinte et j’étais énervé. Énervé qu’elle ait encore écarté les cuisses pour pouvoir procréer un huitième enfant. Fixant au loin, je voyais un des garçons qui avait déjà finis avec mon poing dans la figure s’en prendre à la petite blondinette qui mangeait son gâteau. Me levant, je m’approchais d’eux en serrant les poings. A bas l’injustice ! La voyant lui tirer les cheveux, je me hâtais et mon poing atterrit dans sa figure. Le voyant partir en courant, je souriais et relevais la blondinette qui avait la tête enfoncée dans la neige « Je m'appelle Aaron et toi ? » un sourire illuminait son visage alors qu’elle était transie de froid. Retirant ma veste, je lui déposais sur les épaules alors qu’elle me serrait dans ses bras « Enfin un copain. Je suis Saskiaaaa. »

Un jour d’août 1998 ; Lobnia, Russie.

Blottie dans mes bras, nous étions dans son lit alors que ses parents étaient absents, ils ne m’aimaient pas beaucoup et je ne les aimais pas beaucoup non plus. Ses doigts fins caressaient mon bras dénudé de tout tissu alors que je lui parlais de ma nouvelle conquête, je couchais à droite à gauche pour oublier les sentiments bizarres qui étaient présents en moi quand j’entendais son prénom, quand j’étais en sa compagnie, quand elle était dans mes bras. Bizarrement quand je parlais d’elles –mes conquêtes- , elle sortait rapidement les dents, ce qui me faisait rire. « Tu sais que je ne la supporte pas cette salope. » Je riais, mes lèvres se posant sur son front, rétorquant qu’elle était jalouse, des rougeurs apparaissaient sur ses joues alors que je continuais à rire. Son visage à la hauteur du mien elle me tirait la langue, et je me retenais de ne pas l’embrasser. Je voulais goûter ne serait-ce qu’une fois la douceur de ses lèvres. « N'importe quoi. » Souriant en coin, alors qu’elle venait de se lever pour aller bouder dans un coin, je me levais à mon tour avant d’enfiler ma veste en cuir. Sortant à grandes enjambées de sa chambre, je l’entendais hurler que je devais l’attendre. Je la faisais rager en avançant mais elle me rattrapait rapidement avant de plaquer ses lèvres sur les miennes. Ah ben quand même. Prenant son visage en coupe entre mes mains, je prolongeais lentement avant de me reculer en un sourire. « Beh t'en as mis du temps. » Frappant ma joue, je reposais mes lèvres sur les siennes avant de nouer ses frêles jambes autour de ma taille, remontant dans sa chambre, je la posais sur le lit avant qu’elle me fasse une confidence de taille, et quelle confidence –à vous de deviner.- et cette nuit fut la plus belle de ma vie, mes sentiments venaient d’éclater en moi comme un feu d’artifice et Aleksandra n’existait plus pour moi. Pour moi c’était Saskia. Et personne d’autre.

« chapitre deux : Never believe what people you don’t know say about you. They’re total bullshitters. The only person who knows the real you, is yourself. »

Je suis devenu un con, un vrai petit merdeux. De la faute de mes parents. A vingt ans, j’ai commis mon premier cambriolage, à vingt et un an mon premier braquage. Je n’ai jamais tué quelqu’un, mais j’ai déjà eu envie d’émasculer mon père. A cause de ce qu'il faisait subir à ma petite sœur, je lui avais promis de la sortir de la quand je pourrais. Et pour l'instant ce n'était pas vraiment possible. J’étais un con. Et je n’arrivais pas à changer même si Saskia me le demandait nuit et jour.

Un jour d'août 2008;

Je n'avais pas fait de cambriolages depuis une semaine, en même temps me diriez-vous, j'étais bien trop occupé à préparer la soirée de ce soir. Quelle soirée ? Debout devant le disjoncteur, j'appuyais sur le bouton qui plongerait la maison dans la pénombre, je pourrais aisément lui mentir en lui disant que j'avais appelé l’électricien -je me désignerais électricien de la soirée.- , elle ne me croirait pas mais tant pis. Remontant à toute vitesse -oui être cambrioleur ça a des avantages, on peut marcher dans le noir facilement- j'allumais les deux bougies qui étaient présentes sur la table je l'attendis impatient, dans l'entrée. Personne n'était au courant de mon plan excepté Roksana, qui m'avait transmis tout ses vœux de bonheur. Perdu dans mes pensées je ne l'entendais pas entrer et je ne l'entendais surtout pas râler parce qu'il n'y avait plus de courant. M'approchant d'elle, je prenais un air nonchalant « L'électricien devrait arriver au plus tard demain matin. » « DEMAIN MATIN ?! » Posant mes lèvres sur les siennes pour la faire taire, je l'emmenais dans le salon pour lui faire découvrir la table que j'avais dressé avec amour. Embrassant son cou, je la faisais s'installer avant de lui tendre une coupe de champagne et de m'agenouiller pour lui sortir un discours que j'avais mainte et mainte fois répété. . « Veux-tu m'épouser Saskia ? » La fixant avec le petit écrin qui contenait la bague de fiançailles, je fut intensément soulagé lorsqu'elle répondit « oui » , se relevant elle se blottissait contre moi et je ne pouvais pas m'empêcher de lui demander si elle allait partir un jour, en guise de réponse elle entoura ma nuque de ses bras et je l'embrassais. Tendrement, comme jamais je ne l'avais fait. Je l'aimais et rien ne pourrait me faire changer, rien ne pourrait faire disparaître l'amour que j'éprouvais pour elle. « Rien ne peut savoir de quoi est fait l'avenir. Mais je serai toujours avec toi. » Je souriais grandement avant de la voir se couper une mèche de cheveu. « Que ... » « Peu importe où j'irai, tu me retrouveras. » Attrapant le médaillon entre mes doigts, je l'accrochais à mon cou. « Peu importe ou moi j'irai, tu viendras avec moi. » -ceci est le plus gros mensonge du siècle.-

« chapitre trois : It ended for both of us, faster than a ; Kill off this thinking, it's starting to sink in ; I'm losing control now; without you I can finally see »

Je n'avais pas prémédité ce coup et au fond de moi, je me demandais si ce braquage allait bien tourner, parce qu'au fond, je n'avais pas un bon pressentiment et comme un con en partant, je n'ai pas dis à Saskia que je l'aimais, peut-être que j'aurais dû. Peut-être. C'était même sûr.

Un jour de janvier 2010;

Assis à l'arrière du 4x4, je regardais le paysage défilé devant mes yeux, mes « collègues » m'intimant les ordres. Putain, je lui avais promis de ne plus faire de braquage et je me suis encore fait enrôler. Quelle connerie. Arrivé devant la bijouterie la plus chic de Moscou, je baissais ma cagoule et pointait mon arme devant les passants avant de défoncer la porte de la bijouterie « LA CAISSE ! FILEZ MOI LA CAISSE MAINTENANT ! » Pointant mon arme près de la tempe de la caissière, mes compères brisant les vitres de la bijouteries, je ne remarquais pas l'employé qui était caché dans une réserve au fond et qui appelait la police. Tirant un coup en l'air, affolant les clients, mes collègues se déplaçait dans toute la bijouterie et l'employé que j'avais vu quelques instants plus tôt se retrouva logé d'une balle en pleine tête. « MAGNE TOI SALOPE ! » Je tirais un second coup de feu en l'air, prenant la jeune fille apeurée en otage. Sang froid. Les alarmes des voitures de police venaient de remplacer les cris affolés des clients. Putain. Tout ce qui se passa par la suite, se passa extrêmement rapidement, je n'avais même pas eu le temps de compter jusque cinq pour pouvoir m'enfuir que les flics débarquèrent. C'était le chaos dans ma tête, j'avais essayé de m'enfuir mais ils m'avaient menottés. Ils étaient fiers d'eux mais ne le montraient pas, ils avaient enfin arrêté le gang des « traumatiseurs de moscou » Et moi je pensais à rien sauf à Saskia. M'enfonçant dans la camionnette de police, je murmurais un « pardonne-moi » avant de m'en prendre une. Vie de merde quand tu nous tiens.