Quatre jours que nous étions séparés et Noël arrivait à grand pas. Je fixais sa maison avec un regard mauvais, ma clope dans la main. Je devais admettre que je ne me sentais pas bien du tout depuis qu'il m'avait clairement fait comprendre qu'il ne reviendrait pas cette fois-ci. Mais j'avais promis que je le laisserai partir alors c'est ce que je faisais. Certes, j'avais des envies de me foutre en l'air ce qui était tout à fait normal parce que je serai censée être fiancée à ce moment précis et heureuse avec lui. Robbyn avait raison, j'étais incapable d'accepter le bonheur. Je ne sais pas quelle est cette phobie à la con mais en tout cas, il est clair qu'elle était de fibre paternelle. Bref, je ne devais pas y penser, cela n'apporte que du malheur, je devais positiver. Pas facile quand on s'appelle Jordane. Je me levais donc avant de descendre et regarder Adam qui jouait dans son parc. J'avais envie de faire quelque chose de fou. Un cambriolage. Même si c'était comme ça qu'on s'était rencontrés, je devais admettre que ça me faisait toujours du bien. Alors, je remontais pour enfiler ma combinaison, me cerner les yeux de khôl et c'est à ce moment précis que je me suis rendue compte d'un truc. J'ai un putain de sex appeal. C'est lui qui me rendait moche ou quoi ? Ou c'est ma foutue peur ? Zippant mes bottes, je continuai de fixer mon reflet et un vieux sourire illumina mon visage et je partis sans rien dire avant de laisser des indications à mon colocataire pour garder Adam.

Puis, je montai sur ma moto. C'est cool, j'ai pu de permis mais autant être en délit jusqu'au bout. Puis, je me rendis jusqu'à l'endroit d'où je devais effectuer mon dernier cambriolage que je n'ai pas fait à cause de l'autre là. Je me mets à grogner avant de descendre et de regarder fixement le bâtiment, me grillant une nouvelle cigarette. Puis, je sortis mon canif après un rapide droite-gauche avant de commencer à forcer la serrure. Imprudente. Ce n'est que quand j'entendis le déclic que je poussais un cri de victoire avant de me tourner et de voir qu'un mec me regardait avant de sortir sa plaque. Et merde.

Ma mère était morte depuis une semaine, enfin je crois, j'étais encore sous anti-dé-presseur et je n'avais plus trop conscience du temps. Ce que je savais c'est que depuis qu'elle n'était plus là ma formation était pour ainsi dire terminé. Je ne savais pas si je devais continuer cependant. Il m'avait donné du temps pour réfléchir, d'après ce que j'ai compris ma mère était un de leurs meilleurs élément. Je ne suis pas vraiment étonné, ma maman était la meilleure et je ne dis pas ça uniquement parce que c'était ma mère. Bon peut-être un peu. Bref se soir j'étais censé surveillé le même endroit que d'habitude comme depuis le début que je faisais ça. La femme qui était censé cambrioler cet endroit était recherché par interpole et elle n'avait jamais pu être coincé. Le cambriolage n'avait jamais eu lieu, mais d'après certains agents elle le commettrait. Tu parle comme si elle allait s'emmerder à revenir faire un cambriolage qu'elle était censé avoir fait depuis des plombes. Je fumais une cigarette tout en regardant fixement cette porte devant moi. C'est alors que je l'ai vu arriver. Non ?? Me dite pas qu'elle était venu le faire ?! Elle était folle ou quoi ?? J'étais presque tenté de me dire que c'était pas elle. Mais vu la description qu'on m'en avais fais ce ne pouvais être qu'elle. J'attendais un peu qu'elle soit trop occupé pour se méfier et je m'approchais doucement. Arrivé juste derrière elle j'armais mon arme (histoire qu'elle ne prenne pas envie de me fausser compagnie) tout en sortant ma carte (oui je suis un gentleman, je me présente aux dames moi, même dans une situation pareil). "Aucun mouvement brusque ok ?? Cela me ferais mal de tirer sur une si jolie femme." Oui, bah autant être polie j'allais pas non plus l'agresser la pauvre, elle allait déjà avoir des emmerdes, alors autant ne pas en rajouter d'autres.

Putain de merde. Quand j'entendis la voix du mec, je venais de comprendre que je me suis faite pincer. Alors, je levai les mains en l'air avant de me tourner doucement vers lui pour le détailler. Putain mais on dirait un ado. Je haussai le sourcil avant de baisser les mains et de lui sourire pour me rapprocher un peu plus, lui arrachant la carte des mains. Oh mon dieu, j'avais même la CIA au cul. A coup sûr, je serai plus connue sous le nom de Charlie Robberty que sous celui de Jordane Iver qui était mon identité depuis des années. « Et c'est quoi ton petit nom ? » Je lui posais cette question en le regardant sans aucune haine dans le regard. Je me contrefichai d'aller en taule, je me contrefichai de tout, je voulais juste l'oublier et passer à autre chose. Quoi de mieux qu'un petit tour au trou pour me remettre les idées en place. Je lui rendis sa carte avant de me dire que je le connaissais mais d'où ? Un ami commun ? Ah oui, j'ai passé une après-midi avec lui à l’hôpital à boire du whisky. « Mon dieu, mais j'ignorai que tu bossais pour la CIA. J'aurai jamais du t'offrir cette bouteille tout compte fait. Allez vas-y, passe moi les menottes grand fauve. » Je lui tendis les mains avant de regarder ailleurs excédée.

WTF ??! Attendez ne me dîtes pas que la fille que je devais arrêter, cette Charlie Robberty, c'était en fait Jordane Iver ??! Oula, ça compliquais le truc là. Je savais pas trop quoi faire. Arrêter une fille que je connaissais, même pas vraiment c'était quand même pas facile. Je me pinçais la lèvre en réfléchissant cinq minutes. Je baissais mon arme avant d'attacher un de ses poignets. "Tu me promet d'être sage et en échange je te les met pas ok ?? C'est trop bizarre de le faire à quelqu'un qu'on connait, même juste un peu." Je lui fis un faible sourire, c'était inutile, mais bon c'était ma façon de lui dire que j'étais désolé dans un sens. Je sortis mon téléphone afin de prévenir mon "supérieur". Sans lâcher Jordane du regard. Je devais l'emmener au commissariat. J'en avais pas vraiment envie. Je l'attrapais par la main et l'emmenais jusqu'à la voiture. "J'ai pas vraiment envie de faire ça, mais je suis obligé. J'espère que tu m'en voudra pas trop." Je disais ça mais en même temps je savais bien que c'était pas vraiment possible. Elle allait perdre sa liberté à cause de moi, comment tu voulais qu'elle ne m'en veuille pas ?? Je lui ouvris la portière, la regardant monter à l'intérieur. Je montais mon tour et j'allumais une cigarette. "Tu en veux une ??" Ouais, nul, mais c'était tout ce que je pouvais proposer là, c'était pas si mal si ??

Putain mais Sevan, agent de la CIA ? C'est plutôt flatteur de voir que la CIA me courait après. C'est vrai mais je ne suis pas une terroriste. Je cambriole juste. Bon certes, on me paye pour ça, on me dit quoi faire mais voilà. Je n'ai tué qu'une fois et on venait de me torturer. Mon frère a endossé toute la responsabilité des meurtres donc j'étais blanchie mais quand tu cambrioles depuis tes quinze ans... Bon, je suis clairement dans la merde. Je regardai Sevan avec un air démuni, sentant les larmes me monter aux yeux parce que c'est le bouquet. Alors, le mec que j'aime plus que tout – moins que mon fils faut pas déconner – mais plus que n'importe qui d'autre sur cette Terre me quitte après la dispute de trop, deux tigres meurent empoisonnés – meurtres – dont celui que j'ai elevé pendant six ans laissant un tigron orphelin et là, je me fais chopper par les flics. « Beh écoutes, je vois pas trop où je pourrais aller. » Je le fixai avant de sentir quelque chose couler le long de ma joue. Je suis en train de craquer clairement. Je séchai rapidement mes larmes avant de le suivre. « Non, tu fais ton boulot. Comme moi. Je suppose qu'ils vont me transférer à Philadelphie, super. J'aurai le droit de joindre quelqu'un ou pas ? » Je lui posai la question montant dans la voiture avant de refermer la portière et de mettre ma ceinture. Puis, je pris une cigarette avant de le remercier et attendre qu'on arrive au poste. Putain de merde... J'suis vraiment mal barrée. On allait me rapatrier dans ma ville d'origine pour tout me coller sur le dos... A moins... de trouver un compromis.

Elle me faisait de la peine et...j'avais envie de la prendre dans mes bras. Au fond, Jordane était pas une méchante personne, pas comme certains mafieux ou terroristes. Je pris une cigarette à mon tour avant de l'allumer et de lui tendre le briquet. "J'en sais rien, tu sais moi je suis juste chargé de t'arrêter et quand t'as plutôt de la chance ils te veulent vivantes, il y en a qui n'ont même pas cette chance..."Je me tue, c'était peut-être pas le moment de lui raconter ce genre de trucs, elle était assez déprimé comme ça je crois. Je finis rapidement ma clope avant de mettre la voiture en marche et de me mettre à rouler vers le commissariat. J'avais du mal à comprendre comment une fille comme Jordane pouvait être une cambrioleuse recherchée par Interpole, enfin bon chacun avait ses petits secrets. "Hum...je peux te poser une question ?? Comment une fille comme toi c'est retrouvé cambrioleuse recherché par Interpole ?? Non, parce qu'il faut faire vachement fort pour être recherché par tout ce beau monde." Ouais, ok j'essayais de faire de l'humour pour lui rendre un minimum le sourire, j'aimais pas voir les gens pleurer, même si cette personne est considéré comme dangereuse et que je dois l'envoyer en taule. J'ai un trop bon fond je crois...

J'étais pathétique. J'avais envie de me suicider. J'avais tout foutu en l'air. Ma vie tout entière était presque finie... STOP STOP. Depuis quand suis-je devenue comme Bridget Jones ? Je n'en ai ABSOLUMENT aucune idée. Peut être quand ce bâtard m'a larguée sur Facebook. J'en sais rien. Je tirai sur ma cigarette, maussade avant de sentir les larmes couler le long de mes joues. J'avais vraiment envie de me tirer une balle. Mais bon, les gens comptaient sur moi. Constance, Ariadna... Elena, Kaleigh. Tout le monde en somme. J'avais envie de changer. J'avais besoin de changer. J'écoutais les paroles de Sevan d'une oreille distraite avant de relever la tête. « Je ne suis pas une tueuse il faut dire. Je ne vois pas pourquoi on voudrait ma dépouille alors que ma règle principale a été de ne jamais tuer personne. » C'était vrai. Ne pas avoir de sang sur les mains. Déjà parce que ça part mal. Et ôter un être humain de ses richesses passent encore, contre rémunération et ensuite, basta. Le reste n'était pas mes affaires. Je reste impartiale quand il me pose la question de pourquoi, je suis recherchée et je tourne la tête vers lui. « Je suis la fille de Michael Robberty. Un grand cambrioleur, jamais attrapé. Il a été assassiné et j'ai repris sa suite. Nous sommes des cambrioleurs professionnels. On nous paie pour voler. Cela va du fiancé voulant récupérer sa bague aux couples voulant faire marcher une assurance. Sauf que tout crime doit être punie pas vrai ? » Un rire s'échappe de ma gorge et je m'appuie sur mon siège pour lui faire face. « Je suis le Fauve. » C'est-à-dire la meilleure cambrioleuse des États-Unis. « Et j'ai décidé de prendre ma retraite. D'où le coup de filet de ce soir. Tu penses vraiment que j'me serai laissée attraper si facilement sinon ? » Question rhétorique, no answers.